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jeudi 24 décembre 2009

Hors sujet ?

Burqa, minarets, verlan... Les mots se mêlent et les amalgames se font, pourrissant progressivement un débat identitaire qui aurait pu être une introspection intéressante de notre société. Si bien sûr la politique politicienne ne s'en était pas emparé. On peut toujours rêver...
Et dans cette affaire, tous sont à mettre dans le même sac, les opposants muets comme les tenants trop bavards. Les premiers parce qu'ils ont esquivé un débat qui pouvait les gêner car ils n'avaient pas vraiment les idées claires sur le sujet, partagés qu'ils étaient entre une nécessaire remise en cause de certains préceptes "laïcards" et et la tarte à la crème "soixantehuitarde" de "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil".
Quant aux initiateurs de la démarche, ils ont cru trop vite qu'ils tenaient là un bel outil de mobilisation de l'électorat en vue des prochaines régionales. Sauf que la copie ne vaudra jamais l'original, et en matière d'immigration et de nationalisme, le Front National et ses simplismes sont bien plus efficaces que les discours d'une majorité au pouvoir depuis presque une dizaine d'années. Et au lieu de rassembler autour de la bannière UMP, dressée fièrement au front des troupes régionales, l'identité nationale a réveillé les vieux démons qui sommeillaient chez les électeurs déçus de Jean-Marie Le Pen et leur a donné peut être l'envie d'administrer une leçon de gouvernance à Nicolas Sarkozy. De plus, les différentes composantes ralliées au géant majoritaire, comme le Nouveau Centre ou les chrétiens sociaux, ont du coup retrouvé du poil de la bête et tentent eux aussi d'exister dans ce concert cacophonique.
Clémenceau aimait à dire "que le guerre est trop sérieuse pour être confiée à des militaires..." Je crois que la politique, les choses de la Cité, la vraie, la plus noble qui soit, l'est tout autant pour être abandonnée aux politiciens. Croyant que la vérité sort des revues de presse du matin, ils parent au plus pressé en concoctant bons mots et raccourcis, rangeant nos concitoyens dans des boites catégorielles, usant et abusant des clichés. Le résultat est là, le bon peuple se braque, les élites pataugent et tout le monde se trouve hors sujet.
Une campagne régionale se construit sur des arguments et des programmes régionaux sauf à vouloir en faire un défouloir électoral. Au demeurant, Nicolas Sarkozy n'a jamais été gêné par le fait que 20 des 22 régions françaises soient gouvernées par la gauche. Alors il jette un os à ronger à ses adversaires, de gauche comme d'extrême droite, provoquant tentions et tiraillement entre écologistes, socialistes ou communistes pour les présidences à venir. Diviser pour mieux régner ensuite sur le scrutin de 2012... Et si c'était ça l'objectif final ?

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