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jeudi 31 décembre 2009

Le bâton ! Le bâton !

Et si on oubliait 2009 et son cortège de crise, de chômage, d'identité nationale écornée ou d'environnement sabordé..? Dernier avatar de cette "annus horribilis", l'avis négatif du Conseil Constitutionnel sur la nouvelle taxe "Carbone".
Au demeurant, ce coup bas porté par les sages à la politique environnementale de Nicolas Sarkozy est peut être un mal pour un bien. En effet, quels reproches sont faits à ce texte de loi ? Celui principalement d'être inégalitaire et de ne pas instaurer suffisamment le principe de base du pollueur-payeur... Finalement, c'est ce que réclame depuis longtemps tous les protecteurs de l'environnement. Le tout est de savoir si cette nouvelle taxe ne va pas être répercutée trop violemment et trop rapidement sur le consommateur et ne mettra pas à mal la compétitivité de nos entreprises qu'elles soient énergétiques ou chimiques par exemple.
Il est clair, en tous les cas, que l'esprit de cette loi doit être porté sur les fonds baptismaux bruxellois au plus vite. A quand une vraie taxe carbone européenne qui crée un vrai champs de protection de l'espace économique de l'Union ? Et au diable l'OMC et ses sempiternelles règles du libéralisme le plus absolu ! N'ayons pas peur des mots et des maux mais nous devons réinventer des barrières commerciales et réglementaires qui mettront à mal tous ceux qui refusent de prendre en compte ces besoins environnementaux qu'ils en acceptent le fondement ou non. La politique de la carotte n'a pas fonctionné... Passons donc au bâton sans pour cela sacrifier notre propre économie !

samedi 26 décembre 2009

L'herbe du voisin...

Un dicton immémorial veut que "l'herbe soit toujours plus verte dans le près du voisin..." Que n'ai-je entendu sur notre vieux pays de notre vieux continent où tout le monde se plaint de tout et de rien, médisant et critiquant souvent sans comprendre ni savoir ou même tenter d'expliquer ? Et puis ce matin, je viens de lire la "grande victoire de Barack Obama" pour le vote de la réforme de l'assurance maladie aux USA. Enfin, les 30 millions d'américains parmi les plus pauvres pourront être soignés décemment et pris en charge par une forme de mutualisation public-privé.
Tout le monde se pâme, acceptant même que le protocole de Copenhague pâtisse du grand marchandage opéré au sein de la majorité démocrate au parlement américain, et pourtant...
Il y a plus d'un demi siècle les Ordonnances du 19 octobre 1945 du Conseil National de la Résistance, réunissant gaullistes, communistes ou socio-démocrates, mettaient en place la sécurité sociale en France. Vous savez ! Ce vieux pays où tout le monde se plaint de tout et de rien... Cinquante ans que chaque français peut espérer recevoir ce qui se fait de mieux au monde comme soins et dix ans que cette couverture maladie est universelle, sdf ou sans papiers compris.
Alors, oui parfois, sous le coup de la colère ou de la lassitude, la couleurs du prés du voisin peut paraître bien plus attirante et plus goûteuse. Mais de grâce, une fois cette ire salutaire retombée, essayons de juger notre pays et nos institutions à l'aune de leur réelle efficacité et de leur pertinence. Nous saurons ainsi peut être nous économiser des polémiques bien inutiles et nous concentrer sur l'essentiel, oubliant bons mots et petites phrases assassines, pour ne garder que la noblesse et la grandeur du débat politique et social.

vendredi 25 décembre 2009

Joyeux Noël

En espérant que notre barbu rouge et blanc préféré n'aura pas oublié l'arbre de Noël de nos enfants dissipés du paysage politique français... Et que leurs chaussons seront remplis de modération, de respect et de partage.
Rêver, n'est-ce pas ce qui caractérise le mieux les fêtes de Noël ?

jeudi 24 décembre 2009

Hors sujet ?

Burqa, minarets, verlan... Les mots se mêlent et les amalgames se font, pourrissant progressivement un débat identitaire qui aurait pu être une introspection intéressante de notre société. Si bien sûr la politique politicienne ne s'en était pas emparé. On peut toujours rêver...
Et dans cette affaire, tous sont à mettre dans le même sac, les opposants muets comme les tenants trop bavards. Les premiers parce qu'ils ont esquivé un débat qui pouvait les gêner car ils n'avaient pas vraiment les idées claires sur le sujet, partagés qu'ils étaient entre une nécessaire remise en cause de certains préceptes "laïcards" et et la tarte à la crème "soixantehuitarde" de "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil".
Quant aux initiateurs de la démarche, ils ont cru trop vite qu'ils tenaient là un bel outil de mobilisation de l'électorat en vue des prochaines régionales. Sauf que la copie ne vaudra jamais l'original, et en matière d'immigration et de nationalisme, le Front National et ses simplismes sont bien plus efficaces que les discours d'une majorité au pouvoir depuis presque une dizaine d'années. Et au lieu de rassembler autour de la bannière UMP, dressée fièrement au front des troupes régionales, l'identité nationale a réveillé les vieux démons qui sommeillaient chez les électeurs déçus de Jean-Marie Le Pen et leur a donné peut être l'envie d'administrer une leçon de gouvernance à Nicolas Sarkozy. De plus, les différentes composantes ralliées au géant majoritaire, comme le Nouveau Centre ou les chrétiens sociaux, ont du coup retrouvé du poil de la bête et tentent eux aussi d'exister dans ce concert cacophonique.
Clémenceau aimait à dire "que le guerre est trop sérieuse pour être confiée à des militaires..." Je crois que la politique, les choses de la Cité, la vraie, la plus noble qui soit, l'est tout autant pour être abandonnée aux politiciens. Croyant que la vérité sort des revues de presse du matin, ils parent au plus pressé en concoctant bons mots et raccourcis, rangeant nos concitoyens dans des boites catégorielles, usant et abusant des clichés. Le résultat est là, le bon peuple se braque, les élites pataugent et tout le monde se trouve hors sujet.
Une campagne régionale se construit sur des arguments et des programmes régionaux sauf à vouloir en faire un défouloir électoral. Au demeurant, Nicolas Sarkozy n'a jamais été gêné par le fait que 20 des 22 régions françaises soient gouvernées par la gauche. Alors il jette un os à ronger à ses adversaires, de gauche comme d'extrême droite, provoquant tentions et tiraillement entre écologistes, socialistes ou communistes pour les présidences à venir. Diviser pour mieux régner ensuite sur le scrutin de 2012... Et si c'était ça l'objectif final ?

mardi 22 décembre 2009

Vous reprendrez bien quelques cerises ? Même en hiver...

Dieu seul sait comme je l'ai voué aux gémonies, et je ne fus pas le seul, quand il nous envoya à l'abattoir électoral en ce triste printemps 1997 après que nous ayons essuyé les grandes manifestations de 1995. Lui, c'est Alain Juppé, ancien premier Ministre droit dans ses bottes et aujourd'hui maire envié de Bordeaux.
Douze années ont passé et m'ont permis de panser lentement les blessures de la défaite législative, maintenant j'écoute d'une oreille attentive la petite musique originale venant des bords de la Garonne. A contrepied de l'esprit godillot de feu le RPR, il récite une partition bien personnelle qui sait toucher et faire réfléchir. Avec humilité, recul et sans langue de bois, il intervient avec justesse sur des problèmes essentiels de notre société et de notre nation.
D'aucuns y voient les prémices d'une possible candidature à la magistrature suprême, moi je préfère percevoir dans ses prises de position la liberté nouvelle de celui qui n'a de comptes à rendre à personne et qui a payé suffisamment cher sa fidélité. Impopulaire parmi les impopulaires, progressivement, Alain Juppé incarne aujourd'hui pleinement ce que je crois être la droite dite "sociale" plus gaullienne que gaulliste, plus ouverte à l'Europe, l'écologie et moins tournée vers le passé et les 30 Glorieuses à jamais révolues.
Je ne le perçois pas en recours providentiel comme certains un peu déboussolés par l'omniprésidence de Nicolas Sarkozy mais plus comme une référence, un "oracle de Delphes" que l'on consulte et écoute, quelqu'un susceptible de remettre un peu d'ordre, de débat et d'idées dans une maison "UMP" trop monolithe.
Dans son dernier livre, il ne voulait plus "manger des cerises en hiver" pourtant ce sont bien de ces fruits bien murs, tantôt sucrés tantôt amers mais toujours goûteux qu'il distribue avec bonheur dans ses différentes interventions. Et on s'en délecte par avance...

lundi 21 décembre 2009

Marbot vs Leclerc

Dernier round d'un combat long et hasardeux, l'accord de la Commission Nationale d'Aménagement Commercial pour l'ouverture d'un "Espace Culturel" contiguë à l'hypermarché Leclerc de Trélissac (Dordogne) ouvre une longue période d'incertitude pour la librairie Marbot installée en coeur de ville de Périgueux. Dinosaure du genre encore échappé du massacre, Marbot s'était refait une beauté, il y a un an, en s'agrandissant et en élargissant considérablement son offre culturelle et livresque. S'il reste encore une chance que le Conseil d'Etat revienne sur cette décision, on peut malgré tout s'attendre à ce que ce pilier de l'animation du centre ville périgourdin prenne de plein fouet la concurrence sans pitié que conduira Leclerc.
Le seul a s'en réjouir semble être le maire de Trélissac, le communiste Francis Colbac. Il est d'ailleurs comique et désolant de constater que ce thuriféraire de Marx (Groucho ?) est plus enclin à défendre le grand capital ultra-libéral que le commerce de centre ville dont il se contrefiche dans la mesure où il peut piller et capter enseignes et taxes pour son opulente commune. Il ose parler du monopole de Marbot ignorant peut être que cela n'a aucune importance car le prix des livres est fixé par la Loi Lang. En revanche, il oublie complètement d'aborder l'appauvrissement systématique de l'offre culturelle généré par les grandes enseignes de la distribution. Quels sont les éditeurs qui ont les reins assez solides pour résister à une centrale d'achat de Leclerc ou d'Auchan ? Pas les petits, les sans grades, les découvreurs de talents littéraires ou musicaux... Prenez un jour le temps de regarder ce qu'est un rayon de grandes surfaces et vous comprendrez très vite qui peut se permettre d'exister dans cette jungle commerciale sans aucune pitié.
J'ai eu dans mon enfance le plaisir et la chance d'avoir des parents commerçants qui avaient leur quincaillerie juste à côté d'une librairie de quartier (vous savez... ce lieu qui a presque disparu...). J'y ai vécu des émotions aussi fortes que l'évolution de mon âge me le permettait, à huit ans feuilletant des heures durant bandes dessinées et livres pour enfant, me passionnant pour mes premiers grands classiques à onze ans et quelques années plus tard, laissant traîner des regards concupiscents sur des ouvrages "olé-olé" plus en rapport avec ma puberté boutonneuse. Et oui, Monsieur Colbac, tout ce que Leclerc et consorts ne pourront donner à des générations d'enfants de clients pressés et compressés dans les rayons de ces grandes surfaces trop éclairés et si froids.
Alors, soyez franc, ne parlez pas de défense des consommateurs ni de monopole ou d'autres choses qui vous dépassent. Dites simplement que vous voulez garantir l'avenir de votre hypermarché trélissacois. C'est bien plus honnête et bien plus vrai que vos pseudo arguments qui ne convainquent personne. Mais rappelez-vous aussi que le livre n'est pas un yaourt et que votre commune est liée à Périgueux comme votre barbe à votre menton... Le jour où la ville centre dépérira définitivement, la votre ne vaudra guère mieux...

samedi 19 décembre 2009

Terre, pardonne leur...!

Le grand raout climatique de Copenhague vient de se terminer sur un échec patent et la partition du monde en trois camps inégaux. Nonobstant la méthode Coué de nos dirigeants pour nous persuader qu'il y aurait pu avoir pire, la planète a quelques soucis à se faire et nous avec.
D'un côté les laissés pour compte du G 77 des nations défavorisées qui n'ont plus qu'à commander des lots de cuissardes pour lutter contre la montée des eaux, au milieu l'Europe, courageuse en parole mais un peu moins dans les actes et enfin le "club des 3", le podium des plus gros pollueurs, ceux qui ont gagné, la Chine, les USA et l'Inde.
Cédant pour des raisons diverses au dictat de ce triumvirat omnipotent, nous avons cru bon de signer un accord non contraignant qui ouvre les portes d'une négociation future. "Aujourd'hui peut être, ou alors demain, ce sacré soleil me donne la flemme", comme le chantait le regretté Fernand Sardou. On peut toujours rêver et certains comme les habitants des Maldives cauchemarder. Pourquoi l'Europe n'est-elle pas allé jusqu'à la rupture ? Serions-nous devenus les munichois de l'environnement ?
J'ai la conviction que nous aurions sauvé plus que notre honneur en renvoyant dans leurs buts américains trop attachés à leur train de vie et chinois ou indiens trop désireux de devenir les premières puissances économiques du monde. Hélas nous, européens, nous n'avons pas su parler d'une même voix haute et intelligible, coincés entre notre quant-à-soi national et nos contraintes pseudo commerciales. Pourtant nous en avions des choses à dire et à imposer. Les africains et américains du sud nous attendaient pour les soutenir. Les chinois auraient dû craindre des mesures de rétorsions commerciales et les américains auraient pu comprendre que l'on ne peut tout exiger de ses alliés, le soutien en Afghanistan et la reculade climatique.
Et rien... Des rodomontades, des gesticulations mais surtout un constat d'impuissance paraphant un texte sans valeur renvoyant aux calendes grecques une hypothétique réduction chiffrée des rejets de CO².
Dommage car la France avait initialement plutôt bien joué. Avec un Borloo repeint en missi dominici auprès des pays en voie de développement ou de la Chine et un Nicolas Sarkozy offensif et pugnace, notre pays aurait pu incarner pleinement le leadership de ceux qui voulaient que cela change. Mais nous ne sommes pas allé jusqu'au bout de notre ultimatum, trop isolés, généraux en chef d'une armée en déroute, dévastée par les pressions "amicales" de nos grands clients ou fournisseurs.
En refusant l'épreuve de force et en bidouillant un traité sans grand intérêt, nous avons cru gagner du temps sur l'inexorable horloge climatique mais en réalité nous avons rogné de précieuses minutes de vie à tous ces peuples qui survivent dans la hantise d'un bouleversement dramatique de leurs écosystèmes. Fermant les yeux sur la duplicité des maîtres de l'économie mondiale, nous sommes devenu les procureurs aveugles des plus faibles, les condamnant à subir une peine injustifiée. En son temps, de la même manière, Ponce Pilate s'en était lavé les mains, on connaît la suite...

Illustration photographique Jacques Chaunavel et Medhi Blackmonday

jeudi 17 décembre 2009

Mauvaises herbes

On peut ne pas être d'accord avec une politique, avec certaines lois votées par le parlement de la République, ne pas partager l'opinion de personnalités politiques de tous bords et même du sien. Mais je ne crois pas qu'on puisse se laisser aller à traîner un homme dans la boue sous prétexte de raisonnement fumeux et d'opposition frontale.
Ainsi Jean-Christophe Cambadélis, député "Strauss-Khanien" de Paris, a cru bon de comparer Eric Besson à l'ancien président du Conseil, le collaborationniste Pierre Laval. Doctement, logiquement et partialement, il explique que le parcours du ministre est en tout point identique à celui qui à conduit la France a mettre en place les lois antisémites et développer la collaboration avec l'occupant nazi.
L'affrontement politique ne peut tout justifier, et en aucun cas, le fait de mélanger, sous couvert de raisonnement "logique", le pire de notre histoire sans mesurer le poids des mots et des symboles.
Même si tout n'est pas rose, sans jeu de mots, dans notre pays, je n'ai pas l'impression de revivre les heures noires qu'ont subit nos parents lors de l'occupation. Des êtres qui me sont chers ont péri dans les camps de la mort et d'autres ont souffert des tortures et exactions de la milice vichyste. La force de ces terribles symboles auraient du emmener "Camba" a plus de mesure et de retenue sauf à vouloir volontairement "sortir de la route" et remettre au goût du jour les méthodes qu'il avait apprises sur les bancs du Parti Communiste Internationaliste auquel il appartenait dans les années 70.
Puisque qu'on en est aux parallèles scabreux et aux comparaisons hâtives, pourquoi pas assimiler le parcours politiques de Jean-Christophe Cambadélis à celui d'un autre chantre de la collaboration, Marcel Déat ? Comme lui il fut proche des communistes puis devint député socialiste de Paris avant de rallier, au final, les soutiens à Laval...
Comparaison n'est pas raison... Et l'absurde et la caricature ne peuvent devenir le fondement d'une argumentation politique au mépris de tout respect et de toute considération. Le Mahatma Gandhi affirmait que "ce n'est pas en plantant des mauvaises herbes qu'on récolte des roses"... Un clin d'oeil au parlementaire socialiste ?

mercredi 16 décembre 2009

2 heures 30 d'ailleurs

Allez, je ne vais pas être culturellement correct. Je vais jouer à ce que d'aucuns qualifient de bon beauf de province... J'ai aimé un peu, beaucoup, magiquement Avatar. Ayant eu la chance d'être invité à l'avant première du film de James Cameron, j'ai passé, hier soir, deux heures d'immersion dans un monde onirique et fantastique, transporté par des effets spéciaux hors du commun et une histoire simple mais si limpide que l'on s'y plonge avec délectation.
Oui, je suis bon public, j'aime rêver et révéler mes sentiments. "Mon curé chez les nudistes" me fait rire, le moindre mélodrame me fait pleurer et je suis terrorisé par la première goutte de sang ou le premier hurlement de peur... J'aime le cinéma de papa, celui où, comme disent jeunes et moins jeunes, on ne se prend pas la tête, celui qui sent bon l'imaginaire et le conte.
Avatar est de ces oeuvres cinématographiques pleines de bons sentiments, mariant technologies de pointe et histoire simple, à mille lieux des soi-disant "bons" films qui dépeignent une vie glauque et des personnages à la dérive. Marre de ces films aux dialogues ascétiques déroulant un mot à la minute, aux lumières si sombres qu'on a l'impression que la production n'a pas payé sa facture EDF.
Quand j'entre dans une salle obscure c'est pour sortir de ma vie, c'est pour m'habiller en Indiana Jones ou en Na'Vi... Devenir mon avatar...

lundi 14 décembre 2009

Pschittttt....

En Dordogne, on aime pétitionner, même au plus haut niveau politique. Rappelez vous, il y a bientôt un an, "Jamais sans mon département", initié par le député-conseiller général Germinal Peiro, pour s'opposer aux nouvelles plaques d'immatriculation..."Pschitttt"... Depuis, les voitures neuves et d'occasion périgordines en sont équipées et plus personne ne trouve à redire car finalement elles sont assez belles, le chiffre 24 est clairement indiqué pour ceux qui le veulent et elles sont dans l'air du temps.
Pour ne pas être en reste, le Président du Conseil général et surtout Sénateur de Dordogne, réagissant au projet de loi modifiant les collectivités territoriales, lance sa pétition "Touche pas à mon Département". Avec tous les moyens de communication dont dispose l'Assemblée départementale, d'une voix tremblante et outrée, il appelle le petit peuple des Périgords à la sauvegarde de cette espèce en voie de disparition, le dénommé conseiller général rural. D'ici que le WWF ou Green Peace s'emparent du sujet et lancent leurs zodiacs sur l'Isle et la Vézère pour les protéger des braconniers parisiens...
A la lecture des différents chapitres de ce texte, on ne peut que souscrire à cet appel au secours de la ruralité. Défense des cantons et des petites communes, indépendance fiscale, dépenses maîtrisées, proximité des décisions, tout un panégyrique pertinent qui vous pousserait à signer les yeux fermés. Le seul problème quand on ferme les yeux, est que les autres sens s'aiguisent... Et, hélas, quand je lis "compétences et financements croisés", je pense à clientélisme. Quand je décrypte "autonomie fiscale", je pressens impôts nouveaux, dépenses de fonctionnement ou de communication. Quand j'entends "cantons assez grands", j'imagine des super-maires et cumul de mandats.
Vous me direz que je suis un peu tordu et que je vois le mal partout... Certainement, mais on ne peut avoir passé, comme je le fis, près de deux décennies au service de ces mêmes collectivités sans en avoir perçu le côté "noir de la force". En revanche, le seul point où je rejoins sans ambiguïté le PCG de Dordogne est son opposition au scrutin majoritaire à un seul tour qui ne donnera jamais la nécessaire légitimité à ces nouveaux élus.
Pour le reste, je ne peux qu'imaginer comme c'est souvent le cas, que cette pétition ne changera rien et fera encore "pshittttt", que la politique politicienne suivra son cours inéluctable, que le texte de loi sera voté et que les élus ou du moins ce qu'il en restera, comme toujours, s'adapteront très rapidement à cette nouvelle donne. Et dans dix ou vingt ans, nous reparlerons encore de clientélisme, cumul et d'impôts trop lourds...

dimanche 13 décembre 2009

Les tartes et le millefeuille

En ces jours de fêtes de fin de d'année, la métaphore pâtissière est de rigueur pour essayer de défaire et peut être de comprendre l'écheveau compliqué de la bataille pour la réforme des collectivités territoriales en France.
D'un côté, les tenants de la réforme qui visent le gâteau électoral et fiscal des grandes féodalités, et de l'autre, les seigneurs locaux, agitant la tarte à la crème de l'antidémocratie et assis sur leurs trésors de guerre, qui tiennent par dessus tout à garder leur main mise sur le fantastique maillage administratif de notre nation.
Il faut dire que l'héritage est lourd. Mille ans de stabilité territoriale et de frontières presque inchangées ont généré pas moins de 36000 communes soit autant que dans toute l'Europe de l'Ouest réunie avec une population moyenne de 1500 habitants (11500 en Belgique...). A cela s'est ajouté la volonté du législateur révolutionnaire de découper à la hachette, voir à la guillotine, les duchés et autres comtés pour en faire des départements plus maîtrisables par le pouvoir central. Enfin, les années soixante ont vu l'apparition de la décentralisation moderne consécutive à une volonté initiale de rapprocher les lieux de décision des habitants et ensuite accélérée par la déroute financière de l'Etat, trop heureux de se désengager sur le dos des élus locaux. Le millefeuille français était né, entrelacement inextricable de sièges électifs, de compétences auto attribuées et d'ego surdimentionné. De quoi effrayer même les plus courageux des investisseurs et analystes étrangers, seuls peut être les chinois avec leur tradition millénaire de centralisme décentralisé arrivant à y retrouver leurs ouailles...
Et sur ces entrefaits, débarque un Nicolas Sarkozy, pourtant ancien président de Conseil général, comptable des deniers de la République et des sièges de l'UMP. Le Président de la République donne vraiment l'impression d'être comme un chien dans un jeu de quilles. Renversant même ceux de son propre camp, il fonce tête baissée afin de réformer à juste titre l'impôt le plus bête de la création, la taxe professionnelle, et remettant en cause l'équilibre du suffrage universel afin de récupérer des collectivités territoriales échappées du giron majoritaire.
Si la première démarche était économiquement expressément nécessaire, la deuxième, nonobstant le fait électoral, me semble peu équitable et entachée d'irrégularité philosophique sinon constitutionnelle. Toute collectivité, toute entité élue a besoin de la légitimité des urnes et croire qu'avec 30% des votants pour la liste arrivée en tête, on puisse gouverner sans soucis une région ou un département, est une vue de l'esprit et une aberration politique. En revanche, les résistances locales qui s'organisent à travers les conseil généraux voués à devenir des chambres basses d'une région omnipotente, me font sourire. Les arguments avancés par les défenseurs de ces collectivités "révolutionnaires" ne manquent pas de piquant. Car ce qu'ils reprochent souvent au Président de la République, eux-mêmes le pratiquent sans vergogne dans leurs "principautés". Népotisme, cooptation, copinage et poigne de fer sont en général les mamelles fécondes de leur gouvernance. De plus, la gauche socialiste sentant le Sénat mûr pour une alternance historique, voit d'un très mauvais oeil toute atteinte à ce tiroir caisse que sont les subventions aux communes très rurales, vivier captif de grands électeurs.
La confrontation d'idées était obligatoire et la course à l'échalote qui s'en suivit, une fatalité. Le plus rapide et le plus tenace croira rafler la mise alors qu'une entente cordiale aurait été bien plus productive en plaçant la France et ses territoires dans une fenêtre de tir favorable pour se positionner dans le grand concert européen du développement.
Notre pays vaut mieux qu'une bataille de chiffre ou une guerre de position d'élus obtus. La réforme était nécessaire mais le consensus tout autant. De tous bords, je croyais bêtement qu'on avait compris qu'il faut parfois savoir perdre une bataille pour gagner la guerre de la réforme. Aujourd'hui j'en doute plus que jamais...

samedi 12 décembre 2009

Les cocus au balcon

Le golfeur Tiger Woods, sportif le plus payé au monde, met une parenthèse à sa carrière pour tenter de faire oublier ses infidélités conjugales... Il m'est venu une idée amusante... Imaginons que tous ceux qui ont commis une infidélité et le péché de chair se mettent en réserve de leur emploi ou de leur fonction ?
A côté de ce séisme social et économique, la grippe H1N1 ou la crise boursière passeraient pour de gentils épiphénomènes locaux ! Je suis prêt à parier qu'une bonne partie du personnel politique rentrerait, tête basse, à la maison se faire pardonner, que les entreprises manqueraient cruellement de commerciaux et que Pôle-Emploi se trouverait fort dépourvu par la pénurie de main d'oeuvre. Le monde s'arrêterait de tourner rond et je suis persuadé que la majorité de ceux qui auraient été trompés, préféreraient voir leurs conjoints de retour à leur travail que de les supporter encore un peu au domicile conjugal.
La morale et les moralistes se mêlent bien de choses qui ne les regardent pas. Coureur de jupons ou pas, Tiger Woods restera un golfeur génial et un sportif accompli. Les alcôves, courtisanes et gourgandines n'ont pas leur place sur un green et n'y changeront rien...

vendredi 11 décembre 2009

La mère des batailles

L'actualité éducative nationale est secoué encore et toujours par la nième réforme des lycées, principalement à cause de la disparition de l'enseignement de l'histoire en terminale scientifique. Les uns décrivant la fin programmée de tout esprit critique de nos futurs scientifiques, les autres plaidant pour une revalorisation de ces filières en perte de vitesse, il nous est bien difficile de savoir qui a raison ou tort...
Historien de formation universitaire et par passion personnelle, j'aurais du ou pu emboîter le pas de tous ceux qui tirent à boulets rouges, le mot est faible mais la couleur est juste, sur ce texte présenté par le ministre Chatel. C'eût été facile de dessouder le "causaïre" du gouvernement en arguant de l'acculturation progressive de nos chères têtes blondes ou brunes, en prenant des intonations dramatiques pour annoncer la décadence et la fin de notre civilisation franco-française. Trop facile et si peu plausible...
Pour ma modeste personne, habitée par la grande et la petite histoire de notre monde, la mère des batailles est celle des programmes et de la méthode d'étude de cette matière plus qu'essentielle à mes yeux. Tant que nous resterons dans la culture de l'examen final, la sanction définitive, nous serons dans l'obligation de courir sur des programmes impossibles et improbables, survolant par nécessité des instants passionnants et instructifs. En histoire, le résultat ne se mesure pas au temps passé devant un livre ou des événements auxquels on ne peut rien comprendre car trop peu explicités mais dans la passion et l'approfondissement des sujets traités.
Dans mon walhalla éducatif, paradis des guerriers de l'enseignement tombés sous le coup de mon indiscipline compulsive, je garde au plus profond de moi l'image de ce professeur d'histoire qui vivait l'époque qu'il nous contait. La Révolution devenait un théâtre de figures grimaçantes et gigantesques, les guerres retrouvaient leurs horreurs et leurs drames dans sa verve bouleversante. Qu'importe les programmes, qu'importe le temps passé, seuls le plaisir et le partage guidaient ses pas de vrai pédagogue. Peut être aurions nous pris un "carton" à un examen, fort possible... Mais il avait réussi là où tous avaient piteusement échoué. Il nous avait donné une conscience, il avait suscité en nous des interrogations et des révoltes. Il avait simplement fait de nous, adolescents, de "petits" hommes et peut être, je l'espère, de grands citoyens.
L'Histoire, avec un grand H, ne peut s'étalonner à la quantité d'informations ingurgitées mais par celles qui seront digérées et comprises par les élèves. Je pense que l'on ne devrait plus sanctionner cette matière par un examen comme le baccalauréat, guillotine inutile et factice, mais plutôt l'amarrer à un contrôle continu qui donnerait plus de liberté aux professeurs d'approfondir tel ou tel sujet. Tant pis pour les listes de dates qui ne veulent plus rien dire et tant mieux pour les idéaux et la réflexion.

jeudi 10 décembre 2009

Contre nous de la tyrannie...

Elle est adorable "Titine, la Ch'Ti brune" (ce n'est pas une bière, plutôt une mise en bière...) quand elle se tortille au micro pour justifier le non-choix du PS quant à la candidature de Georges Frêche au poste de "conducator" du Languedoc-Roussillon. "Il a globalement un bon bilan...". Paraphrasant ainsi le regretté Georges Marchais et son apologie aveugle du Rideau de fer, elle ferme le ban de la contestation interne à la gauche contre les agissements scabreux du tout puissant maître du grand Sud.
La messe est dite même si certains encore espèrent un sursaut citoyen. Au demeurant, c'est vrai qu'il a un bon bilan, le "p'ti père des peuples languedociens". Comme d'ailleurs la plupart des autocrates et autres tyrans qui ont traversé l'histoire. De César à Napoléon en passant de Staline à Hitler, ils peuvent tous se targuer d'avoir su mettre leurs pays au travail, d'avoir souvent résorbé crises ou famines. Qu'importe le flacon pourvu qu'il y ait l'ivresse !
Je trouve tout de même que le vin du Languedoc-Roussillon tourne progressivement au vinaigre. On s'étonne souvent du désintérêt de nos concitoyens pour la chose politique mais à force de ne rien décider, de ne rien trancher, de ne rien risquer, on les écarte progressivement de la vie civique de notre nation.
Plutôt perdre son âme que le pouvoir ou quand la fin justifie les moyens... Avec de tels slogans, nous sommes pas prêts de remplir les salles les soirs de meeting. Autant ainsi confier nos campagnes de terrain aux énarques et aux communicants, cela fera ressembler nos futurs candidats à des hôtesses de vente entre les gondoles d'un supermarché. J'en ai déjà un haut le coeur...

mercredi 9 décembre 2009

Non... mais !!!!

Non mais quel est ce pays où un ministre est obligé de venir s'excuser ou presque en direct à la télévision pour avoir tout mis en oeuvre afin de retrouver des contrevenants financiers ? Éric Woerth, ministre des finances, a été pratiquement accusé par certains dans les médias d'avoir utilisé une liste volée de contribuables français ayant détourné du Fisc des millions d'euro. Que veut dire cette polémique de bas étage tout juste bonne à donner quelques espoirs d'échapper à la justice à des profiteurs du système ?
A certains tartuffes pseudo-légalistes qui se parent de la toge de la justice et de la pureté, j'aimerais juste dire que je suis assez fier que les services de mon pays fassent en sorte, sans se compromettre, de récupérer cet l'argent volé à tous les contribuables et citoyens honnêtes. Les mille quatre cents grands capitalistes ou vrais escrocs qui ont été confondus par les enquêtes des spécialistes de la délinquance fiscale, vont rendre à la nation pas moins de cinq cents millions d'euro d'ici la fin de l'année. Cela représente la contribution annuelle de trois cent mille foyers français et cela vaut bien quelques contorsions policières avec des banquiers suisses en mal de reconnaissance.
Arrêtons, pour l'amour de la République, de confondre gendarmes et voleurs. Dans cette histoire, seuls sont à blâmer ceux qui ont cru qu'ils pouvaient pomper impunément la richesse d'une nation sans avoir un jour à rendre des comptes à cette même nation. Gagner de l'argent n'est pas une honte mais le détourner et le voler est un délit voir un crime. Qu'ils payent !

L'angoisse de la page blanche

Depuis le début de cette aventure "bloguienne", je m'étais donné l'objectif certainement trop ambitieux d'arriver à pondre même dans la douleur un texte par jour ou presque...
Raté ! J'ai eu une panne... Ce que journalistes et gens de lettres appellent l'angoisse de la page blanche.
Pourtant l'actualité fut bien assez dense et bien assez génératrice de révolte ou de débat pour faciliter verve et prose... Dans ma salle de bain, au petit matin, je répétais mes textes devant un public attentionné mais peu critique composé de ma chienne carlin et de sa copine chatte de gouttière. Et puis, devant cet écran froid et distant, plus rien, pas d'envie ni de regret.
Jusqu'à aujourd'hui où la machine a eu des soubresauts et a retrouvé, je le crois, le chemin de la critique, de la polémique et de l'actualité...

lundi 30 novembre 2009

Les minarets de la discorde

Surprenant de voir comme un débat dans un pays voisin peut avoir des conséquences sur la politique de notre nation. J'en veux pour preuve celui soulevé par la votation sur l'interdiction de la construction de minaret pour les mosquées helvètes. Très rapidement, il s'est déplacé sur le territoire franco-français de nos politiques en mal de polémique.
On s'étonne de la réaction des suisses, on décompte le nombre de minarets tricolores, on ergote sur leur hauteur. Et surtout, on ajoute encore à la stigmatisation d'une communauté qui ne demande qu'à être oubliée.
Rappelons déjà que le premier minaret français, celui de 35 mètres de la Grande Mosquée de Paris, date des années trente pourtant si peu réputées pour l'ouverture d'esprit de nombre de nos concitoyens. Mais peut être étaient-ce les effets troublants de la revue nègre de Joséphine Baker ou les effluves exotiques et méditerranéennes de l'Exposition Universelle ? Toujours est-il que ce projet fut imaginé pour rendre hommage aux 100.000 musulmans tombés lors des combats de la Grande Guerre et pour que "les citoyens français sachent accorder dans leurs coeurs et dans leurs esprits l'amour de leur patrie et le respect de l'Islam" comme le déclarait le journaliste Paul Bourdarie, père spirituel de ce très bel édifice.
Ensuite j'aimerais indiquer à tous ceux qui veulent "cacher" le rite musulman en éliminant de nos paysages minarets et autres signes religieux que les romains en leurs temps ont tenté d'en faire de même avec la religion chrétienne naissante. Pline le Jeune écrivait que "le mal avait non seulement infecté les villes mais aussi les villages et les campagnes mais qu'on pouvait encore y remédier". On a vu le brillant résultat... En enfonçant les paléochrétiens dans des caves, en en faisant des martyrs et en les rejettant hors de la société romaine, ils leur ont donné au contraire cette puissance de l'esprit et de la foi qui a balayé l'Empire et ses séides.
Au lieu d'accepter et de respecter, continuons de repousser et de déconsidérer tout ce qui touche à l'islam et nous contribuerons à procréer partout dans notre pays des extrémistes et des ayatollahs qui dresseront contre notre société une jeunesse en mal de repaires. Ou bien retrouvons le vrai sens des mots "Liberté, Égalité, Fraternité" qui se ternissent sur les frontispices des seuls "temples" qui vaillent, ceux dédiés à notre nation et à toutes les composantes de notre peuple. Peut être qu'alors nos paroles de paix et de respect seront plus fortes que celles des prêcheurs de tous bords.

lundi 23 novembre 2009

Mais faites les taire !!!

Ce cri du coeur et de la raison s'adresse tout à la fois à Pierre Bergé, patron du Sidaction, et à Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP... L'un pour avoir lancé cette polémique stupide autour du Téléthon, l'autre pour tenter tout aussi stupidement de la déplacer sur le terrain politique en prenant à partie Ségolène Royal, une proche du premier cité.
Comment peut-on opposer ainsi des gens qui souffrent les uns contre les autres ? Y-a-t-il des bons ou mauvais malades ? C'est vrai que des enfants cloués sur des fauteuils électriques ont su réveiller la générosité des français et qu'au contraire, des manifestations bien trop extrémistes ont détourné nos concitoyens de l'aide aux malades du Sida.
Je ne veux pas aller creuser dans l'inconscient de mes concitoyens mais bien des paramètres ne plaident pas en faveur, trois fois hélas, du Sidaction. Pour beaucoup d'entre eux, cette terrible maladie n'est que trop souvent la conséquence d'une vie dite "dissolue", d'actes volontaires mettant en péril celui qui les commet. Alors que l'AFM se mobilise contre des affections d'origines génétiques qui s'abattent sur des enfants "coupables" du seul fait d'être nés avec... N'y voyez là aucun plaidoyer pro ou anti, juste un constat atterré car toutes ces souffrances méritent la même compassion et la même mobilisation. La mort d'un enfant aussi injuste soit-elle ne l'est pas plus que celle d'un jeune d'une trentaine d'années terrassé par le Sida. Et que dire des ravages que provoque cette maladie en Afrique ou dans certains pays émergents !
Alors, messieurs, taisez-vous, je vous en prie ! Ne mélangez pas tout et laissez la politique sur le palier de votre conscience.
Vous respecterez ainsi par votre silence au moins, ceux qui vont mourir parce que la recherche, subventionnée ou pas, ne sera pas allée assez vite pour les sauver...

mardi 17 novembre 2009

Delenda Irlando

Il est des instants où on a un goût de cendres dans la bouche. Le lendemain de ce triste match France-Irlande fait partie de ces moments que l'on voudrait vite oublier. J'aime le sport, j'aime le geste sportif et hier, où était le sport ? Où était le geste sportif ?
La main de Thierry Henry est devenue un bras d'honneur à une nation amie et à beaucoup d'amoureux du sport.
Mais n'accablons pas non plus celui que nous avons encensé tellement de fois. Il n'est finalement que le reflet d'une équipe au parcours pitoyable qui s'impose dans un match de barrage devant de solides et courageux irlandais après un deux années de renoncement et d'atermoiements.
La faute à qui ? A simplement un système qui privilégie le joueur à son équipe nationale, qui donne une telle puissance aux clubs que plus personne ne peut réellement s'opposer et imposer quoi que que soit à un sélectionné. Prendre des risques contre les Îles Féroe alors que quelques jours après on joue en Coupe d'Europe avec les "Galactiques" et des millions d'euros mensuels à la clef, c'est une vue de l'esprit que même les trois couleurs du drapeau national ne peuvent changer.
Escalettes, Domenech et consorts ne sont que les pantins d'une farce qui les dépasse où droits de retransmissions, publicité et agents de joueurs sont bien plus puissants qu'un arbitre ou que l'orgueil national. L'Irlande, combien de divisions ? Dirait-on... La FIFA avait depuis longtemps préféré une bouteille de Bordeaux ou de Bourgogne à une pinte de Guinness. La football n'y pouvait rien, c'est ainsi...

dimanche 15 novembre 2009

Je ne suis pas votre ami !

Tous ceux qui ont un de ces fameux profils sur le non moins célèbre Facebook, pestent chaque matin qu'ils l'ouvrent, en comptabilisant leur nombre "d'amis"... 190, 500 voir 5000 au maximum... 5000 amis ! Déjà qu'il est difficile d'en avoir un seul dans la vie réelle... Et bien, Eric Raoult, député décidément bien peu avare d'initiatives absconses, veut officialiser, galvauder comme sur Internet devrais-je écrire, le concept de "pays amis de la France".
Pour traduire rapidement le contenu du label à l'adresse de si nombreux états de la planète : on sait bien que vous n'êtes pas les champions des droits de l'homme, de la démocratie ou de la préservation de l'environnement, mais comme vous êtes essentiels pour notre commerce extérieur et notre balance commerciale, vous devenez donc "notre ami".
Allez, Monsieur Raoult, faisons rapidement ensemble une visite de courtoisie à certains de nos nouveaux "amis"... Bienvenue à Riyad en Arabie Saoudite, citerne à pétrole du monde, mais désolé de vous recevoir si mal car nous avons quelques délinquants à décapiter et une ou deux femmes à lapider. Amitiés de Beijing en Chine, atelier de l'économie mondialisée, où les vieux portraits de Mao cachent encore les entrées de camps de redressement et les prisons où meurent tibétains et ouïghours. Salutations de Libreville au Gabon où Monsieur Bongo, triste fils de son père, peut continuer de se reposer dans un de ses hôtels particuliers du XVIème pendant que son peuple meurt de maladie et de faim.
Non et encore non ! Ces pays ne seront jamais mes "amis", tout au plus, peut être comme sur Facebook, des contacts... Et rien ne devra empêcher mon pays ou l'Europe de sermonner, critiquer et sanctionner des bouchers, des tortionnaires ou des pourris. Le pétrole n'efface pas le sang des suppliciés et les voies rapides des TGV ne pourront être construites sur les corps torturés de prisonniers politiques. L'amitié de la France ne se négocie pas sur un coin de table entre la poire et le fromage, comme un chargement de viande entre maquignons, elle se mérite...

Elle ose tout, c'est même à ça qu'on la reconnaît

Vous partez en week-end dans votre résidence de Normandie ? Mamie organise un repas de famille pour le baptême du petit dernier ? Pensez à garder une place, il est fort possible que Ségolène Royal s'invite... Ayant oublié cela, le pauvre Vincent Peillon s'est fait vertement tancé par la dame du Poitou, transformée en mégère même pas apprivoisée.
Vous me direz que tout le monde est en droit d'aller, quand il l'entend, à Dijon mais de là à "polluer" et à diviser une réunion visant tout au contraire à l'union d'une gauche et d'un centre passablement fragmentés, il y a une marge qu'elle n'a pas hésité à franchir. César avait traversé le Rubicon mais j'ai bien peur que l'impératrice de Melles en ait oublié la couleur mais pas le qualificatif...
La surenchère médiatique que l'on sait si bien reprocher à notre Président de la République, est tout aussi un défaut chez sa challenger malheureuse. Apprendre à gérer la rareté, à provoquer le désir pour l'avenir (...), autant de leçons qu'elle sait donner mais pas s'appliquer à elle-même. DSK aura juste à compter les points et rafler la mise en fin de partie...

samedi 14 novembre 2009

Bon de parler, meilleur de se taire

"Silence dans les rangs !" Dans la Cité Interdite des Artistes du Raincy, plus aucun écrivain, acteur, peintre ou sculpteur ne pipait mot... Serait-ce les premières lignes d'un scénario-catastrophe à la Orwell où un pouvoir tentaculaire asservirait un monde culturel devenu muet, aveugle et sourd ? Non, simplement une caricature des propos d'Eric Raoult, député-maire de cette même ville et de ceux de la Prix Goncourt, Marie N'Diaye, qui auraient dû, tous deux, relire un critique impénitent du pouvoir et de la société de son temps, monsieur Jean de La Fontaine. Dans "l'Ours et l'Amateur des jardins", le fabuliste écrit justement "qu'il est bon de parler, et meilleur de se taire, mais les deux sont mauvais quand ils sont outrés." Je renvois donc dos à dos nos deux impétrants pour leur "petite" polémique à deux sous, pour ne citer ici que Frédéric Mitterrand.
D'un côté monsieur le Député afin qu'il n'oublie pas qu'une des libertés fondamentales de notre société, est celle donnée à tous les artistes de dire, écrire ou proclamer ce qu'ils ont envie. Rappelons à notre fin politique que tout ce qui peut ressembler à une censure ne fait que renforcer celui qui la subit. Dans l'affaire, par exemple, des caricatures de Mahomet, je ne suis pas sûr que les mollahs et leur fatwa soient sortis grandis de la bataille médiatique qui a suivi. Les artistes sont libres par essence et nul n'est à même de leur dicter leur conduite sauf à en faire des martyres de la cause.
Quant à Marie N'Diaye, ses propos me paraissent bien excessifs et caricaturaux. Le degré de monstruosité pour qualifier un pouvoir ne doit pas avoir la même saveur suivant qu'il est mesuré en Europe, en Corée du Nord ou au Zimbabwe. Et ce n'est certainement pas en quittant son pays, d'autant plus qu'il reste une vraie démocratie, que l'on combat les idées d'un adversaire. J'ai le souvenir qu'au soir de la victoire de François Mitterrand en 1981, les parents d'une de mes connaissances, résidant dans un arrondissement huppé de la capitale, avait annoncé tristement à leur progéniture hébétée que "les communistes étant à la porte de l'appartement, il fallait qu'ils se préparent à quitter leur école privée pour entrer dans une usine nationalisée." J'ai rarement autant ri de la bêtise de l'incompréhension et du sectarisme. "Tout ce qui est excessif, est insignifiant..." (Talleyrand).

vendredi 13 novembre 2009

La peste ou le choléra ?

Non, je ne vais encore parler pour la nième fois de la grippe A... Roselyne Bachelot, une aiguille dans un bras et un micro sur l'autre, le fait bien mieux que moi. C'est le feuilleton à rebondissement de "Coeur Piéton" à Périgueux (Dordogne) qui occupe les unes - des journaux - et surtout tous les autres - commerçants et élus.
A la lecture des différents articles sur le sujet, j'ai la sourde impression qu'on ne me donne le choix qu'entre la peste de "Coeur Piéton" ou le choléra de l'immobilisme prôné par certains opposants farouches. Pourtant je pense qu'il existe très certainement un modus vivendi, un intermédiaire viable qui ferait évoluer progressivement les mentalités des uns et des autres. Malgré le credo récurent de certains psychorigides tendant à bannir toute initiative nouvelle en matière de développement de la piétonisation du centre de Périgueux, nous sommes tous, commerçants et élus, dans le devoir d'imaginer l'avenir commercial de notre ville, sous peine de la voir définitivement désertée par les chalands.
Au lieu de jouer les "Krouchtchev" périgordins et de clamer "non, non et re non" sans rien proposer, sans tenter quelque chose, sans prendre quelques risques, remisons ici les vieilles rancunes politiciennes qui n'ont pas lieu d'être dans ce débat essentiel. La politique, la seule, la vraie, trouve sa noblesse dans le consensus et l'ouverture. Un commerce de proximité, dynamique et inventif, mérite mieux que des prises de position stériles où le seul leitmotiv est de ne rien changer.
Les propositions du président des Enseignes, tendant à reproduire à Périgueux les "zones de rencontre" créées à Chambery, est une excellente idée. Elles ont l'immense mérite de replacer le piéton au centre du dispositif. C'est lui qui devient prioritaire et qui dispose de l'intégralité du réseau, les voitures ne faisant qu'emprunter, à tous les sens du terme, une voie de circulation. Il existe dans notre ville suffisamment de places de parking pour que celles des zones à piétoniser ne soient réservées qu'à des arrêts brefs, servant uniquement à l'emport de marchandises pondéreuses. En langage d'aménagement, cela s'appelle la mobilité douce. Un qualificatif que beaucoup devraient intégrer dans leurs appréciations et leur aptitude à débattre...
Et que l'on vienne pas me répéter encore une fois qu'à Périgueux, c'est différent d'ailleurs. Nos concitoyens qu'ils soient de Dordogne, des Ardennes ou de l'Hérault, ont la même attirance pour des espaces libérés de la voiture et de ses nuisances. Il faut juste donner du temps à une démarche nouvelle pour s'installer dans les habitudes et le comportement d'achat. Pragmatisme, pédagogie, communication et détermination sont les mamelles pavloviennes de la réussite d'une politique quelle qu'elle soit...

mercredi 11 novembre 2009

Le quotient d'amour

Evénement à Lons-le-Saunier dans le Jura ! Non pas que la "Vache qui Rit" n'ait plus le moral ou que le Comté ait été racheté par un consortium helvèto-chinois... Simplement un couple de lesbiennes vient d'obtenir le droit conjoint d'adopter un enfant. Depuis douze longue années, ces deux femmes se sont battues pour avoir le simple droit d'aimer un enfant.
Certaines bonnes âmes s'y opposent encore, arguant de la nécessité absolue d'avoir deux parents de sexe différent, souhaitant faire perdurer encore cette interdiction à ces couples d'adopter parce qu'ils sont simplement différents.
Quid de l'enfant lui-même, de son bonheur ? Pourtant si je ne m'abuse, les Ténardier, dans les Misérables de Victor Hugo, étaient bien mari et femme. Il avaient de l'argent. Ils avaient une grande maison, une profession stable et lucrative. En poussant le raisonnement à son paroxysme, c'est tout ce qui faut pour obtenir ce fameux agrément qui leur aurait permis de s'entourer de tout plein de têtes blondes... pour en faire des esclaves.
Au lieu de s'étalonner sur ces paramètres par trop évidents, trop économiques, n'est-il pas souhaitable de mieux considérer le désir d'aimer, ce quotient d'amour qui construit une vie heureuse quels que soient les accidents de la vie.
Deux êtres, du même sexe, ont le droit imprescriptible d'aimer un enfant et seront certainement d'aussi bons parents que bien d'autres "dans la norme". Les études, conduites en Suède et aux Etats-Unis, le prouvent depuis plus de vingt ans. Il n'y a aucune différence entre des enfants éduqués dans une famille hétérosexuelle et ceux qui ont grandi chez un couple homoparental. Le taux d'échec scolaire n'est pas plus élevé, voir meilleur. L'épanouissement de l'enfant est souvent rendu plus patent du fait de l'ouverture d'esprit des parents.
Arrêtons donc de considérer que l'éducation d'un enfant doit répondre à des normes "sonnantes et trébuchantes". La seule qui compte à mes yeux, est celle de l'amour et du respect. Entre les Ténardier et Emmanuelle du Jura, j'ai fait mon choix, celui de l'enfant et non celui de la société.

mardi 10 novembre 2009

Au pied du mur

"Qui trop embrasse, mal étreint"... Les conseillers en communication du Président de la République devraient se répéter cette antienne et résister à leur envie compulsionnelle de mettre en scène leur patron à toutes les sauces et sur tous les événements de ces trente dernières années. Nicolas Sarkozy est surractif, nul ne le nie. C'est un passionné, boulimique de la vie et de l'actualité, collant au quotidien comme un rémora à son poisson-pilote. Mais point trop n'en faut.
Nul ne lui reprochera de ne pas avoir été au pied du Mur de Berlin ce 9 novembre 1989. Rappelons à tous les hagiographes et autres donneurs de leçons que François Mitterrand lui-même n'y croyait pas et imaginait des scénarios bien pires pour les pauvres allemands de l'Est. Aujourd'hui nous repeignons tous l'histoire à nos couleurs mais qui se rappelle ce qu'il faisait le 9 novembre 1989 au soir ? Si peu de monde car personne ne pouvait subodorer ce qui allait se passer dans l'ancienne et future capitale allemande. Alors qu'importe ce qu'a fait Nicolas Sarkozy ce jour et tant pis s'il a raté, comme la plupart d'entre nous, ce rendez-vous avec la grande Histoire.
En revanche, on saura lui redire qu'il en fait toujours de trop. Les français sont fiers de leurs leaders quand ils sont au devant de la scène, qu'ils portent haut la voix de la France et d'un certain humanisme. Mais l'activisme médiatique finit par les lasser très vite et du coup ils perdent de vue l'essentiel et la quintessence du message politique.
J'ai le souvenir quand je fus responsable d'un comité de soutien à Edouard Balladur pour la campagne des Présidentielles de 95 - et oui on ne se refait pas...- qu'un certain Nicolas Bazire, directeur de campagne du premier ministre candidat et ami proche de notre actuel président, nous avait expliqué doctement que les élections se gagnaient à la télévision avec la communication, pas dans la rue ni dans le fameux "toco manetto" cher au challenger de l'époque, Jacques Chirac. On a vu le résultat...
L'omniprésence et l'omniprésidence qui en résulte, finissent par saturer le message présidentiel et gouvernemental au point qu'on ne retient plus que l'ivraie en lieu et place du bon grain, que la polémique prend l'ascendant sur la politique et que l'essentiel cède le pas au particulier. Comme quoi, en communication comme dans d'autres secteurs, l'abondance de biens peut nuire et devenir rapidement contre productive. Entre l'Aventin silencieux de Jacques Chirac et le congrès des concierges de Nicolas Sarkozy, il doit bien exister un juste milieu qui s'apparente à cette passion raisonnée qui porte les grands hommes vers les sommets.

lundi 9 novembre 2009

Lettre à Lucie

Bonjour Lucie... Devrais-je dire bon anniversaire pour tes vingt ans... Tu es née, si je me souviens bien, un jour ensoleillé comme novembre sait nous en apporter quand on a la chance d'habiter à Montpellier. Nous étions tous, dans l'équipe du Comité d'Organisation des Jeux Méditerranéens, à la joie de t'accueillir en ce bas monde. Pris par notre passionnante mission et par les effluves pétillantes de ta naissance, on en a presque oublié de se rendre compte de ce qui se passait pas très loin de chez nous, à Berlin.
Je me souviens, malgré tout, d'images fugaces mais fortes de jeunes et moins jeunes enjambant ce mur tant honni. Je me souviens de ces Trabant pétaradant et fumant bleu, se perdant dans les rues d'un Berlin de nouveau unifié, ressemblant, comme sortis de dessins animés, à de petits animaux aux yeux effrayés par cette nouvelle liberté. Je me souviens des interrogations de tous, grands de ce monde et médias pétrifiés par la vitesse des événements, craignant le retour de bâton du grand frère soviétique. Je me souviens de Mstislav Rostropovitch jouant du violoncelle au pied de ce béton tagué, symbole de mort et de la dictature effondrée. J'avais même offert à ta maman un petit bout de ce béton sacré, contenu dans la pochette du disque du Maître, enregistré pour l'occasion. Finalement, je me rends compte maintenant que je me souviens de presque rien tellement tout s'est passé en douceur, dans la paix et la fraternité.
Aujourd'hui, avec le recul, ta naissance a marqué pour nous tous, aimant notre continent et ses peuples, le début d'une autre ère, éloignant un peu plus le spectre de l'hydre guerrière et de la folie des hommes comme nous la concevions au XXème siècle. Ce que nous ne savions pas, c'est que cela allait être aussi l'anéantissement de nombre d'idéaux, bons ou mauvais, qui avaient construit notre société humaine, ouvrant grand la porte à d'autres extrémismes bien plus pervers et destructeurs car diffus, reposant sur la haine et la négation de l'autre.
Tu es née, Lucie, avec la mort du Mur de Berlin, avec la fin d'un manichéisme de grand papa souvent généreux et si humain. Tu es née, Lucie, en même temps que l'enfantement dans la douleur et la violence de mouvements fondamentalistes de tous poils qui sont en train de dénaturer l'âme et la pensée.
Suivant notre camp et nos convictions, nous n'avions qu'un "adversaire", identifié et souvent respecté. Tu en as des dizaines, anonymes, lâches et amoraux. Dans cette liberté retrouvée, ton avenir est encore plus incertain que ne fut jamais le notre.
Nous aurons encore à t'aider pour que ce mur abattu, mythe de Sisyphe des temps modernes, ne soit pas les fondations d'un monde encore plus injuste, farouche et barbare que celui que nous croyions avoir contribué à effacer pour toi.

dimanche 8 novembre 2009

Je sais... que je ne sais pas

Je ne dois pas être le seul à qui Eric Besson pose un problème. Pas tant sur sa personnalité, je me garderais bien de juger quelqu'un que je ne connais pas. Pas tant sur son nouveau credo Sarkozyste, car que celui qui n'a jamais trahi ne serait-ce qu'un peu en politique, lui jette la première pierre. Mais c'est le débat concernant l'identité nationale qu'il aimerait définir ou du moins comprendre, qui m'interpelle...
"Par ma foi, il y a plus de quarante ans que je dis de l'identité nationale sans que j'en susse rien" pourrais-je paraphraser le bourgeois gentilhomme de monsieur Molière. Comment arriver à définir et à parler de quelque chose que je crois indéfinissable ? Pour moi, mon identité nationale "personnelle", c'est avant tout un long cheminement culturel et sentimental qui m'a construit en profondeur. Je me moque des frontières, je me moque des limites établies dans un bureau ovale ou non, je me moque de ces décisions cartographiques trop souvent arbitraires. Mais j'ai appris dans des livres d'histoire de France, dans la vie et dans l'amour ce que je crois être le respect de l'autre, une certaine idée de la vie en communauté. Partout où je me trouve, j'essaye de comprendre et de me fondre dans le moule du pays visité, respectant règles et lois, religions et traditions. Je ne renie jamais qui je suis, ni d'où je viens, mais mon devoir est d'être à la fois humble, fier et respectueux de mes hôtes. C'est cela "mon" identité nationale... Ce que je crois que mon pays, là où je sus né, m'a appris tout au long de sa fabuleuse histoire, tout au long de ses malheurs et de ses immenses contributions au progrès de notre société, tout au long d'une lente maturation démocratique et politique.
Alors j'ai beaucoup de mal à imaginer un débat sur ce sujet qui ne dégénère pas. Je ne vois pas comment définir une éducation, une construction si personnelle, si intime entre un territoire, une "nation" et moi, un simple citoyen.
Je dois reconnaître être parfois excédé par ces manifestations anti-françaises souvent grotesques provoquées par des personnes qui profitent outrageusement du système tout en crachant sur le peuple qui les accueille. Ferais-je la même chose dans leur pays de naissance que j'en serais expulsé manu militari. Mais j'ai tant de respect pour tous les autres, l'immense majorité, qui triment en silence pour un pays qui n'est pas encore le leur et qui parfois ne leur rend pas ce qu'il doit. Car, autre effet induit de ce débat, qui dit "identité nationale" pense automatiquement "immigration"... Pourtant quelle différence y-a-t-il entre un escroc "caucasien" en costume-cravate et un petit voleur à la tire "méditerranéen" ? Aucune, car tous deux ne respectent pas les lois de la République dans laquelle ils vivent.
Respect, respect, respect... Ce mot revient sans arrêt dans mon propos, c'est peut être ça, mon identité... nationale ou pas... Identité "historique" devrais-je dire ? Je sais ainsi que je ne sais pas la définir.

Les papis font de la résistance

Imaginez une maison de retraite comme il y en a tant dans nos communes de la France profonde, sentant "bon" l'eau de Cologne, la soupe de légumes et le déodorisant bon marché... Imaginez maintenant deux papis, "pépère" Giscard et "pépé" Chirac, encore fringuants et portant bien leurs quatre vingts printemps... L'un est un vieil aristo, intelligent, pontifiant, très distant mais à l'oeil brillant dès que se profile un jupon voletant. L'autre est un grand gaillard, bouffeur, rigolard, sympathique et lui aussi aimant retrousser voir trousser une jupette, avec ou sans jeu de mots, légère et court taillée. Les deux se haïssent cordialement, ayant travaillé ensemble, chassant sur les mêmes terres difficiles de la politique, se taclant sans ménagement tout en restant à première vue respectueux et polis.
On les avait presque oubliés, le temps faisant son oeuvre implacable et inéluctable. Ils étaient entrés dans la rubrique "Histoire" des dictonnaires en attendant paisiblement de faire la une des nécrologies de la presse quotidienne. Et puis, miracle de la science et de l'édition, voila que leur rivalité devient le grand sujet d'actualité de la maison de retraite et se répend même dans tout le village...
Ils se détestent tant qu'ils ne peuvent retenir leurs derniers coups de dentiers, leurs dernières béquilles sur leurs jambes de bois. Ils se détestent tant... Mais on le savait déjà, depuis si longtemps. Ils sont de deux mondes différents, tout en parcourant les mêmes chemins de traverse de la vie politique nationale. Il a fallu deux livres et quelques interviews pour que cette rivalité venant des tréfonds de leurs êtres ressorte en pleine lumière.
Mais que n'apprend-on de plus ? Qu'ils ne partiront pas en vacances ensemble ? Que la tête de veau et la brouillade aux truffes ne sont pas conciliables ? On s'en doutait un peu. Alors querelles inutiles de vieillards cacochymes ? Certainement... La seule chose que cela peut nous permettre d'éviter un jour est que le pouvoir au sommet ne se partage pas. Qu'un Président de la République et un Premier Ministre ne peuvent être du même camp et avoir les mêmes prétentions à gouverner la France. Finalement la paire Sarkozy-Fillon respecte ce non-dit et fonctionne, malgré les dires et sans préjuger des résultats, assez bien.

samedi 31 octobre 2009

Le bal des faux culs

Jacques Chirac devrait être renvoyé en correctionnelle pour la vieille affaire des chargés de mission "fictifs" de la Ville de Paris. C'est ce qui s'appelle avoir une retraite de bon père de famille... Je ne jugerai pas de sa culpabilité ou non, la justice s'en chargera.
Mais on dit souvent qu'au crépuscule de sa vie, l'homme, devant son miroir, se trouve face à ses responsabilités et à son bilan. Celui de l'ancien Président de la République, proclamé politique le plus populaire, est fait de grandes parts d'ombre et de lumière. Si sa générosité, son humanité et sa proximité n'ont jamais été remises en cause, il n'en n'est pas de même de ses méthodes à la tête de feu RPR, de la Ville de Paris ou des différents postes gouvernementaux qu'il a occupés. Héritier du gaullisme et de pratiques politiques aujourd'hui pour partie révolues, il a été au coeur de la vie publique de notre nation durant près de deux générations. Ça ouvre pas mal de possibilités de se faire attraper les doigts dans la confiture affairiste...
Michel Roussin ou Alain Juppé ont déjà trop chèrement payé leurs rôles éminents de lampistes en chef. Et quand la chaîne des responsabilités cède sous les coup de boutoir de juges intègres et courageux, c'est au tour du chef lui-même de témoigner devant le ministère public de sa part de vérité. On peut le déplorer humainement mais pas légalement. La juge Xavière Siméoni n'a fait ici que son métier. "Dura lex sed lex"...
Cela m'emmène d'ailleurs à m'amuser des nouveaux avocats de Jacques Chirac. Si les défenseurs venant du camp majoritaire font ici leur job, l'étonnement se fait jour à l'écoute des plaidoiries apitoyées de François Hollande ou Ségolène Royal qui se retrouvent pour une fois tous les deux pour plaindre le justiciable. Plaisant quand on sait la violence des critiques qu'ils ont pu émettre lorsque la Chiraquie dominait la politique française. De même, Charles Pasqua n'hésite pas à se morfondre de ce nouvel épisode de justice tout en, parallèlement, enfonçant un peu plus Chirac dans l'Angolagate pour lequel il est condamné lui même. Et enfin, les arguments à décharge de notre retraité sont exactement ceux que l'on refuse à Roman Polanski qui pourtant, lui, croupit depuis plus d'un mois dans les geôles suisses. L'âge, l'ancienneté de la faute, la popularité ou l'ensemble de son oeuvre, autant d'éléments que l'on reconnait à l'un et dénie à l'autre. Mais là, c'est une autre histoire... de faux culs.

jeudi 29 octobre 2009

Quelle bravitude !

Je ne sais quelle mouche a piqué nos politiques mais je m'interroge sur l'intérêt, et même plus, pour l'UMP d'avoir signé une charte avec le parti communiste chinois. Après Ségolène ventant la "rapidité" voire le côté expéditif de la justice chinoise sur la Muraille de Chine, voilà Xavier Bertrand qui en remet une couche avec l'un des partis les plus autocratiques de la planète.
Dans un des alinéas de ce document, il est stipulé que les deux parties s'abstiendront d'intervenir dans les affaires intérieures de chacune d'elles. Un ange, aux ailes dégoulinant du sang des tibétains, des ouïghours et de tant d'autres dissidents, s'éloigne, effrayé et déçu... Je pensais humblement qu'un parti politique était avant tout un espace de réflexion et d'idées, où l'on pouvait justement se permettre de dire les choses et de critiquer ce qui ne correspondait pas au socle de pensées de ce même parti.
A moins de m'être gravement fourvoyé, je ne crois pas que la philosophie de l'UMP soit le pendant occidental de celle du PC chinois. Alors pourquoi signer un tel document qui donne l'impression, encore et toujours, que nous baissons notre pantalon devant les diktats économiques de la superpuissance chinoise. Un airbus, un TGV ou une centrale nucléaire ne vaudront jamais la liberté de tout un peuple et les droits imprescriptibles de croire sans contraintes.
Laissons aux gouvernements le soin de négocier et d'être diplomates mais de grâce, que les partis politiques gardent l'autonomie et l'audace qui siéent si bien à un lieu de débat et de projets.

mercredi 28 octobre 2009

Promesse en l'air ?

"Les promesses des politiques n'engagent que ceux qui les reçoivent" aimait à dire Charles Pasqua, le pétulant sénateur des Hauts de Seine. Il a promis de se lâcher sur les affaires de vente d'armes à l'Angola et pour une fois, j'ai l'impression qu'il s'est engagé à tenir.
D'aucuns diront "enfin", d'autres resteront muets de terreur. Quoiqu'il advienne après cette bordée "pasquaïenne", rien ne sera plus comme avant.
Je me suis ému à plusieurs reprise de la catastrophique image des réseaux françafrique de l'Elysée. L'Angolagate ne fait que confirmer tout le mal que l'on pouvait penser de ces méthodes d'un autre temps et d'une philosophie néocolonialiste saumâtre. Les mieux informés d'entre nous me rétorqueront toujours que si nous ne le faisons pas, d'autres ne se gêneront pas pour prendre notre place et commercer avec les pires produits de la barbarie et de la dictature.
Et bien , laissons les... Le commerce équitable est très à la mode mais je crois avant tout au commerce étique et les méthodes dénoncées dans l'affaire Pasqua sont aux antipodes de cette philosophie. L'ancien Ministre de l'Intérieur paye ici bien tardivement l'accumulation impressionnante de dossiers douteux et peu ragoûtants.
Mais rassurons ici tous ceux qui vont se jeter sur sa dépouille encore fumante, il n'a fait souvent qu'obéir à des ordres venant de bien plus haut. Et puis, ses opposants d'aujourd'hui qui furent majoritaires hier, n'ont pas dérogé à ces règles non écrites et ont pratiqué le même jeu truqué. N'est-ce pas "Papa m'a dit" ?

lundi 26 octobre 2009

Si par une nuit d'hiver...

Habituellement vulgairement politique, il est si rare que je me laisse aller à errer sur quelques chemins de traverse culturels et musicaux... Mais là je ne pouvais pas résister à la magie du dernier disque de Sting.
"If on a winter's night" est la quintessence du bonheur musical, poétique, profond, beau comme un paysage d'hiver enneigé.
L'artiste, il n'y a pas de mot plus fort pour qualifier ici l'ancien chanteur du groupe Police, est aller fouiller dans ses souvenirs d'enfance, dans ses madeleines de Proust inspirées. Il a mêlé pour imaginer ce disque magique les vents froids hivernaux, le crépitement des bûches dans la cheminée ou l'esprit des crèches de Noël. A cela vous ajoutez des musiques anciennes, des instruments rares et des musiciens exceptionnels pour obtenir des instants d'absolu poétique.
A écouter mille et une fois comme un conte de Noël, emmitouflé dans un plaid, les lèvres brûlées par un thé bouillant...

NB : Pour vous faire une idée de l'hiver... http://www.youtube.com/watch?v=gFAleFnbRgw

Les fauves... hors de l'arène

"Panem et circences", du pain et des jeux, clamaient les citoyens romains de la décadence... Hier, à Marseille, c'était plutôt des baffes et du foot. Même ferveur populaire, mêmes instincts basiques et bestiaux, serions-nous, nous aussi, décadents ?
J'aime le sport et le fait sportif, j'aime ce que véhicule l'esprit olympique et les effusions un tantinet cocardières mais il m'est impossible de cautionner et même de chercher ne serait-ce que le début d'une explication d'un tel déchaînement de violence pour un vulgaire match de football entre Marseille et le club de la capitale, le PSG. Souvent, dans l'histoire de l'humanité, le sport a été pris en otage par la politique. Hitler, l'Union Soviétique, Cuba ou la Corée du Nord l'ont utilisé à des fins partisanes et de propagande de régimes dictatoriaux.
Mais Marseille-Paris en football !!! Où est l'enjeu géopolitique ? Où sont la bataille idéologique ou le différent territorial ? Ces événements stupides sont peut être pires encore que la poignée de main refusée par Hitler à Jesse Owens car en 1936, il y avait une vraie lutte philosophique et humaniste. Le champion noir est devenu le vainqueur mythique d'un pouvoir honni. Les hordes d'hier, autour du vieux port, n'avaient aucun but si ce n'est frapper, détruire et faire peur. Les fauves du Circus Maximus étaient sortis de l'arène. Tout cela parce que onze gars portaient des masques et ne pouvaient jouer à la baballe...
La lecture du site internet dédié aux différents groupes d'Ultras en France est édifiant. Les mots d'oiseaux, les affirmations violentes et martiales sont déclinés tout au long des pages. Quid du sport ? Rien... Le vide sidéral... Faudra-t-il un jour en arriver à faire jouer les matches de football à huis clos pour que ces "supporters" ne puissent frapper que leurs femmes ou leurs enfants en restant chez eux ? En croyant vivre par et pour le football, ils sont en réalité en train de le tuer en détruisant progressivement son image. Il adviendra que les entreprises et leurs colossaux budgets de communication qui soutiennent clubs et fédérations, trouvent ces agissements trop risqués pour leur business et coupent les vivres. Ils auront l'air malin (une impossibilité chromosomique peut être...) nos ultras, seuls, dans des stades vides et en ruines...

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