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mardi 27 septembre 2011

On lave plus blanc...

Que ne ferait-on pas pour un parlementaire de plus en temps de disette ? Alors que la division de la majorité présidentielle a été l'une des causes majeures de la perte du Sénat, dès le lendemain de cet étripage en règle, on est en train de nettoyer sans vergogne le champ de bataille.
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, s'est prononcé pour la réintégration "logique" de Pierre Charon, sénateur élu sur une liste dissidente à l'UMP parisienne. Finalement blesser à mort son propre camp et participer activement à la déliquescence d'un parti est plutôt bien vu des dirigeants de ce même parti. Bel exemple de rigueur et de fermeté...
C'est Henri IV qui a dit "Paris vaut bien une messe.." Pourtant mal lui en a pris en périssant sous les coups de Ravaillac... Traîtres de bonne volonté, unissez-vous ! L'avenir vous appartient !


lundi 26 septembre 2011

Paris n'est pas la France

Coup de semonce, séisme, simple suite logique... Suivant les camps et les humeurs, la traduction de la chute à gauche du Sénat est plus ou moins entourée de circonvolutions sémantiques. Même s'il faut reconnaître que les défaites aux municipales, cantonales et régionales sont les éléments majeurs de cet échec de la majorité, il n'en reste pas moins qu'à deux sièges près, il faut chercher plus loin les raisons de la débâcle.
Quand, comme en Lozère ou en Loir-et-Cher, des quasi-pontifes se font retoquer leurs mandats par d'augustes inconnus bien implantés localement, on peut décemment s'interroger sur ce qui a hâté l'effondrement du Palais du Luxembourg. Depuis quelques années, crise oblige et politique recentralisatrice aussi, les élus locaux, donc des grands électeurs, se voient ronger progressivement leurs près carrés. Perte de leur indépendance fiscale, réforme à la hussarde, regroupements forcés, fermeture en cascade de services publics et d'écoles, tout cela ajouté a fait que des élus dits "sans étiquette" mais assez légitimistes à l'origine, ont rué dans les brancards et balancé le bébé-sénateur sortant avec l'eau du bain saumâtre. Au delà même du fond des réformes, c'est plus sur la forme qu'il faut trouver les explications de cette sentence mortifère pour la majorité présidentielle.
S'il faut bien reconnaître que notre empilement administratif est souvent cause de pertes financières et d'efficacité, la méthode utilisée par le gouvernement a été ressentie comme un passage en force sans beaucoup de négociations et de concessions. CQFD, des élus modérés, très ruraux, ont marqué ainsi leur mécontentement, sorte de chant du cygne des "petits" maires de terrain.
Alors, on entend dire sur les antennes que rien n'est joué, qu'au Sénat tout se négocie et surtout une présidence... Ce serait un autre affront fait aux votants ! On ne répond pas à une angoisse par une magouille de couloirs sombres et dans les bureaux feutrés du Luxembourg. La défaite est consommée et il faut en accepter le verdict en y répondant par un travail de fond auprès de ceux qui se sentent délaissés et floués. Pour conclure, je me remémore les propos de Jospin sur "l'anomalie démocratique qu'est le Sénat" et ceux, tout aussi vengeurs et définitifs, d'Arnaud Montebourg contre la haute assemblée. Nul doute qu'aujourd'hui, ces tirades excédées ont été rangées dans les recoins de l'histoire de notre pays. La gauche, et on la comprend, va très bien s'accommoder de ce Sénat repeint en rose et vert.


mercredi 21 septembre 2011

La ligne verte

Café-croissant du matin, brume légère sur la campagne et rayon de soleil lumineux qui transfigure la cathédrale Saint-Front, je pourrais avoir l'esprit léger et l'humeur badine si une information venant de l'autre bout de la planète ne me plombait pas le moral. La nuit prochaine, vers une heure du matin, Troy Davis recevra une injection létale pour un crime qu'il semble ne pas avoir commis.
Dans ce débat sans fin sur la peine de mort, une nouvelle démonstration de son extrême barbarie est en train de se dérouler presque sous nos yeux. Depuis 1991, un homme de quarante deux ans aujourd'hui clame son innocence, sept des neuf témoins qui l'ont accusé, se sont rétractés, victimes auparavant des pressions des enquêteurs et pourtant, la machine implacable, grotesque et inhumaine, de la sentence capitale poursuit son chemin.
J'essaye, sans y parvenir, d'imaginer ce qui se passe dans l'esprit de cet être qui va mourir ce soir. Mon coeur se glace, j'ai une boule au ventre. Je me repasse les images d'exécutions, trop nombreuses, vues dans des films américains ou non comme la Ligne Verte. La musique magique et lancinante de Miles Davis dans "Ascenseur pour l'échafaud" tourne en boucle sur mon Ipad.
On me rétorquera de me mettre aussi à la place des victimes. Sans problème ! Je partage ces douleurs, je compatis de tout mon être. Mais une souffrance, aussi terrible soit-elle, doit-elle engendrer une torture, une vengeance officielle comme peut l'être la peine capitale ? Je ne le crois, je ne peux même pas l'imaginer...
J'ai été éduqué dans un esprit de pardon, de respect et de compassion. "Père, pardonne leur car ils ne savent pas ce qu'ils font"... On peut être croyant ou pas mais cette prière du Christ en croix doit nous servir de guide dans notre compréhension de l'autre et de ses actes, même les plus brutaux et les plus violents.
La mort annoncée de Troy Davis me bouleverse comme toutes les morts injustes, cette journée et bien d'autres hélas vont être assombries par notre propre barbarie et bêtise.


dimanche 18 septembre 2011

Pas de pitié pour la Pythie !

Va-t-il parler ? Attention, il va parler ! Que va-t-il dire ? Il est malheureux... Pauvre DSK, pauvre chou oserais-je. On se croirait revenu à Delphes sous l'Antiquité, quand le peuple crédule attendait que la Pythie rende son oracle pour le dieu Apollon (Tiens, encore un "séducteur"...).
Pour moi, et il semble pour une majorité de français, ce sera un petit tour et puis s'en va, tant pis pour la présomption d'innocence, tant galvaudée et utilisée pour blanchir et faire oublier des comportements inadmissibles. Comment peut-on encore avoir de la considération pour un homme, soit disant d'Etat, qui n'arrive pas à maîtriser ses pulsions libidineuses dès que le moindre jupon affriolant apparaît à l'horizon ? Ses amis, et c'est tout à leur honneur, ont beau ramer à contre-courant pour expliquer qu'il est "triste et désolé d'avoir raté son rendez-vous avec les français." Ce n'est pas moi ni mes concitoyens qui lui avons posé un lapin ! Et son opinion sur la crise, sincèrement, je m'en contre-fous ! Bien d'autres "experts" nous ont abreuvé de solutions et de plans sur la comète sans chercher à embrasser la journaliste qui les interrogeait.
Je suis peut-être dur et injuste mais mon ressentiment est à la hauteur de ma déception et de ma colère. Déception car cet homme incarnait pour moi une idée de la social-démocratie qui a toujours eu mes faveurs et colère parce qu'il a sali un peu plus l'image déjà fort dégradée des politiques. Comme le titre le Journal du Dimanche, "Strauss-Kahn, 20 minutes pour en finir". Oui, c'est cela, finissons-en et passons vite à autre chose, de bien plus sérieux et de bien plus important.

... suite ...

Pour la première fois sur ce blog, j'ajoute une suite à un billet ! La Pythie de la Place des Vosges a enfin parlé ! Et...? Bin, pour moi, rien... "J'ai commis une faute morale", pour le moins oui... "Et je n'en suis pas fier..", il ne manquerait plus que cela ! Ite missa est. La messe est dite. Que ses amis fassent son deuil, pour moi qui suis un mécréant, le cercueil est cloué et je passe à autre chose comme je le souhaitais auparavant...




vendredi 16 septembre 2011

L'école des fans

Pendant que Nicolas Sarkozy faisait son marché électoral à Tripoli, le PS s'essayait à la mise en scène de ses primaires avec un débat télévisé entre les six postulants à la magistrature suprême.
Débat, débat, mouais... Titre certainement un peu galvaudé car j'y ai vu plutôt ce que les mélomanes appellent un canon. Suivant la définition de Wikipédia, un canon est une forme musicale polyphonique ainsi qu'un procédé compositionnel basé sur l'imitation, dans lequel une idée musicale - le thème - s'énonce et se développe d'une voix à une autre, de sorte que les différentes voix interprètent la même ligne mélodique, mais de manière différée : ce décalage produit une superposition de mélodies, le contrepoint... Mais ne boudons pas notre plaisir car, malgré tout, c'est un bel exercice politico-démocratique que nous ont livré, hier soir, les leaders de la galaxie PS.
Entre école des fans et chorale de quartier un peu poussiéreuse, il était difficile parfois d'éviter un sourire moqueur ou un bâillement d'ennui. Aucun des impétrants ne voulant insulter l'avenir, les fleurets étaient plus que mouchetés, les coups étaient retenus même si, à l'occasion, on voyait poindre des regards qui ne trompaient pas sur les sentiments éprouvés. Il est certain qu'ils ne partiront pas ensemble en vacances et que nous ne reverrons pas, hélas, un croustillant remake des "Bronzés font du ski", cet hiver !
Même sur le nucléaire, on a évité la fission entre Martine Aubry et François Hollande, juste quelques fuites radioactives mais rien de bien grave au final. On croirait presque entendre un compte-rendu du ministre japonais après Fukushima...
Pour conclure, ce sont les outsiders, ceux qui n'avaient rien à perdre, qui nous ont permis de discerner une petite musique dissonante. Entre Baylet qui avait troqué son cigare cubain pour un bon vieux pétard, Valls qui a du faire pleurer du côté de la Place Beauveau ou Montebourg qui a plus que jamais endossé les habits de Saint-Just, ils ont tous trois suscité une saine émulation. Qu'un bonus soit donné à Arnaud Montebourg pour sa position certainement la plus iconoclaste mais qui ne serait pas reniée par bon nombre d'observateurs de la vie économique et politique mondiale. Il est le seul de tous à avoir pointé le nez hors de nos petites frontières et à avoir tracé un chemin, certes périlleux, mais qui n'en est pas moins exaltant.
"Euhhh..." comme dirait François Hollande... Je n'ai pas cité dans ce billet Ségolène Royal pour la simple raison qu'elle a ressemblé à une triste tranche de jambon fade d'un sandwich SNCF, prise entre deux morceaux de pain bien trop étouffants.


jeudi 15 septembre 2011

Mammouth ou colosse aux pieds d'argile ?

La Tribune publie le classement des 10 plus importants employeurs de la planète. Si l'on excepte les deux plus grandes armées au monde, l'américaine et la chinoise, aux premiers rangs, on retrouve les géants de la distribution que sont les américains Walmart et McDonald's. Puis vient la kyrielle de chinois pétroliers ou électriciens ... Mais surprise ! Au septième et huitième rang, apparaissent le service de santé britannique et les chemins de fer indiens, deux parmi les pires structures publiques-privées dans leur secteur de compétence.
Ce n'est pas faire injure de dire que se faire soigner au Royaume-Uni ressemble parfois à une dramatique course contre la montre et a contrario, prendre le train en Inde vous donne plutôt un aperçu complet de la philosophie hindouiste du temps qui passe. Le plus surprenant est que ce classement purement arithmétique omet de citer à la neuvième place notre bonne vieille Éducation Nationale qui pourrait s'intercaler entre la poste chinoise et le fabricant de composants électroniques taïwanais, Hon Hai Industry et ses 800.000 salariés.
De quoi donner du grain à moudre dans cet éternel débat du "plus" et du "mieux" au moment où il semble que la disparition de 60.000 enseignants se fasse cruellement sentir sur le terrain. Mais tout de même, cela devrait amener tous les camps et nos duettistes syndicaux, gouvernementaux et autres politiques, à réfléchir en profondeur sur l'avenir de notre système éducatif, ce colosse aux pieds d'argile.
Comment se fait-il qu'avec l'un des effectifs d'enseignants les plus élevés au monde, nous n'arrivions pas à éliminer des classes de plus de 28/30 élèves ? Ils sont passés où, ces bataillons de profs, instits, nos hussards noirs de la République ? Je me perds en conjectures mais je ne veux surtout pas être taxé de sabreur de mammouth. Je comprends et partage pleinement le désarroi de certains professeurs, englués dans des classes surpeuplées et de parents d'élèves dépassés par l'éducation de leur chères et terribles "têtes blondes". Mais dire, comme certains bateleurs de planches électorales, qu'il faut rétablir le numerus clausus d'il y a une dizaine d'années, relève de la plus pure spéculation et ne repose là aussi que sur une réflexion purement arithmétique, pour le coup, en sens inverse.
Une purge ou un gavage n'ont jamais été des remèdes efficients. On ne fera pas l'économie d'une remise en question profonde de nos modes de fonctionnement que l'on soit gouvernant, enseignant mais aussi parent. Un bon médecin écoute son patient, un bon patient suit le traitement de son médecin. Nous réussirons ensemble ou nous chuterons tous. A chacun d'assumer ses responsabilités, pleinement sans filouter ni rejeter sur l'autre son propre échec...


lundi 12 septembre 2011

La mort avant la mort

"La mort est parfois faussement accusée quand elle achève des vieillards qui par l'âge étaient déjà finis, déjà bien morts avant l'avènement de leur propre mort." Ahmadou Kourouma in "En attendant le vote des bêtes sauvages"... Ce titre d'un très bel ouvrage et cette citation ne s'inventent pas et pourraient peut être s'adapter au scrutin qui a eu lieu, hier dimanche, à Vic-Fézensac, petite bourgade gasconne surtout connue pour sa feria d'anthologie...
Chaque pentecôte, Vic se trouve envahie par 30 à 40000 festaïres qui viennent passablement bouleverser les habitudes des résidents. Devant les nuisances certaines et les mouvements d'humeurs d'une part importante de ses concitoyens, le maire, Michel Sanroma (PS), a donc décider d'organiser un référendum à trois réponses : le statu quo, un effort supplémentaire pour maîtriser les festivaliers et la suspension pour deux années de la manifestation.
Avec plus de 50% des suffrages sur 61% de la population ayant voté, c'est la troisième solution qui l'a emporté. Démocratie participative diront les uns, dévoiement de la responsabilité des élus insisteront les autres... Je ne vous étonnerai certainement pas en penchant fortement pour le deuxième postulat.
Sans peut être le savoir, nombre de ceux qui ont participé à ce scrutin, ont en réalité voté leur propre mort, la mort annoncé d'un village du Gers qui avait bâti sa réputation sur ses fêtes et sa capacité à se mobiliser pour faire vivre des moments inoubliables à ceux qui y participaient. Pentecôtavic où les plus grands matadors tremblaient devant des taureaux de légende, Tempo Latino qui a reçu pour la première fois en Europe le virtuose cubain, Compay Secundo, les premiers marchés de nuit du Sud Ouest, une piste de ski (!!!) pour le Noël 95, la liste serait longue des manifestations pour lesquelles ce bourg de 3000 âmes a défrayé la chronique. De tels événements ne vont certes pas sans de nombreux et pénibles inconvénients. Incivilités, bruits, ivrogneries, là aussi, les adversaires de la feria ont trouvé du grain à moudre, bien plus efficace que l'opposition frontale et stérile à la pratique de la tauromachie.
Au lieu de prendre un risque, de trancher, de décider, le maire, tel un "Ponce Pilate" nouveau genre, s'en est remis à ses électeurs, s'évitant ainsi peut être une fin de mandat tourmentée mais entraînant certainement sa commune vers une funeste léthargie.
Je suis tout à fait prêt à accepter qu'une telle manifestation puisse engendrer des désagréments importants, comme d'ailleurs la plupart des événements sur la voie publique et en ville. Mais au train où vont les humeurs des français, nos villes et villages vont se transformer en dortoirs paisibles mais si près du cimetière que j'en ai déjà froid dans le dos. Si les collègues de monsieur Sanroma avaient agi de même, nous n'aurions plus le Festival des Vieilles Charrues à Carhaix, le Carnaval de Rio ou la Fête de la Bière de Münich. Et en d'autres lieux, d'irascibles néo-ruraux ont cité au tribunal coqs chanteurs ou vaches tintinnabulantes...
Dans l'excellent film "Le bonheur est dans le pré", tourné dans le Gers non loin de Vic, un "parisien" interroge un gascon pour savoir pourquoi ils font sans cesse la fête. "Parce que demain nous serons peut être tous morts..." répond malicieusement le papé. Certains vicois sont morts hier, morts avant l'avènement de leur propre mort...


dimanche 11 septembre 2011

Humain

11 septembre 2001 - 11 septembre 2011... J'ai mis un peu de temps à me décider à écrire sur ce funeste anniversaire. Non pas que je veuille éviter de faire comme tout le monde mais, dois-je l'avouer ici, je suis resté traumatisé par cet événement hors normes.
Oui, simplement, puérilement, ces images d'outre-Atlantique et d'outre-tombe restent tellement présentes à mon esprit que j'ai encore peur d'en parler, de m'exprimer sur ce sujet.
J'aime tant cette Grosse Pomme de New-York... Quand on a eu la chance de marcher nez au vent sur le pont de Brooklyn, de flâner dans Greenwich ou de déguster un burger aux pieds de Wall Street, on reste marqué à jamais par l'âme de cette ville fascinante et magique. Elle vous prend et ne vous lâche plus, maîtresse sensible et exigeante. Aucune cité de notre planète ne mérite plus le titre de ville du Monde, de creuset tourbillonnant de civilisations mélangeant descendants de russes blancs et chauffeurs de taxi haïtiens.
Pourtant la cruauté, la stupidité d'un extrémisme moyen-âgeux en a décidé autrement. Croyant abattre "le grand Satan", ces fous d'un dieu, sans âme ni raison, n'ont fait que donner un visage pour l'éternité à trois mille martyrs innocents. Le boomerang de l'histoire les a renvoyés près des flammes de l'enfer qu'ils avaient attisées par leurs actes barbares.
En revivant ces instants d'horreur, on se sent profondément humain face à la bestialité, terriblement fort face à tant de violence. Ils ont cru gagner une guerre de religion, ils n'ont fait qu'accélérer une nouvelle défaite de l'intolérance...


Les mains sales et la nausée...

Après les épisodes pagnolesques des marins d'eaux saumâtres Guérini et de Navarro, nous partons aujourd'hui, dans le Journal du Dimanche, pour un remake d'Out of Africa version Chirac-Villepin... Un avocat des basses oeuvres, Robert Bourgi dénonce, dans un interview surréaliste, les pratiques maffieuses au plus haut sommet de l'Etat. Pour une fois, l'actuel locataire de l'Elysée y est épargné et ce sont son prédécesseur, Jacques Chirac, et son ennemi intime, Dominique de Villepin, qui ont droit aux tirs de barrage médiatiques.
Même si nous sommes de plus en plus habitués, hélas, à tout entendre et tout lire, il faut avouer que là, les bras m'en tombent. Écoeurement, déception, colère froide, je ne sais quel sentiment m'étreint le plus. J'accuse tous ces personnages, ceux que l'ont connaît et tous ceux qui sont passés entre les mailles des filets journalistiques ou judiciaires, de salir notre nation et ses idéaux, de fouler aux pieds la démocratie et de bafouer le peuple de France et la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. Comment, sous de fallacieux prétextes, peut-on en être arrivé là ? Prisonniers d'une soif inextinguible du pouvoir et des honneurs, malades du paraître et des faux semblants, ils font le lit des extrêmes, guère plus recommandables qu'eux mais aux discours si simplistes que bon nombre de nos concitoyens les préfèrent à ceux de nos magouilleurs institutionnels.
Faudra-t-il en arriver à un soulèvement populaire avec toutes les conséquences que l'on peut craindre pour qu'enfin, nous fassions table rase du passé et de ces méthodes aberrantes ? J'aime la vie publique et la politique, par dessus tout... Et je ne veux ni peux plus accepter que mon pays, ma république cautionne d'hallucinantes révélations sur les agissements de ceux qui nous gouvernent, à tous les niveaux et de tous les bords.
2012 arrive à grand pas et celui ou celle qui tentera d'obtenir mon suffrage, devra, bien plus que des promesses et des idées, montrer "patte blanche" et faire en sorte d'arriver devant nous, français, sans compromissions ni zones d'ombre. Il y a du boulot... Les écuries d'Augias débordent...


mercredi 7 septembre 2011

Le crépuscule des Dieux

Chirac, Halliday, Strauss-Kahn... Cette rentrée, même pas scolaire, ressemble à s'y méprendre à un requiem pour dinosaures en perdition. Ils furent, chacun dans leurs registres, à l'apogée de la célébrité. Faisant rêver leurs supporteurs, chavirer le coeur des fans et trembler leurs adversaires, ces trois bêtes de scène avaient conquis, à force de luttes et de coups plus ou moins bas, gloire et positions enviables. Puis l'âge, l'usure du pouvoir et de la vie trépidante ou des comportements erratiques ont produit leur lent ouvrage, corrodant, rognant et broyant des êtres que l'on pouvait croire indestructibles et promis à une quasi-éternité médiatique.
Chirac a perdu un peu de sa tête, Johnny beaucoup de sa voix et DSK toute sa réputation de meilleur challenger de Nicolas Sarkozy... Bilan calamiteux pour les uns, suite logique d'une fin de règne pour d'autres, le résultat est là : tournons la page, leurs pages et pensons notre avenir sans eux.
De toutes manières, Jacques Chirac, sans avoir jamais été présent dans un prétoire, a déjà été jugé par la postérité, metteur en scène qu'il fut d'un théâtre d'ombres et d'un système politique d'un autre temps. De même, notre star du rock à la française restera dans le coeur de nos concitoyens comme ce personnage des nouvelles légendes urbaines, fantôme des nuits tropéziennes et des studios californiens. Ce n'est pas en remontant sur les planches théâtrales avant de finir entre quatre, qu'il redeviendra la vedette qu'il fût. Enfin, celui qui dinait avec Barack Obama juste avant de vouloir "consommer" une femme de ménage de l'Hôtel Sofitel New-York, tente, aux milieux des décombres encore fumant de sa réputation, de revenir au devant de la scène politique nationale. Tel la Pythie de la Place des Vosges, il est attendu par des médias sans imagination pour débiter au mieux des excuses et son testament politique, au pire des oracles dévastateurs pour son camp politique.
RIP à tous trois... Aux historiens, chroniqueurs et autres critiques de faire, maintenant, que ces fins crépusculaires et dramatiques soient repeintes aux couleurs d'une saga immémoriale.


dimanche 4 septembre 2011

Chronique d'Asie


2018… Coupe du Monde de Football dans un pays improbable sur un stade impossible, tenez par exemple au hasard, le Qatar… D’un côté une équipe de quatre joueurs, 150 kilogrammes de moyenne,  pas de goal et des cages qui couvrent tout le fond du terrain. De l’autre, 25 footballeurs, légers, mobiles avec 6 gardiens et des filets qui varient de cinquante centimètres de large à deux mètres maximum suivant les humeurs du capitaine et la vitesse du vent. Ne me demandez pas de combien l’équipe d’Asie a écrasé celle d’Europe, le score en est devenu anecdotique tellement il fut lourd...
Cette chronique fictive pourrait être celle de la future compétition mondiale de ballon rond, mais elle est plutôt celle de la guerre économique et politique qui fait actuellement rage sur notre planète, avec ses règles faussées et ses principes de jeux différents d'un pays à l'autre. 
Pensant la gagner, forts de notre prétendue mission civilisatrice et démocratique, nous avons laissé filer des batailles et pénétrer l'adversaire au plus profond de nos défenses. Si cette stratégie a pu sourire à l'Empire russe ou soviétique en son temps face à Napoléon ou aux troupes nazies, il m'étonnerait que cela marche pour nos économies aux bords de l'asphyxie sociale et financière. 
Pays de rien, pays de faim et pays de mains, l'Asie a su, aujourd'hui, de même que l'Amérique du Sud ou l'Afrique demain, nous prendre à notre propre piège, celui de l'ouverture. Nous faisant miroiter des marchés mirobolants, ils nous ont charmés pour baisser notre garde aux frontières, filer nos technologies, nos cerveaux et ont même acheté les bijoux de famille. Nous avons cru benoitement qu'il suffisait d'être coopératifs et patients pour que ces pays basculent dans le modèle que nous rêvions pour eux. Mais que connaissions nous de leurs vies et de leurs rêves ?
Par une petite expérience et par finalement pas mal de séjours tant au Japon, qu'en Corée, Chine ou Thaïlande, j'ai de plus en plus la ferme impression que nous vivons là sur un mirage qui nous conduit droit dans le mur. Nous ignorons tout ou presque de la vie de ceux qui sont en train de nous broyer sans aucune  espèce de pudeur. Comment pouvons-nous nous battre à armes égales quand un salaire moyen "correct" à Bangkok est de 120 euros par mois avec 10 de charges sociales et est six fois inférieur à ce que l'on considère en France comme le minimum vital, le RSA ?  Nous passons notre temps à nous ressasser notre passé triomphant en priant pour un avenir meilleur. Ils n'imaginent que leur présent et leur futur très proche.
Nous ne savons rien d'eux alors qu'ils connaissent tout de nous, nos rêves, nos habitudes et nos failles. A longueur de séries télévisées, de communication ou de publicités, nous leur avons déversé notre message de consommation à outrance, de luxe et de "progrès". Ils ont pris ce qu'il y avait à prendre, travaillant sans relâche et nous abandonnant à nos fantasmes démocratiques et nos idées pour un monde meilleur à la sauce occidentale.
Je nous crois devenus chasseurs chassés et blessés si grièvement que les soins à prodiguer se doivent d'être faits sans délai ni tergiversations. J'entends déjà certains se dire avec gourmandise que j'ai basculé dans le camp retranché des euro-sceptiques et des conservateurs nationalistes. Foutaises ! J'ai juste envie de plus d'Europe et de mieux d'Europe, juste envie de plus de frontières et de mieux de frontières. Donnons nous un vrai gouvernement européen et appliquons sans barguigner la TVA sociale, écologique et les taxes sur les transactions financières à nos frontières élargies d'une Europe lucide et ferme dans ses convictions. Nous ne voulons pas renoncer à nos avantages acquis, à notre système de protection sociale alors faisons en sorte de les protéger et de les faire payer par ceux qui sont en train de les abattre. L'Organisation Mondiale du Commerce -OMC- que nous échafaudions comme la panacée à tous les maux de la planète, est devenue les pompes funèbres générales de l'économie européenne et de notre patrimoine industriel. Posons donc des règles du jeu équitables et non pas égalitaires comme nous le serinent sans cesse les tenants du tout mondialisme béat. L'Europe et l'Euro, malgré tout ce que l'on peut en dire, ont été des avancées formidables à la seule condition de rester aux services des peuples qui les ont portés. Les fourvoyer à l'image des espoirs ultra-libéraux ou les abandonner comme le souhaitent les nationalistes de tous crins, serait un recul fatal. Les renforcer et leur donner enfin la masse critique politique ressemble de plus en plus à une nécessité vitale.




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