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lundi 5 octobre 2009

Touche pas à ma poste ?

2 millions de lettres reçues hier au service courrier de l'Élysée ! Cela aurait pu être le titre de une, ce matin, des quotidiens d'information relayant en cela la votation organisée pour se prononcer sur la privatisation de la Poste. Pour marquer leurs interrogations et leurs craintes, nos concitoyens, certes venus des bataillons syndicaux et d'une gauche enfin unie, ont accepté de glisser un bulletin, symbole de leur attachement au service public du courrier.
Même si ce scrutin d'initiative particulière n'a aucune valeur légale, je serais plus modéré dans mes critiques que certains leaders de l'UMP ou du gouvernement. Devrais-je rappeler à Jean-Pierre Raffarin qui, dans une "raffarinade" dont il a le secret, a déclaré que "deux millions de personnes, ce n'était pas une majorité", le un million de manifestants pour l'enseignement privé qui avait fait reculer le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy. Ils n'étaient, eux aussi, pas une majorité mais ils exprimaient tout autant que nos votants d'hier, un attachement à une spécificité française.
Alors on peut ergoter sur la question posée qui impliquait avec un quasi automatisme une opposition totale à toute privatisation de cette institution remontant à "l'éternelle araigne", le roi Louis XI. On peut aussi considérer qu'il n'y a pas besoin d'un référendum sur ce sujet puisque ce n'est justement pas le sujet du débat parlementaire. Mais il s'agit avant tout d'un avertissement à l'oreille du Président de la République toujours à l'écoute des bruissements de l'opinion française. Rappelons nous de Lionel Jospin - tiens... tiens... - ouvrant le capital de France Telecom. Les employés de cette entreprise aujourd'hui privée et les proches des 28 suicidés doivent le bénir. Si on peut tout à fait comprendre la nécessité économique d'augmenter le capital de la Poste pour résister à la concurrence féroce sur ce marché, on doit prendre en compte ce cri du coeur épistolaire de nos concitoyens.
En revanche, j'aimerais aussi dire à tous les "bobos" et autres donneurs de leçons sociales que la défense du service public n'est pas qu'une simple joute verbale, elle doit aussi se traduire en actes quotidiens. En effet, certains entendus ici et là me rappellent ces preux défenseurs du commerce de proximité ou du service de l'éducation gratuite et laïque qui sont les premiers à sauter dans leurs belles voitures pour filer à l'hypermarché de la grande ville ou conduire leur progéniture dans l'institution privée la plus proche... Les convictions à géométrie variable asservies aux variations saisonnières du portefeuille et de la mixité sociale ont toujours eu le don de m'agacer, et le mot est faible...

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