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vendredi 9 octobre 2009

Maroquin de fortune

Dans le ruedo, sur le sable de l'arène, un toro peu courageux et fuyant la rencontre avec le matador est appelé manso... Combien sont-ils au gouvernement a refuser le combat régional de l'année prochaine ? Trop à mon goût... A croire que la place à Paris est agréable au point de se défiler quand il s'agit d'aller défendre sur le terrain projets et bilan gouvernementaux.
Il est vrai que Nicolas Sarkozy a imposé une règle qui veut que tout président de région nouvellement élu devra céder son maroquin ministériel. Au vu des défections, il faut croire que la droite espère remporter un joli lot de régions puisque Hortefeux en Auvergne, Falco en PACA ou Bachelot en Pays de la Loire au moins ont décliné l'invitation à en découdre. Le plus amusant est l'excuse avancée par la ministre de la Santé : "il faut qu'elle s'occupe de la grippe H1N1 ! dixit Claude Guéant" J'ignorais ce nouveau dommage collatéral de la pandémie qui se fait attendre. Le ridicule ne tue plus en politique, sinon les cimetières afficheraient complet !
Certains, comme Xavier Darcos, téméraires, courageux ou, au choix, suicidaires sont déjà sur le pont électoral, travaillant à monter leurs équipes de campagne et intervenant déjà dans la vie locale pour commencer à donner une couleur et un sens à leurs projets régionaux.
Sans leur donner un quitus immédiat, ceux-là sont dans le vrai car seule la confrontation électorale directe donne sa juste valeur à un engagement politique quel qu'il soit. On ne devient ministre que parce des petits et des sans grade ont un jour décidé de gravir l'ascenseur électoral en gagnant dans nos communes, nos départements ou nos régions des sièges qui ont ainsi ancré une assise élective suffisante pour ensuite remporter des législatives. La victoire suprême ne se construit qu'avec des petits pas électoraux. Nicolas Sarkozy l'a compris depuis bien longtemps, lui qui a pu contourner les écueils d'une traversée du désert en s'installant confortablement dans les Hauts-de-Seine. A contrario, Dominique de Villepin qui n'a jamais affronté le suffrage universel direct, aurait certainement plus de chance de rebondir après le procès Clearstream s'il disposait d'un mandat local pour se refaire une santé.
Que tous ceux qui jouent les arlésiennes et les coquettes n'oublient qu'il n'y a rien de plus fugace qu'un portefeuille ministériel et que mécontenter le chef de l'État, comme c'est le cas, n'arrange rien à leur avenir parisien. Alors que président de région, c'est pour six ans...

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