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dimanche 19 juillet 2009

On en remet une deuxième couche ?

Après les voyages et les petits fours de l'Elysée, on vient de dégager un deuxième filon polémique dans le rapport de la Cours des Comptes : les sondages OpinionWay commandités par le Château et utilisés par TF1 et le Figaro...
Ségolène, ne pouvant éreinter Martine - on achève pas les chevaux au PS -, a sauté sur l'occasion pour tirer à boulet rouge sur cet institut accusé de servir des études d'opinion systématiquement favorables au chef de l'Etat et à sa politique. C'est de bonne guéguerre politico-médiatique mais l'argument du tripatouillage ne tient pas très longtemps face à la raison et au discernement nécessaires dans cette affaire.
En premier lieu, même si la la somme de 400.000 euros versée par la présidence peut paraître rondelette, elle ne représente que 2% du chiffre d'affaires d'OpinionWay qui travaille par ailleurs avec nombre de clients venant d'horizons politiques bien différents. Peut on croire qu'un entreprise de cette taille mettrait sa crédibilité en jeu pour une si faible part de son budget ? Absurde et anti commercial s'il en est.
Deuxième point, ni l'Elysée ni le Figaro n'auraient à gagner à diffuser des sondages bidons. Dans un paysage médiatique où une enquête sur les attentes des français chasse l'autre, un trop grand écart serait immanquablement pointé du doigt. De plus, comment se servir en interne d'une étude trafiquée ? Quand on scrute la moindre réaction du corps électoral, on a besoin d'outils fiables répondant à des questions précises et étayées.
Et la désinformation dans tout ça, me direz-vous... Elle est une possibilité mais la France n'est pas l'Iran, Cuba ou l'Union Soviétique de grand papa. Les contre pouvoirs médiatiques et sondagiers existent et fonctionnent parfaitement. Une démarche de cet ordre, donc, même s'il n'est pas à écarter, relève malgré tout du fantasme du coup d'état permanent.
Enfin, pourquoi l'Elysée paye des sondages que tout un chacun peut lire le lendemain dans le Figaro ou entendre sur TF1 ? Tout simplement dans une étude quelle qu'elle soit, pour en avoir commandité personnellement un bon nombre, il existe des questions "balais", placées en queue de liste et portant sur des données très spécifiques et souvent ultra-confidentielles, posées par différents clients intéressés par le panel interrogé. La présidence de la République avait donc tout intérêt de profiter des "trains" d'opinion quotidien qui passaient pour parfaire sa connaissance de l'avis de nos concitoyens.
Encore une fois, je crois que cette polémique stérile va faire "pschittt" comme disait un prédécesseur de Nicolas. On ne peut reprocher à la fois au pouvoir d'utiliser tous les moyens parmi les plus modernes et de ne pas écouter l'opinion... Il y a bien d'autres champs d'opposition au gouvernement encore faut il avoir quelques idées et de vrais arguments à proposer aux français.

4 commentaires:

  1. Il n'est peut-être pas fortuit que TF1 et le Figaro soient la propriété d'amis intimes du Président.
    Ce n'est pas l'Union Soviétique la France. Discernement vous en soit rendu. Pour preuve, les contre pouvoirs médiatiques existent et fonctionnent parfaitement?
    Bouygues, Bolloré, Dassault, Lagardère, Arnault... tous liés ou ouvertement "amis" du Président et qui se trouvent diriger la grande majorité du paysage médiatique français. Limogeages, pressions, procès, mutations, licenciements, censure, photomontage, autant d'évènements journalistiques des deux dernières années montrant l'assiduité des dirigeants sur leurs groupes de médias lorsqu'ils froissent le pouvoir.
    La plume d'Aliocha est un blog d'une journaliste qui raconte... http://laplumedaliocha.wordpress.com/2009/07/20/journaliste-qui-ta-fait-roi/. Un exemple.
    Il ne s'agit pas de fantasmes, mais de faits. Les cris d'orfraie ne servent à rien, pas plus que les bêlements. Cher blogueur, les contre pouvoirs médiatiques ne fonctionnement pas "parfaitement", je ne crois pas.
    Bien à vous
    Thomas

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  2. Je comprends votre ire mais je maintiens que les contre pouvoirs fonctionnent encore en France... Certes ces capitaines d'industrie sont considérés comme proches du pouvoir et de sa philosophie politique mais ce serait faire injure aux journalistes qui y travaillent que de les traiter d'odieux collaborateurs... De plus, je crois me souvenir que, dans la presse écrite par exemple, le Figaro représente 400.000 exemplaires soit une goute d'eau dans l'océan de la presse quotidienne française encore très lue par les français et très libre aussi. Enfin, je ne crois pas savoir que Philippe Val qui vient d'être nommé à la tête de France Inter ou que Jean-Luc Hees, directeur de Radio France, premier média radio national, soient d'odieux sarkozystes inconditionnels... Oui les contre pouvoirs fonctionnent !
    Et enfin, en 1981 ou après sous d'autres gouvernements de gauches, les mêmes méthodes furent utilisées, sans grand succès il faut le reconnaître... Alors oui, je maintiens, les contre pouvoirs fonctionnent bien...
    Bien à vous Thomas

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  3. Je suis heureux de vous voir notifier que les contre pouvoirs "fonctionnent" ("bien") et non "fonctionnent parfaitement" comme à l'initiale.
    1. Au sujet des journalistes. C'est pour cela que je suggérais le blog d'Aliocha, elle-même journaliste et très intéressante à suivre, en dehors du "tous pourris" mais virulente contre le journalisme de cour.
    2. Le tirage du Figaro n'a que peu avoir avec la connivence que son propriétaire entretient avec le Président.
    3. Pour Philippe Val, je crois davantage que c'est un coup de maître du PR; car en la matière, il excelle. Et Val, mordra-t-il la main qui le nourrit ou lui était-il déjà acquis contre une certaine intelligentsia réfractaire à ses ambitions non dissimulées?

    En Italie aussi les contre pouvoirs fonctionnent bien, pas moins qu'en France. Et même en Russie, oserais-je, puisque l'on entend jusque ici la voix de G. Kaspasrov par exemple.
    C'est une question de sensibilité.
    Ce ne serait certainement pas faire injure aux journalistes de reconnaitre que certains ont des "ennuis" judiciaires ou ont été virés uniquement parce qu'ils ont critiqué le PR. (TF1 va perdre son procès pour licenciement abusif par ex. j'en prends le pari; quant au journaliste de France 3 convoqué par la police il a amplement répliqué sur Rue89). Des exemples, des petites touches; sans parler des nominations...
    Cordialement
    Thomas

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  4. Chacun nous modérons nos propos... La vertu du dialogue ! Je conçois parfois que des "patrons" de presse vont trop loin dans leur volonté de plaire à un quelconque pouvoir mais je dois avouer aussi qu'après 20 années de travail au service des politiques dans les relations avec la presse, j'ai pu "apprécier" l'esprit de cour des journalistes eux-mêmes qui en faisaient souvent plus que je n'aurais oser leur demander...
    Croyez, malgré mon passé chargé (!) je suis extrêmement sensible à la liberté de la presse et à l'intégrité des médias et de leurs salariés. Je regrette systématiquement toute tentative des pouvoirs de vouloir orienter brutalement les opinions. Au demeurant, l'histoire a prouvé que cela n'était pas très efficace.
    Bien à vous

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