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dimanche 4 septembre 2011

Chronique d'Asie


2018… Coupe du Monde de Football dans un pays improbable sur un stade impossible, tenez par exemple au hasard, le Qatar… D’un côté une équipe de quatre joueurs, 150 kilogrammes de moyenne,  pas de goal et des cages qui couvrent tout le fond du terrain. De l’autre, 25 footballeurs, légers, mobiles avec 6 gardiens et des filets qui varient de cinquante centimètres de large à deux mètres maximum suivant les humeurs du capitaine et la vitesse du vent. Ne me demandez pas de combien l’équipe d’Asie a écrasé celle d’Europe, le score en est devenu anecdotique tellement il fut lourd...
Cette chronique fictive pourrait être celle de la future compétition mondiale de ballon rond, mais elle est plutôt celle de la guerre économique et politique qui fait actuellement rage sur notre planète, avec ses règles faussées et ses principes de jeux différents d'un pays à l'autre. 
Pensant la gagner, forts de notre prétendue mission civilisatrice et démocratique, nous avons laissé filer des batailles et pénétrer l'adversaire au plus profond de nos défenses. Si cette stratégie a pu sourire à l'Empire russe ou soviétique en son temps face à Napoléon ou aux troupes nazies, il m'étonnerait que cela marche pour nos économies aux bords de l'asphyxie sociale et financière. 
Pays de rien, pays de faim et pays de mains, l'Asie a su, aujourd'hui, de même que l'Amérique du Sud ou l'Afrique demain, nous prendre à notre propre piège, celui de l'ouverture. Nous faisant miroiter des marchés mirobolants, ils nous ont charmés pour baisser notre garde aux frontières, filer nos technologies, nos cerveaux et ont même acheté les bijoux de famille. Nous avons cru benoitement qu'il suffisait d'être coopératifs et patients pour que ces pays basculent dans le modèle que nous rêvions pour eux. Mais que connaissions nous de leurs vies et de leurs rêves ?
Par une petite expérience et par finalement pas mal de séjours tant au Japon, qu'en Corée, Chine ou Thaïlande, j'ai de plus en plus la ferme impression que nous vivons là sur un mirage qui nous conduit droit dans le mur. Nous ignorons tout ou presque de la vie de ceux qui sont en train de nous broyer sans aucune  espèce de pudeur. Comment pouvons-nous nous battre à armes égales quand un salaire moyen "correct" à Bangkok est de 120 euros par mois avec 10 de charges sociales et est six fois inférieur à ce que l'on considère en France comme le minimum vital, le RSA ?  Nous passons notre temps à nous ressasser notre passé triomphant en priant pour un avenir meilleur. Ils n'imaginent que leur présent et leur futur très proche.
Nous ne savons rien d'eux alors qu'ils connaissent tout de nous, nos rêves, nos habitudes et nos failles. A longueur de séries télévisées, de communication ou de publicités, nous leur avons déversé notre message de consommation à outrance, de luxe et de "progrès". Ils ont pris ce qu'il y avait à prendre, travaillant sans relâche et nous abandonnant à nos fantasmes démocratiques et nos idées pour un monde meilleur à la sauce occidentale.
Je nous crois devenus chasseurs chassés et blessés si grièvement que les soins à prodiguer se doivent d'être faits sans délai ni tergiversations. J'entends déjà certains se dire avec gourmandise que j'ai basculé dans le camp retranché des euro-sceptiques et des conservateurs nationalistes. Foutaises ! J'ai juste envie de plus d'Europe et de mieux d'Europe, juste envie de plus de frontières et de mieux de frontières. Donnons nous un vrai gouvernement européen et appliquons sans barguigner la TVA sociale, écologique et les taxes sur les transactions financières à nos frontières élargies d'une Europe lucide et ferme dans ses convictions. Nous ne voulons pas renoncer à nos avantages acquis, à notre système de protection sociale alors faisons en sorte de les protéger et de les faire payer par ceux qui sont en train de les abattre. L'Organisation Mondiale du Commerce -OMC- que nous échafaudions comme la panacée à tous les maux de la planète, est devenue les pompes funèbres générales de l'économie européenne et de notre patrimoine industriel. Posons donc des règles du jeu équitables et non pas égalitaires comme nous le serinent sans cesse les tenants du tout mondialisme béat. L'Europe et l'Euro, malgré tout ce que l'on peut en dire, ont été des avancées formidables à la seule condition de rester aux services des peuples qui les ont portés. Les fourvoyer à l'image des espoirs ultra-libéraux ou les abandonner comme le souhaitent les nationalistes de tous crins, serait un recul fatal. Les renforcer et leur donner enfin la masse critique politique ressemble de plus en plus à une nécessité vitale.




1 commentaire:

  1. Le problème est que nos politiques pensent et agissent à l'échelon national, voir européen, alors que les financiers et les industriels sont déjà passés au niveau mondial. Ces derniers savent pertinemment que même si l'économie européenne s'effondre, ils auront les marchés des continents émergents (Asie, Amérique du Sud et plus tard Afrique) pour assurer la pérennité de leurs activités. L'Europe est une vieille civilisation qui est aujourd'hui à bout de souffle, il n'y a qu'à regarder l'histoire de l'Humanité pour voir que les civilisations fonctionnent comme le corps humain : jeunesse ( croissance, expansion ), maturité ( stabilisation, opulence ), vieillesse ( déclin, disparition ). L'avenir est peut-être aujourd'hui ailleurs !

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