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mardi 18 juin 2013

Je vous aime..!

Législative partielle en Lot-et-Garonne pour remplacer Jérôme Cahuzac... Un "gamin" de 23 ans du front National met au tapis un cacique local socialiste et talonne un tout aussi cacique UMP, maire et semi-féodal enraciné. Pourtant, le verbatim post-électoral ne bruisse que de poncifs ineptes du genre "C'est la faute à Cahuzac... C'est la faute aux écolos... C'est la faute au soleil !" Et Dieu dans tout cela devrait-on dire ?
Foutaises et balivernes de café du commerce, indignes d'un vrai questionnement sur un électorat en déshérence qui même en pleine terre radicale-socialiste, paysanne et modérée, apporte une palanquée de voix à un parti, ne goûtant guère de la chose agricole ni même de la ruralité. Personne n'a osé se remettre en question, aborder les vrais problèmes de respectabilité des élus, de responsabilité et de vérité. On accuse l'autre, on détourne les critiques et on oublie vite que les électeurs ont besoin d'un cap clair, d'idéaux et non d'une foire d'empoigne même pas digne d'une cour d'école.
Mais le plus savoureux, je l'ai croisé sur les réseaux sociaux où des militants socialistes déploraient amèrement "l'affaire Cahuzac" car sans cela, pleuraient-ils, ils auraient pu vilipender sans retenue leurs homologues d'en face suite aux révélations de "l'affaire Tapie". C'est oublier les Guérini, Kucheida, Andrieux, Navarro ou autres Bourquin...
Je vous aime mes sectaires préférés de tous bords. Je vous aime car vous me donnez l'occasion encore et toujours de dénoncer les œillères qui vous couvrent l'esprit et le raisonnement. Mais je vous déteste aussi car vous saurez avec délectation empêcher toute velléité de rapprochement, toute tentative de réflexion commune, toute évolution de notre vivre-ensemble. Finalement, vous êtes les mêmes que ceux que vous vous complaisez à accuser, allergiques à l'autre, à celui qui pense différemment, à celui qui est différent...

jeudi 13 juin 2013

Voilà, c'est fini...

"Voilà, c´est fini. Ne sois jamais amer, reste toujours sincère. Tu as eu ce que tu as voulu, même si tu n'as pas voulu ce que t´as eu. Voilà, c´est fini. Nos deux mains se desserrent de s'être trop serrées. La foule nous emporte chacun de nôtre côté. C´est fini..., c´est fini..." Les paroles de Jean-Louis Aubert ont trotté dans ma tête tout au long de ce chaud après-midi, en accompagnant la dépouille mortelle de Philippe Cornet.

Cette foule énorme, soudée dans la peine et le recueillement, m'a définitivement séparé de lui, de ses étreintes amicales et souriantes, de ses bons mots et de ses analyses au cordeau, de son sourire que j'aurais pu croire éternel, comme celui des portraits pleins de vie posés près de son cercueil.
L'abbé Gauthier Mornas a eu tellement  raison d'affirmer qu'il fallait oublier le questionnement, laisser Philippe dans sa vérité, dans son mystère, ne penser qu'à son souvenir et à ceux qui restent. Mais son geste, ivre de liberté, insensé pour certains, si respectable pour tous, nous renvoie à nos propres contradictions, à nos faiblesses et nos failles vitales. Nous sommes tous des Philippe en puissance simplement parce que nous sommes tous profondément humains, écartelés et parfois broyés par nos antagonismes professionnels, sociaux ou familiaux.
Dans la schizophrénie de sa vie, entre politique et intimité, entre plaidoiries et confession, il a voulu jusqu'au bout rester "le maître de son destin, le capitaine de son âme". A tous ceux qui pourraient se sentir coupables de n'avoir pas vu la flamme qui le rongeait de l'intérieur, il nous envoie ce message d'outre-tombe de courage, de fermeté, et d'amour. "J'ai choisi ! Je vous aime et à bientôt !".

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