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mercredi 10 mars 2010

Une victoire à la Pyrrhus

Allez, on reprend le collier... Il le faut bien après près d'un mois de silence, pesant pour certains, peut être libérateur pour d'autres. Mais à quelques encablures des élections régionales, je me devais de lâcher quelques humeurs malignes sur un échec annoncé. Et je ne prêche pas pour un camp ou un autre mais simplement afin de déplorer le massacre organisé d'une élection locale transformée en grand n'importe quoi...
Entre des sortants furtifs ne voulant pas réveiller l'opposant qui sommeille, des challengers ne sachant pas vraiment à quel saint majoritaire se vouer, nous nous approchons d'une participation qui pourrait être en dessous des cinquante pour cent d'électeurs allant voter ce dimanche. Pour ma modeste personne, l'échec sera là même si ce constat dramatique pour la démocratie arrange tout le monde. Les heureux battus auront beau jeu de clamer la faible représentativité de ce scrutin et les malheureux élus pourront toujours se contenter de cette victoire à la Pyrrhus.
Au fur et à mesure des scrutins, le socle démocratique national s'érode inexorablement. Il y a deux siècles, le suffrage était censitaire, réservé aux élites et aux nantis. Les révolutions et les évolutions l'ont abattu pour finalement qu'il se reconstitue de manière insidieuse et encore plus profonde. Au siècles des lumières, nombre de nos concitoyens voulaient voter mais ne le pouvaient point. Aujourd'hui, tout le monde le peut mais si peu le veut. Le désintérêt a progressivement remplacé l'exclusion légale, affaiblissant la représentativité des élus et leurs messages.
On écoute plus facilement Richard Gere parlant du Tibet ou Vincent Lindon sur les immigrés de Calais que l'on entend nos représentants régionaux ou locaux sur nos problèmes quotidiens. Cet autisme rampant peut nous conduire à des drames sociaux et humains que nous n'auront pas vus venir. Je n'aime pas les parallèles ou les comparaisons hâtives mais, ce mercredi, sort en salle le film "La Rafle" qui retrace l'histoire terrible des 13.000 juifs de Paris que la France de Vichy a livrés aux occupants allemands pour les conduire à une mort certaine, dans, au mieux, l'indifférence générale et, au pire, avec la complicité active de certains. Nous n'en sommes pas là mais les pauvres malheureux qui furent envoyés au four crématoire, eux aussi, ne pouvaient croire qu'ils allaient être trahis par la nation qui les avait accueillis.
Et je ne demande qu'une chose : avoir tort... Alors faites moi mentir, allez voter !

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