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mardi 10 novembre 2009

Au pied du mur

"Qui trop embrasse, mal étreint"... Les conseillers en communication du Président de la République devraient se répéter cette antienne et résister à leur envie compulsionnelle de mettre en scène leur patron à toutes les sauces et sur tous les événements de ces trente dernières années. Nicolas Sarkozy est surractif, nul ne le nie. C'est un passionné, boulimique de la vie et de l'actualité, collant au quotidien comme un rémora à son poisson-pilote. Mais point trop n'en faut.
Nul ne lui reprochera de ne pas avoir été au pied du Mur de Berlin ce 9 novembre 1989. Rappelons à tous les hagiographes et autres donneurs de leçons que François Mitterrand lui-même n'y croyait pas et imaginait des scénarios bien pires pour les pauvres allemands de l'Est. Aujourd'hui nous repeignons tous l'histoire à nos couleurs mais qui se rappelle ce qu'il faisait le 9 novembre 1989 au soir ? Si peu de monde car personne ne pouvait subodorer ce qui allait se passer dans l'ancienne et future capitale allemande. Alors qu'importe ce qu'a fait Nicolas Sarkozy ce jour et tant pis s'il a raté, comme la plupart d'entre nous, ce rendez-vous avec la grande Histoire.
En revanche, on saura lui redire qu'il en fait toujours de trop. Les français sont fiers de leurs leaders quand ils sont au devant de la scène, qu'ils portent haut la voix de la France et d'un certain humanisme. Mais l'activisme médiatique finit par les lasser très vite et du coup ils perdent de vue l'essentiel et la quintessence du message politique.
J'ai le souvenir quand je fus responsable d'un comité de soutien à Edouard Balladur pour la campagne des Présidentielles de 95 - et oui on ne se refait pas...- qu'un certain Nicolas Bazire, directeur de campagne du premier ministre candidat et ami proche de notre actuel président, nous avait expliqué doctement que les élections se gagnaient à la télévision avec la communication, pas dans la rue ni dans le fameux "toco manetto" cher au challenger de l'époque, Jacques Chirac. On a vu le résultat...
L'omniprésence et l'omniprésidence qui en résulte, finissent par saturer le message présidentiel et gouvernemental au point qu'on ne retient plus que l'ivraie en lieu et place du bon grain, que la polémique prend l'ascendant sur la politique et que l'essentiel cède le pas au particulier. Comme quoi, en communication comme dans d'autres secteurs, l'abondance de biens peut nuire et devenir rapidement contre productive. Entre l'Aventin silencieux de Jacques Chirac et le congrès des concierges de Nicolas Sarkozy, il doit bien exister un juste milieu qui s'apparente à cette passion raisonnée qui porte les grands hommes vers les sommets.

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