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samedi 15 janvier 2011

أنا التونسية - "Je suis un tunisien..."

En juin 1963, Kennedy était un berlinois. En janvier 2011, il semble que 60 millions de français soient devenus des tunisiens. Je m'étonne encore d'une telle prescience qui envahit internet. Pas une page de Facebook, de blog ou de forums divers sans lire des bordées à l'encontre de Zine Ben Ali et de ses séides déchus. De gauche comme de droite, le pilonnage verbal est d'une densité jamais vue, oserais-je dire, à l'image de la surprise causée par cette Révolution du Jasmin...
Car, reconnaissons-le, personne de l'a vue venir celle-là ! Un jeune martyre s’immole à Sidi Bouzid et c'est tout un pays qui s'embrase. C'est si facile maintenant de refaire l'histoire et de surfer sur la vague...
Dans ce déluge vengeur et ce délire collectif, j'ai apprécié la pudeur d'un Bertrand Delanoé. Tunisien de coeur et de sang, il a trouvé les mots justes pour brosser un portrait tout en nuance de son pays. Dans le même registre, j'aurais rêvé d'entendre Philippe Seguin, lui aussi né près de la médina de Tunis, renvoyer les donneurs de leçons et autres tartufes germanopratins à leur bronzage sur les plages d'Hammamet.
Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit. Zine Ben Ali n'est pas l'exemple du démocrate, loin s'en faut. Mais depuis 1987, combien sont ceux, de tous bords, au sommet de l'Etat ou comme simple touriste, à s'être félicités de la tranquillité, de la sécurité et du développement économique de notre voisin maghrébin ? On avait beau jeu de comparer l'ouverture au monde de la Tunisie avec la pétaudière algérienne ou les ténèbres libyennes. Évitons donc de donner des leçons de révolution alors que les carnets des tour-opérateurs affichaient complet pour ce début d'année. C'est dire à quel point on se doutait du feu qui couvait...
Oui, la Tunisie était une autocratie mais son développement économique à marche forcée durant ces trente dernières années a permis la naissance d'une classe moyenne tolérante et ouverte qui évitera certainement à ce pays-frère de sombrer dans le même obscurantisme que l'après-révolution iranienne.
Alors soyons heureux pour ce peuple si proche qui frappe enfin à la porte d'un vrai régime démocratique mais restons modestes, tout un chacun, dans nos diatribes amnésiques et partiales.

Travailler mieux ?

Au moment où la toile frémit à l'idée de la fin des 35 heures, de la mise à mal du statut des fonctionnaires ou de la durée du montant des allocations chômage, je m'interroge sincèrement sur les conditions de travail et d'employabilité.

Chef d'entreprise d'une petite PME de 17 salariés, employant beaucoup de jeunes sans grande qualification, je suis souvent en butte avec une motivation fléchissant et une très faible implication dans la vie de la société. Pourtant je ne crois être le pire des employeurs. Je respecte la convention collective de la restauration et surtout je respecte chaque individu, sa vie et son contexte social. Toutefois, je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi quand le salarié commet une faute patente, qualifiée officiellement de grave ou lourde, quitte son poste ou ne se présente plus à son travail, il peut tout de même bénéficier des allocations chômage..?

Je pose cette question sans aucune arrière-pensée mercantile mais il me semble que bêtement cela déresponsabilise, ôte toute motivation et envie à un salarié de s'impliquer réellement dans son emploi. J'aimerais, si quelqu'un me lit et connait une explication à cet état de fait que je trouve consternant, savoir pourquoi nous en sommes arrivés là. Je crois sincèrement qu'à trop vouloir protéger, même contre soi-même, on finisse par être contre productif et qu'on diminue d'autant tout ce qui fait la force d'un salarié au sein d'une entreprise. J'ai été éduqué, peut être faussement, je ne sais, dans un esprit de responsabilité, de gratification mais aussi de sanction. Quand un des deux pans de cette règle de vie disparaît, c'est toute une démarche qui s'en trouve déséquilibrée et qui entre en dysfonctionnement.

jeudi 13 janvier 2011

La balle au Centre

Primaires au PS, élections au FN, débats programatiques à l'UMP, et le Centre, lui se cherche toujours... On a bien écouté, amusé, Hervé Morin, du fond de sa cuisine pour le coup "électorale", annoncer sa candidature aux futures présidentielles. Il y a toujours François Bayrou qui, tel une pythie béarnaise, nous abreuve de ses oracles heuristiques. Et bien sûr, Jean-Louis Borloo qui semble finalement avoir réussi à occuper l'Hôtel "Maquignon", négociant mieux qu'un marchand de bestiaux de comice agricole, ses soutiens radicaux et ses orientations écologiques. Ce n'est plus un centre mais une galaxie, une nébuleuse au risque de tourner au trou noir...
Arrêtons ici nos métaphores spatiales pour retrouver prestement le plancher des vaches et ce Centre que l'on voit partout sans pour cela exister et peser à sa juste mesure sur la vie politique de notre nation. Si nous faisions enfin fi du culte de la personnalité et des egos surdimentionnés pour nous concentrer sur cette capacité centriste, reconnue de tous, de faire et défaire une élection. Oublions cette ridicule course à l'échalote de la candidature aux présidentielles pour prôner une fédération centriste détachée de ces contingences. Forte des grands principes de la sociale-démocratie européenne, elle serait en capacité d'apporter son appui à celui des candidats qui correspondrait au plus près de ses attentes sociales et politiques.
J'imagine, au lendemain immédiat du premier tour de 2012, un grand rassemblement réunissant nos fortes têtes centristes, écoutant militants ou sympathisants, et donnant un quitus unitaire pour le tour final. Peser ainsi sur le programme et les décisions du futur locataire de l'Elysée vaut mieux que flatter un "moi" forcement réducteur d'un candidat centriste, l'essentiel étant les idées, leur mise en pratique et non celui qui les porte.
Les deux grandes formations du macrocosme politique français, l'UMP et le PS, ont actuellement des démarches centrifuges, l'un lorgnant vers le Front National et l'autre vers le Front de Gauche. Une puissante et respectée fédération centriste contribuerait sans doute à inverser ce cycle "extrémisant" pour redonner toute sa force à des idées empreintes d'équité, de respect et d'ouverture.
On peut rêver mais pas que...

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