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vendredi 26 novembre 2010

Une vie... juste une vie...

Pierre Bergé a peut être posé de vraies questions… Mais qu’importe ! Dans une semaine, c’est le Téléthon 2010 qui s’annonce sur l’antenne de France 2 et dans les 36000 communes de France. La France a une nouvelle fois, une vingt-troisième fois, rendez-vous avec sa générosité et sa bonne conscience.

J’entends déjà des esprits chagrins dénoncer les images quasi-impudiques d’enfants touchés par ces maladies dites orphelines, les larmes à bon compte et le charité-business. Ils ont certainement raison mais je m’en fous ! Eh bien, oui, ces images me tordent les tripes. Oui, ces enfants torturés par la vie me bouleversent. Je suis un « beauf » ? Et alors.. ! Leur innocence, leur espoir fou et l’injustice de leur situation devraient suffire à taire certaines polémiques. Mais l’homme est suffisamment égoïste pour imaginer qu’il n’y a que sa dérisoire actualité, celle de la crise ou des retraites que nos petits malades ne connaîtront certainement pas, qui importent. Au lieu de comprendre et de soutenir, on arquebuse et on critique. Au lieu d'appuyer un incontestable succès populaire et médical, on doute et on minaude.

Pourtant combien de vies ont été déjà épargnées par le Genopole ? Combien de maladies, et pas seulement génétiques, ont été mieux comprises, mieux diagnostiquées et enfin soignées depuis quelques années ? Le résultat est à la mesure de la force des attaques contre le Téléthon. Et cette année encore, je m’émouvrai, je donnerai et ferai en sorte de promouvoir ce formidable élan de solidarité. Au frontispice du terrible mémorial de Yad Vashem, il est écrit que celui qui sauve une vie, sauve l’humanité… Pourquoi pas à l’entrée du Bioparc d’Evry ?

mercredi 24 novembre 2010

Naufrage en Méditerranée

C’est passé presque inaperçu mais qui peut bien encore se préoccuper de l’UPM… Quèsaco que cet acronyme barbaresque sorti tout droit de l’imagination d’un politique en mal de rayonnement ? -Barbaresque pour l’imaginaire médiéval illustrant les pirates de Méditerranée et rayonnement pour évoquer le chaud soleil qui darde les terres ancestrales de la Mare Nostrum - . L’UPM n’est autre que l’Union Pour la Méditerranée dont le sommet prévu le 21 novembre à Barcelone a été purement et simplement annulé en catimini.

Un sommet de moins me direz-vous et des frais de réception économisés par la pauvre Espagne aux bords de la faillite. Certes de ce point de vue-là, les finances européennes ont fait un grand pas mais quel aveu d’échec, quel désagréable constat d’impuissance et d’imprévoyance de la part de nos dirigeants. Entre une France en plein remaniement, une Espagne sous perfusion et un monde arabe sans tête, ce n’est pas l’Italie des « Bunga-bunga parties » qui aurait pu peser dans une quelconque décision. Lancée à grands renforts d’espoir et d’idéal, l’UPM pouvait décemment représenter une alternative convaincante aux grandes stratégies géopolitiques intercontinentales. Que pouvons-nous peser face à la Chine toute puissante ? Pas grand-chose… Alors qu’avec les nations méditerranéennes, nous aurions eu notre mot à dire et notre pré carré à conforter. Ne vaut-il pas mieux ainsi un petit chez soi qu’un grand chez les autres ?

Véritable dynamite démographique doublée d’un inextricable embrouillamini historique, cette terre nourricière enserrant une mer fascinante reste pour les nations qui la composent un vrai creuset d’avenir et de progrès. Préférant nous jeter à la figure des théories migratoires ou des affabulations intégristes, nous aurions été bien inspirés d’investir massivement dans le fabuleux capital humain et spirituel que renferment ces contrées façonnées par notre histoire intime.

Au lieu de cela, nous l’avons passé en pertes et profits de la crise, de notre aveuglement égoïste, croyant benoitement, méditerranéens crédules, que notre fortune, aux sens latins et français du terme, viendrait des USA qui nous prennent pour des béquilles financières ou de l’Asie qui aspire notre substance économique. Réveillons-nous un peu ! Oublions nos rancœurs qui se perdent dans les méandres de nos grimoires ! Faisons table rase d’un passé sublime mais pesant et servons-nous en comme fondation d’une maison commune. L’UPM n’était pas une vaine idée, née d’une campagne électorale mais une nécessité vitale pour bien des nations dont la nôtre. Un sommet a été annulé mais doit-on alors effacer l’espoir d’un avenir meilleur et revivre l'affront de Trafalgar ?

dimanche 21 novembre 2010

Marre d'être pris pour du jambon...

En haut, le "Karachigate"... En bas, le meurtre froid et calculé d'un jeune de 16 ans... Entre les deux, une société frigorifié, déboussolée et de plus en plus repliée sur son quant-à-soi. Et moi dans tout cela ? J'ai vraiment l'impression désagréable de devenir la tranche de jambon blanc au milieu de ce sandwich indigeste, fait d'affaires et de règlements de compte.
Qu'on le veuille ou non, l'attentat de Karachi et ses victimes vont faire encore bien des dégâts. Avec ou sans les dénégations des uns, malgré les preuves flagrantes des autres, il restera le doute qui ronge nos concitoyens confrontés à la crise et à la peur de l'avenir. Je sais pertinemment pour l'avoir vécu de très prés, ce que coûte une campagne électorale, ce que la politique nécessite comme investissement humain et financier. Mais le bonheur d'une victoire électorale, le triomphe dans les urnes de ses idées ne vaudront jamais la vie d'hommes et de femmes qui n'ont pas choisi ce combat. J'ai toujours préféré ceux qui perdaient avec honneur et désintérêt à ceux qui étaient prêts à tout les renoncements pour glaner quelques succès improbables. Et pourtant ne dit-on pas qu'en politique, seule la victoire est belle... C'est certainement pour cela que je ne ferais jamais qu'un bien piètre candidat, si tant est que je le sois un jour.
Au même moment, mais dans un tout autre registre, un autre cancer rongeait notre société, celui-là en bas de l'échelle des valeurs. A Marseille, des trafiquants de drogue abattaient un adolescent et blessaient grièvement un enfant de 11 ans, utilisé comme guetteur par ses pairs. Au delà de la galéjade marseillaise et de la caricature, nous ne sommes plus très loin de ce qui se passe au Mexique ou dans quelques républiques bananières où la rue appartient aux gangs et à la pègre. A trop vouloir fermer les yeux sous prétexte de paix sociale, à trop vouloir "protéger" une économie parallèle qui remplace financièrement une action sociale et policière en profondeur, nous avons abandonné des pans entiers de nos villes à des bandes organisées dont la règle est la force, la violence et la mort.
Ma formation d'historien et la nécessaire prise en compte du passé comme repère et enseignement me forcent à me remémorer les terribles heures du haut Moyen-Age lors duquel un pouvoir déliquescent laissait le champ libre aux barbares, à la misère et à la terreur. Je force ici volontairement le trait. Nous n'en sommes heureusement pas là mais le malaise est, en revanche, réel. Nous le ressentons tous à travers la messe cathodique quotidienne du Vingt Heures. Les uns déconnectés de la réalité, les autres, au contraire, embourbés, étouffés par cette réalité qui les dépasse... Jusqu'à quand ?

dimanche 14 novembre 2010

Il ne faut pas désespérer les centristes...

Sartre voulait éviter de "désespérer Billancourt"... Nicolas Sarkozy serait bien inspiré d'en faire de même avec ses alliés centristes. Alors que Fillon III succède à Fillon II, la toile bruisse déjà des aigreurs d'estomac de Jean-Louis Borloo, des maux de tête d'Hervé Morin ou des états d'âmes de bien d'autres responsables modérés.
Après l'ouverture à tout vent, on assiste progressivement à la fermeture des ponts-levis et des meurtrières comme si la forteresse UMP se préparait déjà au combat final de 2012. Le Président de la République semble resserrer son futur gouvernement autour du noyau dur du parti "gaulliste", revenant subrepticement à ce que d'aucuns appelaient "l'Etat RPR". Écoutant sa majorité, effrayée par les sondages catastrophiques et les manifestations monstres qui ont rythmé l'automne social, le locataire de l'Elysée paraît vouloir s'entourer "d'hommes sûrs", sortis du giron de son parti.
Si la manœuvre peut lui apporter tranquillité et sérénité pour s'attaquer au sprint final de son quinquennat, elle risque aussi de libérer les énergies centristes et leur corollaire de candidatures. Certes le Centre n'est plus, depuis Raymond Barre, en réelle position d'emporter un premier tour de présidentielle mais il est en mesure de polluer suffisamment le scrutin à droite pour que les quelques % qui font la différence, aillent à la pêche le jour du second tour. Et aux dires de certains sur radio-bistrot, un DSK, revenu de Washington, a un profil digne d'un cacique de la constellation radicale. La tentation est grande, ainsi, de provoquer "ce déluge", balayant tout à droite, pour ensuite reconstruire une UDF rêvée sur les ruines fumantes de la maison UMP. Une sorte de 1981 dans l'autre sens...

mercredi 3 novembre 2010

Du thé qui empêche de dormir

L'Amérique d'Obama se réveille avec la gueule de bois. De tous les états, des campagnes du Middle West aux banlieues de la Côte Est, remonte la même complainte des électeurs : trop d'Etat tue l'Etat ! Laissez nous vivre et travailler sans autre contrainte que notre conscience religieuse ! Du surréalisme pour nous, vieux européens perclus de culture sociale...
On devrait presque se réjouir de ce résultat exceptionnel depuis 1948 qui met le président Obama sur le grill d'une Chambre des Représentants massivement républicaine. Car finalement, une Amérique qui oublie ses politiques de solidarité, c'est une Amérique qui consomme, qui produit, qui relance la machine économique, qui spécule. En un mot comme en cent, une Amérique qui redevient le moteur productif et financier du monde.
Pourtant, je n'arrive pas à détacher mes yeux de ces images des militants du Tea Party, caricatures d'américains moyens, martyrisés par cette même politique qu'ils soutiennent aujourd'hui. Rictus haineux envers l'autre, l'étranger, le "basané", une main sur la Bible et l'autre sur un colt à la ceinture, ils sont ce que ce pays magique a de pire en lui. Oublié l'esprit pionnier, disparus les origines populaires, les files de migrants pleins d'espoir et de rêves d'Ellis Island, place à la National Rifle Association, aux prêcheurs ultra-conservateurs et au capitalisme débridé... Cette Amérique ferme son coeur pour mieux ouvrir son portefeuille, traumatisée par une crise économique et identitaire sans précédent. "Qu'importe si on meurt au travail, au moins on en a..."
Obama, synthèse fantasmatique de Martin Luther-King et John Fitzgerald Kennedy, a juste oublié que son peuple, gâté par un XXème siècle à sa mesure, ne voulait pas entendre parler d'un XXIème fait de privations, de solidarité et d'impôts. Sa politique généreuse, un tantinet idéaliste, a été balayée par des vociférations de bateleurs de foire, vendeurs de voitures et autres inféodés aux grands groupes industriels. Habitué aux flash-backs hollywoodiens, j'ai bien peur de mal digérer celui-ci qui nous ramène aux années du cow-boy Bush et de sa cohorte de zozos belliqueux. Obama aura besoin de tous ses soutiens, même du notre, pour échapper aux fourches caudines de sa nouvelle majorité républicaine et continuer ainsi de réformer une société américaine malade de ses propres qualités : liberté, initiative et démocratie...

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