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vendredi 4 mars 2011

Je sais maintenant pourquoi...

Annie Girardot repose enfin en paix, en paix avec son corps meurtri par la vie et la maladie. Son décès à la fois prévisible et presque impensable avait provoqué en moi un sentiment que je n'arrivais pas à déterminer, quelque chose de bizarre, comme un goût de cendres dans la bouche, une pression diffuse dans la cage thoracique, un malaise...
J'ai eu la réponse à mon interrogation en écoutant en podscast l'un de mes chroniqueurs préférés, Guy Carlier et sa "douche froide" matinale sur Europe 1. Plein de son humanité non feinte, de sa populaire cruauté, dans sa conclusion au scalpel, il avouait humblement que la mort de cette grande dame du cinéma l'avait fait "se sentir vieux"...
Eurêka ! C'était donc cela. Cette disparition m'a fait me sentir vieux, un peu plus âgé que je ne le pensais bêtement. Madame Girardot avait une senteur d'été à la plage, de soirée télé en famille devant le poste noir et blanc de la salle à manger de mes grands parents. Cette indéfinissable madeleine de Proust que je dévorais à pleines quenottes de gamin avec tous ceux qui m'étaient chers et aujourd'hui décédés.
La disparition de celle que le 7ème Art m'avait fait rêver immortelle, me renvoyait l'image brutale de ma vie déjà bien entamée. Que le dernier éteigne la lumière ! En me retournant, glacé, je me suis senti être ce dernier...


1 commentaire:

  1. A chaque mort un bilan... On voit les étapes de la vie qui nous rappelle notre mortalité. C'est effectivement toujours difficile de briser notre image d'invincibilité.
    Mais ce coté éphémère doit nous inciter a vivre plus intensément!

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