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lundi 26 septembre 2011

Paris n'est pas la France

Coup de semonce, séisme, simple suite logique... Suivant les camps et les humeurs, la traduction de la chute à gauche du Sénat est plus ou moins entourée de circonvolutions sémantiques. Même s'il faut reconnaître que les défaites aux municipales, cantonales et régionales sont les éléments majeurs de cet échec de la majorité, il n'en reste pas moins qu'à deux sièges près, il faut chercher plus loin les raisons de la débâcle.
Quand, comme en Lozère ou en Loir-et-Cher, des quasi-pontifes se font retoquer leurs mandats par d'augustes inconnus bien implantés localement, on peut décemment s'interroger sur ce qui a hâté l'effondrement du Palais du Luxembourg. Depuis quelques années, crise oblige et politique recentralisatrice aussi, les élus locaux, donc des grands électeurs, se voient ronger progressivement leurs près carrés. Perte de leur indépendance fiscale, réforme à la hussarde, regroupements forcés, fermeture en cascade de services publics et d'écoles, tout cela ajouté a fait que des élus dits "sans étiquette" mais assez légitimistes à l'origine, ont rué dans les brancards et balancé le bébé-sénateur sortant avec l'eau du bain saumâtre. Au delà même du fond des réformes, c'est plus sur la forme qu'il faut trouver les explications de cette sentence mortifère pour la majorité présidentielle.
S'il faut bien reconnaître que notre empilement administratif est souvent cause de pertes financières et d'efficacité, la méthode utilisée par le gouvernement a été ressentie comme un passage en force sans beaucoup de négociations et de concessions. CQFD, des élus modérés, très ruraux, ont marqué ainsi leur mécontentement, sorte de chant du cygne des "petits" maires de terrain.
Alors, on entend dire sur les antennes que rien n'est joué, qu'au Sénat tout se négocie et surtout une présidence... Ce serait un autre affront fait aux votants ! On ne répond pas à une angoisse par une magouille de couloirs sombres et dans les bureaux feutrés du Luxembourg. La défaite est consommée et il faut en accepter le verdict en y répondant par un travail de fond auprès de ceux qui se sentent délaissés et floués. Pour conclure, je me remémore les propos de Jospin sur "l'anomalie démocratique qu'est le Sénat" et ceux, tout aussi vengeurs et définitifs, d'Arnaud Montebourg contre la haute assemblée. Nul doute qu'aujourd'hui, ces tirades excédées ont été rangées dans les recoins de l'histoire de notre pays. La gauche, et on la comprend, va très bien s'accommoder de ce Sénat repeint en rose et vert.


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