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jeudi 22 juillet 2010

Tous voiles dehors !

Dans la touffeur de l'été caniculaire, entre affaire Bettencourt et Tour de France, presque personne n'a relevé le vote de l'Assemblée nationale interdisant le port du voile intégral, burqa afghane ou niqab arabe. Seul un court article dans Sud Ouest relate la position très isolée de Daniel Garrigue, député du Bergeracois et seul à droite à avoir voté contre ce texte qui aurait pu être consensuel...

Dans une concordance de temps et d'action, je relisais le billet que j'avais écrit, il y a un an (la burqua, voile rouge) et les positions sur ce sujet du professeur Axel Kahn dans son superbe ouvrage, "un type bien ne fait pas ça...". En 2009, j'étais tenté de croire que le débat public, le dialogue pouvait peut être résoudre ce phénomène naissant et éviter une loi qui risquait de stigmatiser une religion et une population déjà sous le feu de la critique des populistes, extrémistes et autres "istes" de la pire espèce. Depuis, j'ai lu, écouté, débattu des avis des uns et des autres, sociologues, philosophes ou citoyens lambda. Petit à petit, la loi me semblait devenir la seule issue d'une nation à court d'arguments "raisonnables" face à l'obscurantisme, la négation de la femme et un fanatisme sans issue. Ce sont même les positions de femmes portant ce linceul moyenâgeux, expliquant leur soi-disant libre arbitre et leur détermination à défendre ce choix de vie qui m'ont fait évoluer vers une contrainte légale.

Non, Monsieur Garrigue, je ne crois pas être populiste ou raciste, comme vous pouvez l'affirmer, quand j'apporte mon soutien à tous ceux, de droite comme de gauche, qui veulent une stricte égalité de le femme et de l'homme non seulement devant la loi mais aussi dans la vie et dans le respect.

Le niqab tant honni marque la toute puissance d'un sexe sur l'autre, rabaissant la femme "dénudée" au rang d'image pornographique, d'excitant sexuel, de véritable poupée gonflable pour pourceaux en rut. Je suis simplement fier de vivre dans une communauté humaine où, quand on regarde une femme, on y voit avant tout la beauté, la vie, l'amour et non le péché, la mort ou le sexe. La loi doit permettre de l'affirmer à ceux qui auraient la tentation de l'oublier sous prétexte de croyances perverties.

samedi 10 juillet 2010

On achève bien... les bacheliers

Les dernières notes ont tombées et avec elles, les ultimes larmes, les faux sourires et les rêves d'avenir universitaire... Le baccalauréat vient de rendre son verdict 2010, toutes et tous ne seront pas de ces bacheliers qu'idéalisait tant Napoléon, créateur de l'épreuve.

Mais là ne s'arrête pas le cauchemar éveillé de certains. Forts -le mot est faible- de leur dossier de réinscription pour une seconde terminale, il reviennent, un tantinet penauds, dans l'établissement qui les a présentés à l'examen. Et qu'elle n'est pas leur surprise de s'entendre dire d'une voix docte :"il vaut mieux que vous alliez dans un autre lycée... Il n'est pas bon pour vous de repasser le bac dans notre structure..."

Tartuffe ! Sors de ce corps de soi-disant pédagogue ! Dans mon autre blog, au mois de mars dernier, je m'émouvais déjà de cette absurde course au rendement pédagogique (www.jfcros.com) qui exclut les potaches difficiles ou moins doués que d'autres pour le seul bénéfice de statistiques. C'était avant le bac... Aujourd'hui, je me rends compte que certains n'assument même plus les échecs de leurs propres élèves et préfèrent les lâcher en rase campagne, sans appui ni compassion. A d'autres d'essayer de les propulser vers un avenir meilleur.

Et l'on se plaint de l'irrespect de certains jeunes ? C'est dans l'adversité que l'on voit le soldat et dans la difficulté qu'on reconnait l'éducateur. "A combattre sans péril, on triomphe sans gloire..." clamait le Comte dans le Cid de Corneille... J'ajouterais à l'attention de tous ces agents comptables de l'éducation moderne aux yeux fixés sur leurs pourcentages de réussite, qu'ils regardent "cette obscure clarté qui tombe des étoiles" pour reconnaître, avec ce bel oxymore cornélien, le diamant qui brille au cœur de chacun de ces jeunes laissés pour compte.

jeudi 8 juillet 2010

La saison des loups

Au coeur du grand hiver septentrional, une puissante harde de rennes avance à marche forcée à travers la taïga, se frayant difficilement un chemin entre les vallons escarpés et forçant malgré tout l'allure dans une couche de neige toujours plus épaisse. Conduit par un mâle vigoureux et combatif, le troupeau souffre et a bien du mal à protéger les plus faibles, jeunes de l'année ou plus vieux fatigués et usés par cette transhumance terrible. C'est la saison de loups...

Les meutes de grands fauves, arrivant de toutes parts, poursuivent la harde, taillant dans ses flancs de grandes brèches sanglantes. Longtemps solitaires et adversaires, ils se sont enfin réunis pour mieux combattre et asséner ainsi des coups mortels aux cervidés affaiblis. S'enfonçant chaque jour plus profond dans la troupe désorganisée, ils visent la tête, celui qui guide et impose ce train d'enfer. Au fur et mesure des attaques toujours plus violentes et plus percutantes, les remparts cèdent les uns après les autres, rendant vulnérable ce chef de harde que tous savent être la clef d'une débâcle espérée...

L'hiver, c'est la crise; la harde de rennes est l'UMP; les loups viennent de gauche et de droite; le mâle vigoureux est Nicolas Sarkozy et la fin de ce scénario glaçant pour les uns ou réchauffant pour les autres, reste à écrire. Mais bien avant les délais habituels d'une campagne présidentielle, les polémiques et les affaires sortent de toutes parts, visant directement la garde rapprochée du Chef de l'Etat.

Périgueux, Toulon, Lyon ou Strasbourg, autant de villes où celui qui n'était encore qu'en campagne, a avancé tant et tant d'idées nouvelles, de projets et de propositions pour changer la France qu'aujourd'hui, à l'heure des premiers bilans, des nouveaux renoncements et des trop grandes ambiguïtés, nos concitoyens deviennent très sévères à l'égard de celui qui fut pourtant souvent leur candidat. D'aucuns disent "qui aime bien, châtie bien..." Beaucoup seraient maintenant bien prêts à le châtier, pas si sûr que ce soit par amour...

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