Sa maman morte à Auschwitz, lui rescapé du ghetto de Cracovie, sa femme enceinte, Sharon Tate, est massacrée dans sa demeure, d'aucuns auraient déclaré forfait, anéantis par l'acharnement du sort. Pas Roman Polanski qui va alterner rôles magiques et réalisations triomphales. Pour ma part, je retiendrais "Le Pianiste", film bouleversant et très personnel, couronné par la critique et le public, où l'éblouissant Adrien Brody interprète un artiste au coeur de la tourmente de la guerre en Pologne.
Durant trente ans, Polanski a évité chausse-trappes de la justice américaine, accepté un règlement financier avec sa plaignante et espéré une issue favorable à sa peine. Rien n'y a fait et les juges californiens ont fini par le rattraper à Zürich. Comment ne pas s'interroger sur les suites à donner d'autant plus qu'il semble que Polanski ait payé assez largement sa dette ? Je comprends infiniment la position humaniste de Frédéric Mitterrand, ministre de la culture mais avant tout défenseur compulsif du cinéma et de ses interprètes. Je ne suis pas certain que Roman Polanski soit une personne comme une autre dans cette affaire... La célébrité, l'immense talent de cet homme en ont fait une cible bien facile pour un acharnement juridique que j'aurais aimé aussi intense pour d'autres criminels bien moins visibles mais ô combien plus nuisibles. L'actualité dramatique en France nous en donne une preuve par trop limpide. Pour une fois, la vie nous apprend a être misérable plutôt que grand...
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