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lundi 4 janvier 2010

Au "loup" !

Le 16 août dernier, je m'interrogeais sur le bien fondé d'une telle "panique" médiatique et décisionnelle autour de la fameuse et si redoutée grippe A, alias H1N1... Il apparaît que la suite de cet épisode m'ait, modestement, donné raison. La France cherche aujourd'hui à revendre une bonne partie des 96 millions de doses de vaccin, stockées sur notre territoire. Je ne saurais trop conseiller à notre ministre de la santé d'essayer sur Ebay ou le Bon Coin. Ça a marché pour mon canapé alors on ne sait jamais...
Trêve de plaisanteries mais il semblerait que notre pays et ses gouvernants payent ici cash une stratégie contestable de la dramatisation de cette potentielle pandémie, stratégie à laquelle se sont associés médias audiovisuels et numériques. A trop crier au loup (au cochon ..?), nos concitoyens ont fini par avoir des doutes. Car comment expliquer autrement cette défiance à l'égard d'un geste par ailleurs fort banal qu'est une vaccination ?
En premier lieu, le grand battage médiatique a démarré en été, au moment où tout le monde est au bords des plages en maillot de bain. Fort difficile d'expliquer les dangers d'une grippe quand on est à moitié nu en train de siroter un cocktail glacé... De plus, ce fut une bataille d'experts pour dire si oui ou non cette maladie était vraiment dangereuse, sans qu'aucun camp ne triomphe. Enfin, dans la grande tradition jacobine nationale, notre gouvernement a choisi maladroitement de tout centraliser, de tout décider et de tout diriger, oubliant le passage obligé essentiel des soins à la personne que sont les médecins généralistes. Bingo ! Nos concitoyens ont immédiatement réagi en subodorant une quelconque manipulation économico-sanitaire. Et mis à part quelques jours d'affluence du fait d'une hausse des cas déclarés, les centres de vaccination, dignes des grands moments du soviétisme triomphant, sont restés désespérément vides.
Roselyne Bachelot, au milieu de ses piles de cartons de vaccin, n'a plus qu'à méditer le vieux dicton qui affirme justement que parfois "le mieux est l'ennemi du bien". Il est essentiel d'avoir à ses côtés, en France, le corps médical dans son ensemble et tout particulièrement les généralistes pour qu'une mesure de santé publique puisse être vraiment efficace. La majorité actuelle aurait dû se rappeler l'horrible campagne législative de 1997 où les médecins, vent debout contre les réformes du Plan Juppé, avaient torpillé dans nos campagnes tout espoir de victoire électorale...
Mais ne soyons pas trop injuste non plus, car imaginons au contraire que notre pays se soit arrêté de fonctionner durant plusieurs semaines, que n'aurait-on pas entendu dans les médias et à la tribune de l'Assemblée nationale ? Reste juste maintenant à espérer qu'une autre nation bien imprévoyante, elle, ait un besoin pressant de vacciner sa population.

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