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lundi 7 avril 2014

Le jour d'après

Passés les incontournables surprise, angoisse et abattement, l'annonce du retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo nous donne quelques pistes et enseignements.
Le premier qui me vient à l'esprit est le respect. Ce respect pour une décision si rare dans notre classe politique dont les membres s'auto-proclament irremplaçables, immortels et incontournables. Respect infini pour lui mais aussi respect venant DE lui pour ses électeurs du Nord, pour les militants de l'UDI et pour tous ceux qui croient en sa vision de notre société.
La seconde piste qu'il nous indique de suivre, est un défi mâtiné de provocation. Alors qu'il a construit l'UDI autour de sa propre ambition pour un centre rénové et combatif, qu'il a ferraillé ferme pour rouvrir les bras au Modem de François Bayrou, il nous impose de nous unir et de travailler ensemble, sans lui, pour perpétuer son oeuvre et ses idéaux. Faisant fi des querelles de chefs, des chapelles castratrices et des ambitions réductrices, il nous guide vers la vraie autonomie, celle de idées et de la pensée et non celle, frelatée, des hommes "providentiels".
Jean-Louis Borloo a souvent été moqué pour son apparente inconstance, pour son refus de prendre les premières places du grand banquet démocratique. Pourtant avec son départ que tous, ses amis, nous espérons temporaire, il marque encore plus, s'il en était besoin, de son empreinte notre vie publique. Il est un homme d'action au parcours semé de réussites, il devient un homme de référence et de conscience.

dimanche 6 avril 2014

4 ex et un enterrement ?

Ex-ténué, ex-plosé, ex-ilé, ex... ex... François Hollande, le soir dans le confort feutré du Palais de l'Elysée, ne compte plus les moutons, même noirs, pour essayer de s'endormir. Il compte les ex qui peuplent aujourd'hui sa vie et la transforme en cauchemar.
La première d'entre-elles, la mère de ses enfants, vient de revenir au gouvernement. Aussitôt nommée par Valls à l'écologie, Ségolène Royal marque sa totale indépendance et met les pieds dans les plats de verdure en contestant le bien-fondé de l'écotaxe carbone, au grand dam des écologistes déjà passablement froissés.
Autre ex, candidate malheureuse aux primaires socialistes, madame la Maire de Lille, Martine Aubry, laisse filtrer quelques amabilités sur la composition du nouveau gouvernement et surtout sur le fait qu'elle s'est sentie un "peu" ignorée lors du casting... Quand on sait la dose de sympathie qu'elle porte aux locataires de l'Elysée et de Matignon, cela augure des confidences au vitriol.
La troisième, parmi ces drôles de dames, se trouve être une ex-candidate à la présidentielle que l'on a vouée aux gémonies à gauche en 2002 et qui est devenue ensuite pour certains amnésiques un icône. Christiane Taubira que l'on croyait en train de faire ses cartons de la place Vendôme, reste garde des sceaux avec la promesse de faire voter sa réforme judiciaire. Là aussi, en regard des relations explosives sur le sujet qu'elle a eu avec l'ancien ministre de l'Intérieur, les parlementaires, pris entre le marteau et l'enclume, risquent de friser la crise de nerfs législative.
Enfin, dernière et pas des moindres, Cécile Duflot, l'ex-ministre du logement, patronne des écologistes, se donne des ailes et assume pleinement son départ du gouvernement en taclant le président de la République qui préfère "le verbe et la communication plutôt que les actes"...
Pour paraphraser l'éternel Sacha Guitry, je savais François Hollande "tout contre les femmes", mais j'ai la furieuse impression qu'avec ces 4 ex, il sera simplement "contre"...

samedi 5 avril 2014

Le déni de bilan

A l'issue de ces élections municipales, la lecture des communiqués de presse, des déclarations publiques ou des confessions plus ou moins officielles, est assez symptomatique d'un certain état d'esprit parmi notre classe politique. Si tout le monde n'a pas gagné, en tout état de cause, personne n'a perdu !
Il existe toujours des paramètres exogènes qui offrent à nos impétrants la possibilité de se défausser sur d'autres. Pour ce qui nous concerne, tant le Président de la République que l'ex-Premier Ministre ont à endosser une palanquée de vestes, pourtant bien trop larges pour leurs épaules. Si il faut reconnaître que le contexte national et européen n'étaient pas au beau fixe pour la majorité sortante, il faut aussi avouer que certains, trop sûrs de leur bilan, se sont crus sortis d'ornière avant d'être sortis tout court... Sans se remémorer que l'on est pas élu sur un bilan mais sur un projet et qu'en revanche ce même bilan, si il est en demi-teinte, peut vous propulser vers l'enfer électoral.
Périgueux ne fait pas exception à cette règle. La nouvelle opposition fait feu de tout bois pour expliquer à des concitoyens qui ne les ont pas écoutés avant, qu'elle a été battue du fait de la politique catastrophique du gouvernement, que leur bilan était étonnamment bon et que leur projet serait le seul porteur. A croire que les périgourdins sont d’indécrottables sourds et aveugles, doublés d'ingrats... Pourtant ces mêmes amnésiques aujourd'hui, ne s'étaient pas gênés hier, en 2008, pour rabâcher que Xavier Darcos était ministre de Sarkozy -la sanction nationale- et que son bilan était mauvais -l'échec local. Amusant comme ce qui était vrai pour l'un, ne l'est plus aujourd'hui pour l'autre.
Non, mesdames et messieurs les recalés du suffrage universel, nos concitoyens ont, sans douter, une maturité électorale bien plus pointue que ce que vous voulez le dire. A force de tout mettre dans le même panier, Etat, Région, Département, Commune, sans en avoir des résultats patents, les périgourdins ont choisi une équipe nouvelle, un projet nouveau et surtout une gouvernance locale différente. Il ne sert à rien de nier l'échec, de reporter sur d'autres une responsabilité claire et sanctionnée. On se grandit à accepter une défaite et surtout à accepter sereinement et sans barguigner le suffrage universel et ces vicissitudes.

mercredi 2 avril 2014

Le coup d'état permanent

Après un long hiver électoral, je reviens à ma table d'écriture et ainsi un peu auprès de vous... Que d'aventures locales, d'espérances déçues, de flammes renaissantes ouvrant vers une vraie joie profonde, que de condensés de vie additionnés au fur et à mesure que cette campagne incertaine avançait. Tout cela pour aboutir à un dimanche 30 mars au soir où la douceur ambiante annonçait un lendemain souriant.
Bien peu étaient ceux qui avaient cru en les chances d'Antoine Audi de "venger" la défaite de Xavier Darcos. Peu connu des périgourdins malgré ses vraies racines locales, investi par l'UMP dans un climat militant polaire, opposé à un Michel Moyrand sûr de son bilan et de son omnipotence, il a construit patiemment, intelligemment sa victoire. En fin stratège, il l'a jouée modeste, à l'écoute, à l'humour et au tutoiement facile. En amateur éclairé de la chose rugbystique, il a su taper sur le short de ses coéquipiers pour les motiver mais aussi mettre sans détour ni crainte la tête dans la mêlée, remontant quelques claques en évitant le coup de sifflet de l'arbitre populaire. "Jamais un candidat n'a pu gagner après une campagne de 8 mois" lui avait susurré le Maire sortant-sorti, bien trop assuré de retrouver son trône dans son nouveau palais. En politique comme dans la vie, il ne faut jamais dire jamais...
Aujourd'hui alors que le nouveau maire de Périgueux n'est même pas entré en fonction, les supputations sur l'avenir de son prédécesseur vont bon train, précédant en cela l'élection du président de la nouvelle grande agglomération. Dans la capitale périgourdine, comme d'ailleurs à Bergerac, les états-majors socialistes locaux s'escriment à trouver un consensus autour d'un candidat. De là à proposer aux deux vaincus du suffrage universel  les présidences, il n'y a qu'un pas que certains franchissent allègrement. Réinventant à la sauce Périgueux, le "Coup d'Etat permanent", dénoncé en son temps par leur figure tutélaire, François Mitterrand, ils oublient la sanction des urnes, foulent aux pieds la décision des électeurs et humilient presque, ceux des maires qui, eux, ont été élus ou réélus sans coup férir.
Faut-il être prêt à tout pour "sauver les soldats Moyrand et Rousseau" ? Pas sûr que dans les rangs des élus de tous bords, même socialistes, cela fasse l'unanimité. Une défaite est une défaite. Elle ne peut être repeinte en rose par quelques apprentis-sorciers du tripatouillage électoral, niant un résultat qui, même sous influence nationale, n'en est pas moins un désaveu local et personnel. Les maires sortant de gauche, forts d'un bon bilan et d'un projet convaincant, n'ont pas tous été battus, dimanche dernier, bien loin s'en faut.
Il faut savoir tourner la page pour reconstruire de nouveaux projets. C'est ce que beaucoup d'équipes locales ont su très bien faire après des échecs électoraux cuisant. Pourquoi faudrait-il qu'en Dordogne, il en soit autrement..?

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