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samedi 31 octobre 2009

Le bal des faux culs

Jacques Chirac devrait être renvoyé en correctionnelle pour la vieille affaire des chargés de mission "fictifs" de la Ville de Paris. C'est ce qui s'appelle avoir une retraite de bon père de famille... Je ne jugerai pas de sa culpabilité ou non, la justice s'en chargera.
Mais on dit souvent qu'au crépuscule de sa vie, l'homme, devant son miroir, se trouve face à ses responsabilités et à son bilan. Celui de l'ancien Président de la République, proclamé politique le plus populaire, est fait de grandes parts d'ombre et de lumière. Si sa générosité, son humanité et sa proximité n'ont jamais été remises en cause, il n'en n'est pas de même de ses méthodes à la tête de feu RPR, de la Ville de Paris ou des différents postes gouvernementaux qu'il a occupés. Héritier du gaullisme et de pratiques politiques aujourd'hui pour partie révolues, il a été au coeur de la vie publique de notre nation durant près de deux générations. Ça ouvre pas mal de possibilités de se faire attraper les doigts dans la confiture affairiste...
Michel Roussin ou Alain Juppé ont déjà trop chèrement payé leurs rôles éminents de lampistes en chef. Et quand la chaîne des responsabilités cède sous les coup de boutoir de juges intègres et courageux, c'est au tour du chef lui-même de témoigner devant le ministère public de sa part de vérité. On peut le déplorer humainement mais pas légalement. La juge Xavière Siméoni n'a fait ici que son métier. "Dura lex sed lex"...
Cela m'emmène d'ailleurs à m'amuser des nouveaux avocats de Jacques Chirac. Si les défenseurs venant du camp majoritaire font ici leur job, l'étonnement se fait jour à l'écoute des plaidoiries apitoyées de François Hollande ou Ségolène Royal qui se retrouvent pour une fois tous les deux pour plaindre le justiciable. Plaisant quand on sait la violence des critiques qu'ils ont pu émettre lorsque la Chiraquie dominait la politique française. De même, Charles Pasqua n'hésite pas à se morfondre de ce nouvel épisode de justice tout en, parallèlement, enfonçant un peu plus Chirac dans l'Angolagate pour lequel il est condamné lui même. Et enfin, les arguments à décharge de notre retraité sont exactement ceux que l'on refuse à Roman Polanski qui pourtant, lui, croupit depuis plus d'un mois dans les geôles suisses. L'âge, l'ancienneté de la faute, la popularité ou l'ensemble de son oeuvre, autant d'éléments que l'on reconnait à l'un et dénie à l'autre. Mais là, c'est une autre histoire... de faux culs.

jeudi 29 octobre 2009

Quelle bravitude !

Je ne sais quelle mouche a piqué nos politiques mais je m'interroge sur l'intérêt, et même plus, pour l'UMP d'avoir signé une charte avec le parti communiste chinois. Après Ségolène ventant la "rapidité" voire le côté expéditif de la justice chinoise sur la Muraille de Chine, voilà Xavier Bertrand qui en remet une couche avec l'un des partis les plus autocratiques de la planète.
Dans un des alinéas de ce document, il est stipulé que les deux parties s'abstiendront d'intervenir dans les affaires intérieures de chacune d'elles. Un ange, aux ailes dégoulinant du sang des tibétains, des ouïghours et de tant d'autres dissidents, s'éloigne, effrayé et déçu... Je pensais humblement qu'un parti politique était avant tout un espace de réflexion et d'idées, où l'on pouvait justement se permettre de dire les choses et de critiquer ce qui ne correspondait pas au socle de pensées de ce même parti.
A moins de m'être gravement fourvoyé, je ne crois pas que la philosophie de l'UMP soit le pendant occidental de celle du PC chinois. Alors pourquoi signer un tel document qui donne l'impression, encore et toujours, que nous baissons notre pantalon devant les diktats économiques de la superpuissance chinoise. Un airbus, un TGV ou une centrale nucléaire ne vaudront jamais la liberté de tout un peuple et les droits imprescriptibles de croire sans contraintes.
Laissons aux gouvernements le soin de négocier et d'être diplomates mais de grâce, que les partis politiques gardent l'autonomie et l'audace qui siéent si bien à un lieu de débat et de projets.

mercredi 28 octobre 2009

Promesse en l'air ?

"Les promesses des politiques n'engagent que ceux qui les reçoivent" aimait à dire Charles Pasqua, le pétulant sénateur des Hauts de Seine. Il a promis de se lâcher sur les affaires de vente d'armes à l'Angola et pour une fois, j'ai l'impression qu'il s'est engagé à tenir.
D'aucuns diront "enfin", d'autres resteront muets de terreur. Quoiqu'il advienne après cette bordée "pasquaïenne", rien ne sera plus comme avant.
Je me suis ému à plusieurs reprise de la catastrophique image des réseaux françafrique de l'Elysée. L'Angolagate ne fait que confirmer tout le mal que l'on pouvait penser de ces méthodes d'un autre temps et d'une philosophie néocolonialiste saumâtre. Les mieux informés d'entre nous me rétorqueront toujours que si nous ne le faisons pas, d'autres ne se gêneront pas pour prendre notre place et commercer avec les pires produits de la barbarie et de la dictature.
Et bien , laissons les... Le commerce équitable est très à la mode mais je crois avant tout au commerce étique et les méthodes dénoncées dans l'affaire Pasqua sont aux antipodes de cette philosophie. L'ancien Ministre de l'Intérieur paye ici bien tardivement l'accumulation impressionnante de dossiers douteux et peu ragoûtants.
Mais rassurons ici tous ceux qui vont se jeter sur sa dépouille encore fumante, il n'a fait souvent qu'obéir à des ordres venant de bien plus haut. Et puis, ses opposants d'aujourd'hui qui furent majoritaires hier, n'ont pas dérogé à ces règles non écrites et ont pratiqué le même jeu truqué. N'est-ce pas "Papa m'a dit" ?

lundi 26 octobre 2009

Si par une nuit d'hiver...

Habituellement vulgairement politique, il est si rare que je me laisse aller à errer sur quelques chemins de traverse culturels et musicaux... Mais là je ne pouvais pas résister à la magie du dernier disque de Sting.
"If on a winter's night" est la quintessence du bonheur musical, poétique, profond, beau comme un paysage d'hiver enneigé.
L'artiste, il n'y a pas de mot plus fort pour qualifier ici l'ancien chanteur du groupe Police, est aller fouiller dans ses souvenirs d'enfance, dans ses madeleines de Proust inspirées. Il a mêlé pour imaginer ce disque magique les vents froids hivernaux, le crépitement des bûches dans la cheminée ou l'esprit des crèches de Noël. A cela vous ajoutez des musiques anciennes, des instruments rares et des musiciens exceptionnels pour obtenir des instants d'absolu poétique.
A écouter mille et une fois comme un conte de Noël, emmitouflé dans un plaid, les lèvres brûlées par un thé bouillant...

NB : Pour vous faire une idée de l'hiver... http://www.youtube.com/watch?v=gFAleFnbRgw

Les fauves... hors de l'arène

"Panem et circences", du pain et des jeux, clamaient les citoyens romains de la décadence... Hier, à Marseille, c'était plutôt des baffes et du foot. Même ferveur populaire, mêmes instincts basiques et bestiaux, serions-nous, nous aussi, décadents ?
J'aime le sport et le fait sportif, j'aime ce que véhicule l'esprit olympique et les effusions un tantinet cocardières mais il m'est impossible de cautionner et même de chercher ne serait-ce que le début d'une explication d'un tel déchaînement de violence pour un vulgaire match de football entre Marseille et le club de la capitale, le PSG. Souvent, dans l'histoire de l'humanité, le sport a été pris en otage par la politique. Hitler, l'Union Soviétique, Cuba ou la Corée du Nord l'ont utilisé à des fins partisanes et de propagande de régimes dictatoriaux.
Mais Marseille-Paris en football !!! Où est l'enjeu géopolitique ? Où sont la bataille idéologique ou le différent territorial ? Ces événements stupides sont peut être pires encore que la poignée de main refusée par Hitler à Jesse Owens car en 1936, il y avait une vraie lutte philosophique et humaniste. Le champion noir est devenu le vainqueur mythique d'un pouvoir honni. Les hordes d'hier, autour du vieux port, n'avaient aucun but si ce n'est frapper, détruire et faire peur. Les fauves du Circus Maximus étaient sortis de l'arène. Tout cela parce que onze gars portaient des masques et ne pouvaient jouer à la baballe...
La lecture du site internet dédié aux différents groupes d'Ultras en France est édifiant. Les mots d'oiseaux, les affirmations violentes et martiales sont déclinés tout au long des pages. Quid du sport ? Rien... Le vide sidéral... Faudra-t-il un jour en arriver à faire jouer les matches de football à huis clos pour que ces "supporters" ne puissent frapper que leurs femmes ou leurs enfants en restant chez eux ? En croyant vivre par et pour le football, ils sont en réalité en train de le tuer en détruisant progressivement son image. Il adviendra que les entreprises et leurs colossaux budgets de communication qui soutiennent clubs et fédérations, trouvent ces agissements trop risqués pour leur business et coupent les vivres. Ils auront l'air malin (une impossibilité chromosomique peut être...) nos ultras, seuls, dans des stades vides et en ruines...

samedi 24 octobre 2009

Le coeur au bord des lèvres

Il ne fait pas bon être journaliste à M6 surtout s'il on enquête sur les groupes Mc Donald's ou KFC (Kentucky Fried Chicken pour les intimes...). Il suffit de s'intéresser en profondeur aux agissements coupables de ces grandes chaînes de restauration rapide pour se faire immédiatement censurer par la direction craignant un retour de bâton publicitaire. Annoncé cette semaine dans le magazine "Zone Interdite", à grand renfort de bande annonce, ce reportage qui semblait "croustillant", sur les bas fonds et arrières cuisines des fast-food, a été rangé à la rubrique des occasions ratées...
Occasion ratée de démontrer enfin que les dimensions purement économiques et d'emplois ne suffisent plus à justifier voir couvrir les malversations, fraudes et autres contraintes auxquelles ont recours, dans une quasi impunité, les responsables de ces entreprises. Il est vrai qu'ils sont devenus en une génération les premiers acheteurs du monde agricole français, qu'ils s'installent en banlieue là où personne de veut plus aller et qu'ils ont surtout des moyens colossaux en terme de communication pour faire plier n'importe quel média même le plus "indépendant".
Mais enfin, il doit bien exister un moyen de les contraindre à fonctionner non seulement de manière rentable mais aussi en respectant les directives sanitaires ainsi que les droits les plus élémentaires des salariés et des clients. Employer des jeunes issus de la diversité de nos cités et contribuer à la survie de milliers d'agriculteurs français ne peuvent être les passe-droit pour des abus sociaux et le non respect des règles d'hygiène.
Par expérience, je sais qu'il est si facile de faire plier (boutique...) à de petits restaurateurs sans grands moyens ni avocats mais imaginons le même "acharnement" pour que Mc Donald's ou autre Pizza Hut prennent enfin en compte toutes la dimension humaine et réglementaire de ce métier fabuleux qui est de nourrir son prochain et de lui permettre de passer un agréable moment. Le poids économique de ces mastodontes de la "mal bouffe" ne peut tout excuser où alors il faudra aussi comptabiliser à leur passif les fermetures de petits établissements de proximité qui surviennent quelques temps après leur installation dans une ville...
D'ici là, espérons qu'il se trouvera un diffuseur, croyant dans son métier, qui achètera ce reportage pour que nous puissions enfin nous faire une petite idée de ce que nous ingurgitons et comment cela nous est servi...

Ce n'est pas du jeu...

"Pardon, m'dame, je l'ai pas fait exprès... Mon doigt a ripé !!!" C'est l'explication alambiquée qu'a donné le mauvais élève Lamour à Christine Lagarde, ministre des finances, après le passage par surprise de l'amendement imposant 10% supplémentaires au bénéfices des banques françaises. 44 voix pour dont deux du député de Paris et 40 contre... Adopté ! Amusant de constater qu'un ancien escrimeur, champion du monde et olympique, capable de placer une pointe de lame dans un trou de souris puisse rater un malheureux bouton de machine à voter. Le dîner à la cantine de l'Assemblée devait être plantureux...
Mais le gouvernement, mauvais joueur, a décidé de faire revoter ce texte présenté par le président de la Commission des finances, le socialiste Didier Migaud. Dommage car cela aurait été un beau signal envoyé au peuple de France, passablement agacé par certains errements bancaires autour des bonus aux traders. D'autant plus que des députés de la majorité se sont abstenus volontairement et que nombre de ceux qui n'ont pas participé au vote, étaient plutôt favorables à faire payer des organismes qui ont largement bénéficié de la solidarité nationale. Cette surtaxe aurait tout de même rapporté entre 1 et 2 milliards d'euro. C'est dire à quel point notre secteur bancaire est vite sorti de la crise... Normal donc de soutenir l'effort national afin d'aider ceux qui ont eut moins de chance, agriculteurs, sidérurgistes ou pêcheurs par exemple.
Le gouvernement et sa ministre, pour se défendre, assurent qu'ils ont en remplacement dans leurs cartons une taxe dédiée qui plomberait un peu moins la "compétitivité" des banques françaises... Être compétitif, est-ce ne faire que des bénéfices ? Ou alors est-ce contribuer à la bonne marche de l'économie et du peuple qui vous font vivre ? J'en accepte l'augure car ces sommes ne peuvent servir qu'à renforcer les fonds propres d'entreprises secouées par le contexte économique défavorable et en aucune manière abonder les comptes courants d'employés certes performants mais qui n'ont fait que leur métier... Pas plus...

vendredi 23 octobre 2009

Va, cours, vole et nous venge !

Décidément, j'avais déjà tourné mon propos autour du "Cid" de Corneille pour illustrer la polémique qui se faisait jour autour de l'élection de Jean Sarkozy à l'EPAD. Il faut avouer que ce drame théâtral avec un père tout puissant et un fils à l'aube de sa carrière permet de laisser libre cours à toute interprétation dans ce feuilleton à rebondissement qu'était devenu l'entrée en politique du fils cadet du Président de la République.
L'épisode d'hier au journal du soir de France 2 a été au premier abord surprenant, ensuite captivant et enfin éloquent, à tous les sens du terme. Dans mon premier billet, j'avouais ne pas sentir dans Jean la bête politique qu'est son père, Nicolas. Confessons qu'hier soir les feulements d'un jeune félin ont étouffé les miaulements du chaton que tout le monde avait cru subodorer. Même si cela sentait le training de communication, il a eu les mots justes, la voix idoine et le regard suffisamment acéré pour faire admettre à certains, dans tous les camps, qu'il allait falloir compter avec lui.
Comme son père en d'autres temps, il a pu mesurer où étaient ses vrais appuis et comprendre rapidement qu'en politique l'adhésion à une démarche n'est assurée qu'à la condition impérative de ne pas fragiliser le pré carré des autres grands fauves de la même meute.
Je vais être volontairement provocateur mais je ne crois pas que l'opinion, et à plus forte raison l'opposition, aient dicté sa conduite dans ce dossier. L'inertie de la majorité présidentielle, les interventions téléphonées et si peu naturelles des "soutiens" ont certainement donné à réfléchir au jeune Sarkozy et, bien sur, à son paternel.
Ce dernier a besoin de tout le monde pour faire passer des lois essentielles dans le calendrier de marche de son quinquennat. S'épuiser dans un dossier malgré tout secondaire mais trop symbolique eût été excessivement improductif. La retraite en bon ordre, parfaitement théorisée par Clausewitz, a souvent permis de gagner des guerres tout en acceptant de perdre quelques batailles. Celle de la présidence de l'EPAD ressemblait plus par son importance à une escarmouche d'avant garde... La mère des batailles n'est pas encore d'actualité.

Toujours les mêmes...

Il fallait bien que cela arrive. Dans un amendement parlementaire lors de la discussion sur la Loi de Finances à l'Assemblée Nationale, les députés ont voté la suppression de l'exemption de charges sociales pour le paiement des repas pris par le personnel des hôtels, cafés et restaurants. En effet, dans la convention collective qui régit cette profession, il est écrit que les chefs d'entreprises se doivent soit de payer les repas (3,10 euro par repas et par jour) , soit de nourrir directement l'ensemble de leurs salariés.
La remise en cause de cet abattement peut paraître anodin et ne génère "que" 150 millions d'euro pour les caisses bien vides de notre nation. C'est aussi et surtout une mesure de rétorsion à l'égard des escadrons de restaurateurs qui n'ont pas joué le jeu de la baisse de la TVA. Refusant le terme de cadeau fiscal, faisant la sourde oreille non seulement aux rodomontades des ministres mais aussi au mécontentement croissant de la clientèle, beaucoup de mes collègues ont choisit de ne pas répercuter ne serait qu'un peu cette fameuse baisse de TVA, arguant d'opaques explications bien peu compréhensibles par nos chalands.
Et comme d'habitude, ce sont toujours les mêmes qui vont subir le retour de bâton financier. Tous ceux qui déclarent leur personnel et qui respectent scrupuleusement la convention collective, tous ceux qui ont accepté de baisser les sept produits proposés par la profession et le gouvernement, tous ceux-là vont encore payer pour les autres, pour les quelques soi-disant professionnels qui ne respectent ni leur clientèle, ni leurs salariés, mais en plus, ni leur pays qui fait des efforts pour eux.
Avec mes quatorze employés, cette mesure que je comprends, va coûter à mon entreprise, au bas mot, 500 euro par mois... J'en ai marre, mais que j'en ai marre...

mercredi 21 octobre 2009

La fronde des pontifes

La grande Fronde dans la France du XVIIème siècle avait vu l'affrontement du pouvoir central et des potentats locaux en mal de reconnaissance. Débutant au Parlement de Paris (Delanoe frondeur ..?), elle se termina par la soumission de la Ville de Bordeaux (la bordée d'Alain Juppé contre la réforme de la taxe professionnelle laissera-t-elle des traces ..?). Elle reste le symbole de l'affrontement entre un pouvoir qui voulait se renforcer et des structures locales qui souhaitaient garder toute leur indépendance.
On ne peut que mettre en parallèle les débats sur la réforme des collectivités, discutée actuellement au Parlement. Si la gauche, largement majoritaire dans les grandes villes, les départements et les régions, se fait bien normalement la plus entendre sur le sujet, le silence des grands élus de la majorité est assourdissant. Ils traînent tellement les pieds que l'on dirait des convois de condamnés au bagne en train de monter dans le navire qui va les conduire vers un exil forcé et mortel... Que dire du déchaînement local de tous les pontifes à qui l'on va arracher les parcelles de ce pouvoir de droit divin que leur a pourtant conféré le suffrage universel ! Même ceux qui furent les fossoyeurs du Département, à l'image du "spinnaker" (voile moderne très légère et très creuse prenant bien le vent...) Montebourg, se prennent à défendre cette collectivité qu'ils vouaient aux gémonies quand ils n'en détenaient pas les clefs. Chacun campant dans son registre politicien, oubliant souvent l'intérêt général au profit de la somme de leurs intérêts particuliers.
Qui pourrait nier l'impérieuse nécessité de la réforme ? Empilement des strates décisionnaires, éparpillement des compétences, multiplication des impôts et des fonctionnaires servant à les dépenser, la France souffre in fine de sa trop grande stabilité territoriale depuis des siècles, une stabilité historique qui a momifié un maillage local obsolète. Force est de constater qu'il doit perdurer quatre niveaux de gestion : le local, le régional, le national et l'européen. A nos édiles de trouver, avec notre appui et notre assentiment, le bon réglage à la fois financier et efficace afin de rendre enfin nos collectivités réactives et lisibles par nos concitoyens et tous ceux qui ont à contribuer au développement de notre pays.

mardi 20 octobre 2009

Les milliards de la honte

Savez-vous à combien on estime les bonus qui vont être reversés cette année aux quelques milliers de traders des grands organismes financiers de notre planète ? 140 milliards de dollars, soit au cent près la somme consacrée par les nations les plus riches à l'aide humanitaire pour le milliard d'êtres humains, pauvres parmi les pauvres... D'après mes calculs fumeux, les champions de cette caste de privilégiés toucheront autour de 500 millions de dollars chacun, soit exactement 3.571.428 fois plus que le réfugié du Darfour ou l'amérindien du plateau bolivien.
Je n'ai rien de l'altermondialiste chevelu et revendicatif, je ne ressemble pas du tout aux thuriféraires du marxisme le plus absolu et le plus intégriste, pourtant je commence à comprendre l'écoeurement et la nausée de certains qui se battent au péril même de leurs vies pour aider et soutenir ces populations dans la misère la plus extrême.
Quand est-ce que les tenants de l'économie de marché comprendront que ces agissements sont les pires signaux que l'on puisse envoyer à des populations secouées par les drames du chômage et de la crise économique ? Quand est-ce qu'ils auront une once de bon sens (et pas d'or fin) pour se rendre compte que d'une crise financière, ils sont en train de fabriquer par leurs errements une crise de confiance qui ronge notre société ?
Je ne veux pas me joindre à tous ceux qui souhaitent revenir en arrière ou tout détruire sans trop savoir quoi construire mais j'en ai assez d'être mal à l'aise pour défendre un système de moins en moins défendable. Je n'ai aucune envie de devenir l'avocat d'une cause perdue, d'avoir ce goût de cendres dans la bouche et le regard fuyant quand on m'interpelle sur ce sujet.
Je crois encore que notre système, aussi imparfait soit-il, reste le seul à même de faire fonctionner notre économie mais à la condition expresse de ne jamais oublier les mots respect, prudence et sagesse. Sans cela, je ne réponds plus de rien... en tous les cas pas de mon soutien.

lundi 19 octobre 2009

On relève bien les mêlées

Dans le rugby de grand-papa et de papa aussi, relever la mêlée servait parfois à marquer le respect et fixer certaines règles non-dites entre gens de "bonnes familles". Ce qui se passe ces derniers jours entre le Club Athlétique Périgueux Dordogne et la municipalité de la ville préfecture ressemble à s'y méprendre à ces parties de baffes qui égayaient les matches tristounets de nos trop longs dimanches d'hiver...
Deux logiques s'affrontent. D'un côté, celle d'un club qui s'est donné de gros moyens pour accéder au nirvana professionnel de la discipline et de l'autre, celle d'une mairie qui a des comptes à rendre à une kyrielle d'associations sportives toutes plus budgétivores les unes que les autres. Le souci actuel est que nos élus ont de moins en moins de sous à dispenser du fait de rentrées fiscales en berne et que le club, avec son équipe fanion, patine sportivement dans le ventre mou du classement. Vous y ajoutez un soupçon de politique, une pincée de règlement de compte, et vous avez là, la chronique d'une crise annoncée.
Les deux protagonistes sont dans leur droit. La mairie souhaite conditionner le versement final de sa subvention à l'obtention du sésame tant espéré pour la PRO D2. Le club, pour sa part, cherche absolument la tranquillité financière et donc sportive pour rassurer son effectif et ainsi se donner tous les atouts pour réussir de belles performances.
Avant de jeter le bébé avec l'eau du bain, laissons tout de même à l'équipe le soin de trouver ses marques et son efficacité. Les années précédentes, après des départs en fanfare, le quinze périgourdin a buté contre le mur des demi-finales. Il vaut mieux, donc, parfois des départs plus timides et une montée en puissance progressive qui trouvera son aboutissement dans une victoire finale. Les sportifs quels qu'il soient, et surtout ces "beaux bébés" de rugbymen, ont besoin de sérénité et de soutien. La sérénité viendra avec quelques victoires bien senties et le soutien, lui, il est dans les mains du seizième homme sur le terrain, c'est à dire le public, les supporters, qui doivent aussi démontrer concrètement leur attachement au club fanion du rugby départemental.
François Mitterrand, figure tutélaire de monsieur le Maire de Périgueux, aimait donner du temps au temps. Il en est de même en sport. Attendons la fin de la saison pour juger l'équipe et le club. Il sera toujours temps ensuite de réviser tout ou son contraire et de poser sur la table, enfin, ce projet de grand stade qui ressemble à la marine française, torpillée sans combattre en rade de Toulon...

dimanche 18 octobre 2009

L'homme qui murmurait à l'oreille... du Président

Tout le monde n'a pas voté pour lui en 2007, mais la grande majorité de nos concitoyens s'accordait à penser, comme Nicolas Sarkozy, que notre nation devait changer, évoluer, retrouver une envie qu'elle semblait avoir perdue... A presque mi-mandat, on pourrait caricaturer en clamant que la situation est désespérée mais pas sérieuse.
Les hommes du président, les experts de l'Élysée passent leur temps à éteindre des incendies pour éviter la descente infernale des sondages d'opinion si chers au chef de l'État. L'ivraie de la polémique souille le bon grain des réformes nécessaires. Mais nul ne semble essayer de le lui dire. Pour ces lions et agneaux, ministres ou conseillers, il est le meilleur, il est pratiquement dans la quatrième dimension et toute critique, personnelle et confidentielle, ressemble à une proposition indécente.
Dans mes plus belles années, j'ai eu l'honneur d'apporter mon "expertise" à des élus et je crois avoir fait mon métier mais aussi avoir défendu mes intimes convictions en apprenant à leur dire non et à quelquefois m'opposer à des décisions que j'estimai contre productives. La poursuite impitoyable des sommets de l'image et de la médiatisation, tel un pont trop loin, peut parfois se transformer en ultime randonnée vers la défaite électorale. L'Élysée n'est pas ce dernier château, cette propriété interdite et nos élus, président ou pas, sont des gens comme les autres, j'espère, aptes à comprendre la critique et à écouter des conseils. Encore faut-il oser et châtier parfois celui qu'on aime bien...
Nicolas Sarkozy, c'est un peu Gatsby le Magnifique mâtiné de cavalier électrique, difficile à suivre, souvent impossible à précéder et délicat à freiner. Mais tout de même, il doit bien exister cet homme qui murmure à l'oreille du Président pour lui susurrer que les français sont des conservateurs dans l'âme, attachés à certains symboles peut être surannés mais encore vivaces dans leur inconscient collectif. On peut les bouger, les remuer mais en respectant quelques codes, écrits nulle part mais connus de tous, au risque, si on les néglige, de se retrouver pieds nus dans le parc... de l'Élysée.

NDLR : Les dimanches sont parfois longs à Périgueux, alors pour tromper un peu mon ennui, j'ai choisi d'illustrer mon propos sur le Président de la République et sa difficulté à entendre certaines vérités par 20 titres de films d'un de mes acteurs fétiches, Robert Redford... A vous de jouer maintenant !

samedi 17 octobre 2009

37,2° le matin, voir plus si affinité...

Zorg-Codorniou est l'homme à tout faire de Gruissan, petite cité balnéaire du littoral méditerranéen audois. Fasciné par Betty-Frêche, il tombe sous le charme de cet être exalté et souvent excessif. Lassés par leur vie étriquée, fâchés avec Martine, la patronne de Zorg-Codorniou, ils décident de fuir sous d'autres cieux où ils pourraient enfin assouvir leur faim de bonheur...
Cela pourrait être la réécriture d'un nouveau scénario à la languedocienne pour un remake de "37,2° le matin", revu et corrigé à la sauce socialiste locale.
Mieux vaut parfois en rire, plutôt que d'en pleurer. Car tous ceux qui aiment le rugby, se remémorent le "petit prince" du RCNarbonne et du Stade Toulousain, magnifique perforateur et dynamiteur des défenses adverses. Didier Codorniou, associé à Jo Maso, François Sangalli ou Denis Charvet, excusez du peu, fut l'un des plus grands trois-quarts centre du monde. Il avait la réputation de faire briller ses partenaires par ses passes lumineuses...
L'image politique de ce grand rugbyman n'est pas aussi flatteuse. Devenu élu régional, il n'a pas perdu ses bonnes habitudes de passeur invétéré et s'apprête, malgré polémiques et désaveux, à préparer le nid douillet et présidentiel de Georges Frêche, à la tête de la Région Languedoc-Roussillon en cédant sa place après les élections de mars prochain.
Oubliant l'exclusion de ce dernier du Parti Socialiste pour des propos répétés et inqualifiables, cédant au diktat du "conducator" montpelliérain et n'hésitant à ferrailler contre son propre camp, il semble prêt à toutes les compromissions pour garder cette once de pouvoir que lui confère son parrain, à tous les sens du terme... En rugby, cela s'appelle un passage à vide afin de tromper l'adversaire sur ses véritables intentions. Didier Codorniou, avec la complicité implicite des leaders nationaux du PS, Ségolène Royal et Martine Aubry en tête, va réaliser un hold-up totalement démocratique, tel le coucou pondant dans le nid d'un autre. Et pour l'heure, il y aura, en plus d'un coucou président, 1.630.000 cocus, les électeurs du Languedoc-Roussillon...

vendredi 16 octobre 2009

Le temps des jacqueries

Mai 1358, la terre de France s'enflammait avec le soulèvement des "jacques bonhommes", les paysans, laboureurs et manants du royaume. Les causes de cette insurrection, restée dans les livres d'histoire comme un symbole, sont multiples, à la fois d'origine sociale, économique et politique. Elle se termina avec le sac de Meaux (la ville de Jean-François Copé, l'actuel président du groupe UMP à l'Assemblée, amusant...) par les troupes présidentielles... euh... pardon, royales. Réputés riches et privilégiés, ces agriculteurs en avaient pourtant assez de subir impôts, destructions guerrières et mévente de leurs productions...
Comparaison n'est pas raison mais la ressemblance avec les mouvements ruraux de plus en plus radicaux auxquels nous assistons aujourd'hui dans notre pays, souligne la désespérance dans laquelle plonge progressivement le monde agricole français.
Successivement nourrisseurs, exportateurs et aujourd'hui aménageurs, on a demandé, en un demi siècle, plus à cette catégorie socio-professionnelle qu'aucune autre sur notre territoire. Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, ils ont dû bouleverser leur mode de vie ancestral pour nourrir une population urbaine affamée par le conflit. Puis en quelques années, ils sont devenus le deuxième exportateur mondial de denrées agricoles, faisant peser notre vin dans la balance commerciale autant que les ventes d'Airbus. A présent, alors que les prix mondiaux s'écroulent, on exige d'eux qu'ils soient exemplaires en matière d'environnement, d'hygiène et de respect des normes européennes. La quadrature du cercle qui les pousse à se révolter contre l'implacable machine économique qui est en train de les broyer.
Pourtant, ils ont fait la fortune des plus grands groupes du CAC40, perles agroalimentaires mondialisées que la planète nous envie, et porté sur les fonds baptismaux la fameuse banque verte, le Crédit Agricole, cette même banque qui, aujourd'hui, les met à genou à coup de comptes bloqués ou de refus de prêts vitaux. Et puis, le pouvoir central les a un peu oublié, n'étant plus de ce monde rural qui a construit la France contemporaine. Ils coûtaient si cher à la nation et à l'Europe et ne représentaient que 4 ou 5% des électeurs...
C'était omettre qu'ils sont les jardiniers de notre quotidien, les peintres de notre paysage et les sculpteurs de notre imaginaire. C'était oublier qu'au delà de la statistique démographique brute et impersonnelle, ils sont le sang qui coulent dans les veines de l'immense majorité de nos concitoyens, que chaque ferme abandonnée fait autant de mal qu'une aciérie qui ferme à Gandrange. A cela s'ajoutent les réformes territoriales technocratiques qui ont élimé durablement le soutien et le bouclier que représentaient les cohortes d'élus locaux toujours prêts, avant, à se mobiliser pour faire digérer un nième loi ou directive.
Ils ne demandent pas grand chose, simplement d'être payés le juste prix de leur harassant travail, pouvoir enfin se regarder en face et faire vivre leur famille comme d'autres le font. Une revendication qui ne viendrait même pas à l'idée de la plupart d'entre nous, tellement elle peut nous paraître évidente. Posez cette question à un facteur, un conducteur de train ou à un professeur que l'on voit dans la rue et l'on entend si souvent dans les médias : accepteriez-vous de travailler 60 heures par semaine pour rien ? Non monsieur ! L'esclavage a été aboli ! L'esclavage peut-être, le servage pas sûr...
Je ne crois plus que notre nation exsangue financièrement puisse faire beaucoup pour nos paysans, peut être imaginer quelques soins palliatifs pour les plus atteints, peut être adoucir une mort certaine. En revanche, j'ai foi en la mobilisation citoyenne d'un nation enfin solidaire de ceux qui ont fait sa fortune et sa réputation dans le monde. Oublions un peu la dictature du prix de notre nourriture. Avons-nous vraiment besoin de 200 grammes de viande dans notre assiette ? 180 grammes au même prix mais produits en France suffisent largement à notre bonheur gastronomique et redonneraient l'oxygène nécessaire à bien des éleveurs. Exigeons plus de transparence dans ce que nous mangeons et buvons, soyons attentifs à notre alimentation et à ceux qui la produisent, autant que nous le sommes sur bien d'autres sujets et je reste persuadé que nos paysans retrouverons l'espoir et l'envie de continuer à façonner notre vie et notre paysage.

jeudi 15 octobre 2009

Le silence de l'agneau

Où est passé Jean-Louis Borloo ? On le dit au Burkina Faso pour un colloque sur le réchauffement climatique ou au Bénin avec Jacques Chirac pour défendre les médicaments génériques... Il programme ses déplacements officiels pour le Laos, le Cambodge ou le Bangladesh et doit rencontrer les émissaires chinois sur l'épineux dossier environnemental. Tout cela en vue de la conflagration mondiale éco-responsable qui aura lieu à Copenhague en décembre prochain. Et puis rien, le silence, l'absence sur nos problèmes et polémiques franco-françaises...
Pourtant on aurait aimé l'entendre sur la taxe carbone, son bébé, ou sur la réforme fiscale si nécessaire à la survie financière de notre nation. Même mutisme sur les controverses qui ont secoué la vie privée de Frédéric Mitterrand ou fissuré le socle majoritaire avec la présidence sarkozienne de l'EPAD... Il se fait rare, le bougre ! Et tout ce qui est rare, est cher, dirait ma grand-mère...
Voilà, peut-être, une des clefs de l'énigme Borloo. Alors que les prétendants à la succession de François Fillon font déjà assaut des colonnes de magazines bien informés, notre ministre d'Etat évite consciencieusement de s'user avant d'avoir servi. Au poker, il doit être du genre à bluffer jusqu'au dernier moment et enfin à jouer tapis pour plumer définitivement ses concurrents. Il accumule ainsi contacts et tisse ses réseaux pour réussir un gros coup lors des négociations essentielles de Copenhague. Elles sont non seulement données comme capitales pour notre planète et son avenir mais un succès dans la métropole danoise propulserait la galaxie sarkoziste au firmament des élections régionales où l'engagement écologique devrait peser lourd dans les suffrages. Sauveur du globe et de la majorité présidentielle, ça en jette sur une carte de visite !
Et puis, le général en chef Nicolas Sarkozy n'a pas pour habitude de gaspiller toutes ses cartouches ou ses soldats dans des ferraillages médiatiques et tel les stratèges napoléoniens, il réserve un de ses atouts majeurs pour le combat ultime qui marquera la moitié de son mandat. Alors Jean-Louis Borloo silencieux, oui, mais pour la "bonne" cause. Attention tout de même à ne pas se rater car il n'y aura pas de répétition ou de deuxième chance...

mercredi 14 octobre 2009

Les restaurateurs passent à table

Le 17 août dernier, le ministre du tourisme, Hervé Novelli, se défendait d'avoir fait un beau cadeau fiscal aux restaurateurs après la baisse de la TVA, attaqué qu'il était par certains parlementaires UMP excédés par l'inertie de la profession. Aujourd'hui force est de reconnaître que ces élus avaient raison très tôt.
Malgré les dénégations du ministre qui estime que la moitié du chemin est déjà parcourue, nombreux sont les établissements qui n'ont pas répercuté vers le client même une petite partie du cadeau fiscal gouvernemental. En période de crise et de déficit abyssal des comptes de la nation, 3 milliards d'euro qui disparaissent au profit d'une seule catégorie professionnelle, ça fait un peu négligé. Eric Ciotti, député des Alpes Maritimes, avait même proposé très justement d'accepter la baisse de la TVA uniquement à ceux qui jouaient le jeu des accords passés avec le gouvernement.
La réunion qui se tient aujourd'hui risque d'être houleuse entre professionnels arc-boutés sur des promesses et ministres sommés de trouver des économies. D'autant plus que l'automne qui s'annonce est la saison de mise en place des cartes d'hiver, astuce classique pour noyer le poisson et surtout effacer toute possibilité de comparer les prix... Et concernant les 40000 emplois promis, l'INSEE parie seulement sur 6000 au maximum tout en avouant que la mesure a au moins permis d'en sauver pas mal.
Jouant sur le fait que les prix sont libres, qu'il est pratiquement impossible de savoir si vraiment les salaires ont été augmentés, les restaurateurs lèvent les yeux au ciel, jurant leurs grands dieux qu'ils sont au maximum de leurs possibilités. Reste aux consommateurs de faire la police là où les parlementaires et autres organismes de contrôle sont impuissants. André Daguin, thuriféraire de la baisse de la TVA, propose d'ailleurs aux clients des restaurants de n'aller que dans ceux qui affichent clairement le panonceau officiel.
Chiche ! Chiche, car jouant le jeu dans mon établissement, je n'ai pas envie de payer encore et toujours pour ceux qui s'en mettent plein les poches, oubliant clients, organismes sociaux et règlementations sous le prétexte fallacieux de faire fonctionner une entreprise...

mardi 13 octobre 2009

L'anarchie rurbaine

Avant, c'était "sous les pavés, la plage" et maintenant "sous les pissenlits, la révolution..." ou comment l'ultra gauche choisit la campagne pour se faire une santé. Fini les manifs au quartier Latin ou les complots dans les ateliers ouvriers des grandes métropoles, les anarchistes et leurs affidés préfèrent le grand air et les petites fleurs.
Suite aux événements violents de Poitiers, trois des jeunes arrêtés étaient de Saint-Astier en Dordogne, riante bourgade surtout connue pour son centre national de formation de la Gendarmerie Nationale. Comme quoi il n'y a pas de promiscuité dégradante pour un anarchiste.
Au delà de l'humour de cette situation vaudevilesque, c'est avant tout la violence croissante de ces mouvements qui inquiète. La manifestation de Poitiers était initialement prévue pour s'opposer au transfèrement de détenus et a très vite dégénéré en bataille rangée avec 250 casseurs parfaitement organisés, brutaux et utilisant ce que la loi appelle des armes par destination. Ils ont réinventé pour leur cause le vieux terme guerrier touareg de razzia, dévastant tout sur leur passage, n'hésitant pas à être très violents et ne faisant aucune différence entre forces de l'ordre et commerçants protégeant leurs biens.
Hier c'était le groupuscule de Tarnac en Corrèze ou les etarras dans tous le sud ouest, aujourd'hui Saint-Astier et ses activistes, et demain ? Les métastases de la violence se répandent là où on les attend souvent le moins, ce qui est finalement un excellent calcul pour ces groupes autonomes qui en veulent à toute forme de pouvoir et de contrainte. Tels des amibes (qui appartiennent au genre animal "Chaos", prémonition...), ils se forment, déforment, s'amalgament ou se séparent au gré des actions sur l'ensemble de la planète et tout particulièrement en Occident, mettant à rude épreuve les nerfs des forces de sécurité. Leur continuum est la négation de la société mondialisée et libérale mais surtout l'agitation et leur extrême agressivité.
Si on peut comprendre parfois certaines révoltes, comment accepter ce déchaînement de violence ? Grands routards devant l'éternel, ces groupes empruntent pourtant une voie sans issue. L'histoire est jalonnée d'expériences de ce genre qui ont toutes conduit à l'échec et à l'impasse sociale.
Les adeptes des "Black Blocs" devraient relire les plus beaux passages de "Cette nuit, la liberté" décrivant le combat d'un apôtre de la non-violence, le Mahatma Gandhi, qui a enfanté de l'indépendance de la plus grande démocratie de la planète. Il a réussit ce qu'aucune armée au monde ni aucune guérilla n'aurait pu espérer atteindre en aussi peu de temps. Il théorisait ainsi le Satyagraha, la force née de la vérité et de l'amour : "la recherche de la vérité ne doit admettre qu'aucune violence ne soit infligée à un adversaire, mais qu'il doit sortir de l'erreur par la patience et la sympathie. Parce que ce qui apparaît comme la vérité à l'un peut apparaître comme erreur à l'autre. Et patience signifie auto-souffrance. Donc la doctrine est revendication de la vérité, pas en infligeant des souffrances à son adversaire, mais à soi-même"... Que les casseurs ultra violents et tous ceux qui auraient l'idée de leur emboîter le pas dissertent sur ces paroles empreintes de grandeur d'âme et d'une force surhumaine. Il a eu des résultats, lui...

dimanche 11 octobre 2009

Cette obscure clarté qui tombe des étoiles

"Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années..." clamait Rodrigue devant le Comte. Ou plutôt, est-ce Jean Sarkozy s'adressant à tous ceux qui grincent des dents de le voir arriver à la présidence de l'établissement public contrôlant le quartier de la Défense ?
Sur ce dernier, je serais moins affirmatif que ne le fût Corneille au sujet de son mythique héros. Certes le fils du Président de la République ne manque pas d'allant et il était écrit qu'une belle carrière politique pouvait être envisagée à son sujet. Son père, toujours prévenant, lui avait réservé, l'an dernier, un nid douillet dans le canton de Neuilly-sud où les opposants de gauche doivent se compter sur les doigts d'un manchot. De là, il a sauté dans le fauteuil de président du groupe UMP au Conseil général des Hauts de Seine, histoire de marquer à la culotte Patrick Devedjian, considéré par le Palais comme un peu trop autonome. On aurait pu penser qu'installé dans cette sinécure, ils se ferait non seulement un prénom mais aussi une expérience et une crédibilité politique à même de lui ouvrir ensuite un boulevard vers d'autres sommets.
C'était peut être sans compter sur la volonté de papa non seulement de progressivement marginaliser le PCG-ministre du plan de relance mais aussi verrouiller tout l'ouest du département des Hauts-de-Seine autour du plus grand quartier d'affaires d'Europe en annexant près de la moitié de la ville communiste de Nanterre.
Pour continuer de paraphraser Corneille, "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire" et il ne faudrait pas que les tours de la Défense soient pour Jean Sarkozy "ce précipice élevé d'où tombe son honneur"... Car, je peux me tromper, mais je n'ai pas ressenti dans le fils du Président de la république la bête politique que fut son paternel au même âge. De la prestance certes, une belle élocution mais pas le culot, la vista et la ténacité de son géniteur. Être parachuté, propulsé comme un lion dans cette arène, demande une force et une expérience qui risquent de faire défaut à Jean Sarkozy. Face aux barons de l'UMP parisienne, à une opposition regonflée par les challenges électoraux à venir, il devra vite se construire une légitimé qui n'aura rien à voir avec la fonction de papa sinon la cadeau du Palais prendra rapidement un goût empoisonné. Il est parfois des promotions qui riment avec exécution...
Quand à tous ceux qui s'inquiètent des méthodes de "nomination" d'un président d'organisme aussi important, ils devraient sincèrement réviser leurs notes et arrêter de faire croire en leur surprise et en une indignation par trop sélective. L'angélisme n'a jamais eu cours en ces lieux feutrés et quand on passe la porte d'entrée de la salle des votes, il y a belle lurette que les jeux sont faits. Les nécessités du pouvoir ont parfois des contingences que la démocratie condamne.

samedi 10 octobre 2009

Pari Nobel de la Paix

10 mois d'ancienneté dans le poste et déjà Prix Nobel de la Paix... La performance est de taille et rares seront ceux qui pourront égaler Barrack Obama, enfant chéri de la démocratie, des médias et maintenant du jury du plus prestigieux des diplômes. 22ème américain a être "nobelisé" pour son action en faveur de la paix dans le monde, Martin Luther-King, Elie Wiesel ou Woodrow Wilson seront ses compagnons de liste. Un voisinage ô combien illustre mais certainement très lourd à assumer.
Car finalement le jury norvégien a fait, avec Obama, un pari sur l'avenir. Certes l'homme a affirmé sa volonté d'ouvrir les USA et redonner à la première puissance mondiale une aura pacifique et diplomatique qu'elle avait perdue au fur et à mesure des présidences Bush mais pour l'heure il a surtout des conflits armés à régler. J'entends déjà les coeurs pacifistes qui appellent d'une seule voix le retrait d'Irak et d'Afghanistan pour bien marquer cette paix à laquelle tout le monde, ou presque, aspire. Le stratège prussien Clausewitz écrivait "qu'en aucun cas, la guerre n'est un but par elle-même. On ne se bat jamais, paradoxalement, que pour engendrer la paix". Vision pragmatique du fameux si vis pacem, para bellum... Il ne faut donc pas s'attendre à ce que les GI's rentrent avec armes et bagages dans les mois qui viennent. Ça serait d'ailleurs une faute majeure pour la pacification de cette région du monde.
Il nous faudra assumer encore bien des années notre intervention dans cette poudrière mais c'est aussi finalement ce que craignent les vrais ennemis de la paix. Car talibans et autres extrémistes faisaient leur miel des posture va-t-en-guerre de Bush et consorts. Grâce aux erreurs diplomatiques et militaires de ces derniers qui poussaient dans leurs bras des cohortes de malheureux pris sous les bombes alliées, les fous de Dieu voyaient leur crédit se renforcer dans nombre de gouvernements et d'administrations locales. Aujourd'hui avec le virage pacifiste de la diplomatie américaine, ils auront bien plus de mal à mobiliser des soutiens parmi ceux qui rêveraient encore de faire trébucher le géant yankee.
C'est certainement là que le pari du Jury Nobel est judicieux. Mais comme beaucoup de chalenges difficiles, sa réussite repose sur les convictions et la force d'un seul homme, Barrack Obama. Pris entre un peuple américain déboussolé par la crise et les tentations du repli sur soi, il aura besoin de tout le monde pour le soutenir dans cette oeuvre immense et surtout de beaucoup d'indulgence dans les premiers pas de son action.

NHR (Note d'Humour du Rédacteur) : Barrack Obama partagera son prix avec les récipiendaires du Prix Ig Nobel de la Paix remis, le 1er octobre dernier, à Stefan Bolliger, Steffen Ross, Lars Oesterhelweg, Michael Thali et Beat Kneubuehl de l'Université de Berne pour avoir déterminé expérimentalement qu'il est préférable de recevoir sur le tête une bouteille pleine de bière que vide... Santé !!!

vendredi 9 octobre 2009

Maroquin de fortune

Dans le ruedo, sur le sable de l'arène, un toro peu courageux et fuyant la rencontre avec le matador est appelé manso... Combien sont-ils au gouvernement a refuser le combat régional de l'année prochaine ? Trop à mon goût... A croire que la place à Paris est agréable au point de se défiler quand il s'agit d'aller défendre sur le terrain projets et bilan gouvernementaux.
Il est vrai que Nicolas Sarkozy a imposé une règle qui veut que tout président de région nouvellement élu devra céder son maroquin ministériel. Au vu des défections, il faut croire que la droite espère remporter un joli lot de régions puisque Hortefeux en Auvergne, Falco en PACA ou Bachelot en Pays de la Loire au moins ont décliné l'invitation à en découdre. Le plus amusant est l'excuse avancée par la ministre de la Santé : "il faut qu'elle s'occupe de la grippe H1N1 ! dixit Claude Guéant" J'ignorais ce nouveau dommage collatéral de la pandémie qui se fait attendre. Le ridicule ne tue plus en politique, sinon les cimetières afficheraient complet !
Certains, comme Xavier Darcos, téméraires, courageux ou, au choix, suicidaires sont déjà sur le pont électoral, travaillant à monter leurs équipes de campagne et intervenant déjà dans la vie locale pour commencer à donner une couleur et un sens à leurs projets régionaux.
Sans leur donner un quitus immédiat, ceux-là sont dans le vrai car seule la confrontation électorale directe donne sa juste valeur à un engagement politique quel qu'il soit. On ne devient ministre que parce des petits et des sans grade ont un jour décidé de gravir l'ascenseur électoral en gagnant dans nos communes, nos départements ou nos régions des sièges qui ont ainsi ancré une assise élective suffisante pour ensuite remporter des législatives. La victoire suprême ne se construit qu'avec des petits pas électoraux. Nicolas Sarkozy l'a compris depuis bien longtemps, lui qui a pu contourner les écueils d'une traversée du désert en s'installant confortablement dans les Hauts-de-Seine. A contrario, Dominique de Villepin qui n'a jamais affronté le suffrage universel direct, aurait certainement plus de chance de rebondir après le procès Clearstream s'il disposait d'un mandat local pour se refaire une santé.
Que tous ceux qui jouent les arlésiennes et les coquettes n'oublient qu'il n'y a rien de plus fugace qu'un portefeuille ministériel et que mécontenter le chef de l'État, comme c'est le cas, n'arrange rien à leur avenir parisien. Alors que président de région, c'est pour six ans...

jeudi 8 octobre 2009

"Jean-Marie" le Petit...

Charles Péguy écrivait dans Les Cahiers de la Quinzaine que "la calomnie est moins gênante en politique que la manifestation de la vérité".
Monsieur Arnaud Montebourg, empereur de la calomnie politicienne, vit sans gène son existence de "ragotier" en chef du Parti socialiste, faisant son lit du mensonge et de l'outrance, foulant aux pieds loyauté et respect .
Après avoir traîné dans la boue ses adversaires, malmené ses amis socialistes, renié ses engagements, il n'hésite pas maintenant à demander publiquement la révocation, rien que cela, de Frédéric Mitterrand pour la polémique de caniveau lancée par le Front National.
Je croyais qu'après l'exclusion de Georges Frèche, le Le Pen languedocien, les socialistes avaient un peu fait le ménage dans leurs écuries d'Augias. Et bien non, ils ont oublié le Saint-Just des bacs à sable, le Tartuffe des prétoires, le Brasillach de la rue de Solférino...
Monsieur Mitterrand, tant que vos calomniateurs, de Le Pen à Montebourg, auront ce masque de la caricature, soyez tranquille, votre honneur et votre sincérité seront des remparts suffisamment solides.

La mauvaise polémique

Dans un texte précédent, lors de sa nomination rue de Valois, je souhaitais bonne chance à Frédéric Mitterrand, non pour la réussite dans sa fonction, mais surtout pour amadouer le monde politique dans lequel il faisait ses premiers pas. La polémique d'hier autour de ses écrits datant d'il y a quatre ans, démontre qu'il n'y est pas encore parvenu...
Jamais avares d'éclaboussures fécales, le Font National et sa nouvelle égérie, Marine Le Pen, ont dégainé fort tardivement un passage, exhumé ex-nihilo, du très beau livre mitterrandien "La Mauvaise Vie" où celui qui n'était pas encore ministre avouait avoir eu recours à des relations tarifées lors de voyages en Thaïlande.
Le plus extraordinaire dans cette "affaire" n'est pas que le parti d'extrême droite se complaise dans la boue et la fiente mais surtout que le porte-parole du PS, le rigolard et vaincu européen Benoit Hamon, lui emboîte le pas. Le Parti socialiste n'a pas encore digéré que le nom, symbole de la victoire de la gauche, soit associé au gouvernement de Nicolas Sarkozy. Pour le moins, ils devraient tous prendre une peu de "Gaviscon" - sans jeu de mots. Ça a l'immense mérite de favoriser la digestion et d'éviter les flatulences putrides...
Nonobstant, je voudrais susurrer aux oreilles de toute une certaine classe politique et médiatique si prompte à donner des leçons que le seul a avoir eu une once de courage dans cet incident écœurant est Frédéric Mitterrand lui même pour avoir avoué les drames qui ont rongé sa vie et que beaucoup devraient commencer par balayer devant leurs portes déjà passablement salies par des relations tout aussi "compromettantes" mais jamais confessées.

mercredi 7 octobre 2009

Défaite par forfait...ure

Finalement Monsieur Zahir Belgarbi, porte parole du Créteil Bébel, club de football de la banlieue parisienne, a plus fait pour la cause homosexuelle que son discours d'un autre temps pouvait le laisser prétendre. En refusant de jouer un match contre l'équipe Paris Football Gay sous prétexte de "ne pas partager cette idéologie", il a déclenché une véritable levée de bouclier dans le monde sportif, politique et médiatique...
Avait-il cru que PFG signifiait pompes funèbres générales ? Ou que le mot gay se rapprochait trop du qualificatif joyeux aux antipodes des idées que ses tristes théories sociales véhiculent ? En tout état de cause, il mérite une petite explication quant à la création d'une équipe de football ou plus généralement d'un club de sport. Si on suivait le raisonnement fumeux, catégoriel et étroit de ce monsieur, jamais le célèbre Red Star n'aurait joué contre l'AJ Auxerre. L'un était né dans les banlieues rouges de Paris, marqué de l'étoile de même couleur symbole du PC et d'une proximité soviétique très marquée, l'autre avait vu le jour après la loi de 1905 sous la houlette de l'abbé Deschamps afin de continuer "d'éduquer" la jeunesse auxerroise après la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Et je ne parle pas des clubs d'origine portugaise, italienne ou polonaise, catholique, juif ou protestant, qui ont poussé comme des champignons dans les terres d'immigration ouvrière en recherche d'identité mais sans ostracisme ni exclusion.
Non seulement les dirigeants du Créteil Bébel ont perdu un match par forfait et une occasion de se taire mais fait perdre aussi un peu plus de crédit à une communauté musulmane modérée qui refuse d'être pourtant associée à ces extrémistes moyenâgeux, révisionnistes du Coran et manipulateurs d'une jeunesse en déshérence. Il faudra offrir à monsieur Belgarbi et ses coreligionnaires une billet pour Londres ou Rio et les JO pour qu'ils comprennent un jour que le sport est la négation même du refus de l'autre et de la différence.

lundi 5 octobre 2009

Titanic Caraïbes

Il est des paquebots somptueux mais géants immobiles qui pourtant se jettent à toute vapeur sur des récifs mortels... La Guadeloupe et, pour une moindre mesure, la Martinique incarnent ces deux Titanic des Caraïbes en train de sombrer sur les écueils de la lutte sociale, du racisme et du communautarisme.
Imaginez deux îles bénies des dieux, à une portée de fusil de Miami, qui perdent à chaque soubresaut contestataire des charters entiers de touristes se détournant vers les Caraïbes anglo-saxonnes ou la République Dominicaine. De quoi rager quand on sait les potentialités exceptionnelles de ces territoires et leurs besoins en développement économique. Malgré ce, les hôtels sont désespérément vides et les services sociaux, eux, ne désemplissent pas.
La faute à qui ? Dans ce dossier inextricable, ministres éjectables et préfets tétanisés se sont épuisés à tenter de concilier l'irréconciliable entre communauté noire et propriétaires "békés". Chacun voulant soit toujours plus, soit ne rien lâcher de prérogatives d'un autre âge. Au milieu de ce duel suicidaire, touristes déboussolés et investisseurs écoeurés plient bagages sans regrets, préférant les rivages accueillants de Cuba ou autres paradis fiscaux des Bahamas.
Et tels des urgentistes consciencieux, spécialistes en soins palliatifs, la métropole et la Communauté Européenne financent à qui mieux mieux projets sans avenir et filières agricoles à bout de souffle. Mon constat peut paraître excessif pourtant je crois être en dessous de la vérité car n'ayant pas abordé ici les problèmes d'insécurité croissante, de racisme au quotidien et de trafics en tous genres. Que les Willy Angele et autres Elie Domota mesurent bien dans quelle impasse ils sont en train de diriger toute la communauté des Caraïbes françaises. Un jour peut être, les métropolitains trop absorbés à leur propres problèmes oublieront de signer un chèque en blanc. Et Guadeloupe ou Martinique rejoindront la voiture balais statistique des états fantômes à l'image du voisin Haïti ou de la Somalie.

Touche pas à ma poste ?

2 millions de lettres reçues hier au service courrier de l'Élysée ! Cela aurait pu être le titre de une, ce matin, des quotidiens d'information relayant en cela la votation organisée pour se prononcer sur la privatisation de la Poste. Pour marquer leurs interrogations et leurs craintes, nos concitoyens, certes venus des bataillons syndicaux et d'une gauche enfin unie, ont accepté de glisser un bulletin, symbole de leur attachement au service public du courrier.
Même si ce scrutin d'initiative particulière n'a aucune valeur légale, je serais plus modéré dans mes critiques que certains leaders de l'UMP ou du gouvernement. Devrais-je rappeler à Jean-Pierre Raffarin qui, dans une "raffarinade" dont il a le secret, a déclaré que "deux millions de personnes, ce n'était pas une majorité", le un million de manifestants pour l'enseignement privé qui avait fait reculer le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy. Ils n'étaient, eux aussi, pas une majorité mais ils exprimaient tout autant que nos votants d'hier, un attachement à une spécificité française.
Alors on peut ergoter sur la question posée qui impliquait avec un quasi automatisme une opposition totale à toute privatisation de cette institution remontant à "l'éternelle araigne", le roi Louis XI. On peut aussi considérer qu'il n'y a pas besoin d'un référendum sur ce sujet puisque ce n'est justement pas le sujet du débat parlementaire. Mais il s'agit avant tout d'un avertissement à l'oreille du Président de la République toujours à l'écoute des bruissements de l'opinion française. Rappelons nous de Lionel Jospin - tiens... tiens... - ouvrant le capital de France Telecom. Les employés de cette entreprise aujourd'hui privée et les proches des 28 suicidés doivent le bénir. Si on peut tout à fait comprendre la nécessité économique d'augmenter le capital de la Poste pour résister à la concurrence féroce sur ce marché, on doit prendre en compte ce cri du coeur épistolaire de nos concitoyens.
En revanche, j'aimerais aussi dire à tous les "bobos" et autres donneurs de leçons sociales que la défense du service public n'est pas qu'une simple joute verbale, elle doit aussi se traduire en actes quotidiens. En effet, certains entendus ici et là me rappellent ces preux défenseurs du commerce de proximité ou du service de l'éducation gratuite et laïque qui sont les premiers à sauter dans leurs belles voitures pour filer à l'hypermarché de la grande ville ou conduire leur progéniture dans l'institution privée la plus proche... Les convictions à géométrie variable asservies aux variations saisonnières du portefeuille et de la mixité sociale ont toujours eu le don de m'agacer, et le mot est faible...

dimanche 4 octobre 2009

Digne parmi les dignes

"Nous ne voulons pas sauver nos vies. Personne ne ressortira vivant d'ici. Nous voulons sauver la dignité humaine" Ils furent 220 à sauver cette dignité lors du combat désespéré des brigades militaires juives du Ghetto de Varsovie en janvier 1943. Hier, le dernier des commandants de l'insurrection, Marek Edelman, vient de rejoindre ses camarades de martyre après 87 années de vie dans l'honneur et la fierté. Seul survivant des ces jeunes combattants qui durant trois semaines ont résisté sans armes ni nourriture aux troupes d'élite du Reich, il s'est toujours battu pour son identité à la fois juive et polonaise.
En 1943, alors que les troupes allemandes finissaient de déporter les derniers malheureux vivant encore dans ce mouroir à ciel ouvert que fut le Ghetto de Varsovie, cette poignée de gamins a choisi de partir les armes à la main et non comme des bêtes que l'on conduit à l'abattoir. Gazés, brûles vifs, massacrés horriblement, ils tinrent malgré cela plusieurs semaines, faisant même douter les plus aguerris des militaires nazis. Héros parmi les héros, dignes parmi les dignes, ils ont été les précurseurs du soulèvement de Varsovie de l'été 44 qui noya la capitale polonaise dans un bain de sang sans précédent (rien que le 5 août, 50.000 civils furent exécutés avec une sauvagerie inimaginable).
Ces jeunes à peine sortis de l'enfance ont, en quelques jours simplement, jeté à la face du monde la force de la désespérance, de l'honneur bafoué et de la grandeur d'âme. Quand on parle aujourd'hui de payer des élèves pour aller à l'école, que l'exemple des jeunes juifs de Varsovie de ce terrible hiver 43 nous donne un peu à réfléchir sur la fatuité de nos problèmes, sur la minceur de nos convictions et de notre idéal. Marek Edelman, de là où il est est aux côtés des siens tombés dans l'honneur, doit être bien triste.

samedi 3 octobre 2009

Nous sommes tous des récidivistes

Récidiviste - Celui qui, après avoir été condamné pour une faute ou un crime, commet la même faute ou le même crime... Tel un marronnier médiatique, ce débat sur la prévention de la récidive agite encore la classe politique et l'opinion après l'odieux forfait perpétré à l'encontre de cette jeune femme enlevée et assassinée par un criminel sexuel libéré récemment.
D'aucuns réclament la généralisation et le quasi automatisme de la castration chimique, certains stigmatisent les magistrats, tous se servent de cette affaire comme d'un porte-voix politicien sans vraiment poser les vrais problèmes.
Comme pour les cités et leurs économies parallèles, la récidive ne se soignera pas avec de nouvelles lois ni avec de nouvelles rodomontades sans lendemain. La seule question qui vaille est celle des moyens et de la responsabilisation de tous les intervenants de la chaîne judiciaire. On ne peut parler du traitement de cette gangrène si on demande à un gardien de prison d'être médecin et à un juge d'être psychiatre. Il serait certes compliqué et coûteux de remettre à plat l'ensemble des étapes qui conduisent un détenu à recouvrir la liberté sans risque pour la collectivité. Mais c'est peut être à ce prix, celui de quelques Rafales ou de certaines niches fiscales, que l'on pourrait enfin parler de respect de la personne humaine, victime ou condamnée, et de droits de l'homme.
On ne peut continuer à donner des leçons au monde, à prendre des postures altières et stigmatiser tel ou tel individu sans être un jour, après de nouvelles affaires dramatiques, qualifié soi-même de récidiviste par les électeurs qui tôt ou tard vous sanctionnent.

Samba olympique

Ils ne leur ont pas cédé ! Ils - les délégués du Comité International Olympique, leur - les représentants de NBC et de Coca-Cola, tout puissants modeleurs de l'idéal économico-sportif... Rio, sa samba, ses cariocas et Lula ont été sacrés rois du monde sportif pour l'année 2016. Pourtant les adversaires étaient de taille avec Tokyo et ses milliards, Madrid et l'indestructible Juan-Antonio Samaranch et surtout Chicago, the Obama's city. Tout concourrait pour que, toujours et encore, les USA, leur puissance financière et médiatique remportent le scrutin pour confirmer le vieil adage : "que le meilleur perde !"
Et puis non, les vieux kroumirs du CIO, dans un ultime sursaut d'orgueil, ont donné enfin une chance au continent sud-américain et à tout un peuple qui a la fête et le sport chevillés au corps. Ils ont de plus infligé un camouflet diplomatique à Barack Obama qui avait fait tout spécialement le déplacement à Copenhague pour défendre les couleurs de la capitale du blues.
Les adversaires du président américain ont beau jeu maintenant d'asséner qu'il aurait mieux fait de s'occuper des dossiers intérieurs américains plutôt que d'aller perdre son temps à cette sauterie sportive. La critique est aisée, d'autant plus que ces mêmes défenseurs du petit peuple laborieux du Middle West furent les premiers à se réjouir, en leur temps, des victoires de Los Angeles ou Atlanta et qu'ils n'ignorent pas les retombées énormes que génèrent les JO dans un pays. Le jeu en vaut la chandelle et Obama a eu mille fois raison de mouiller sa chemise pour Chicago.
J'ai eu l'immense plaisir d'aller à Séoul en 88 et à Barcelone en 92. Ce furent pour moi parmi les plus belles expériences humaines que j'ai pu vivre. Connaissant la réputation de joie de vivre et d'ouverture du peuple brésilien, je ne doute pas un instant qu'il saura redonner aux JO ce que la capitale catalane avait parfaitement réussi à faire : allier spectacle sportif et chaleur humaine, la vraie fête du sport. Et puis, c'est aussi une extraordinaire récompense pour un homme, Luis Inàcio Lula da Silva, le petit cireur de chaussures devenu président d'un des plus grands états de la planète et qui incarne pleinement la montée en puissance de ce qui fut, à l'époque de Tito, le camp des non alignés. A festa é bonita !

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