Wikio - Top des blogs - Politique

mardi 16 février 2010

Stupide ou cynique ?

119 ans que Philips est à la pointe du progrès industriel, inventant, excusez du peu, la cassette audio ou le CD, produisant parmi les plus grands musiciens de l'histoire contemporaine, employant plus de 150.000 salariés sur toute la planète. Et cette belle image d'entreprise innovant s'est grippée à l'annonce du plan social-guillotine de l'usine de Dreux (Eure-et-Loir) mettant sur le carreau 212 salariés.
J'aimerais bien connaître le nom du DRH (en langage codé, Directeur des Ressources Humaines...) qui a osé proposer à des femmes et des hommes, travaillant sur ce site depuis plus de 20 ans pour certains, d'être reclassés en Hongrie pour 450 euros par mois et à condition de parler le hongrois... Même si je conçois qu'il s'agit là d'une démarche légale et obligatoire, un peu d'humanité et de dialogue n'ont jamais perverti ces fameuses ressources humaines. Il existe d'autres voies que la stupidité ou le cynisme...
Certains dirigeants de multinationales devraient savoir et comprendre qu'ils ont en face d'eux des êtres humains qui ont donné toute leur vie de travail pour une entreprise, mêlant leurs rêves à ceux des ingénieurs qui imaginaient de nouveaux produits.
Je ne suis pas devenu subitement un chantre du facteur Besancenot ou un thuriféraire du duo Marx et Engels mais tout de même quand on exprime notre crainte de la montée de la violence dans notre société, il faut aussi savoir dénoncer celle, insidieuse et déshumanisant, de l'économiquement correct. Que sont profits et croissance des bénéfices quand ils se font sur la seule variable en temps de crise : le personnel ? Je suis chef d'entreprise et j'ai préféré ne rien gagner durant des années que de sacrifier le personnel qui est l'essence même de mon établissement. A court terme, c'est peut être plus compliqué mais sur la durée, c'est la garantie de pérennité et de sérénité, la seule qui vaille en matière d'économie et d'humanité.

lundi 15 février 2010

Bien le bonjour des rempailleurs de chaises !

Le grand cirque blanc des JO d'Hiver de Vancouver vient à peine de s'ouvrir et ô surprise la France est en tête du classement des médailles. C'est vrai, cela ne va pas durer mais savourons ici ce plaisir si rare...
D'autant plus que cela vient de sports aussi improbables que le biathlon ou le combiné nordique. Grosso modo, tous les quatre ans, nous nous rappelons que des sportifs français sont capables de revendiquer les premières places de disciplines si exigeantes mais si mal connues. Sans bruit, à force d'entrainement et de sacrifices, ils sont au rendez-vous de l'histoire et de la gloire, raflant le Graal sportif qu'est une médaille olympique. Ils sont douaniers, étudiants ou simplement passionnés, sans contrat mirifiques ou agents vautours dans leurs entourages et pourtant ils sont les héros d'une olympiades, ouvrant la piste de la renommée à leur glorieux poursuivants des "grandes" disciplines du ski alpin.
J'ai toujours aimé ceux que j'appelle affectueusement "mes rempailleurs de chaises". Ça me réjouit de voir transpirer l'équipe de France des milliardaires du football contre les Îles Féroé. J'applaudis une éthiopienne aux pieds nus explosant des records sur les pistes en or massif de l'athlétisme mondial. Ça m'émeut profondément d'assister quasiment en direct à la mort d'un obscur lugeur géorgien, tué par sa passion, et à la noble dignité de sa délégation défilant devant 60.000 spectateurs respectueux. Ils magnifient tous l'esprit sportif dans la plus pure tradition des "Chariots de feu" et nous enlèvent cet arrière goût nauséabond de business, d'affairisme et de médiatisation. Il faudra toujours des Zidane et des Shumacher mais nos enfants auront bien plus à gagner à suivre l'exemple de Jason Lamy-Chappuis ou Vincent Jay.

samedi 13 février 2010

Bo est mort

A l'heure d'internet, de la mondialisation dévorante et de l'information galopante, il est des drames qui passent presque totalement inaperçus. La mort de Boa Senior, digne vieille dame de 85 ans, ressemble tellement à tout ce qui remplit les avis de décès des"pages froides" de nos quotidiens favoris. Pourtant avec sa disparition, c'est un pan entier de la culture humaine qui vient de s'évanouir.
Elle était la dernière représentante des locuteurs du "Bo", une des dix langues des Iles Andaman et Nicobar à l'est de l'Inde. Sa tribu des Grands Andamanais était installée sur ces îles du bout du monde depuis plus de 60.000 ans et représentait certainement l'une des plus vieilles langues parlées sur notre planète.
Il est courant de dire dans nos campagnes que, quand un aïeul s'en va, c'est une bibliothèque qui brûle... Avec Boa Senior, c'est bien plus encore. C'est la diversité humaine qui s'amoindrit. C'est l'immense beauté de notre terre qui se ternit un peu plus. Les Grands Andamanais ne sont plus que 52 à survivre encore, sur les 5000 qu'ils furent au XIXéme siècle avant la colonisation anglaise. Protégés et volontairement isolés par le gouvernement indien, ils gardent jalousement la tradition d'une petite dizaine d'autres dialectes que le "Bo" mais jusqu'à quand ? Jusqu'à ce que l'anglais, le chinois et l'indi soient les seules langues de milliards de terriens embrigadés ?
Le Grenelle de l'environnement s'est penché à juste titre sur le réchauffement climatique et la préservation d'espèces animales rares mais qui s'intéresse à Boa Senior, grand-mère de l'Océan Indien ? Que sont les Wichi d'Argentine, les Enxet du Paraguay, les Juma du Bangladesh ou les Gana du Botswana pour les grands intérêts économiques ou politiques qui convoitent leurs terres ancestrales ? Des variables d'ajustement, "des créatures de l'âge de pierre" comme l'expliquent ceux qui les pourchassent...
Cependant tous ces peuples en voie de disparition sont les diamants bruts de notre humanité, les perles inestimables de la richesse humaine que nous laissons entrer, sans nous en émouvoir outre mesure, dans les limbes de l'histoire. Dans moins d'un demi siècle, plus de la moitié des 6500 langues encore parlées sur terre aura disparu, vidant définitivement des territoires entiers de leur histoire, de leur culture et certainement de leur avenir. Le "Bo" est mort et, avec cette langue immémoriale, les légendes et la mémoire des îles fascinantes d'Andaman et Nicobar.

jeudi 11 février 2010

40 à 10

Salvatore Adamo chantait en son temps "tombe la neige, impassible manège, triste certitude, blanche solitude..." Nonobstant la métaphore météorologique tout à fait appropriée, je dois avouer que la diffusion nouvelle sur internet des sessions publiques du Conseil général de la Dordogne ne détrônera pas "La Ferme Célébrités." Mickael Vandetta et les autres zozos médiatiques ont encore de beaux jours devant eux.
Si la démarche démocratique, bien au contraire, n'est pas à remettre en question, le contenu, complexe et morne, aura eu du mal à accrocher l'internaute même le plus persévérant.
Prise de vue vertigineuse de la tribune présidentielle, accents toniques exacerbés par la prise de son ou images bien trop serrées, il reste encore du chemin pour que la forme soit en accord avec un vrai débat d'idées qui parfois a germé dans un "porridge technique" passablement indigeste. Il y eût tout de même quelques fulgurances intéressantes et politiquement incorrectes... J'en ai retenue une de la bouche même de l'intraitable Monsieur Jourdain périgourdin, Bernard Cazeau qui fait tout le temps de la politique sans le savoir: "heureusement qu'il y a beaucoup de gens qui meurent en maison de retraite !" Ça donne envie d’y entrer, les pied devant peut être ?
Tel le Père Fourras, maître du jeu démocratique, du temps et de la parole, l'omnipotent président apostrophait, interjetait, tançait ses adversaires d'un jour, répondant à côté, stigmatisant l'Etat et s'adjugeant ainsi, la main sur le coeur, un brevet de gestion et d'objectivité qui aura bien du mal à passer la rampe d'une argumentation plus fouillée.
Et si, comme l'a souligné le Président Cazeau, toujours lui, à son opposition, "vous me donnez soif", personnellement je suis resté sur ma faim, ne retenant finalement que le score répétitif des votes par dossier : 40 à 10.

lundi 8 février 2010

Et si on s'occupait de choses sérieuses ?

Dans un mois, les français, donc les aquitains, dordonnais et périgourdins auront a se prononcer dans les urnes pour et souvent contre une liste de futurs conseillers régionaux. S'il y a quelques temps je m'émouvait du peu d'entrain à voir démarrer la campagne, je dois dire qu'enfin les premières escarmouches électorales ont débuté mais avec des rondeurs toutes radicales. On est encore empêtré dans la chronique people plutôt que dans la politique locale et régionale...
En effet, chaque adversaire scrute au scanner géographico-social la composition de la liste de son adversaire le plus sérieux. Est-ce que l'on a mis une assez grosse pincée de 3ème circonscription ? N'a-t-on pas oublié un représentant d'une minorité "visible" ? Le panachage une femme-un battu, est-il bien compris de nos militants ? On est plus sûrement dans la cuisine électorale, à goûter un "plat" qu'on espère appétissant et suffisamment roboratif.
Ce round d'observation un tantinet longuet terminé, j'espère que l'on passera rapidement à la seconde phase bien plus utile pour le choix des électeurs, celle des options programatiques. Parce que sincèrement, je me moque un peu de savoir "qui" car j'attache beaucoup plus d'importance au "quoi" pour poser les bases de l'Aquitaine des décennies prochaines.
Par expérience des conseils régionaux, et pour caricaturer Corneille, "nous partîmes 5000 et par un prompt renfort nous arrivâmes 500..." Car du fait du nomadisme électoral, du cumul des mandats ou des états d'âmes politiciens, les compositions des listes désignées au soir des élections sont rarement voir jamais celles qui terminent ces mêmes mandats. En revanche, le programme, les idées et les actes, eux, perdurent au delà des hommes et des femmes qui les portent.
Alors, mesdames et messieurs les candidats, maintenant qu'on a les castings, si on s'occupait des scénarios et du montage de la grande pièce de la vie régionale ? Vivement de la matière pour décider ou étalonner son choix avec un tableau comparatif des arguments sonnant et trébuchant de nos impétrants...

vendredi 5 février 2010

Pour vivre et s'amuser à Périgueux

Quelle journée, mes aïeux ! Pour gagner une heure d'ouverture la nuit, il faut savoir en perdre pas mal le jour... Sincèrement je n'aurais pas cru à une telle mobilisation des internautes périgourdins et de tous ceux souhaitant que Périgueux n'ait pas l'image de "belle endormie" qu'elle semble pourtant s'évertuer parfois à vouloir donner.
En moins d'une journée, le fameux site Facebook nous a permis de rassembler pas moins de 850 personnes pour une même cause : celle de vivre et s'amuser paisiblement dans sa ville. Il semble, mais les informations sont encore parcellaires et parfois contradictoires, que nous ayons eu gain de cause avec un statu quo instable et tolérant nous autorisant du bout des lèvres une ouverture en douceur jusqu'à deux heures du matin. La différence avec un black-out rétrograde est ténue mais cela va aussi nous permettre de démontrer la validité des principes qui ont dicté la rédaction de la charte tripartite entre professionnels, municipalité et État.
Quant aux arguments avancés par les Service de l'Etat pour justifier ce premier bond en arrière de trois ans, ils me paraissent bien peu tenables. Comment expliquer que l'on supprime quelques "exceptions" sous prétexte d'un projet de réforme départementale globale ? Est-ce que l'Etat qui est en train de se pencher sur nombre de lois et directives nouvelles, annule tout avant de proposer quelque chose ? Les niches fiscales, les avantages sociaux, les retraites spécifiques n'ont qu'à bien se tenir si nous nous dirigeons vers cette forme de gouvernance... Mais bonjour la pagaille et les mécontentements...
De même qu'en sport où on ne change pas les règles en cours de match, nous répétons à l'envie aux services de Madame la Préfète notre souhait de débat, de consensus et de règles partagées par tous, en bonne intelligence, démontrant s'il en était encore besoin que nous sommes, chefs d'entreprises, des citoyens responsables et d'ardents animateurs de notre cité.

mercredi 3 février 2010

La logique, c'est comme le whisky...

Lord Dunsany écrivait fort justement que "prise en trop grande quantité, la logique, comme le whisky, perd de ses vertus bénéfiques..." Madame Béatrice Abollivier, Préfète de Dordogne, semble être tombée dans une marmite de logique à sa naissance...
Ne vient-elle pas sous le prétexte fallacieux de la révision complète des heures d'ouverture des bars en Dordogne, de suspendre la charte qui permettait depuis plus de deux ans aux établissements dits de nuit ou d'ambiance de Périgueux de rester ouverts, en hiver, jusqu'à deux heures du matin le week-end. C'était certes une exception dans le département mais une exception qui marchait et donnait entière satisfaction tant aux usagers qu'aux chefs d'entreprises. Aujourd'hui certains bars se voient ainsi amputé d'une bonne partie de ce qui est leur gagne pain. Pour quelle raison ? Allez savoir ma bonne dame !
Pourtant, dans un même temps, le Gouvernement a choisi de permettre aux boites de nuits de rester ouvertes jusqu'à 7 heures du matin. Périgueux serait-elle devenue une ville particulièrement malsaine où la sécurité et la tranquillité de ses habitants étaient à ce point menacées par de dangereux agitateurs nocturnes ? Nous n'avons jamais eu à déplorer d'incidents. Bien au contraire, c'était avant cette charte que les problèmes survenaient quand nous étions obligés de lâcher prématurément, à une heure du matin dans la rue, des centaines de consommateurs voulant encore s'amuser. De plus, les services de l'Etat ferment piteusement les yeux sur des sociétés qui se permettent de commercialiser en dehors de toutes règles et de toutes heures autorisées des bouteilles d'alcool, livrées à domicile. Enfin, les établissements touchés par cette décision arbitraire sont ceux qui ont le moins bénéficié de la baisse de la TVA car gros revendeurs d'alcool toujours taxée à 19.6%...
J'aurais pu comprendre qu'en cas de troubles publics importants, de nuisances insurmontables, l'Etat et sa représentante aient fait marche arrière mais là, où est la logique décisionnelle ? D'autant plus que les horaires d'été débutent le 30 avril, madame Abollivier aurait pu et dû attendre cette date pour tout remettre à plat et travailler dans la concertation et non dans la précipitation et l'absolutisme le plus abscons...

mardi 2 février 2010

Un temps que les moins de vingt ans...

Pier Import à Périgueux va baisser définitivement son rideau. Les employées du magasin de la rue de la République sont à Villepinte pour tenter d'obtenir des liquidateurs une prime plus conséquente lors de leur licenciement et retiennent, avec leurs collègues de toute la France, les dirigeants de l'entreprise afin de faire reconnaître leurs droits.
Une fois de plus, un conflit social pour une liquidation, vous me direz... Oui certes, mais, pour moi, pas tout à fait comme les autres... Comme le chantait Charles Aznavour, "je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître."
Etudiant en droit et en histoire à Toulouse, combien de fois ai-je arpenté les étalages de ce magasin quasi-mythique pour une jeunesse en mal d'exotisme. Imaginez que, désargentés, nous n'avions de choix initial pour meubler nos studios estudiantins qu'entre des bahuts de guingois venant de grands mères charitables ou d'horribles meubles en formica orange ou bleu lavasse ! Et Pier Import est arrivé ! Finie la monotonie blême durant nos révisions acharnées... Bonjour les effluves d'encens au patchouli, les tables basses d'Indonésie couvertes de cendriers trop pleins ou les commodes du Bangladesh débordant de souvenirs de conquêtes improbables. Nous pouvions voyager par procuration, à bon compte, et enfin, affirmer des goûts et des couleurs qui nous différenciaient de nos parents nés des "Trente Glorieuses". Pier Import était devenu une forme de synthèse ou de conclusion mobiliaire de Mai 68...
Aujourd'hui, la chaine de magasins a été tuée par sa propre initiative, abattue par une concurrence qui a fait comme elle, mais avec moins de poésie et plus de réalisme commercial. Quand 68 est déboulonné par Wall Street... La fin d'un cycle ou le début d'une prise de conscience ?

lundi 1 février 2010

Combien de divisions ?

A lendemain de l'épilogue du premier procès "Clearstream", la question qui brûle les lèvres des observateurs et des dirigeants de l'UMP est :"Villepin ? Combien de divisions ?" Certes le sévèrement méchu ne représente que lui même avec sa cohorte hétéroclite de parlementaires sur le retour, entre le technocrate Mariton, le pathétique Jean-Pierre Grand et le "balladurateur" Georges Tron (souvenez-vous de l'épisode rocambolesque de la panne d'hélicoptère de l'ancien premier ministre...). Certes l'appareil partisan de la majorité est tout à la dévotion du Chef de l'État et est prêt à se mettre en branle pour le soutenir le moment venu. Certes Villepin n'est pas le prototype même de l'élu du peuple. Certes... Certes...
Pour ma part, en cas de conflit ouvert pour les futures présidentielles, je prendrai en compte dans cette bataille fratricide le pouvoir de nuire et non celui de construire. Sauf accident au sens vrai du terme, Villepin n'a pratiquement aucune chance d'entrer à l'Élysée par la grande porte. Mais il garde une capacité de freiner et ensuite de bloquer la réélection de l'actuel locataire de la Présidence.
En 2002, Jospin regardait de haut les escouades clairsemées de Jean-Pierre Chevènement et de Christiane Taubira. Au soir du 21 avril, il aurait pourtant bien pris les deux millions de voix captées par ces deux candidats à la fois si proches et si loin. Pour Villepin, le scénario semble légèrement différent. Il aura du mal a peser sur le premier tour car l'UMP est suffisamment monolithique pour envoyer son candidat au second. Mais quid du résultat ensuite ? 49% n'ont jamais fait 50 et les quelques électeurs déçus du "bateleur onusien" pourraient représenter le petit delta entre une réélection rêvée et une défaite mortifiante.
En quelques longues années d'expérience politique, j'ai pu comprendre qu'il ne servait à rien d'humilier un adversaire déjà blessé et cette nouvelle bataille juridique à venir ressemble à un coup de trop...

Blog Patrol