Wikio - Top des blogs - Politique

mardi 29 septembre 2009

Et si nous parlions d'échec...

Deux morts violentes lors d'un règlement de compte entre dealers à Saint-Ouen et une cité traumatisée par l'insécurité et l'impunité qui règnent en maître dans ces bastions de la drogue, de la violence et de la déshérence sociale. S'il ne s'agit pas là d'un constat d'échec patent de la politique de la ville et de celle de la sécurité publique alors je vous autorise à me demander de me taire pour les deux décennies à venir...
N'en déplaise à l'ego de notre président et ancien ministre de l'Intérieur, on ne peut aujourd'hui parler d'une quelconque réussite en matière de traitement de l'insécurité péri-urbaine. Des quartiers entiers de nos villes de banlieue s'enfoncent progressivement et inéluctablement dans la criminalité organisée la plus dure que notre pays ait pu connaître dans son histoire sociale. Plus rien ne semble réguler ces hordes, ni code d'honneur, ni respect du plus faible, ni quoi que ce soit qui laisse espérer une rémission. Scarface ou Robin des Bois ont été remisés dans les placards de la ringardise hollywoodienne. Place maintenant à Trainspotting, Orange Mécanique ou la Haine...
J'ai encore le souvenir d'un discours bien senti où l'on dénonçait "les possesseurs de grosses berlines allemandes qui touchent le RMI"... C'était en 2002 si je ne m'abuse et pourtant, en 2009, certains parkings de nos cités ressemblent plus à un concours de beauté de chez BMW qu'à un hall d'exposition de Dacia roumaines.
Je ne suis pas un angéliste qui pense que la "vilaine" société est la principale fautive. Mais je n'accepte plus cet immobilisme de fait qui laisse aller à la dérive des millions de gens, repoussoir commode pour un clientélisme électoral de bon bourgeois effrayés par tant de violence. Et ce n'est pas une question d'arsenal législatif car nos forces de police ont tout ce qu'il faut pour mettre hors d'état de nuire ces quelques individus nuisibles. Eric Woerth, Ministre du Budget, veut les toucher au portefeuille en fouillant dans leur fiscalité. Banco ! Quand est-ce qu'on commence ? Al Capone est tombé comme ça alors les caïds des quartiers nord de Marseille ou de Vaux-en-Velin peuvent aussi l'accompagner.
Il faut maintenant que notre pouvoir politique accepte le "tangage" terrible que cela va soulever. Il faut qu'il accepte enfin de déstabiliser sans relâche une économie parallèle reposant sur le pire de notre société et qu'en même temps il fasse sien le règlement social de ce tsunami policier. Je ne me suffis plus de postures. Je veux des actes forts, symboliques mais réels qui démontreront que notre république est juste et respectable, défendant les faibles contre les puissants, privilégiant la vraie notion de travail à celle de l'argent triomphant. Ce n'est pas un problème de moyens. Que ce soit police de proximité ou unité territoriale de quartier, tout le monde est prêt à accepter le retour de la justice et de l'ordre républicain dans nos cités et plus particulièrement l'immense majorité de leurs habitants, étouffés par la peur. Reprenons ainsi mètre par mètre le contrôle de la rue, de chaque cage d'escalier et jardin d'enfant, transformés en supermarchés de la drogue. Faisons en sorte que pompiers, médecins urgentistes ou assistants sociaux puissent de nouveau oeuvrer sans danger au service de tous.
Charles Pasqua voulait en son temps "terroriser les terroristes", Nicolas Sarkozy se proposait de "nettoyer la racaille au Kärcher"... Et si on passait enfin du choc de la formule au poids des actes ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Blog Patrol