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jeudi 3 septembre 2009

Une rentrée toussautant

En terme journalistique, on appelle cela un marronnier... C'est à dire un sujet d'article qui revient périodiquement, de manière quasi-incontournable. C'est le cas bien sur de la rentrée de septembre. Elle est écolière, collégienne, lycéenne et universitaire mais aussi sociale, fiscale ou politique.
Côté fiscal, en dehors de la polémique taxe carbone, j'ai une pensée émue pour les 3000 français dont les comptes en Suisse ne vont pas tarder à ressembler à des sorbets tellement ils vont être gelés par le glacial mais efficace Eric Woerth. Pour le social, je fais confiance à nos syndicats pour mobiliser la base afin de réclamer un peu tout, parfois n'importe quoi et ainsi de se faire doubler dans la surenchère par le facteur neuilléen et d'autres tenants de groupuscule d'extrême gauche ou droite (rayer la mention inutile...). En politique, c'est déjà fait. Trop impatients d'en découdre, nos leaders ont déjà usé et abusé des déclarations fracassantes et des postures théâtrales à l'occasion des universités d'été.
Concernant nos chères têtes blondes, les portes des établissement se sont ouvertes sur une rentrée teintée de crainte et de doute, crainte de la pandémie de grippe H1N1 et doute sur les nièmes réformes en cours... Passons sur le gros rhume qui nous attend tous pour nous arrêter quelques instants sur les projets du Ministère de l'éducation nationale.
J'ai l'impression de plus en plus prégnante qu'aucun de nos ministres en charge du dossier n'arrive à se départir de ce mistigri. On empile, on redéfinit, on simplifie, on tranche mais à la fin des fins on ne résout rien. Au lendemain des années 60 en France, on a choisit de bonne foi de placer l'enfant au centre du système scolaire, la transmission du savoir n'étant que secondaire et archaïque par rapport à l'éveil de l'élève. Ce pédagogisme, né chez Rousseau et les psychologues américains de la première moitié du XXème siècle, est aujourd'hui la philosophie qui guide ce gigantesque chantier sans fin. L'évolution de la société "aidant", on a aussi transféré de la famille à l'école tout ce qu'un enfant doit savoir de la vie en société. Et si on s'était trompé ?
Par excès d'angélisme et rejet de l'école de grand papa, on a espéré laisser à l'enfant le choix de sa construction et devenir ainsi le créateur supposé de son savoir. Les établissements se sont transformés progressivement en lieux de vie, reproduisant parfois à l'extrême la structure de la rue avec son corollaire d'injustices et d'inégalités. Sans repères clairement définis et parfois imposés, un enfant va répéter les codes qu'il aura "appris" ailleurs, ce ailleurs sans famille et sans limites autres que la force, l'argent et le pouvoir.
Finalement, nos soixante-huitards idéalistes et généreux auront contribué à mettre en place une forme de société scolaire ultra-libérale basée sur les antithèses mêmes de leurs espérances. Au delà des réformes peut être nécessaires, nous avons avant tout à redonner aux enseignants toute l'aura et le respect qu'imposaient leurs prédécesseurs, les hussards de la république, qui ont façonné des générations de jeunes qui n'étaient pas tous d'odieux conservateurs, obtus et tyranniques.

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