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mardi 28 décembre 2010

Doutes...

2010 est en train de s'étioler lentement. La neige, le froid, les fêtes et le travail acharné de cette fin décembre font en sorte de détourner notre attention mais on ne peut s'empêcher, à l'aube d'une nouvelle année, de faire un bilan, un retour arrière sur 12 mois qui ont passablement secoué nos existences.
Je vous ferai grâce des sempiternelles listes de faits divers et variés mais je veux exprimer ici les doutes qui m'astreignent et pèsent sur ma conscience de citoyen et d'acteur de la vie quotidienne. Par profession et par passion, j'écoute, le lis et je regarde tout ce qui touche à notre société, notre nation et notre avenir. Durant des années, les convictions chevillées au corps, j'ai soutenu des idées et une certaine conception de l'organisation de l'Etat et par conséquence, de notre communauté. J'ai cru, peut être naïvement, pouvoir contribuer à faire bouger les choses, à déplacer les curseurs d'une société bloquée, schizophrène et régressive.
Peine perdue... Ceux en qui j'avais placé ma confiance m'ont plongé dans des doutes abyssaux. Oubliant la symbolique essentielle des actes, foulant à coup de lois et de déclarations de grands principes qui ont fondé notre pays, ils ont progressivement renoncé à ce qui m'avait séduit en son temps. Mais que ceux qui les combattent ne se réjouissent pas trop vite car ils sont loin, très loin, de m'avoir convaincu, englués qu'ils sont dans leurs contradictions, illusions ou autres hésitations.
Le pire, dans cette démarche personnelle que je crois citoyenne, est que je n'arrive plus à trier le bon grain de l'ivraie... Qui a raison ? Qui a tort ? Réforme des retraites, crise bancaire ou débat sur l'Euro, les positions sont tellement antagonistes, les experts en tous genres tellement nombreux et opposés que je ne sais où donner de l'avis. Noyé dans les informations arrivant de toutes parts, je n'arrive plus à arrêter un choix, une opinion, une ligne de force.
Mais au fond, je crois que je n'attend pas de vraie réponse pour lever ces doutes qui me taraudent. Mon rêve est avant tout celui de l'exemplarité, du respect et de la pudeur. J'attend beaucoup donc de ceux qui gouvernent nos nations, nos consciences et nos vies, autant que ce qu'ils nous promettent bien souvent trop vite et trop hardiment.

dimanche 19 décembre 2010

Futilités...

Marine, fille de Jean-Marie, prend le pouvoir. Rama, l'amazone, vole au secours de Jean-Louis. Guillaume et Laurent, fils de Philippe, se déchirent au grand jour. Guerre de Troie, drame antique ou simples péripéties du microcosme polico-médiatique ? Futilités...
Pendant ce temps, une grande dame s'en est en allé sur la pointe des pieds après avoir illuminé de son savoir près d'un siècle d'historiens et d'humanistes. Madame Jacqueline de Romilly, académicienne, historienne helléniste, a rejoint Thucydide pour enfin pouvoir comparer leur vision de la Guerre du Péloponnèse et leur conception de la vérité historique.
Il est des matins d'hiver où l'on a envie, à la lecture de la presse dominicale, de s'insurger, de râler, de crier combien nos préoccupations quotidiennes pourraient prendre une toute autre dimension s'il on voulait, juste un moment, se donner le temps de faire un arrêt sur image pour lire, relire, partager les écrits de Madame de Romilly et de celui qui a baigné sa carrière, le grec Thucydide. C'est vrai que cela peut paraître moins passionnant que la lecture de l'Equipe ou de Facebook mais tellement plus enrichissant. Sous la plume de sa traductrice, celui qui est reconnu comme le premier historien prône la retenue, la morale et le respect dans la vie publique. Vous avez dit futilités ?

dimanche 5 décembre 2010

Les nouveaux dictateurs

Chaque jour qui passe nous emmène son lot de révélations, de pseudo-tuyaux, de notes classées top-secret et de bombes diplomatiques à retardement. Wikileaks et son sulfureux créateur, l'australien Julian Assange, font trembler les chancelleries de par le monde, distillant par voie de presse tout ce que nos démocraties, et plus particulièrement les USA, pensent des uns et des autres.
Certaines notes blanches nous font rire quand il s'agit de décrire notre Président de la République ou l'obsédé transalpin. D'autres nous interpellent sur les turpitudes de notre monde en perpétuel mouvement. L'ensemble me tétanise. Sous prétexte de transparence, les organisateurs de ce spectacle dantesque livrent des êtres et des nations à la vindicte publique. Mettant en jeu la vie d'informateurs et de dissidents dans des autocraties et des dictatures honnies, ils se retranchent bravement derrière le sacro-saint droit à l'information.
Le seul petit problème est que ce scénario catastrophe est à sens unique... La mise en cause de justiciers de la toile porte ses coups sur les USA, leurs alliés et tous ceux qui les soutiennent dans leurs combats certes pas toujours exempts d'arrière-pensées mercantiles et impérialistes. La diplomatie et les les relations internationales sont nécessairement faites de silence, d'omission et de secrets. Et ce n'est pas faire affront à nos concitoyens que de ne pas tout dire de la marche de nos états. Il faut peut être arrêter de penser que nous vivons dans un monde de "bisounours" où tout le monde se doit d'être beau et gentil et inventer ainsi la "diplo-réalité", pendant géopolitique des émissions trash de nos écrans... Les tyrans et autres tortionnaires ou terroristes se tordent de rire devant autant d'angélisme qui les sert plus que de raison.
La toile, si fascinante par ailleurs, devient ainsi le réceptacle fangeux des pires déviances politiques de notre société. Autrefois contraintes dans leurs frontières naturelles ou politiques, ces émanations putrides et oppressives traversent à la vitesse de la lumière océans et déserts pour échouer sur nos écrans. Le joug de l'absolue vérité devient progressivement tout aussi terrible que celui du secret et du complot. Jusqu'au drolatique PDG de Facebook qui estime que l'on devra effacer sa propre identité et en changer si l'on trouve que sa vie privée est atteinte par la transparence sans rémission d'Internet.
Entre les faux justiciers de Wikileaks et les cupides geeks donneurs de leçons, il existe certainement une "vraie" vérité, un internet à taille humaine qui respecte la liberté de tout un chacun, sa sécurité et son avenir.

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