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vendredi 18 février 2011

Le temps des viandards

Les 20 et 27 mars, il ne fera pas bon laisser traîner un électeur dehors... La grande chasse à courre des cantonales sera ouverte ! D'ailleurs les battues ont déjà commencé et les rabatteurs de tous bords arpentent non seulement leurs cantons mais aussi les pages internet et les sites communautaires.

Quand un chasseur, un vrai, tire sur tout ce qui bouge, on a l'habitude de qualifier ces "tartarins d'occasion" de viandards. Tout est bon pour remplir une gibecière sans même faire attention s'il s'agit d'espèces protégées ou d'animaux impropres à la consommation... Pour le coup, ces viandards deviennent des nuisibles !

Il semble qu'on puisse transposer à la vie politique locale cette métaphore cynégétique. La toile et les médias plus classiques sont aujourd'hui parcourus par quelques coureurs des bois à l'affût du moindre gibier électoral. Oubliant trop souvent pourquoi ils sont là - des élections cantonales -, ils servent à des militants avides de bons mots et de concepts trop simplistes des brouets bien indigestes.

Reprenons nos manuels d'instruction civique (et oui, cela existe encore et ce n'est pas une insulte...) pour y voir qu'un Département, un Conseil général, c'est avant tout l'action sociale, les routes départementales et nationales d'intérêt local, l'éducation avec les collèges, la culture ou le développement local. Alors, "Vade retro Satanas !" quand le diable-candidat va aborder avec vous des sujets aussi inutiles qu'impropres au débat comme la sécurité, l'économie dans son essence nationale ou internationale et toutes les polémiques politiciennes qui secouent notre pays.

En opérant ainsi, tous ceux qui se prêtent à ce jeu désolant, non seulement, mélangent les genres mais sont surtout très nuisibles à la bonne compréhension et à l'adhésion de nos concitoyens à notre équilibre territorial. Les stratégies politiques se doivent avant tout de respecter un calendrier, des compétences et des territoires. Sinon ce sera la porte ouverte aux habituels déversements atrabilaires qui éloigneront un peu plus les électeurs de leurs élus...

lundi 14 février 2011

Marine a des vapeurs

Après nous avoir fait le coup du voile, ne voilà-t-il pas que Marine Le Pen a des vapeurs... présidentielles pour les élections... cantonales !
Lors des traditionnelles mises en jambe pré-électorales de son parti, ce week end, elle a défini les grands axes de campagne à ses candidats qui vont affronter les "UMPS" comme elle aime à dire. Et quelle ne fut pas ma "surprise" de voir que les thèmes majeurs sont, je vous de donne en mille, Emile, la sécurité et l'immigration...
Immédiatement, je me suis replongé dans mes ouvrages sur la décentralisation, essayant péniblement par la même de rassembler vingt années de souvenirs de travail en collectivité. Au chapitre compétences du Conseil général, je n'ai point trouvé de textes légaux donnant responsabilité au département pour la sécurité ou l'immigration. L'action sociale, les routes, les collèges, l'aménagement rural, oui, mais le reste, goûte...
Naïvement, je subodore le mélange des genres et le galop d'essai avant 2012. Stratégiquement, cela peut tout à fait se comprendre mais politiquement, c'est encore un coup bas porté à nos institutions. Comment arriver à déboussoler un peu plus nos concitoyens en ne leur donnant pas les clefs d'un scrutin local ? On accuse déjà injustement nos élus locaux de bien des maux de notre société. Si en plus, les électeurs les rendent responsables d'une mission dont ils n'ont aucune compétence...
La stratégie personnelle de certains, de tous bords - suivez mon regard - ne doit pas les autoriser à galvauder ainsi un scrutin essentiel pour bien des acteurs du développement local au premier rang desquels les maires et élus municipaux. A bon entendeur, salut !

samedi 12 février 2011

Au suivant...?

Jacques Brel chantait "au suivant, j'avais juste vingt et je me déniaisais..." Comme cette jeunesse égyptienne de la place Tahrir, pucelle de la démocratie, acnéique de la liberté qui, un mois après Tunis, a poussé dehors son "Raïs" omnipotent... Et ce sont les mêmes concerts de louanges et les mêmes choeurs des vierges occidentales se pâmant devant tant de courage et d'initiative populaire, oubliant souvent leurs baignades coupables à Charm-El-Cheikh, à l'ombre des palais de l'Egypte moderne. J'avais cru, il y a un petit mois, que tous les français étaient tunisiens. Erreur ! Ils sont aussi égyptiens.
En revanche, j'ai bien peur que cet élan "alter-national" s'arrête aux frontières si peu étanches des autres états arabes. Car en définitive avec la Tunisie et l'Egypte, ce sont les pouvoirs les plus "friables" qui ont succombé à ces nouvelles révolutions 2.0 "facebookiennes et twiterriennes". En Arabie Séoudite ou dans d'autres monarchies du Golfe, ce ne sera certainement pas la même histoire car il est beaucoup plus difficile de taper des SMS quand on vous a coupé les mains, la langue ou pire, la tête. La Tunisie et l'Egypte, avec tous les défauts majeurs qu'on a pu démontrer, étaient malgré tout les nations les plus ouvertes, les plus perméables aux influences modernes et aux aspirations à la liberté démocratique. Tourisme, économies de marché et législation à forte influence laïque ont eu raison des deux pouvoirs en place qui n'avaient pas compris que la rupture avec leur peuple était consommée. Au final, les belles et grandes accolades des responsables occidentaux, tels des baisers de Judas, ont fait oublier à Ben Ali et Moubarak que l'onction internationale ne suffisait plus à contenir les désirs d'émancipation d'une jeunesse sans avenir.
Espérons simplement aujourd'hui que ces deux pays vont très vite retrouver leur sérénité sociale et politique afin de rouvrir leurs portes au monde et relancer leurs économies en berne. Car, sinon, ceux qui nous effraient tant depuis des lustres, les intégristes de tous bords auront tôt fait de retourner la misère naissante à leur avantage et transformer une révolution paisible en soulèvement à l'iranienne aux conséquences dramatiques que l'on sait. A moins que le suivant ne soit justement l'Iran...

lundi 7 février 2011

Désolé Madame...

Je ne pensais pas être obligé de tenir de tels propos à l'égard de MAM, Michèle Alliot-Marie... Stricte, posée et le contraire du "bling-bling" si contestable de certains de ses collègues politiques, elle incarnait bien une certaine rigueur de bon aloi, une respectabilité toute féminine dans ce microcosme si machiste. Mais désolé Madame, trop c'est trop...
C'est vrai que ce n'est pas grand chose que de passer quelques dizaines de minutes dans un avion aux côtés d'un ami. Cela devient plus critiquable quand on est ministre de la République. Mais c'est inacceptable quand cela concerne un pays secoué par une vraie révolution, que cet ami conserve des liens avec un pouvoir honni et que l'on est soi-même ministre des Affaires étrangères...
Je ne veux pas hurler avec les loups, ces mêmes loups qui, quand ils sont au pouvoir savent eux aussi user et abuser de leurs positions officielles. Mais là, on ne peut laisser passer l'humiliant symbole d'une représentante de notre nation accumulant les erreurs et les dénégations qui ne convainquent plus personne.
Notre peuple est en train de devenir sourd aux paroles de nos dirigeants au fur et à mesure que ceux-ci évoluent vers un autisme catastrophique, enfermés qu'ils sont, dans un bocal surréaliste. Il arrivera un moment ou plus aucun message, même le plus anodin, de pourra être formulé à nos concitoyens car ils ne croiront plus en rien. Ce ne sera pas une explosion révolutionnaire mais une implosion démocratique.
Depuis des lustres, je m'attache ici à démontrer la force des symboles, la puissance de l'exemple et la pérennité de la juste parole. Cet édifiant épisode semble me donner raison, hélas...

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