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dimanche 11 octobre 2009

Cette obscure clarté qui tombe des étoiles

"Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années..." clamait Rodrigue devant le Comte. Ou plutôt, est-ce Jean Sarkozy s'adressant à tous ceux qui grincent des dents de le voir arriver à la présidence de l'établissement public contrôlant le quartier de la Défense ?
Sur ce dernier, je serais moins affirmatif que ne le fût Corneille au sujet de son mythique héros. Certes le fils du Président de la République ne manque pas d'allant et il était écrit qu'une belle carrière politique pouvait être envisagée à son sujet. Son père, toujours prévenant, lui avait réservé, l'an dernier, un nid douillet dans le canton de Neuilly-sud où les opposants de gauche doivent se compter sur les doigts d'un manchot. De là, il a sauté dans le fauteuil de président du groupe UMP au Conseil général des Hauts de Seine, histoire de marquer à la culotte Patrick Devedjian, considéré par le Palais comme un peu trop autonome. On aurait pu penser qu'installé dans cette sinécure, ils se ferait non seulement un prénom mais aussi une expérience et une crédibilité politique à même de lui ouvrir ensuite un boulevard vers d'autres sommets.
C'était peut être sans compter sur la volonté de papa non seulement de progressivement marginaliser le PCG-ministre du plan de relance mais aussi verrouiller tout l'ouest du département des Hauts-de-Seine autour du plus grand quartier d'affaires d'Europe en annexant près de la moitié de la ville communiste de Nanterre.
Pour continuer de paraphraser Corneille, "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire" et il ne faudrait pas que les tours de la Défense soient pour Jean Sarkozy "ce précipice élevé d'où tombe son honneur"... Car, je peux me tromper, mais je n'ai pas ressenti dans le fils du Président de la république la bête politique que fut son paternel au même âge. De la prestance certes, une belle élocution mais pas le culot, la vista et la ténacité de son géniteur. Être parachuté, propulsé comme un lion dans cette arène, demande une force et une expérience qui risquent de faire défaut à Jean Sarkozy. Face aux barons de l'UMP parisienne, à une opposition regonflée par les challenges électoraux à venir, il devra vite se construire une légitimé qui n'aura rien à voir avec la fonction de papa sinon la cadeau du Palais prendra rapidement un goût empoisonné. Il est parfois des promotions qui riment avec exécution...
Quand à tous ceux qui s'inquiètent des méthodes de "nomination" d'un président d'organisme aussi important, ils devraient sincèrement réviser leurs notes et arrêter de faire croire en leur surprise et en une indignation par trop sélective. L'angélisme n'a jamais eu cours en ces lieux feutrés et quand on passe la porte d'entrée de la salle des votes, il y a belle lurette que les jeux sont faits. Les nécessités du pouvoir ont parfois des contingences que la démocratie condamne.

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