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mardi 21 juillet 2015

Vous avez dit schizophrène..?

D'un côté des agriculteurs et tout particulièrement des éleveurs, qui n'arrivent plus à vivre de leur dur labeur, et de l'autre, des consommateurs qui cherchent le meilleur prix et refusent quasi-systématiquement le voisinage de propriétés agricoles modernisées et productives...
Il y a quarante ans, on apprenait à l'école que la France avait la deuxième agriculture du monde, productive certes mais pas trop, diversifiée et gestionnaire de nos sublimes paysages. Notre pays disposait d'une des plus importantes proportions entre surface et cultures. Nous étions les exemples d'un monde secoué par les famines et par la mondialisation en marche.
Aujourd'hui, notre agriculture se place péniblement à la cinquième ou la sixième place, très faiblement excédentaire et au bord du gouffre, de la faillite. Pourquoi ? Nos agriculteurs ont été laminés par les nécessités de se moderniser, très limitées par des obligations agro-environnementales qui n'avaient trop souvent rien à voir avec l'Europe, et par une demande de consommateurs tirant toujours vers le bas tant en prix que souvent en qualité.
Comme dans tous les secteurs économiques et plus encore ici, nos achats sont nos emplois. Mais cela reste un voeu pieux surtout quand il s'agit d'affronter la dure réalité d'un budget familial en déconfiture. Nous continuons à privilégier la quantité à la qualité. Et quand, aux portes de nos confortables demeures de "rurbains", se construit une ferme ultra-moderne, se sont pétition, blocage et manifestation qui obèrent de tout projet d'ampleur. 
En économie comme en sentiment, on ne peut avoir le beurre, l'argent du beurre et le fessier de la crémière. Si nous souhaitons conserver une agriculture paysagère, soucieuse de l'environnement et de l'immense richesse de notre patrimoine paysan, alors non seulement nous devrons payer plus cher nos produits mais aussi nous garder d'acheter n'importe quoi en apprenant à lire les étiquettes et questionner les professionnels. Cette école du réalisme et de la transparence est valable partout, mais vitale pour nos paysans. Cessons de nous gargariser avec nos jolis discours de pseudo-bobo-citoyen, soit disant attaché à notre terre mais mettons en pratique quotidienne une démarche qui non seulement nous fera mieux vivre mais sauvera tant d'emplois. Cela nous coutera un peu, certes, mais infiniment moins que les suicides quotidiens de paysans ruinés et les cohortes de chômeurs, poireautant devant les portes de Pôle Emploi...

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