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dimanche 30 août 2009

Coeur de pierre...

Avant dernière édition de "Coeur piéton" à Périgueux, celle de samedi 29 août n'a pas dérogé à sa règle polémique, les antis campant sur leurs positions dogmatiques, par trop teintées de règlement de compte politique et les pros manquant hélas de recul et souvent d'arguments...
Au vu des déclarations des uns ou des autres, je ne vois pas comment arriver à réconcilier les deux parties. Pourtant je reste persuadé du bien fondé de la démarche et de sa pérennité. Contrairement à ce qui peut être clamé ici et là, Périgueux et les périgourdins ne sont pas différents des autres français qui apprécient tant, ailleurs, les zones piétonnières. Ces initiatives ont souvent sauvé ce qui restait de commerces locaux, redonnant à des quartiers moribonds un attrait que l'on croyait définitivement perdu. En revanche, il est clair que cela ne va pas sans changement dans le tissu commercial. La piétonisation réoriente les habitudes de consommation vers un commerce plus ludique, plus impulsif qui fait souvent la part belle aux enseignes nationales, plus réactives aux grandes tendances du marché.
"Coeur piéton" doit s'enraciner dans la vie pétrocorienne et à nos édiles de savoir l'imposer contre vents et marées mais avec pragmatisme et fermeté. L'opération est entachée naturellement de ses défauts de jeunesse tant en terme d'organisation que de communication. Mais il n'y a pas d'avenir pour un centre ville comme celui de Périgueux sans un élargissement progressif de la zone piétonnière, d'un renforcement de la promotion et de l'animation permanente de cette zone et d'une prise de conscience collective des commerçants des attentes de leurs clients potentiels.

Et si les baleines pouvaient rêver...

Pour la première fois en 53 ans de démocratie, le Japon vient de se doter d'une nouvelle majorité legislative. La deuxième économie mondiale était plus habituée aux tsunamis climatiques que politiques, entretenant ainsi une classe dirigeante népotique, corrompue et asservie au monde économique nippon. Mais la grande déflagration de la crise économique, la lente usure de la société japonaise et l'essor du puissant voisin chinois sont passés par là, balayant tout sur leur passage.
Les japonais ont pris conscience douloureusement de la fin du travail à vie, des problèmes sociaux, du chômage et de la précarité. Pays de tous les excès de mode, du suicide record des personnes âgées mais aussi de traditions séculaires et hors du temps, le Japon fait finalement maintenant son entrée dans le vingt et unième siècle et son cortège de dangers.
Même si le PDJ, parti triomphateur, n'est pas un groupuscule extrémiste et reste d'un centre droit très très modéré, on peut résolument espérer que le Japon va revenir aux tables de négociations avec une autre vision du monde que celle que portaient ses envoyés compassés trop souvent inféodés aux grandes entreprises. Avec de plus l'arrivée au pouvoir de Barack Obama aux USA, les grandes réunions internationales sont susceptibles de prendre une autre tournure économique, sociale et environnementale. Peut être que les baleines, si menacées par les pécheurs de l'Empire du soleil levant, peuvent se prendre à rêver d'un avenir meilleur...

Record battu !

Qu'est-ce qui unit Paul Giaccobi, Axel Poniatovski et Frédéric Lefebvre ? Ils ont occupé la plus courte fonction ministérielle de l'histoire de la Vème République... Ils furent même les seuls ministres virtuels que notre démocratie ait connu. Et ce grâce à l'erreur d'une technicienne de Matignon qui les a intégrés sur le site du gouvernement bien avant que le Président les ait nommé. Rageant pour le bouillant porte parole de l'UMP qui s'est tant démené pour hériter d'un maroquin en remplacement de son mandat de député.
Du coup, le Chef de l'Etat, échaudé par tous les événements de l'été, a préféré surseoir à ces nominations pour éviter que l'équipe de François Fillon ressemble à l'armée mexicaine. Quelle injustice pour ces "nicodoules", être dissous avant d'être nommés ! Une autre performance rare...

vendredi 28 août 2009

La ligne... rouge

La dernière livraison de Frédéric Beigbeder, "un roman français", est présenté par la critique comme la première vraie autobiographie de l'auteur, miroir à deux faces mettant en perspective son arrestation pour usage de cocaïne et des souvenirs d'enfance.
Le sémillant et people écrivain en profite pour "assassiner" le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, ainsi que la procédure qui a suivi sa mise en garde à vue. Faut dire que le loustic avait pris quelques libertés avec la loi en se faisant un ligne de cocaïne sur le capot d'une limousine en plein Paris et ce, après une soirée mondaine passablement arrosée. Rien que de très normal vous me direz, ma bonne dame... Après celui-ci s'étonne d'avoir été "torturé" par la garde à vue de dix-sept heures qu'il a subit.
Je ne suis ni l'avocat du procureur, ni le procureur de l'avocat de la défense mais il faut peut être arrêter de jeter la mémé dans les orties car elle commence à en avoir par dessus les bas de contention à force de se gratter... Je crois qu'il est normal qu'une personne usant d'une drogue dure, en public, et étant d'autant plus un personnage connu, doit subir toute les ires de la Loi. Si je ne m'abuse, Monsieur Beigbeder n'est pas au dessus des textes qui régissent notre République et est l'égal du gamin des cités qui en fait aussi les frais. Dans la mesure où la procédure a été respectée, ce qui est le cas, le port du costume en alpaga et de la chemise en soie ne dispense pas de répondre devant la maréchaussée de faits coupables. De plus, quand on consomme de la drogue dure, on favorise directement le commerce parallèle de ce produit de mort, enrichissant des mafias qui brisent des vies chaque jour bien plus que la grippe A ne tuera jamais...
Et puis, il faut relativiser le mot torture... En Iran, pour les mêmes faits, Frédéric Beigbeder aurait réellement subit des sévices corporels terribles avant d'être exécuté en place publique.

jeudi 27 août 2009

Alain Rousset mis à pied !

Le président du Conseil régional d'Aquitaine, Alain Rousset, devrait savoir que marcher en montagne entretient la forme surtout avant de grandes échéances électorales. Au lieu de cela, ne voilà-t-il pas qu'il se fait prendre en flagrant délit d'escalader des pelouses protégées du Parc Naturel des Pyrénées avec une douzaine de gros 4X4 appartenant à ses amis chasseurs... Ça fait désordre et c'est à rien y comprendre.
On aurait pu attendre cela d'un leader rougeaud et ventripotent de la droite la plus conservatrice, accompagné des ses alliés du CPNT. Et bien, non ! Cela fait longtemps qu'Alain Juppé a démontré sa fibre environnementale ou que Xavier Darcos sa modération et sa méfiance à l'égard de tout ce qui est extrême.
La politique est parfois l'art du front renversé mais pour le coup, Alain Rousset a du déboussoler plus d'un de ses supplétifs verts. Du côté de Bègles, on devait se dire que c'est pas tous les jours Noël et pleurer sa mère de dépit ! Ça promet pour les réunions programmatiques de préparation aux futures régionales de 2010...

mercredi 26 août 2009

Primaires...vous avez dit primaires...

Dans la collection "Martine", on annonce un opus appelé à devenir collector, "Martine chez les primaires"... Dans deux jours, La Rochelle va plus ressembler à l'époque du siège de Richelieu qu'à une aimable et potache université d'été d'un parti politique. Le PS se prépare ainsi à un de ces mélodrames dont il a le secret. Après Epinay, Valence ou Rennes, la capitale des Charentes risque de s'inscrire en lettre d'or sur la carte de France des conflagrations socialistes.
Les quadras, conduits par le chevalier blanc Montebourg, semblent avoir gagné cette première bataille des primaires ouvertes mais pas la guerre. Ils ont reçu l'appui des supplétifs du MoDem, des Chevenementistes ou de ce qu'il en reste et même de Noël Mamère qui ne peut s'empêcher de glisser un peau de banane verte sous les pieds de son "pote" Dany... Mais l'opposition s'organise derrière la Dame des 35 heures pas vraiment prête à signer un chèque en blanc à sa grande copine Ségo. Et surtout avec Cambadelis qui vient de crier "calmos !". A travers lui, c'est le patron du FMI, DSK, qui, de Washington, aimerait bien siffler un temps mort et se préparer plus sereinement ainsi à relever le défi des présidentielles de 2012.
Au demeurant, j'ai malgré tout beaucoup de mal à croire que ces primaires ouvertes régleront le problème de la gauche socialiste. L'homme ou la femme providentiel qui en découleront, ne remplaceront jamais le projet porté par le candidat. Et sur ce chapitre essentiel, la cacophonie est encore trop audible. Le futur chef d'orchestre aura encore beaucoup de répétitions à tenir avant que toute sa formation joue la même partition. Et quand bien même la symphonie serait parfaite, ce serait sans compter sur les canards venant de la gauche extrême des anticapitalistes et des affidés de Bayrou qui se voit toujours en justicier pourfendeur de la Sarkozie.
Quand j'étais à l'armée, un sous-officier m'avait expliqué doctement, alors qu'il repeignait un char pas même nettoyé, que "peinture sur merde égale propreté". D'ici que ce soit la nouvelle doctrine du PS...

Les mythes ont-ils une fin ?

Les salles de bains réservent parfois de funestes surprises. Ce matin n'a pas dérogé à cette règle lorsque que ma radio branchée en permanence a annoncé la mort du sénateur démocrate Ted Kennedy, emporté par une tumeur maligne au cerveau.
Dernier de cette fratrie maudite et mythique, l'un n'allant peut être pas sans l'autre, il incarnait une image différente de l'Amérique, plus humaine, plus fragile, plus ouverte. Démoli politiquement par le scandale de Chappaquiddick, il était resté sur ses terres familiales du Massachusets, devenant au fil de ses mandats de sénateur le combattant pour l'IVG, la couverture médicale ou la fin de la guerre en Irak.
Cela peut paraître puéril et immature, mais je voue un respect infini pour cette famille et les symboles qu'ils portaient par delà leur pays. J'ai lu et entendu tout ce qui a pu être dit à leur sujet. Jo, John, Bob et Ted étaient peut être des alcooliques, obsédés ou malades mais ils personnifiaient pour moi le basculement du vingtième siècle, une nouvelle société, une nouvelle vision de la vie. Je suis né avec eux, ils sont une partie de moi-même, de mon rêve d'ailleurs et d'absolu. Pour tout cela, la mort de Ted me touche profondément comme certainement nombre d'américains généreux et sincères, aux antipodes de l'image négative que ce pays a récemment développé.
"Mon frère n'a pas besoin d'être idéalisé, ou grandi dans la mort au delà de ce qu'il était dans la vie, il doit être reconnu simplement comme un homme aussi bon et honnête, qui a vu le mal et essayait de l'enrayer, a vu la souffrance et a essayé de la guérir, a vu la guerre et a essayé de l'arrêter." Avait écrit Ted pour l'éloge funèbre de son frére Bob, mort assassiné en 1968. Cela se passe simplement de tout commentaire... Je ne veux pas que le mythe Kennedy s'arrête avec le dernier de ses géants...


lundi 24 août 2009

Le cul entre deux chaises

"Pitchoun, tu vas finir les quatre fers en l'air !", c'est ainsi que m'apostrophait mon pauvre grand-père quand je n'arrivais pas à m'asseoir comme il le fallait. Croyez-vous que le papé de François Bayrou lui disait la même chose ? Si c'était le cas, je ne pense pas que le galopin devait l'écouter...
Pris dans son opposition frontale à Nicolas Sarkozy, son meilleur ennemi, le leader du MoDem a envoyé sa missi dominici, Marielle de Sarnez, pour tâter du terrain socialiste auprès de Vincent Peillon qui réunissait dernièrement son club de réflexion à Marseille. Malgré ce, les français semblent opposés à cette union centre-gauche, peut être parce qu'ils ont du mal à détacher François du MoDem de Bayrou ministre de Chirac et leader de la défunte UDF giscardienne.
Il y a quelque chose de pathétique dans cette lutte pour la survie politique. De deux choses l'une. Soit le MoDem s'allie rapidement avec une formation suffisamment puissante pour lui permettre d'exister, de sauver un maximum de sièges aux prochaines régionales et son patron risque de passer à la trappe des futures élections présidentielles dont il rêve chaque jour et pas seulement en se rasant le matin. Soit François du Béarn joue la posture du sauveur de la nation, indépendant et messianique, et son parti va ressembler à une galette de blé noir de la vallée d'Ossau un jour de carême.
Dur d'exister dans un système majoritaire qui prône la bipolarisation présidentialiste... Nicolas Sarkozy l'a très bien compris en façonnant une puissante UMP à son image et en éliminant ses adversaires potentiels. Au contraire, dans la maison d'en face, le champ politique évoque progressivement un marigot africain à la saison sèche où le rassemblement forcé d'un trop grand nombre de "mâles" dominant va susciter des luttes à mort. Ségolène Royal, François Bayrou, Dominique Strauss-Kahn ou Manuel Valls pour ne citer que ceux qui y pensent plus que de raison, cela en fait trois de trop. Sans compter les autres tapis dans un coin, attendant la défaillance médiatique ou l'effondrement populaire.
Quoiqu'il advienne, les mois à venir seront déterminant pour notre turbulent béarnais. Au jeu des chaises musicales, il y a toujours un perdant, sauf peut être à accepter de passer un tour. Rendez-vous en 2017 alors..?

Les doigts dans la confiture

Qui trop embrasse, mal étreint ! Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, doit maintenant rabâcher ce proverbe populaire tout au long de ses réunions de cabinet... Entre grippe A et rentrée scolaire, faut dire que le chargé de nos chères têtes blondes a fort à faire en cette fin d'été alors pas question de rater quoi que ce soit et surtout pas une sortie dans la vraie vie.
L'Intermarché de Villeneuve-le-Roi avait été choisi pour illustrer l'excellente initiative des "essentiels de la rentrée", décidée par son prédécesseur, Xavier Darcos. Luc Chatel voulait ainsi démontrer in vivo que l'on pouvait remplir, à juste raison, le cartable d'un élève sans trop éreinter le portefeuille familial. Malgré la date estivale, les rayons étaient pleins de ménagères affairées à garnir joyeusement leurs caddies et prêtes à clamer devant les caméras leur ravissement devant les prix inchangés. Et c'est là que le bât blesse car l'une d'entre elles était élue UMP d'une ville voisine et que les autres semblaient être des salariées de l'enseigne.
Résultat de cette visite médiatique : un buzz dans la presse nationale et même internationale car l'événement a fait la une du prestigieux New York Times, des dénégations confuses du ministre, des excuses d'Intermarché et une opération pourtant intéressante entachée de doute...
J'aurais cru que les expériences malheureuses de certains des collègues de Luc Chatel auraient pu servir d'exemple. Nadine Morano, à Marseille là aussi dans un supermarché, et en 1990, déjà, Olivier Stirn, alors Ministre du Tourisme, avaient subi les tirs groupés de la presse et de l'opinion pour avoir bidonné des manifestations officielles. L'emprise de l'image télévisuelle est-elle si forte qu'on ne puisse se passer de ces radio-trottoirs populistes et pré-machés ? Nos gouvernants devraient s'en tenir à présenter les mesures à promouvoir et laisser la presse argumenter. Mais surtout, comme il semble que ce fut le cas à Villeneuve-le-Roi, faire attention aux initiatives parasites d'entreprises ou de partis politiques qui chercheraient à plaire. Le mieux est l'ennemi du bien... En communication comme dans la vie !

dimanche 23 août 2009

Un homme sans histoire

Mort le jour de mon anniversaire, je voulais ici rendre un bref mais profond hommage à Adrien Zeller, président du Conseil régional d'Alsace et avocat exemplaire de la cause européenne.
Nous nous sommes croisés dans mes jeunes années militantes au sein de la formation centriste, le CDS. Personnage discret mais pieusement admiré, il incarnait tous mes choix de société fondés sur le respect, la tempérance, l'Europe et la solidarité. Un extrémiste du centre en quelques sortes... Précurseur du RMI dans sa commune de Saverne, d'une vision concrète de l'écologie et de la décentralisation, il fut le pivot de la vie politique alsacienne forçant la considération de tous ses adversaires politiques. Pragmatique et consensuel, il a su créer en Alscace une vraie culture du débat politique au delà des clivages habituels tout en restant inflexible dans son opposition au Front National par exemple.
Les gens heureux n'ont pas d'histoire, dit-on, pourtant Adrien Zeller personnifie celle de l'Alsace moderne et d'une certaine façon celle de notre pays et de ses aspirations profondes. Il est toujours dommage de se rendre compte de la valeur des êtres quand ils ne sont plus là. Alors faisons en sorte que ses idées et son exemple perdurent et nous servent nous aussi à être des citoyens heureux et sans histoire...

samedi 22 août 2009

Un choix saugrenu

J'ai toujours été d'une extrême méfiance à l'égard des classements des personnalités politiques préférées des français, souvent prime à la médiatisation ou à l'immobilisme de ceux qui se trouvent au sommet du classement. La dernière mouture de Paris Match n'est pas là pour lever mes doutes : Jacques Chirac est en première place...
Allez comprendre, mon pov'môssieu ! Je me remémore encore l'avalanche des critiques sur ses divers mandats comme Président de la République mais aussi comme Premier Ministre ou Maire de Paris. Dissolution de 97, référendum constitutionnel pour l'Union Européenne, il a trop souvent transformé l'or en plomb, lui l'alchimiste égaré. D'aucuns oublient aussi l'assassinat en règle de Valery Giscard d'Estaing en 81, le massacre des quadras de la droite dont Michel Noir, Alain Carrignon, Michèle Barzac ou François Léotard, exécutés parce qu'ils s'étaient approchés trop près du "soleil". Il fut même Prix Nobel IG de la Paix pour avoir commémoré le 50ème anniversaire d'Hiroshima par des essais nucléaires dans le Pacifique. Je n'aurais pas assez de plusieurs pages de ce blog pour faire la trop longue liste de reproches, critiques, scandales, affaires et autres polémiques qui secouèrent ses cinquante ans de vie publique. Que reste-t-il de lui ? Un superbe musée sur le Quai Branly, des tonnes de dossiers poussiéreux au Tribunal de Paris et une posture lors du déclenchement des hostilités en Irak. Bien maigre et pourtant tout le monde l'aime...
C'est vrai que la France aime Poulidor, Jean-Pierre Pernaut et le Prince Albert. Jacques Chirac en est peut être la synthèse aberrante ? Pour tous ceux qui persisteraient encore dans leur convictions, relisez "Obélix et Compagnie" dont le héros catastrophique est Caïus Saugrenus, caricature aiguisée de Jacques Chirac. Quand je vous disais que le choix des français était saugrenu...

vendredi 21 août 2009

Le casting se met en place

Avec les feuilles d'impôts, c'est aussi la rentrée politique qui se profile cette semaine. Studieux mais ne voulant pas se priver des derniers rayons de soleil d'août, nos partis organisent à qui mieux mieux leurs universités d'été qui n'ont d'universitaire que le nom mais qui ressemblent à s'y méprendre aux décors de Duel à OK Corral ou à ceux des 12 Salopards.
A Nîmes, les Verts forts de leur résultat aux Européennes fourbissent les listes régionales qui pourraient leur permettre de récupérer quelques présidences de régions, si la gauche ne se saborde pas avant... A Leucate, le NPA du facteur de Neuilly tente de revenir dans le débat en proposant aux communistes et aux seïdes du sénateur Mélenchon de s'allier pour faire peser la balance électorale vers la gauche extrème. Le PS, à la veille de La Rochelle, évoque de plus en plus un tableau du peintre pointilliste Seurat car il faut vraiment s'en éloigner très loin pour imaginer une certaine unité. Le silence de Bayrou, rendu aphone par son score aux européennes, sera sans doute brisé à La Grande Motte où il fera peut être connaître ainsi, tel l'oracle de Delphes, vers quel camp son humeur du jour penche. Quant à l'UMP, c'est la tranquille et bourgeoise Royan qui accueillera ses cogitations estivales et unitaires, le parti majoritaire laissant à ses adversaires directs le soin de se positionner et à Napoléon Sarkozy de diriger la bataille pour les régionales 2010. Finalement, il n'y a que Jean-Marie Le Pen et son Front National dégarni qui ont renoncé à organiser une sauterie balnéaire, n'ayant pas trouvé de cabine téléphonique assez grande, de port disponible pour y amarrer son paquebot en train de couler ni de mégaphone assez puissant pour relayer encore et toujours les diarrhées verbales frontistes...
Septembre s'annonce donc sous les meilleurs auspices pour tous les amateurs et chroniqueurs politiques... Le "petit Jésus" en culotte de soie...

jeudi 20 août 2009

Docteur Arnaud et Mister Montebourg

Le landerneau politique tremble, les caciques socialistes longent les murs... Arnaud Montebourg menace de quitter le PS ! Rodomontades ou vrai ultimatum de l'enfant terrible de la gauche parlementaire ? Nul ne le sait, même pas lui... Car le bonhomme est un habitué des costumes sur mesure et des changements de cap.
Celui qui déboulonna par surprise en 1997 le tout puissant René Beaumont, parlementaire historique de la Bresse Bourguignonne, aime jouer des effets de manche médiatico-dramatiques. Avocat de métier, pourfendeur de la politique de grand papa, poils à gratter des affaires de la Ville de Paris, il est devenu en une dizaine d'années l'éternel jeune premier, le Gérard Philippe de la gauche et surtout l'enfant chéri des grands médias parisianistes. Notre bon client, en langage journalistique, n'est jamais avare de la formule choc et du mot qui tue. Pas de sujet croustillant ce matin, on appelle Arnaud !
Il sait y faire, le bougre. En trois mandats de député de Saône-et-Loire, il s'est réincarné en gendre rêvé de toute les belles mères bressanes, n'économisant pas la poignée de main franche ni le poutou sonore sur les joues rosissant. Paternaliste et bateleur de planches, il s'enracine dans cette terre de Bresse qui pourtant vouait aux gémonies tout ce qui ne ressemblait pas de près ou de loin à une volaille politique du cru. Tant et si bien qu'il est même élu Président du Conseil général de Saône-et-Loire, siège par excellence des potentats locaux bardés de fonctions électives.
Et c'est là qu'entre en jeu Mister Montebourg. Lui, l'angélique parangon de vertu, héraut d'une nouvelle république, a vite oublié son combat contre le cumul des mandats. Bégayant des excuses qui ne convainquent personne, il façonne l'institution départementale à sa main. Entouré d'élus et fonctionnaires tous à sa dévotion, il tranche, coupe et fait preuve aux dires de certains d'un sectarisme bien trempé. Le plus amusant étant sa volonté de parlementaire de rendre publique ses comptes, facile quand on est déjà patron d'un département, d'avoir des frais de représentation de député extrêmement faibles... Tout aussi facile de jouer les modestes quand la belle famille dispose d'un des plus beaux châteaux de la région parisienne, celui de Gambais dans les Yvelines. Car Arnaud qui fut longtemps, pour les journalistes béotiens ou machiavéliques, "de" Montebourg, a épousé Hortense de la Briffe, ancienne proche collaboratrice d'Edouard Balladur puis Philippe Douste-Blazy et dont la famille est immergée dans la grande banque internationale chez Lazard, BNP-Paribas... Les repas du dimanche doivent être amusants quand on aborde, entre la poire et le fromage, les stock-options et les bonus des dirigeants ! Il ne doit pas pouvoir se retenir de tacler, lui dont le surnom est aussi "Montebourde", depuis l'affaire du "défaut de Ségolène" et le pauvre François Hollande.
Avec ce Houdini aux commandes, c'est tous les jours : "faites ce que je dit, mais surtout ne dites pas ce que je fait..." Docteur et mister...

mercredi 19 août 2009

Cirrhose démocratique

Élections présidentielles en Afghanistan, attentats dramatiques dans tout le pays, menaces de mort à tous ceux qui iront voter... Voilà le quotidien sanglant des afghans qui se préparent à vivre le deuxième scrutin au suffrage universel de leur histoire. Les fameux talibans, fruit empoisonné du coït abject de l'intégrisme le plus arriéré et du calcul honteux de services secrets occidentaux, s'arqueboutent sur leur dogme et tentent de noyer cette étape démocratique dans le sang, la peur et les larmes. Malgré ce, de jeunes étudiants, des paysans et des femmes participent aux meetings électoraux, collent des affiches et s'apprêtent à aller déposer fièrement un bulletin dans une urne.
Geste anodin, banal et futile pour les poussahs ventrus de la démocratie que nous sommes... J'aimerais tant que tous ceux qui crachent sur notre système et méprisent les opérations de vote dans notre pays, mesurent la force et la symbolique de ce petit carré de papier dérisoire. Les fondamentalistes afghans leur donnent la plus éclatante des leçons d'instruction civique car ils sont prêts à tuer des innocents, des enfants, leurs parents pour éviter que ce malheureux bulletin puisse contrecarrer leurs projets de société rétrograde et moyenâgeuse.
Nous sommes devenus des cirrhotiques aveugles et sourds du suffrage libre, incapables d'apprécier la chance que nous avons de vivre dans l'un des rares espaces de paix et de démocratie au monde. Nous salissons le débat public par notre indifférence moutonnière et nos excès poujadistes, balayant en cela la lente et complexe construction sociale de notre pays. Gare aux lendemains qui déchantent et n'oublions pas la magistrale démonstration de courage des électeurs afghans. Nous leurs devrons peut être beaucoup plus que nous le pensons...

lundi 17 août 2009

Chiche !

Eric Ciotti, député UMP des Alpes Maritimes, vient de demander au gouvernement de décider un moratoire sur la baisse de la TVA dans la restauration. Le parlementaire argumente sur le fait que la plupart des établissements n'ont pas joué le jeu et n'ont réduit que partiellement leur prix sans respecter les engagements signés par la profession. Il propose donc de négocier cette baisse providentielle restaurant par restaurant et de contrôler plus activement l'ensemble de la filière.
Chiche ! Malgré les dénégations du ministre en charge du secteur, Hervé Novelli, je suis d'accord pour que chacun prenne ses responsabilités... Pas de baisse de tarifs, pas de baisse de TVA ! Un de mes anciens patrons, politique madré et homme de terrain, me disait parfois sur des dossiers glissants : "j'ai l'impression d'être cocu et de payer la chambre..." Des cornes sur les photos officielles, cela fait un peu négligé mais j'ai le sentiment que c'est ce qui arrive à l'Etat et à ses représentants.
Trop heureux d'avoir réussi à tenir une promesse vieille de près de quinze ans, nos ministres ont mésestimé l'invidualisme forcené de la profession et la "rapacité" congénitale de beaucoup de propriétaires d'établissements saisonniers, toujours aussi prompts à pressurer le citron touristique.
Et il n'y a pas que sur les prix que nos contrôleurs d'état peuvent se pencher. Contrats de travail, emplois dissimulés, hygiène, ... Jacques Prévert prendrait peur à inventorier les champs d'investigation pour lesquels les restaurateurs français sont passé maître dans l'art du camouflage.
Ce ne sont plus des opérations commando qu'il faut organiser mais plutôt déclencher la guerre totale pour redonner enfin ses lettres de noblesse économiques et sociales à une profession qui fut le moteur de l'image de la France.

dimanche 16 août 2009

La rentrée... du virus

Habituellement la fin août et le début de septembre étaient consacrés à la confection familiale et bon enfant des cartables pour une rentrée aux odeurs d'automne. J'ai bien peur que celle de 2009 soit parée de senteur de camphre, d'antibiotiques et de paracétamol. Nos chères têtes blondes risquent d'avoir un drôle de copain dans les cours d'école et sous les préaux. J'ai nommé H1N1, le virus de la grippe dite "porcine".
Partout, les gouvernements planifient les mesures contre la pandémie annoncée et les laboratoires pharmaceutiques produisent par milliard les doses de vaccin contre ce mal qui terrorise jusqu'aux économistes de Wall Street et de Bercy. Plan d'évacuations des écoles, achat massif de masques et du fameux médicament "miracle" Tamiflu, tout est bon pour faire du jus de cerveau face à un adversaire qu'on ne connaît pourtant pas...
Car, il faut avouer que pour l'heure et en dehors de quelques cas explicables, madame H1N1, alias grippe A, est bien moins mortelle que les sorties de boites de nuit le samedi soir. Elle focalise les attentions, fait renaître les souvenirs des 40 millions de morts de l'épidémie de grippe de 1919. Et si ce n'était qu'un mythe ? Certes la grippe n'est pas anodine, surtout pour les malades les plus faibles. Certes, c'est une maladie handicapant mais tout de même ! La très grande majorité des cas diagnostiqués s'en est sortie avec un peu de repos, du paracétamol et du bouillon de légumes. Comme chez Mamie !!! De plus, j'ai beaucoup de mal à trier le bon grain de l'ivraie entre les professeurs alarmistes bardés de diplômes et leurs collègues, tout aussi doctes, mais beaucoup plus optimistes sur le sort du genre humain en cette rentrée toussotant.
Et si ce n'était finalement qu'un gigantesque et génial coup médiatique des géants mondiaux de la pharmacie ? Quand on connaît les sommes mises en jeu et les soucis que certains laboratoires rencontraient au sortir de la crise mondiale, on peut avoir quelques doutes... Mais bon, je ferais quand même bien attention de mettre ma main devant la bouche si je tousse...

samedi 15 août 2009

La fin des utopies

Le 15 août 1969 s'ouvrait le festival mythique de Woodstock. Devant plus de 400.000 spectateurs enfoncés dans la boue et transportés par la musique, Joe Cocker, The Who, Joan Baez, Carlos Santana ou Janis Joplin ont marqué de leur empreinte indélébile la musique contemporaine. Mais au delà de la prestation artistique, ce rassemblement emblématique prônait dans sa communication "trois jours de paix et de musique" à l'heure où les boys périssaient dans les rizières du Vietnam, où l'Allemagne était coupée en deux par un rideau de mort et où Daniel Cohn-Bendit venait juste de découvrir la plage sous les pavés. Trois jours d'utopie et d'espoir pour un monde meilleur baigné dans la paix et dans l'amour...
Quarante ans après que reste-t-il de Woodstock et de ses barbus fleuris ? La paix certes mais avec des foyers de violence guerrière et de haine comme jamais, et l'amour aussi mais qui ressemble si souvent à de la pornographie. Avec la chute du Mur de Berlin, le triomphe de la société de consommation mondialisée et de celle de la communication numérique, j'ai le triste sentiment de l'agonie des idéaux tels que nos parents les ont vécus. Il brillait quelque chose de magique et de réjouissant dans les yeux des manifestants anti-Vietnam ou dans ceux des ouvriers de Billancourt. Aujourd'hui ce même ouvrier vote Front National et certains artistes parmi les plus populaires chantent la haine, la violence et le rejet de l'autre.
Qu'est devenue la lutte des classes quand un bourgeois devient bohème, un chômeur facho et un religieux intégriste ? Où sont passés les rêves exaltés d'un monde meilleur en plein réchauffement climatique, pandémie de grippe H1 et crise financière mondiale ? J'idéalise certainement mes années de prime enfance mais que cela donnait envie de se lever pour se battre pour des idées, de se révolter, de vivre... Et Jimi Hendrix faisait pleurer sa guitare... sur la fin des utopies...

vendredi 14 août 2009

Des baffes qui se perdent (2)

Une adolescente de 16 ans a avoué hier avoir profané 22 tombes dans un cimetière du Doubs et ce, par ennui... Un préfet, monsieur Girot de Langlade, a été suspendu de ses fonctions pour avoir tenu des propos racistes à l'égard d'employés de la sécurité d'un aéroport... Deux événements sans rapport direct mais qui ont tendance à me mettre "en boule"...
L'un parce que je crois en toute franchise que si on s'ennuie, on peut prendre un marteau et se taper sur les doigts plutôt que de détruire des tombes. Dans un tel acte, je perçois tout le chemin qu'il reste à rattraper pour essayer d'inculquer une once de respect et retenue dans le fonctionnement cérébral de quelques-uns. Et encore, je n'en veux pas à cette jeune fille désoeuvrée. Sa jachère intellectuelle est de la responsabilité de tous ceux qui n'ont su l'entourer et marquer ainsi, avec elle, les limites acceptables de ses actes. Les morts profanés auront à braquer leurs yeux vides sur une famille probablement absente et une société en voie de déresponsabilisation.
Pour l'autre actualité, c'est bien pire car ce monsieur est le détenteur de l'autorité républicaine et donc d'une exemplarité qui s'affiche aux frontispices de nos bâtiments publics : liberté, égalité, fraternité. J'aurais beau jeu de dire ici que le premier épisode décrit dans mon texte n'est que la conséquence lointaine mais directe du second.
Comment expliquer les limites de l'acceptable quand ceux qui en sont les thuriféraires, sont incapables de les mettre en pratique dans les faits ? Ce monsieur Girot de Langlade n'en est, paraît-il, pas à son coup d'essai. J'espère de tout coeur que le ministre qui l'a relevé de ses fonctions, saura le sanctionner et démontrer ainsi l'absolu devoir d'exemplarité des fonctionnaires de la République.

jeudi 13 août 2009

Idées noires au White

Le White Spirit, bar ambiance de Périgueux, va tirer son rideau ce soir pour 61 jours de fermeture administrative. Soit l'équivalent d'une condamnation à mort pour cet établissement emblématique de l'animation nocturne locale pour les jeunes... La nuit du 1er janvier dernier, une jeune fille de 19 ans a été victime d'un coma éthylique. Nonobstant la particularité de cette longue nuit de fête et le fait que ce sont les employés eux-mêmes du White qui ont appelé les secours afin de prendre en charge cette consommatrice, l'administration a choisi d'infliger cette peine disproportionnée.
Il en résulte non seulement la fermeture de l'établissement mais la mise au chômage de quatre personnes et une perte d'au moins 10.000 euros pour le gérant. Où est la proportionnalité de la peine ? Mis à part son exemplarité espérée, j'ai la furieuse impression que l'on a utilisé un bazooka pour tuer une mouche...
Comment arriver à contrôler la consommation d'alcool de tout un groupe de jeunes lors d'un réveillon ? Comment empêcher le "speed drinking" qui devient plus qu'une mode mais un comportement quasi-permanent de beaucoup de consommateurs ? On demande beaucoup à un chef d'entreprise qu'est un patron de bar en plus d'être un animateur, un manager et un assistant social.
La loi qui nous menace tous date de l'après-guerre, époque bénie où les consommateurs se bousculaient dans les bistroquets de l'hexagone. Aujourd'hui, 85% de l'alcool consommé en France est acheté en grandes surfaces. Est-ce que Madame la Préfète de Dordogne aura le courage de fermer deux mois Leclerc ou Auchan parce qu'ils auront vendu du whisky ou de la vodka à un pochetron du coin qui battra ensuite sa femme ou se tuera en voiture ? Ce n'est pas exagérer, juste une question de justice et de responsabilité...

Je me mare...

Vous connaissez Torshavn ? Et Eysturoy ? Non ? Et bien, jusqu'à hier moi non plus. Mais depuis que quelques Féringiens courageux ont tenu tête à une des "meilleures" équipes de football au monde, j'ai appris à connaître...
En effet, il s'agit de la capitale et de l'île principale de ce petit archipel autonome, les Féroé, appartenant encore au Danemark. Entre Écosse et Islande, 42.000 habitants de cette île des glaces font vivre une équipe de football en qualification de la Coupe du Monde. Avec moins de 4000 licenciés, c'est une performance rare.
Et pourtant, ils ont pris une grosse sueur, nos Bleus pales dans le pôle ! Je me marre car la masse salariale de nos 22 joueurs représente à elle seule plusieurs fois le PIB de cet archipel de nulle part. Peut être qu'ils n'avaient pas digéré le poisson, moteur de l'économie locale, mangé à table ? Ou alors est-ce parce que leurs Porsche et autres Lamborghini étaient restées garées en double file à Saint Tropez ou à Deauville ? Toujours est-il que nos Bleus ont fait bien piètre impression à quelques semaines de matches essentiels contre la Serbie ou la Roumanie.
Je ne suis ni devin ni expert es-ballon rond mais le chemin est encore long jusqu'au Cap en Afrique du Sud. Et si par malheur ils n'y allaient pas, je n'y verrais aucune injustice sauf pour tous ceux qui, supporters et amateurs, ont rêvé de ces instants magiques que sont les Coupes du Monde de Football.

lundi 10 août 2009

Victime coupable ?

En français, deux mots s'opposent naturellement. Victime et coupable... Toutefois, l'actualité récente et récurrente semble vouloir troubler cette tranquillité lexicale. Hier encore à Bagnolet, un jeune homme, supposé fuyant les forces de police, s'est tué au guidon d'une moto alors qu'il faisait un rodéo dans une cité de la banlieue parisienne. Aussitôt, des "amis" de la victime, pour eux non-coupable, se sont manifestés en brûlant une trentaine de véhicules appartenant à leurs voisins ou proches qui n'en demandaient pas tant. Il va de soi qu'immédiatement l'Inspection Générale des Services a diligenté une enquête afin de vérifier que le jeune motard s'était bien tué en chutant seul contrairement à certaines accusations qui parlaient d'une chasse à l'homme...
De deux choses l'une, soit la personne décédée était innocente et donc je n'arrive pas à comprendre pourquoi elle craignait de répondre aux sommations des forces de l'ordre. Notre république est ainsi faite que, quand on a rien à se reprocher, la vérité triomphe et vous pouvez être rapidement lavé de tous soupçons d'infraction. Soit cette même personne était coupable de certains délits et alors, l'action déclenchée par les forces de l'ordre devient normale et ses conséquences, un accident certes regrettable mais seulement imputable à l'inexpérience du conducteur du deux roues.
Il n'empêche que malgré cela, on assiste à une victimisation du coupable et à une culpabilisation de l'autorité responsable de la sécurité de tout un chacun. Pourquoi faut-il qu'à chaque problème de ce type, police ou justice s'épuisent à se justifier et donner des gages de "bonne volonté" auprès d'individus qui n'ont que faire de la victime mais qui pensent avant tout à faire perdurer leurs business parallèles ? Je force le trait à dessein mais les zones de non-droit deviennent une réalité quotidienne et conduisent progressivement tout ou partie d'une cité à se couper lentement mais surement du monde réel et à plonger dans la marginalité et la ghettoïsation. Notre police n'est pas parfaite et le risque d'une bavure toujours possible mais de là à croire que tout ce qui arrive est systématiquement du fait des représentants de l'ordre, est un pas qu'on ne peut franchir sans mettre en péril le sens même de notre démocratie. Un des piliers en est l'existence d'un système judiciaire basé sur des lois, librement établies par le peuple ou ses représentants et respectées par le gouvernement et ses administrés. Pour l'heure, il semble qu'on demande beaucoup au gouvernement et à ses représentants et si peu à ses administrés...

samedi 8 août 2009

Salut l'artiste !

Mimos tire le rideau de sa 27ème édition et Périgueux va retrouver un peu de sa torpeur estivale. Il est vraiment paradoxal qu'un événement dédié à l'art du silence, du geste lent et de la suggestion muette, fasse autant de bruit en Périgord.
Les esprits chagrins, et ils sont encore nombreux, trouveront toujours à redire... Ce n'est plus comme avant ! Pas de hausse du chiffre d'affaires ! Moins de monde que d'habitude ! Et pourtant, en cette période de crise, quelle bouffée d'air pur et de fréquentation... Ceux qui se plaignent auraient peut être dû accompagner un peu la modification des comportements de consommation et respecter un peu leurs clients en réduisant leurs prix du fait de la baisse de la TVA dans la restauration. Donner un peu pour recevoir ensuite beaucoup, c'est à la fois la devise des structures sociales et des fiscalistes.
Alors, mesdames et messieurs les artistes, les mimes, les magiciens de la poésie et du corps, revenez nous vite ! Vous serez toujours les bienvenus en Périgord Blanc

jeudi 6 août 2009

Des baffes qui se perdent

Molex vient de fermer son unité dans le sud ouest, des milliers de postes sont menacés dans le secteur automobile, tout le monde se serre la ceinture en espérant échapper au pire et... tranquillement, BNP-Paribas annonce qu'elle a provisionné un milliard d'euro (deux fois le remboursement de ce que Bruxelles réclame aux agriculteurs français...) pour rémunérer ses traders vedettes.
Les responsables de la banque française auront beau dire et expliquer qu'ils agissent là dans le strict cadre des accords du G20, qu'ils doivent aussi se prémunir du départ possible de leurs meilleurs éléments, je n'arrive même plus à trouver une quelconque logique et la moindre excuse à une telle annonce.
Plus que pour le respect de la règle, je milite en faveur de l'exemplarité, de l'humilité et de la solidarité. Où sont-ils à la BNP ? Quel exemple pour tous ceux qui se battent au quotidien pour sauver leurs entreprises et qui se voient refuser le moindre crédit qui les sauverait peut être ? Quelle humilité quand on annonce des rémunérations individuelles supplémentaires dépassant plusieurs millions d'euro ? Quelle solidarité envers une nation qui a tout mis en oeuvre pour sauver son secteur bancaire ?
"Père, pardonne leur car il ne savent ce qu'ils font.." Et bien, non ! Je ne suis pas un indécrottable anticapitaliste, supporter du facteur de Neuilly, loin de là, mais pour l'heure j'ai honte de ce système amnésique et incapable de se réformer par lui-même. Après les carottes trop tendres et la compassion, passons donc maintenant à l'étape bâton et à la contrainte !

mercredi 5 août 2009

La guerre des Gaules aura bien lieu...

Mars 2010... Serait-ce une allusion au dieu romain de la guerre ? En tous les cas, les prochaines élections régionales semblent se placer sous des auspices belliqueuses où tous les coups seront permis. Et la semaine politique qui vient de se dérouler démontre s'il en était besoin que la guerre des Gaules aura bien lieu !
Le premier indice passé presque inaperçu est le ralliement discret mais réel des troupes du MPF de Philippe de Villiers aux légions de l'UMP sarkozyste. A l'image des peuples fédérés de l'Empire romain, le pétulant monarque de Vendée a bien compris qu'il en allait de l'avenir de sa tribu des souverainistes. En cas de posture trop raide à l'égard du puissant empereur parisii, il aurait été passé à la moulinette des profits et pertes du futur scrutin régional, risquant ainsi de disparaître de l'échiquier des partis barbares. De plus, les batailles régionales répondent à des canons classiques de la guerre électorale nécessitant une large assise populaire. Ce que l'UMP a bien compris en fédérant progressivement autour du noyau dur de sa garde prétorienne des clans aussi divers que la gauche moderne du franc ripuaire Jean-Marie Bockel et les chrétiens-démocrates de l'amazone Christine Boutin...
Passons maintenant aux adversaires, les tribus dispersées du parti socialiste mais largement dominantes sur cette carte des Gaules régionales. Déjà les remparts de fortune se dressent ici et là. La pythie du Poitou, Ségolène, vient ainsi d'envoyer ventre à terre un messager à Lutèce pour agonir le général en chef, François Fillon, concernant les tributs, annones et autres capitatio insupportables à ses yeux mais nécessaires au financement de la construction de la future ligne à grande vitesse du sud ouest. Dans les terres reculées de la Gaule, les peuplades de gauche, idolâtres communistes, francs tireurs verts ou chevaux-légers socialistes, cherchent les points d'unité tout en reconnaissant privilégier la guérilla autonome avec, peut être, une union en fin de bataille, si l'ennemi à genou en terre. Mais rien n'est moins sûr car le leadership du mouvement anti-impérial suscite tant de convoitises que certains seraient prêts à tout sacrifier pour jouer les premiers rôles dans le combat final de 2012... Avec quelles cohortes ? Mystère d'autant plus que les batailles à venir vont faire des trouées sanglantes sur le front des phalanges...

mardi 4 août 2009

Bruxelles ou le complexe d'Oedipe

Thème central de l'analyse freudienne, le complexe d'Oedipe est le désir inconscient d'avoir une relation sexuelle avec un de ses parents et d'abattre l'autre... Avec l'affaire des primes aux cultivateurs français de fruits et légumes, nous nous trouvons en plein drame oedipien. D'un côté, des paysans qui font les yeux doux à "maman" État et à ses ministres pour obtenir force subventions et aides afin de leur éviter le grand plongeon économique. Et d'un autre, ces mêmes agriculteurs prêts à pourfendre "papa" Bruxelles et sa cohorte de technocrates honnis, "le" traitant au mieux de père indigne et au pire de maquereau...
Pourtant, ce papa là se tue au boulot pour financer notre agriculture, consacrant près de 43% de son budget global à sauver de la concurrence mondiale producteurs de bananes des Antilles, éleveurs de moutons des Causses ou fraisiculteurs du sud-ouest. Et maman, en épouse un peu volage, promet monts et merveilles et dépense à qui mieux-mieux les sommes durement gagnées du foyer européen.
Dans la crise estivale qui nous intéresse, l'Union Européenne joue son rôle d'arbitre paternaliste un peu raide et la France est pour l'heure la gourgandine prise les doigts dans la confiture après avoir joué avec des financements indus mais certainement nécessaires. La quadrature du cercle des aides européennes tient à la fois du fait de proscrire toute distorsion de concurrence d'une part et au nécessaire soutien d'un monde rural mis à mal par cette même concurrence des pays à bas coût de main d'oeuvre d'autre part.
Il serait peut être grand temps que nos argentiers continentaux se penchent rapidement sur ce problème insoluble en l'état. Beaucoup ont déjà proposé un arsenal financier qui permettrait d'équilibrer nos échanges internationaux. Pour les masses financières mouvantes et si problématiques, mettons en place la fameuse taxe "Tobin". Pour les marchandises arrivant de pays ne respectant aucun minimum social et humain, rééquilibrons par une ponction "respect de la personne humaine". Et enfin, pour ceux qui se préoccupent d'environnement comme de leur première chemise, appliquons une taxe "carbone" à l'importation. Peut être qu'ainsi notre foyer européen retrouvera un équilibre et une harmonie toute familiale, avec des parents aimant et des enfants moins turbulents et enfin reconnaissants...

lundi 3 août 2009

Ne tirez pas sur le mime !

Première semaine d'août et Périgueux va se parer de silence, d'ombre et de lumière avec l'ouverture de Mimos et de son 27ème opus. On pourrait croire qu'après une grossesse de neuf ou dix éditions, ce festival original et unique serait installé en Périgord. Que nenni !!! C'est sans compter sur l'esprit ronchon des pétrocoriens, toujours aussi prompts à magnifier Paris et ses manifestations culturelles et à jeter avec l'eau du bain le bébé potelé et envié par beaucoup qu'est Mimos.
Trop cher, ma bonne dame ! On y comprends rien, mon pauvre monsieur ! Élitiste, mon cher ami ! N'en jetez plus, le mime est muet d'horreur... La critique est aisée mais les actes concrets le sont un peu moins. Pourtant, si je ne m'abuse, en dehors de quelques reportages par trop convenus sur les marchés à la truffe et les mésaventures de Lascaux II, Mimos reste le seul événement qui arrive à passer les frontières médiatiques de la Dordogne. Personnellement, avant de m'installer à Périgueux, j'ai appris à connaître cette ville par les articles que j'ai pu lire sur Mimos dans la presse nationale et spécialisée. Et à l'heure de la surmultiplication tous azimuts des événements culturels estivaux, nombreux sont ceux qui convoitent le positionnement unique de Mimos et sa grande qualité artistique reconnue par tous les spécialistes du genre.
Alors, juste le temps de cette 27ème édition, remisons notre morgue bourgeoise et notre orgueil local mal placé. Pour une fois, reconnaissons là le travail accompli par les bénévoles de l'association car l'engouement des périgourdins sera le meilleur outils de promotion de ce festival du silence et de la beauté...

dimanche 2 août 2009

Mourir à vingt ans

Il est des matins où, parfois, on a envie d'être un peu polémiste et volontairement provocateur. Je viens d'écouter à la radio une maman pleurant avec émotion la mort de son fils, militaire en Afghanistan et s'insurgeant devant cette disparition si injuste. Comment ne pas comprendre le désespoir d'une mère qui voit ici la chair de sa chair s'éteindre pour l'éternité ? Un drame de la vie quotidienne ? Oui presque car c'est la mort d'un soldat volontaire et professionnel qui ne faisait que son métier.
Au delà de la naturelle et indiscutable compassion, on ne peut que réaffirmer ici qu'il s'agit d'un des risques les plus évidents que prennent tous les jours nos militaires en opération. Nous ne sommes pas hélas dans un jeu de rôle sur console informatique qui vous donne une seconde chance de réussir votre mission. Depuis la fin de conscription, nos soldats signent un contrat qui les lie aux décisions de notre nation concernant sa défense et sa politique extérieure. Or la guerre "propre", magnifiée par le cinéma, n'existe pas. Un soldat, même à vingt ans, peut mourir dans l'accomplissement de sa tâche. C'est ce qui est arrivé dans un désert d'Afghanistan...
Aussi injuste soit-elle, cette perte ne doit pas remettre en question un part importante de la fonction même de soldat : le combat. On peut ergoter sur le choix politique de la France d'envoyer des militaires sous mandat de l'ONU, sur les options stratégiques suivies par les alliés sur le terrain, sur la durée de cette mission mais je ne pense pas que nous puissions polémiquer sur la mort ou non de soldats de métier... L'armée n'est pas un lieu de villégiature sans risques où l'on peut éviter le chômage et la précarité, c'est avant tout se préparer à combattre et à risquer sa vie pour une nation et une certaine idée de la démocratie.

samedi 1 août 2009

J'en pose un et j'en retiens deux...

La saison touristique 2009 n'est pas encore achevée que les maniaques de la calculette ont déjà frappé. Ici, on compte les jambes des visiteurs et on divise par deux... Tant pis pour les unijambistes ! Là, on annonce une hausse de 300% des touristes turkmènes à l'office du tourisme de Gleux-lès-Lure en Saône supérieure... Merci au sapeur Camembert ! De toute façon, la saison sera bonne et nous aurons préservé nos positions de leaders incontestés du tourisme mondial. Dormez tranquilles braves acteurs du marché, l'arithmétique implacable veille sur vous !
Pourtant, il existe une comptabilité encore plus sûre que cette dernière, par trop officielle. Ce sont les comptes de résultats des entreprises françaises. Et là, cela semble bien moins réjouissant. En dehors de quelques exceptions si peu significatives et de l'effet TVA, les bilans 2009 s'annoncent au mieux stables et surtout, au pire, en forte baisse. Que ce soit la clientèle française ou étrangère, la consommation est en berne et les commerçants doivent se battre comme des lions pour limiter les dégâts.
A Périgueux, peut être plus qu'ailleurs, juin comme juillet furent mous, très mous. Sous la pluie ou écrasées par une chaleur intense, les rues de la capitale du Périgord blanc ont vu circuler des touristes, parait-il en nombre croissant, mais évitant consciencieusement de dépenser quelques devises bienvenues et trompant leur ennui en reprenant rapidement leur voiture pour aller voir ailleurs si la vie estivale existe...
Combien de temps faudra-t-il encore pour que nos spécialistes du tourisme national, régional et local arrêtent de considérer que d'être le premier corridor de passage au monde est une gloire indéfectible ? Est-ce qu'un commerçant comptabilise les passants qui flânent devant sa vitrine ou ceux qui entrent acheter un objet qui les tente ? La France n'est finalement que la troisième nation en matière de retombées économiques dues au tourisme et de durée des séjours loin derrière les Etats-Unis et l'Espagne. Tant que nous nous satisferons de simples passagers en transit, usant jusqu'à la corde nos infrastructures et s'éloignant rapidement car nous n'aurons su ni les retenir et ni les combler, nos positions continueront de s'étioler au plus grand bénéfice de nos concurrents de tous bords. Et cela reste valable à chaque niveau de notre offre touristique.
Notre pays et les territoires qui le constituent, sont uniques et reconnus mais nous nous endormons - à tous les sens du terme - sur ces lauriers séculaires. Comme le cinéma dispose de metteurs en scène, nous avons tous besoin de metteurs en vie qui dynamiseront nos vieilles pierres et les rendront désirables.
Fut une époque où nous n'avions pas de pétrole mais des idées... Quand aurons nous à la fois de beaux monuments et de belles idées remuantes et stimulantes ?

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