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lundi 30 novembre 2009

Les minarets de la discorde

Surprenant de voir comme un débat dans un pays voisin peut avoir des conséquences sur la politique de notre nation. J'en veux pour preuve celui soulevé par la votation sur l'interdiction de la construction de minaret pour les mosquées helvètes. Très rapidement, il s'est déplacé sur le territoire franco-français de nos politiques en mal de polémique.
On s'étonne de la réaction des suisses, on décompte le nombre de minarets tricolores, on ergote sur leur hauteur. Et surtout, on ajoute encore à la stigmatisation d'une communauté qui ne demande qu'à être oubliée.
Rappelons déjà que le premier minaret français, celui de 35 mètres de la Grande Mosquée de Paris, date des années trente pourtant si peu réputées pour l'ouverture d'esprit de nombre de nos concitoyens. Mais peut être étaient-ce les effets troublants de la revue nègre de Joséphine Baker ou les effluves exotiques et méditerranéennes de l'Exposition Universelle ? Toujours est-il que ce projet fut imaginé pour rendre hommage aux 100.000 musulmans tombés lors des combats de la Grande Guerre et pour que "les citoyens français sachent accorder dans leurs coeurs et dans leurs esprits l'amour de leur patrie et le respect de l'Islam" comme le déclarait le journaliste Paul Bourdarie, père spirituel de ce très bel édifice.
Ensuite j'aimerais indiquer à tous ceux qui veulent "cacher" le rite musulman en éliminant de nos paysages minarets et autres signes religieux que les romains en leurs temps ont tenté d'en faire de même avec la religion chrétienne naissante. Pline le Jeune écrivait que "le mal avait non seulement infecté les villes mais aussi les villages et les campagnes mais qu'on pouvait encore y remédier". On a vu le brillant résultat... En enfonçant les paléochrétiens dans des caves, en en faisant des martyrs et en les rejettant hors de la société romaine, ils leur ont donné au contraire cette puissance de l'esprit et de la foi qui a balayé l'Empire et ses séides.
Au lieu d'accepter et de respecter, continuons de repousser et de déconsidérer tout ce qui touche à l'islam et nous contribuerons à procréer partout dans notre pays des extrémistes et des ayatollahs qui dresseront contre notre société une jeunesse en mal de repaires. Ou bien retrouvons le vrai sens des mots "Liberté, Égalité, Fraternité" qui se ternissent sur les frontispices des seuls "temples" qui vaillent, ceux dédiés à notre nation et à toutes les composantes de notre peuple. Peut être qu'alors nos paroles de paix et de respect seront plus fortes que celles des prêcheurs de tous bords.

lundi 23 novembre 2009

Mais faites les taire !!!

Ce cri du coeur et de la raison s'adresse tout à la fois à Pierre Bergé, patron du Sidaction, et à Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP... L'un pour avoir lancé cette polémique stupide autour du Téléthon, l'autre pour tenter tout aussi stupidement de la déplacer sur le terrain politique en prenant à partie Ségolène Royal, une proche du premier cité.
Comment peut-on opposer ainsi des gens qui souffrent les uns contre les autres ? Y-a-t-il des bons ou mauvais malades ? C'est vrai que des enfants cloués sur des fauteuils électriques ont su réveiller la générosité des français et qu'au contraire, des manifestations bien trop extrémistes ont détourné nos concitoyens de l'aide aux malades du Sida.
Je ne veux pas aller creuser dans l'inconscient de mes concitoyens mais bien des paramètres ne plaident pas en faveur, trois fois hélas, du Sidaction. Pour beaucoup d'entre eux, cette terrible maladie n'est que trop souvent la conséquence d'une vie dite "dissolue", d'actes volontaires mettant en péril celui qui les commet. Alors que l'AFM se mobilise contre des affections d'origines génétiques qui s'abattent sur des enfants "coupables" du seul fait d'être nés avec... N'y voyez là aucun plaidoyer pro ou anti, juste un constat atterré car toutes ces souffrances méritent la même compassion et la même mobilisation. La mort d'un enfant aussi injuste soit-elle ne l'est pas plus que celle d'un jeune d'une trentaine d'années terrassé par le Sida. Et que dire des ravages que provoque cette maladie en Afrique ou dans certains pays émergents !
Alors, messieurs, taisez-vous, je vous en prie ! Ne mélangez pas tout et laissez la politique sur le palier de votre conscience.
Vous respecterez ainsi par votre silence au moins, ceux qui vont mourir parce que la recherche, subventionnée ou pas, ne sera pas allée assez vite pour les sauver...

mardi 17 novembre 2009

Delenda Irlando

Il est des instants où on a un goût de cendres dans la bouche. Le lendemain de ce triste match France-Irlande fait partie de ces moments que l'on voudrait vite oublier. J'aime le sport, j'aime le geste sportif et hier, où était le sport ? Où était le geste sportif ?
La main de Thierry Henry est devenue un bras d'honneur à une nation amie et à beaucoup d'amoureux du sport.
Mais n'accablons pas non plus celui que nous avons encensé tellement de fois. Il n'est finalement que le reflet d'une équipe au parcours pitoyable qui s'impose dans un match de barrage devant de solides et courageux irlandais après un deux années de renoncement et d'atermoiements.
La faute à qui ? A simplement un système qui privilégie le joueur à son équipe nationale, qui donne une telle puissance aux clubs que plus personne ne peut réellement s'opposer et imposer quoi que que soit à un sélectionné. Prendre des risques contre les Îles Féroe alors que quelques jours après on joue en Coupe d'Europe avec les "Galactiques" et des millions d'euros mensuels à la clef, c'est une vue de l'esprit que même les trois couleurs du drapeau national ne peuvent changer.
Escalettes, Domenech et consorts ne sont que les pantins d'une farce qui les dépasse où droits de retransmissions, publicité et agents de joueurs sont bien plus puissants qu'un arbitre ou que l'orgueil national. L'Irlande, combien de divisions ? Dirait-on... La FIFA avait depuis longtemps préféré une bouteille de Bordeaux ou de Bourgogne à une pinte de Guinness. La football n'y pouvait rien, c'est ainsi...

dimanche 15 novembre 2009

Je ne suis pas votre ami !

Tous ceux qui ont un de ces fameux profils sur le non moins célèbre Facebook, pestent chaque matin qu'ils l'ouvrent, en comptabilisant leur nombre "d'amis"... 190, 500 voir 5000 au maximum... 5000 amis ! Déjà qu'il est difficile d'en avoir un seul dans la vie réelle... Et bien, Eric Raoult, député décidément bien peu avare d'initiatives absconses, veut officialiser, galvauder comme sur Internet devrais-je écrire, le concept de "pays amis de la France".
Pour traduire rapidement le contenu du label à l'adresse de si nombreux états de la planète : on sait bien que vous n'êtes pas les champions des droits de l'homme, de la démocratie ou de la préservation de l'environnement, mais comme vous êtes essentiels pour notre commerce extérieur et notre balance commerciale, vous devenez donc "notre ami".
Allez, Monsieur Raoult, faisons rapidement ensemble une visite de courtoisie à certains de nos nouveaux "amis"... Bienvenue à Riyad en Arabie Saoudite, citerne à pétrole du monde, mais désolé de vous recevoir si mal car nous avons quelques délinquants à décapiter et une ou deux femmes à lapider. Amitiés de Beijing en Chine, atelier de l'économie mondialisée, où les vieux portraits de Mao cachent encore les entrées de camps de redressement et les prisons où meurent tibétains et ouïghours. Salutations de Libreville au Gabon où Monsieur Bongo, triste fils de son père, peut continuer de se reposer dans un de ses hôtels particuliers du XVIème pendant que son peuple meurt de maladie et de faim.
Non et encore non ! Ces pays ne seront jamais mes "amis", tout au plus, peut être comme sur Facebook, des contacts... Et rien ne devra empêcher mon pays ou l'Europe de sermonner, critiquer et sanctionner des bouchers, des tortionnaires ou des pourris. Le pétrole n'efface pas le sang des suppliciés et les voies rapides des TGV ne pourront être construites sur les corps torturés de prisonniers politiques. L'amitié de la France ne se négocie pas sur un coin de table entre la poire et le fromage, comme un chargement de viande entre maquignons, elle se mérite...

Elle ose tout, c'est même à ça qu'on la reconnaît

Vous partez en week-end dans votre résidence de Normandie ? Mamie organise un repas de famille pour le baptême du petit dernier ? Pensez à garder une place, il est fort possible que Ségolène Royal s'invite... Ayant oublié cela, le pauvre Vincent Peillon s'est fait vertement tancé par la dame du Poitou, transformée en mégère même pas apprivoisée.
Vous me direz que tout le monde est en droit d'aller, quand il l'entend, à Dijon mais de là à "polluer" et à diviser une réunion visant tout au contraire à l'union d'une gauche et d'un centre passablement fragmentés, il y a une marge qu'elle n'a pas hésité à franchir. César avait traversé le Rubicon mais j'ai bien peur que l'impératrice de Melles en ait oublié la couleur mais pas le qualificatif...
La surenchère médiatique que l'on sait si bien reprocher à notre Président de la République, est tout aussi un défaut chez sa challenger malheureuse. Apprendre à gérer la rareté, à provoquer le désir pour l'avenir (...), autant de leçons qu'elle sait donner mais pas s'appliquer à elle-même. DSK aura juste à compter les points et rafler la mise en fin de partie...

samedi 14 novembre 2009

Bon de parler, meilleur de se taire

"Silence dans les rangs !" Dans la Cité Interdite des Artistes du Raincy, plus aucun écrivain, acteur, peintre ou sculpteur ne pipait mot... Serait-ce les premières lignes d'un scénario-catastrophe à la Orwell où un pouvoir tentaculaire asservirait un monde culturel devenu muet, aveugle et sourd ? Non, simplement une caricature des propos d'Eric Raoult, député-maire de cette même ville et de ceux de la Prix Goncourt, Marie N'Diaye, qui auraient dû, tous deux, relire un critique impénitent du pouvoir et de la société de son temps, monsieur Jean de La Fontaine. Dans "l'Ours et l'Amateur des jardins", le fabuliste écrit justement "qu'il est bon de parler, et meilleur de se taire, mais les deux sont mauvais quand ils sont outrés." Je renvois donc dos à dos nos deux impétrants pour leur "petite" polémique à deux sous, pour ne citer ici que Frédéric Mitterrand.
D'un côté monsieur le Député afin qu'il n'oublie pas qu'une des libertés fondamentales de notre société, est celle donnée à tous les artistes de dire, écrire ou proclamer ce qu'ils ont envie. Rappelons à notre fin politique que tout ce qui peut ressembler à une censure ne fait que renforcer celui qui la subit. Dans l'affaire, par exemple, des caricatures de Mahomet, je ne suis pas sûr que les mollahs et leur fatwa soient sortis grandis de la bataille médiatique qui a suivi. Les artistes sont libres par essence et nul n'est à même de leur dicter leur conduite sauf à en faire des martyres de la cause.
Quant à Marie N'Diaye, ses propos me paraissent bien excessifs et caricaturaux. Le degré de monstruosité pour qualifier un pouvoir ne doit pas avoir la même saveur suivant qu'il est mesuré en Europe, en Corée du Nord ou au Zimbabwe. Et ce n'est certainement pas en quittant son pays, d'autant plus qu'il reste une vraie démocratie, que l'on combat les idées d'un adversaire. J'ai le souvenir qu'au soir de la victoire de François Mitterrand en 1981, les parents d'une de mes connaissances, résidant dans un arrondissement huppé de la capitale, avait annoncé tristement à leur progéniture hébétée que "les communistes étant à la porte de l'appartement, il fallait qu'ils se préparent à quitter leur école privée pour entrer dans une usine nationalisée." J'ai rarement autant ri de la bêtise de l'incompréhension et du sectarisme. "Tout ce qui est excessif, est insignifiant..." (Talleyrand).

vendredi 13 novembre 2009

La peste ou le choléra ?

Non, je ne vais encore parler pour la nième fois de la grippe A... Roselyne Bachelot, une aiguille dans un bras et un micro sur l'autre, le fait bien mieux que moi. C'est le feuilleton à rebondissement de "Coeur Piéton" à Périgueux (Dordogne) qui occupe les unes - des journaux - et surtout tous les autres - commerçants et élus.
A la lecture des différents articles sur le sujet, j'ai la sourde impression qu'on ne me donne le choix qu'entre la peste de "Coeur Piéton" ou le choléra de l'immobilisme prôné par certains opposants farouches. Pourtant je pense qu'il existe très certainement un modus vivendi, un intermédiaire viable qui ferait évoluer progressivement les mentalités des uns et des autres. Malgré le credo récurent de certains psychorigides tendant à bannir toute initiative nouvelle en matière de développement de la piétonisation du centre de Périgueux, nous sommes tous, commerçants et élus, dans le devoir d'imaginer l'avenir commercial de notre ville, sous peine de la voir définitivement désertée par les chalands.
Au lieu de jouer les "Krouchtchev" périgordins et de clamer "non, non et re non" sans rien proposer, sans tenter quelque chose, sans prendre quelques risques, remisons ici les vieilles rancunes politiciennes qui n'ont pas lieu d'être dans ce débat essentiel. La politique, la seule, la vraie, trouve sa noblesse dans le consensus et l'ouverture. Un commerce de proximité, dynamique et inventif, mérite mieux que des prises de position stériles où le seul leitmotiv est de ne rien changer.
Les propositions du président des Enseignes, tendant à reproduire à Périgueux les "zones de rencontre" créées à Chambery, est une excellente idée. Elles ont l'immense mérite de replacer le piéton au centre du dispositif. C'est lui qui devient prioritaire et qui dispose de l'intégralité du réseau, les voitures ne faisant qu'emprunter, à tous les sens du terme, une voie de circulation. Il existe dans notre ville suffisamment de places de parking pour que celles des zones à piétoniser ne soient réservées qu'à des arrêts brefs, servant uniquement à l'emport de marchandises pondéreuses. En langage d'aménagement, cela s'appelle la mobilité douce. Un qualificatif que beaucoup devraient intégrer dans leurs appréciations et leur aptitude à débattre...
Et que l'on vienne pas me répéter encore une fois qu'à Périgueux, c'est différent d'ailleurs. Nos concitoyens qu'ils soient de Dordogne, des Ardennes ou de l'Hérault, ont la même attirance pour des espaces libérés de la voiture et de ses nuisances. Il faut juste donner du temps à une démarche nouvelle pour s'installer dans les habitudes et le comportement d'achat. Pragmatisme, pédagogie, communication et détermination sont les mamelles pavloviennes de la réussite d'une politique quelle qu'elle soit...

mercredi 11 novembre 2009

Le quotient d'amour

Evénement à Lons-le-Saunier dans le Jura ! Non pas que la "Vache qui Rit" n'ait plus le moral ou que le Comté ait été racheté par un consortium helvèto-chinois... Simplement un couple de lesbiennes vient d'obtenir le droit conjoint d'adopter un enfant. Depuis douze longue années, ces deux femmes se sont battues pour avoir le simple droit d'aimer un enfant.
Certaines bonnes âmes s'y opposent encore, arguant de la nécessité absolue d'avoir deux parents de sexe différent, souhaitant faire perdurer encore cette interdiction à ces couples d'adopter parce qu'ils sont simplement différents.
Quid de l'enfant lui-même, de son bonheur ? Pourtant si je ne m'abuse, les Ténardier, dans les Misérables de Victor Hugo, étaient bien mari et femme. Il avaient de l'argent. Ils avaient une grande maison, une profession stable et lucrative. En poussant le raisonnement à son paroxysme, c'est tout ce qui faut pour obtenir ce fameux agrément qui leur aurait permis de s'entourer de tout plein de têtes blondes... pour en faire des esclaves.
Au lieu de s'étalonner sur ces paramètres par trop évidents, trop économiques, n'est-il pas souhaitable de mieux considérer le désir d'aimer, ce quotient d'amour qui construit une vie heureuse quels que soient les accidents de la vie.
Deux êtres, du même sexe, ont le droit imprescriptible d'aimer un enfant et seront certainement d'aussi bons parents que bien d'autres "dans la norme". Les études, conduites en Suède et aux Etats-Unis, le prouvent depuis plus de vingt ans. Il n'y a aucune différence entre des enfants éduqués dans une famille hétérosexuelle et ceux qui ont grandi chez un couple homoparental. Le taux d'échec scolaire n'est pas plus élevé, voir meilleur. L'épanouissement de l'enfant est souvent rendu plus patent du fait de l'ouverture d'esprit des parents.
Arrêtons donc de considérer que l'éducation d'un enfant doit répondre à des normes "sonnantes et trébuchantes". La seule qui compte à mes yeux, est celle de l'amour et du respect. Entre les Ténardier et Emmanuelle du Jura, j'ai fait mon choix, celui de l'enfant et non celui de la société.

mardi 10 novembre 2009

Au pied du mur

"Qui trop embrasse, mal étreint"... Les conseillers en communication du Président de la République devraient se répéter cette antienne et résister à leur envie compulsionnelle de mettre en scène leur patron à toutes les sauces et sur tous les événements de ces trente dernières années. Nicolas Sarkozy est surractif, nul ne le nie. C'est un passionné, boulimique de la vie et de l'actualité, collant au quotidien comme un rémora à son poisson-pilote. Mais point trop n'en faut.
Nul ne lui reprochera de ne pas avoir été au pied du Mur de Berlin ce 9 novembre 1989. Rappelons à tous les hagiographes et autres donneurs de leçons que François Mitterrand lui-même n'y croyait pas et imaginait des scénarios bien pires pour les pauvres allemands de l'Est. Aujourd'hui nous repeignons tous l'histoire à nos couleurs mais qui se rappelle ce qu'il faisait le 9 novembre 1989 au soir ? Si peu de monde car personne ne pouvait subodorer ce qui allait se passer dans l'ancienne et future capitale allemande. Alors qu'importe ce qu'a fait Nicolas Sarkozy ce jour et tant pis s'il a raté, comme la plupart d'entre nous, ce rendez-vous avec la grande Histoire.
En revanche, on saura lui redire qu'il en fait toujours de trop. Les français sont fiers de leurs leaders quand ils sont au devant de la scène, qu'ils portent haut la voix de la France et d'un certain humanisme. Mais l'activisme médiatique finit par les lasser très vite et du coup ils perdent de vue l'essentiel et la quintessence du message politique.
J'ai le souvenir quand je fus responsable d'un comité de soutien à Edouard Balladur pour la campagne des Présidentielles de 95 - et oui on ne se refait pas...- qu'un certain Nicolas Bazire, directeur de campagne du premier ministre candidat et ami proche de notre actuel président, nous avait expliqué doctement que les élections se gagnaient à la télévision avec la communication, pas dans la rue ni dans le fameux "toco manetto" cher au challenger de l'époque, Jacques Chirac. On a vu le résultat...
L'omniprésence et l'omniprésidence qui en résulte, finissent par saturer le message présidentiel et gouvernemental au point qu'on ne retient plus que l'ivraie en lieu et place du bon grain, que la polémique prend l'ascendant sur la politique et que l'essentiel cède le pas au particulier. Comme quoi, en communication comme dans d'autres secteurs, l'abondance de biens peut nuire et devenir rapidement contre productive. Entre l'Aventin silencieux de Jacques Chirac et le congrès des concierges de Nicolas Sarkozy, il doit bien exister un juste milieu qui s'apparente à cette passion raisonnée qui porte les grands hommes vers les sommets.

lundi 9 novembre 2009

Lettre à Lucie

Bonjour Lucie... Devrais-je dire bon anniversaire pour tes vingt ans... Tu es née, si je me souviens bien, un jour ensoleillé comme novembre sait nous en apporter quand on a la chance d'habiter à Montpellier. Nous étions tous, dans l'équipe du Comité d'Organisation des Jeux Méditerranéens, à la joie de t'accueillir en ce bas monde. Pris par notre passionnante mission et par les effluves pétillantes de ta naissance, on en a presque oublié de se rendre compte de ce qui se passait pas très loin de chez nous, à Berlin.
Je me souviens, malgré tout, d'images fugaces mais fortes de jeunes et moins jeunes enjambant ce mur tant honni. Je me souviens de ces Trabant pétaradant et fumant bleu, se perdant dans les rues d'un Berlin de nouveau unifié, ressemblant, comme sortis de dessins animés, à de petits animaux aux yeux effrayés par cette nouvelle liberté. Je me souviens des interrogations de tous, grands de ce monde et médias pétrifiés par la vitesse des événements, craignant le retour de bâton du grand frère soviétique. Je me souviens de Mstislav Rostropovitch jouant du violoncelle au pied de ce béton tagué, symbole de mort et de la dictature effondrée. J'avais même offert à ta maman un petit bout de ce béton sacré, contenu dans la pochette du disque du Maître, enregistré pour l'occasion. Finalement, je me rends compte maintenant que je me souviens de presque rien tellement tout s'est passé en douceur, dans la paix et la fraternité.
Aujourd'hui, avec le recul, ta naissance a marqué pour nous tous, aimant notre continent et ses peuples, le début d'une autre ère, éloignant un peu plus le spectre de l'hydre guerrière et de la folie des hommes comme nous la concevions au XXème siècle. Ce que nous ne savions pas, c'est que cela allait être aussi l'anéantissement de nombre d'idéaux, bons ou mauvais, qui avaient construit notre société humaine, ouvrant grand la porte à d'autres extrémismes bien plus pervers et destructeurs car diffus, reposant sur la haine et la négation de l'autre.
Tu es née, Lucie, avec la mort du Mur de Berlin, avec la fin d'un manichéisme de grand papa souvent généreux et si humain. Tu es née, Lucie, en même temps que l'enfantement dans la douleur et la violence de mouvements fondamentalistes de tous poils qui sont en train de dénaturer l'âme et la pensée.
Suivant notre camp et nos convictions, nous n'avions qu'un "adversaire", identifié et souvent respecté. Tu en as des dizaines, anonymes, lâches et amoraux. Dans cette liberté retrouvée, ton avenir est encore plus incertain que ne fut jamais le notre.
Nous aurons encore à t'aider pour que ce mur abattu, mythe de Sisyphe des temps modernes, ne soit pas les fondations d'un monde encore plus injuste, farouche et barbare que celui que nous croyions avoir contribué à effacer pour toi.

dimanche 8 novembre 2009

Je sais... que je ne sais pas

Je ne dois pas être le seul à qui Eric Besson pose un problème. Pas tant sur sa personnalité, je me garderais bien de juger quelqu'un que je ne connais pas. Pas tant sur son nouveau credo Sarkozyste, car que celui qui n'a jamais trahi ne serait-ce qu'un peu en politique, lui jette la première pierre. Mais c'est le débat concernant l'identité nationale qu'il aimerait définir ou du moins comprendre, qui m'interpelle...
"Par ma foi, il y a plus de quarante ans que je dis de l'identité nationale sans que j'en susse rien" pourrais-je paraphraser le bourgeois gentilhomme de monsieur Molière. Comment arriver à définir et à parler de quelque chose que je crois indéfinissable ? Pour moi, mon identité nationale "personnelle", c'est avant tout un long cheminement culturel et sentimental qui m'a construit en profondeur. Je me moque des frontières, je me moque des limites établies dans un bureau ovale ou non, je me moque de ces décisions cartographiques trop souvent arbitraires. Mais j'ai appris dans des livres d'histoire de France, dans la vie et dans l'amour ce que je crois être le respect de l'autre, une certaine idée de la vie en communauté. Partout où je me trouve, j'essaye de comprendre et de me fondre dans le moule du pays visité, respectant règles et lois, religions et traditions. Je ne renie jamais qui je suis, ni d'où je viens, mais mon devoir est d'être à la fois humble, fier et respectueux de mes hôtes. C'est cela "mon" identité nationale... Ce que je crois que mon pays, là où je sus né, m'a appris tout au long de sa fabuleuse histoire, tout au long de ses malheurs et de ses immenses contributions au progrès de notre société, tout au long d'une lente maturation démocratique et politique.
Alors j'ai beaucoup de mal à imaginer un débat sur ce sujet qui ne dégénère pas. Je ne vois pas comment définir une éducation, une construction si personnelle, si intime entre un territoire, une "nation" et moi, un simple citoyen.
Je dois reconnaître être parfois excédé par ces manifestations anti-françaises souvent grotesques provoquées par des personnes qui profitent outrageusement du système tout en crachant sur le peuple qui les accueille. Ferais-je la même chose dans leur pays de naissance que j'en serais expulsé manu militari. Mais j'ai tant de respect pour tous les autres, l'immense majorité, qui triment en silence pour un pays qui n'est pas encore le leur et qui parfois ne leur rend pas ce qu'il doit. Car, autre effet induit de ce débat, qui dit "identité nationale" pense automatiquement "immigration"... Pourtant quelle différence y-a-t-il entre un escroc "caucasien" en costume-cravate et un petit voleur à la tire "méditerranéen" ? Aucune, car tous deux ne respectent pas les lois de la République dans laquelle ils vivent.
Respect, respect, respect... Ce mot revient sans arrêt dans mon propos, c'est peut être ça, mon identité... nationale ou pas... Identité "historique" devrais-je dire ? Je sais ainsi que je ne sais pas la définir.

Les papis font de la résistance

Imaginez une maison de retraite comme il y en a tant dans nos communes de la France profonde, sentant "bon" l'eau de Cologne, la soupe de légumes et le déodorisant bon marché... Imaginez maintenant deux papis, "pépère" Giscard et "pépé" Chirac, encore fringuants et portant bien leurs quatre vingts printemps... L'un est un vieil aristo, intelligent, pontifiant, très distant mais à l'oeil brillant dès que se profile un jupon voletant. L'autre est un grand gaillard, bouffeur, rigolard, sympathique et lui aussi aimant retrousser voir trousser une jupette, avec ou sans jeu de mots, légère et court taillée. Les deux se haïssent cordialement, ayant travaillé ensemble, chassant sur les mêmes terres difficiles de la politique, se taclant sans ménagement tout en restant à première vue respectueux et polis.
On les avait presque oubliés, le temps faisant son oeuvre implacable et inéluctable. Ils étaient entrés dans la rubrique "Histoire" des dictonnaires en attendant paisiblement de faire la une des nécrologies de la presse quotidienne. Et puis, miracle de la science et de l'édition, voila que leur rivalité devient le grand sujet d'actualité de la maison de retraite et se répend même dans tout le village...
Ils se détestent tant qu'ils ne peuvent retenir leurs derniers coups de dentiers, leurs dernières béquilles sur leurs jambes de bois. Ils se détestent tant... Mais on le savait déjà, depuis si longtemps. Ils sont de deux mondes différents, tout en parcourant les mêmes chemins de traverse de la vie politique nationale. Il a fallu deux livres et quelques interviews pour que cette rivalité venant des tréfonds de leurs êtres ressorte en pleine lumière.
Mais que n'apprend-on de plus ? Qu'ils ne partiront pas en vacances ensemble ? Que la tête de veau et la brouillade aux truffes ne sont pas conciliables ? On s'en doutait un peu. Alors querelles inutiles de vieillards cacochymes ? Certainement... La seule chose que cela peut nous permettre d'éviter un jour est que le pouvoir au sommet ne se partage pas. Qu'un Président de la République et un Premier Ministre ne peuvent être du même camp et avoir les mêmes prétentions à gouverner la France. Finalement la paire Sarkozy-Fillon respecte ce non-dit et fonctionne, malgré les dires et sans préjuger des résultats, assez bien.

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