Wikio - Top des blogs - Politique

jeudi 18 avril 2013

Le vote en négatif

Les sondages tombent, inexorables... Les côtes de popularité de l'exécutif français s'effritent comme la pierre blanche du Périgord, attaquée par le doute, la suspicion et le désenchantement. Si nous votions aujourd'hui le sortant nouveau François Hollande serait peut-être éliminé dès le premier tour par Marine Le Pen à 22% d'intentions et un Sarkozy d'outre-tombe ferait malgré tout péniblement 30%. Entre un ex quasi-muet, un actuel quasi-paralysé et une prétendante populiste, notre pseudo-avenir démocratique ressemble à une mauvaise série Z.
Si j'avais une leçon à retirer de ce vaste gâchis, je demanderais à tout un chacun de rembobiner ce film sans intérêt pour enfin réfléchir à son vote. Comprendre enfin qu'on ne vote pas contre mais pour, que ce qui doit nous intéresser ce sont les idées et les actes de ceux qui nous sont les plus proches. Tout au long d'une vie publique et politique, je crois avoir appris qu'il vaut mieux perdre une élection sur ses valeurs que la gagner par la négation de celles de son adversaire. 
Et cette leçon est valable pour tous les scrutins qu'ils soient nationaux ou locaux. On ne peut construire notre avenir social et démocratique sur le rejet de l'autre mais au contraire sur l'adhésion et le soutien actif. François Hollande a cru, comme d'autres, qu'il suffisait d'être élu pour que tout se résolve presque naturellement. Il a juste oublié qu'il est avant tout nécessaire d'être aimé et reconnu.

mercredi 10 avril 2013

Encore un effort, Monsieur le Président !

Sous la pression des événements et des médias -tiens donc...- François Hollande a consenti à présenter un train -petit- de mesures pour "lutter" contre la corruption et favoriser la transparence de la vie publique.
Même si on peut saluer le début du commencement d'une réaction à ce travail de sape de notre démocratie, il faut reconnaître que le remède ne semble absolument pas à la hauteur de la maladie qui ronge notre pays. Alors que tout une palanquée de tartuffes médiatiques s'amusent en désordre à jeter en pâture leur déclaration de patrimoine, avouant posséder qui une chaise à porteur ou une trottinette, les métastases de la défiance continuent de se répandre. Quand est-ce que notre classe politique prendra la mesure de cette crise et acceptera de se réformer en profondeur ?
Aujourd'hui il est grand temps de procéder à une "saignée" législative et référendaire en prônant ce que d'aucuns appellent la VIème république mais qui est avant tout la survie de notre système démocratique. Non cumul des mandats immédiat et limitation à deux consécutifs, réduction du nombre de parlementaires, instillation de la proportionnelle, strict contrôle mais création en parallèle d'un vrai statut de l'élu les protégeant et favorisant les vocations, officialisation et identification claire des lobbies professionnels, la liste est longue de ce qu'il faut proposer à notre peuple pour espérer retrouver sa confiance. En cela, François Bayrou a raison -encore...-. Il est urgent donc de vraiment se retrousser les manches, d'oublier les guerres picrocholines et de faire table rase d'un passé politique qui nous pèse. Alors, Monsieur le Président, encore un effort ?

mardi 9 avril 2013

La leçon de Maggie la Sanglante

Margaret Thatcher vient de rejoindre Bobby Sands pour une joute oratoire qui s'annonce éternelle et mouvementée. Pour les uns, elle se fera dans l'enfer du terrorisme et de l'ultra-libéralisme, pour les autres dans le paradis des idéaux chevillés au corps...
Rarement j'ai pu lire un tel déferlement d'opinions contradictoires lui promettant les tourments éternels ou le panthéon des dirigeants historiques. Son intransigeance mâtinée de certitudes profondes et très certainement sincères en ont fait un des personnages marquant de la fin du XXème siècle, de celles et ceux qui ont imprimé à notre société actuelle ses marques de "fabrique" libérales et nationales. Il reste d'elle un brushing impeccable que même les mineurs n'ont pas décoiffé, un "I want my money back" que les européens n'ont pas encore digéré et un thé avec Pinochet que les démocrates n'ont pas avalé.
Mais au delà de la caricature et des critiques à la Ken Loach, on se doit de reconnaître cette force de convictions qui a fait chavirer des montagnes que l'on croyait intangibles. Que nos dirigeants "à l'eau tiède" prennent, avec la mort de Maggie la Sanglante, toute la mesure de cette nécessité de décider, d'affirmer un cap sans calculer leur futur électoral immédiat, avant que ce ne soit le peuple qui n'entre en ébullition.

lundi 8 avril 2013

L'Alsace en exemple... Bis

La sanction du vote démocratique est tombée hier, dimanche, après 20 heures. Malgré une large majorité de Oui  -58%- mais avec une participation trop faible et un département, le Haut-Rhin, qui a dit Non, la réforme territoriale initiée en Alsace n'aura pas lieu.
Dommage car quand on réclame plus de simplicité, plus de clarté, ce qui devait naître en Alsace pouvait représenter une belle chance pour notre pays d'aborder plus sereinement les challenges de l'avenir.
Mais sachons aussi tirer de ce scrutin quelques enseignements à même de nous servir pour l'après.  En effet, à la lecture des résultats et surtout de la campagne, ce qui marque est l'addition des non-dits, des mécontentements et des extrêmes qui fait pencher la balance vers le Non. Dans cette salade électorale à l'alsacienne, on y retrouve des ingrédients originaux : une belle quantité de FN mêlée au Front de Gauche, une pincée de socialistes bas-rhinois angoissés par la manœuvre de l'UMP, une louche de syndicalistes FO-CGT assis sur leurs pseudo prérogatives administratives et enfin, des cuillerées de citoyens mécontents et refroidis par un contexte national portant à la contestation.
Voilà comment un scrutin donné largement acquis à la cause du Oui, peut basculer dans le camp adverse sans que l'on y puisse vraiment quelque chose. Voilà comment une expérience tentante prend des années de retard alors qu'elle est à terme inéluctable. Nos grands partis, nos grandes institutions, nos "grands hommes ou femmes" ont bien des leçons à tirer de cette journée particulière en Alsace.
Quant à moi, je me suis fait traiter de "bobo puant et prétentieux" en défendant le Oui... Ravi de l'être finalement surtout quand on sait par qui j'ai été "emmerdé" !

dimanche 7 avril 2013

L'Alsace en exemple

Alors que l'on continue à s'écharper joyeusement et piteusement sur l'affaire Cahuzac, le Mariage pour Tous, que le Gouvernement nous concocte une nouvelle loi de décentralisation, saucissonnée en trois, sans saveur ni volonté, l'Alsace se prépare aujourd'hui dimanche à voter pour une petite révolution : fédérer les principales collectivités, région et départements, en une seule.
Par soucis d'économie et d'efficacité, nos amis de l'Est vont peut-être accomplir en réduisant les échelons de responsabilité afin de favoriser la gestion et l'équilibre des décisions, ce que le pouvoir central soit trop jacobin soit trop girondin est toujours incapable de résoudre.
Si le taux de participation dépasse les 25%, ceux qui furent les plus patriotes d'entre-nous, les plus européens aussi parce qu'ils savent exactement ce que les mots guerre ou occupation veulent dire, vont paisiblement révolutionner notre découpage administratif abscons et démontrer à nombre de "dinosaurus politicus cumulardus" que l'évolution est une absolue nécessité sous peine de disparition.
Le vote "oui" n'est pas acquis mais gageons que la boite de Pandore de la réforme est ouverte et qu'enfin nous allons pouvoir imaginer sereinement et démocratiquement la France et l'Europe de demain.

jeudi 4 avril 2013

De Caraïbes en Scylla...

Dernier avatar de l'actualité alors que l'incendie de l'affaire Cahuzac bat son plein, n’apprenons-nous pas que le trésorier de la campagne de François Hollande a mis ses économies au chaud dans un paradis fiscal des Caraïbes... Et la meute des loups se déchaîne, les mêmes qui ont croqué dans ce gâteau frelaté mais sous d'autres cieux majoritaires, les mêmes qui ont mélangé leurs casquettes et ont benoîtement étouffé les conflits d'intérêts. Ces mêmes-là qui aujourd'hui devraient se taire et faire bloc avec l'opinion et l’immense majorité des élus honnêtes et désintéressés qui réclament une réforme profonde du fonctionnement de notre représentation nationale.
Ces élus locaux ou autres, plus de 500.000 en France, qui donnent bien plus qu'ils ne reçoivent, hormis des coups et des insultes, devraient être le socle de notre démocratie. Au lieu de cela, à cause de quelques irresponsables avides de pouvoir, de reconnaissance et d'argent, ils sont devenus les boucs émissaires d'une société en crise.
Non, Monsieur le Président, notre nation ne peut se contenter d'une réformette de plus, repoussant sous le tapis la poussière et le poison des affaires. Soyez courageux, sabordez le pédalo et remontez à bord d'un vrai navire pour affronter cette tempête ! Réformez en profondeur, oubliez les échéances électorales, vous avez du temps devant vous ! Les français, et moi le premier, ne vous reprocheront jamais d'avoir agi en conscience et en force...

mardi 2 avril 2013

Un cap ? Oui... vers la sortie !

Jérôme Cahuzac a avoué. RIP, paix à son âme politique, aujourd'hui damnée. Mais au delà du scandale personnel soulevé par cette affaire, c'est tout le gouvernement qui est secoué. C'est une lame de fond fortifiée par ce tsunami médiatico-politique qui submerge maintenant l'exécutif de notre nation.
Dans n'importe quelle démocratie aboutie comme on en connait en Scandinavie ou chez les anglo-saxons, l'issue d'une telle affaire ne ferait aucun doute et se solderait par la démission de toute l'équipe.
Je n'ai jamais eu l'habitude de hurler avec les loups ni de réclamer une tête mais là, après les scènes d'insultes "montebourgeoises", la cacophonie érigée en système, il me semblerait bienvenu d'entendre Jean-Marc Ayrault rendre son tablier. Le signal donné à notre nation serait fort et clair. Il permettrait certainement de clarifier la situation, de redonner un peu de crédibilité à une classe politique de tous bords, épuisée par les affaires et l'appétit du pouvoir.
La France "d'en bas" qui affronte si souvent avec courage et détermination les conséquences de la crise, aurait tellement besoin d'exemplarité, de rigueur morale et intellectuelle. Après Cahuzac, à qui le tour ? Faute de réformes et de moralité, j'ai bien peur que la prochaine au tourniquet du jugement des français soit la démocratie parlementaire.

Blog Patrol