L'épisode d'hier au journal du soir de France 2 a été au premier abord surprenant, ensuite captivant et enfin éloquent, à tous les sens du terme. Dans mon premier billet, j'avouais ne pas sentir dans Jean la bête politique qu'est son père, Nicolas. Confessons qu'hier soir les feulements d'un jeune félin ont étouffé les miaulements du chaton que tout le monde avait cru subodorer. Même si cela sentait le training de communication, il a eu les mots justes, la voix idoine et le regard suffisamment acéré pour faire admettre à certains, dans tous les camps, qu'il allait falloir compter avec lui.
Comme son père en d'autres temps, il a pu mesurer où étaient ses vrais appuis et comprendre rapidement qu'en politique l'adhésion à une démarche n'est assurée qu'à la condition impérative de ne pas fragiliser le pré carré des autres grands fauves de la même meute.
Je vais être volontairement provocateur mais je ne crois pas que l'opinion, et à plus forte raison l'opposition, aient dicté sa conduite dans ce dossier. L'inertie de la majorité présidentielle, les interventions téléphonées et si peu naturelles des "soutiens" ont certainement donné à réfléchir au jeune Sarkozy et, bien sur, à son paternel.
Ce dernier a besoin de tout le monde pour faire passer des lois essentielles dans le calendrier de marche de son quinquennat. S'épuiser dans un dossier malgré tout secondaire mais trop symbolique eût été excessivement improductif. La retraite en bon ordre, parfaitement théorisée par Clausewitz, a souvent permis de gagner des guerres tout en acceptant de perdre quelques batailles. Celle de la présidence de l'EPAD ressemblait plus par son importance à une escarmouche d'avant garde... La mère des batailles n'est pas encore d'actualité.
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