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mardi 21 janvier 2014

"La Loi inique de la Chienne Juive"

Janvier 1975, après un combat parlementaire comme rarement on avait pu en écouter, la Loi Veil sur l'IVG était promulguée. Durant plus de cinq journées restées dans l'histoire de l'Assemblée Nationale, Simone Veil, alors jeune ministre de la Santé, a eu à affronter un redoutable tir de barrage de sa propre majorité. Qualifiée dans les travées de "chienne", de "juive" par des députés d'une violence verbale extrême, cette grande dame, si chère à mon cœur, a tenu bon, propulsant enfin notre nation aux côtés des pays luttant pour la dignité des femmes.
Et que ne lis-je aujourd'hui ? Une douzaine de députés, oublieux des débats précédents et des acquis de la condition féminine, veulent simplement et directement dérembourser l'IVG et renvoyer chez les "faiseuses d'anges" des milliers de femmes en détresse. Au demeurant, carton jaune au Gouvernement, qui sous couvert de la liberté des femmes, rouvre un débat si peu nécessaire dans le contexte actuel. Afin de faire taire ces palanquées brinquebalantes de conservateurs patentés, ringards et caricaturaux, il aurait mieux valu éviter d'agiter ce chiffon rouge, venant trop peu de temps après le texte sur le "mariage pour tous" et l'affaire espagnole.
Que la sémillante et peu expérimentée, Najat Vallaud-Belkacem médite le vieil adage "qui trop embrasse, mal étreint", s'appliquant si bien à cette discussion parlementaire qui aurait pu intervenir dans un moment plus apaisé de la vie de notre république. Mais il est vrai aussi que cela permet de détourner l'attention d'autres vrais problèmes... CQFD

dimanche 19 janvier 2014

Ce sera jamais !

Frédéric Taddeï 2006-2014... Ainsi en a décidé la direction de France 2 avec la déprogrammation de l'émission culte de débats "Ce soir ou jamais". Il semble que le fait d'inviter des débatteurs sulfureux comme Marc-Edouard Nabe ou Tarik Ramadan n'ait pas trouvé grâce aux yeux non seulement des pontifes de la chaîne mais aussi du locataire agité de la Place Bauveau.
S'il est vrai que les propos tenus ressemblaient à de la provocation, il ne faut pas moins relativiser et considérer la nécessité des espaces de liberté d'expression, de culture et de contradiction sur nos chaînes aseptisées et vociférantes. Les internautes et autres donneurs de leçons "boboïsant" ont beau jeu de s'étouffer devant les déclarations racistes et antisémites de certains mais ce n'est pas en mettant la tête dans le sable et les fesses en l'air que l'autruche échappe au lion !
Et il m'amuse de voir les tenants d'une certaine gauche se féliciter de la disparition des écrans de cette émission sincèrement passionnante et bien construite. Que n'aurait-on entendu si le précédent pouvoir avait supprimé des ondes la tranche horaire de "Là-bas si j'y suis" sur France-Inter, pilotée par le thuriféraire de la gauche radicale qu'est Daniel Mermet ? Les gémonies télévisuelles ne devraient pas être l'apanage de ministres vengeurs ou de technocrates comptables et Frédéric Taddeï devraient pouvoir encore longtemps convier à débattre des orateurs aussi contestables afin que nous puissions comprendre leur fonctionnement dialectique et les combattre efficacement.

samedi 18 janvier 2014

Pau vaut bien une messe

Étonnant retournement de l'histoire, alors qu'un palois tout de blanc panaché avait affirmé fort justement que "Paris valait bien une messe", ne voilà-t-il pas que la capitale du Béarn fait l'objet, elle-aussi, d'un ralliement tout aussi pragmatique et calculé.
Dans la presse nationale et surtout du sud-ouest, l'annonce de Jean-François Copé, faisant de François Bayrou le candidat d'union à Pau pour les prochaines municipales, agite la twittosphère et les timelines de Facebook. Certains purs et durs de l'UMP-RPR canal historique ne digérant pas la liberté de conscience de François Bayrou aux dernières présidentielles, les commentaires acerbes et vengeurs ne manquent pas. J'ai l'impression que des vocations de Ravaillac sont en train de mûrir sur les bords du gave. Notre centro-béarnais n'a qu'à bien se tenir car rien ne lui sera épargné...
Mais tous ceux-là ont dramatiquement la mémoire courte et les ambitions à la remorque. Rappelons leur aimablement que NKM à Paris a fait l'union à marche forcée avec l'UDI et le Modem, sous la bénédiction de François Bayrou. Qu'Alain Juppé, icône aquitain de l'UMP, est un proche ami du leader centriste. Et que nombre de militants, de sympathisants en ont assez de ces batailles microcosmiques qui font les délices d'un PS et d'un FN qui n'en demandent pas tant.
Si on pouvait enfin oublier les bas calculs d'officine, les petites vengeances entre amis, les projets et les hommes pourraient peut-être retrouver leur vraie place dans le combat électoral... On peut toujours rêver mais, je dois avouer, j'aime cela.

jeudi 16 janvier 2014

Satana Copé

Pendant que l'on s'amuse des frasques présidentielles, que l'on ergote sur le Pacte de Responsabilité ou que l'on use ses semelles dans la campagne pour les Municipales, il y en a un qui continue tranquillement et sombrement son travail de destruction minutieuse de la droite parlementaire : le ci-devant Jean-François Copé, "conducator" de l'UMP...
Après avoir raflé comme on le sait le siège de président de ce grand parti, mis à feu et à sang le socle politique de la formation, affaibli consciencieusement tout ce qui faisait la force de l'UMP, il poursuit aujourd'hui son oeuvre de dévastation en s'en prenant aux futures élections européennes.
Ne vient-il pas de pousser au devant de la scène Nadine Morano pour prendre la place de l'excellent spécialiste du Parlement Européen, le respecté bourguignon Arnaud Danjean ? Il s'acharne en sous-main à extraire du sud-ouest le président de commission Alain Lamassoure qui pourrait être remplacé par la "tunisienne" Michèle Alliot-Marie, en mal de mandat. Et dans le nord-ouest, il favorise son féal et non-moins porte-flingue, Jérôme Lavrilleux, en lieu et place du sortant et méritant Jean-Paul Gauzès.
Mais le pire est à venir... Alors que se profilent les élections au Parlement Européen, se joue en coulisses une partie tout aussi importante qu'est la présidence de la Commission Européenne. José-Manuel Barroso étant en bout de course, il faut aujourd'hui lui trouver un remplaçant. Les grandes formations politiques européennes s'y activent avec le soutien des gouvernements nationaux. Pour la France, le commissaire européen Michel Barnier, brillant, humaniste compétent, europhile convaincu, pourrait être l'homme du renouveau. Soutenu par le PPE, mais aussi, plus discrètement, par François Hollande, il fait figure de favori avec le socialiste allemand Martin Schulz. Eh bien non ! Pour notre intrigant de Meaux, il est "trop européen". Il se hâte pour avancer d'autres pions, quitte à jouer contre son propre camp et les intérêts supérieurs de notre nation et de l'Europe. Il ose même déclarer "qu'il aime tellement l'Europe qu'il en veut une autre..." Tartufe ! Quelle Europe ? Celle "des pains au chocolat" ? Celle du repli sur soi ? Celle des affaires et des affairistes ?
Non ! Ce n'est pas mon Europe, celle de l'humanisme, de l'ouverture et des peuples. Vade retro, satana Copé !

mercredi 15 janvier 2014

Les cocus au balcon

Jeunes potaches, il nous était si amusant de crier dans la rue : "les cocus au balcon !"... Et d'assister, hilares, à l'apparition à leurs fenêtres ou rambardes, de curieux, moqués ensuite par nos cris. Et bien, hier, après avoir écouté doctement l'intervention de François Hollande, j'ai eu l'impression de revivre un de ces monômes.
Non pas que le chef d'entreprise que je suis, n'ait pas apprécié le nouveau Pacte de Responsabilité qui, on l'espère, permettra une baisse importante du coût du travail, mais j'ai eu une pensée pour tous ceux qui, il y a un peu plus de 18 mois, avaient élu un homme de gauche dont "l'ennemi était la finance" et qui "n'aimait pas les riches"...
La dérive coupable d'un DSK avait "préservé" du social-libéralisme une gauche française confite dans ses dogmes, pour finalement se retrouver avec un pensionnaire de l'Elysée, à la cuisse certes leste mais plus policée, tout aussi proche des thèses décomplexées de l'ancien patron du FMI.
Pourtant l'histoire aurait du nous prévenir de ces conversions tardives mais si courantes. Après le revirement de la rigueur de François Mitterrand de 1982 ou l'énergie des privatisations du Lionel Jospin de la fin des années 90, certains auraient du se préparer à un autre "coup de Jarnac" du même acabit. Nous y voilà. Tant mieux pour la compétitivité de notre pays et son équilibre social mais tant pis pour tous ceux qui avaient cru dans les engagements de campagne d'un candidat électrisé par son opposition frontale à Nicolas Sarkozy.
Vous me direz qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Certes... Mais cela peut aussi s'appliquer aux électeurs, lassés des promesses qui n'engagent au final que ceux qui les reçoivent.

mardi 14 janvier 2014

Vaudel'Isle

Les portes claquent ! Les conversations se font discrètes et conspirantes. Certains hurlent, d'autres pleurent. Tous s'interrogent sur l'avenir. Non ce n'est pas un énième épisode des histoires de corne-cul de notre président mais bel et bien les scènes du divorce à l'italienne dont la toute nouvelle communauté d'agglomération du Grand Périgueux est le théâtre.
Je puis vous assurer une chose : Jacques Auzou et Michel Moyrand ne partiront pas en vacances ensemble... D'un côté, le maire de Boulazac et ancien président de l'Isle-Manoire, un communiste sauce Périgueux, indéboulonnable sur sa ville, madré et habile, aimant l'économie, l'entreprise et le développement, poussant ses cartes sur tous les tableaux du microcosme périgourdin. De l'autre, le maire de Périgueux, ville-centre de l'agglomération, en campagne difficile sur son territoire, et en butte à un bilan en demi-teinte où les investissements "productifs" se font attendre, privilégiant une forme de paix sociale au préjudice d'une prise de risque créative d'activités.
Mais les deux ont besoin de l'agglomération pour conforter leur choix locaux et leurs projets urbains; les deux, sans le dire, aiment le pouvoir et les perspectives de "carrière" qui y sont associées; les deux se verraient bien, après les municipales, aux commandes de ce gros paquebot que devient le "Grand Périgueux". Seulement voilà, l'un est socialiste, très introduit dans les arcanes partisanes, et l'autre est un communiste atypique, ne pouvant pas compter sur la "foule" des élus mais uniquement sur ses relations et son entregent départemental. L’arithmétique a ses lois que même le politique le plus avisé ne peut contredire, sauf à interpréter librement une autre partition bien plus fine et bien plus opérante auprès des élus communautaires.
Il est clair que Jacques Auzou va jouer la montre des Municipales 2014. Après cette échéance essentielle, certaines convictions partisanes se déliteront et des intérêts locaux primeront sur ceux du parti et des magouilles politiciennes. Gageons que notre "Vaudel'Isle" n'en est qu'à son premier épisode !

dimanche 12 janvier 2014

Les fossoyeurs de ma République

Quenelles, croissants et autres pots de vins, châtaignes ou marrons... La vie de notre nation semble se résumer à une longue litanie alimentaire, illustrant jusqu'à la nausée la dérive de nos institutions et avec, celle de notre société.
Alors que nous paraissons nous complaire de nos millions de chômeurs, de notre pessimisme congénital, nous dérivons, nous débattons du contenu d'un spectacle d'un pseudo-humoriste qui ne pouvait rêver pareille martyrologie, du caleçon frétillant d'un Président en mal de séduction comme tout bon politique qui se respecte et nous baissons les yeux sur l’infamie du bureau du Sénat laissant Serge Dassault dans la quiétude de ses magouilles si peu ragoutantes.
Nous devenons la risée du monde médiatique et institutionnel mondial. Le "So frenchy" qui fut un atout créatif et économique, est maintenant le symbole de la dérive sociale et politique d'une nation en perte de repères. Où sont passés nos idéaux, nos rêves et notre volonté ? Laminés par ces fossoyeurs de ma République qui ont foulés de leurs pieds sales notre ouverture d'esprit, nos savoir-faire et notre civilisation des Lumières. Incapables de toute exemplarité, de toute remise en cause de leurs prés carrés, ils nous entraînent vers ces abîmes que nous avons déjà connus, du communautarisme, du corporatisme et de l'égoïsme. Des noms ? Pas la peine... Ils se reconnaîtront, certains de ceux qui occupent les bureaux confortables de nos institutions républicaines, qui squattent nos organismes syndicaux et sociaux ou qui courent les pince-fesses des médias.

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