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samedi 19 juin 2010

Fric, sexe & fun

Je n'ai pas pu résister, malgré les torrents déjà déversés sur l'équipe de France de Football, à glisser ici ma petite pincée, pelletée ou brouettée (à vous de choisir la dose prescrite...) dans ce concert assourdissant de critiques.
Peu spécialiste du foot, j'ai pourtant vu tant de matches que je crois pouvoir émettre un avis au moins comme citoyen-spectateur. Et ce que j'ai observé et ressenti ne fait que confirmer ce que tout le monde pressentait : cette équipe n'est qu'une caricature à taille réduite de notre société en évolution.
Égoïsme, argent facile ou irrespect ont été donné en pâture à des millions de supporters qui ne demandaient qu'une chose : s'enflammer pour ce groupe qui portait les couleurs d'une nation dans le doute. Se moquant de tout et de son contraire, se croyant le nombril du monde, ils n'ont été finalement que les protubérances grimaçantes d'un corps social en déliquescence, risée saumâtre d'une planète foot si prompte à bruler ce qu'elle a adoré.
Gosses repus jusqu'à la nausée de fric, de sexe et de fun, nos joueurs n'ont fait que transposer sur le prés ce dont médias, publicitaires et sociologues nous rabattent les oreilles à longueur de journaux. TF1 peut être "heureux" d'avoir libéré ainsi des espaces de cerveaux pour Coca-Cola... Une "réussite" dont la chaine paye aussi cash les pots cassés ! Il y a finalement une justice immanente.
J'ai finalement bien ri ce matin, après avoir parcouru la une incendiaire de l'Equipe, en voyant une grande affiche d'un industriel du hamburger vantant son "Giant" avec l'image de Nicolas Anelka. "Non, monsieur Quick, pas géant !!! Tout petit, minuscule même... Une miniature repoussante de notre monde vaniteux et narcissique".

mercredi 16 juin 2010

Évidence...


La lecture, dans la Dordogne Libre de ce jour, du trop court interview avec Yves Guéna sur son 18 juin 1940, m'emmène un seul mot à l'esprit : évidence...
Mais oui, mais c'est bien sûr ! Il est tellement évident, à même pas 18 ans, de quitter précipitamment sa famille, évident de risquer sa vie, évident de se battre pour un idéal de liberté, évident d'espérer pour ne pas mourir, évident, évident, évident... Comment ne pas être confit d'admiration, de respect et d'incrédulité devant un tel courage qui confine à la témérité ?
Nous avons tous eu 18 ans ou nous les aurons bientôt. Alors essayons de nous rappeler quelles étaient nos préoccupations du moment... La patrie, que nenni... Mais les filles, certes... Notre prochain combat, que nenni... Mais la prochaine fête, certes... Partir aux fins fonds du désert se frotter avec la mort, que nenni... Mais nos vacances à Arcachon, certes... Si comme l'affirme la fameuse sentence, "les gens heureux n'ont pas d'histoire", sommes nous si heureux pour ne plus avoir à la façonner de notre âme, de notre sueur et de notre sang ?
A deux jours des commémorations officielles du 18 juin 1940, j'aimerais juste qu'un seul instant, nous nous remémorions qu'une poignée de jeunes et moins jeunes, gaullistes de la première heure, puis communistes ou simplement courageux, ont sauvé l'honneur d'une nation à genou, démobilisée à tous les sens du terme et oublieuse de son message de liberté et de fraternité. A ce moment, trop fugace certainement, nous retrouverons peut être un peu de cette évidence d'espoir, de solidarité et d'humanité.

dimanche 13 juin 2010

Jeter la première pierre...

Moral (Adj.) - 1.qui concerne les règles de conduite en usage dans une société - 2.spirituel, intellectuel et non pas matériel. Facultés morales - 3.qui concerne la morale. Moral (n.m.) - 1.état psychologique -2.ensemble des facultés morales et mentales; le caractère, l'esprit et l'âme.

Un même mot pour deux définitions qui traversent notre actualité qu'elle soit périgourdine ou nationale... De tous bords, on prie pour que le moral de nos concitoyens s'améliore et on exige aussi que la conduite de nos élites soit irréprochable. Sud Ouest ne déroge pas à la règle avec un sondage qui affirme, chiffres à l'appui, que les français sont pour la baisse du salaire des ministres. Consultation bien inutile car le résultat était plus qu'attendu. Autant demander au condamné s'il souhaite qu'on reporte sine die son exécution... Mais bon, passons, il faut bien remplir les colonnes d'un quotidien un dimanche sans grande actualité.
Au delà de l'anecdote, la réaction de mes concitoyens est bien normale, surtout en période de crise. A l'heure où partout on parle de se serrer la ceinture, de chômage ou de retraites impossibles, lire que des élus cumulent jusqu'à l'écœurement indemnités et pensions, peut susciter polémique et exaltation morale. Mais Marcel Proust n'écrivait-il pas "qu'on devient moral quand on est malheureux". Alors il ne faudrait pas non plus jeter le bébé avec l'eau du bain et asséner à la démocratie des coups dont elle aurait du mal à se remettre. Car il n'y a qu'un pas entre le moralisme de bon aloi et le populisme antiparlementaire le plus rétrograde.
Cette éthique, amarrée à notre moral comme un cargo en perdition à son remorqueur, ne doit pas être vécue à plusieurs vitesse suivant que l'on s'adresse à nos élus, nos footballeurs ou à nous même. Les incivilités routières, fiscales ou simplement sociales sont tout aussi répréhensibles que d'autres pourtant plus médiatiques et plus évidentes. Le Christ avait beau jeu de dire "que celui qui n'a jamais péché, jette la première pierre" mais ô combien raison pour affirmer ainsi que l'exemplarité vient d'en haut mais aussi de la base.
Au delà de la morale toujours un peu suspecte à mes yeux de repli sur soi, je crois profondément à la symbolique et l'exemple. Nicolas Sarkozy aurait pu éviter de fêter sa victoire au Fouquet's, Ségolène Royal de perdre plusieurs procès aux Prud'hommes et nos footballeurs de rapatrier leurs épouses en avion privé à 250.000 euros... Sans être austères ni monacaux, nous pouvons être suffisamment sages pour que nos actes soient reconnus et admis par tous. La vie devient ainsi plus simple et les mesures difficiles mais nécessaires mieux acceptées.
Dans un autre article, du JDD cette fois-ci, paru ce week-end, le gaullisme semble un courant de pensée dépassé pour une très grande majorité des français. Comme quoi, sans y réfléchir, nous exigeons aujourd'hui probité et respect mais nous oublions si vite Charles de Gaulle, celui qui avait institué cette exemplarité comme une règle intangible de vie, n'hésitant pas à payer de sa poche ses frais de président ou étant si profondément émouvant avec sa petite fille lourdement handicapée. Cet homme là, aussi "ringard" soit-il, a su pourtant réveiller la flamme d'un peuple à l'agonie et donner du courage à une poignée de jeunes fous de liberté. A la veille du soixante dixième anniversaire de l'Appel du 18 juin 1940, certes il ne reviendra pas mais son ombre tutélaire peut certainement guider les pas de ceux qui nous gouvernent et de tous ceux qui portent l'image de notre nation et de notre peuple.

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