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vendredi 14 octobre 2011

Politiquement raison

Dernier acte de l'une, premier de la longue carrière de l'autre ? Le ralliement de Ségolène Royal et celui d'Arnaud Montebourg à la bannière de François Hollande sonnent comme de la musique dodécaphonique aux oreilles du profane... Entre les vacheries du couple décomposé de 2007 et son "plus grand défaut", le congrès de Reims et toutes les avanies survenues depuis, on pouvait décemment s'attendre à ce que le troisième triomphant et la quatrième déconfite du premier tour des primaires socialistes, aillent, ce dimanche prochain, au pire à la pêche et au mieux dans l'escarcelle électorale de madame la Maire de Lille.
Et bien, que nenni ! Celui qui incarnait "la gauche" du PS et celle qui portait un message de rigueur, rentrent dans le rang majoritaire du plus chiraquien des socialistes, drôle d'équipage brinquebalant, avec la girouette Jack Lang et le pizzaïolo Navarro.
En deuxième lecture, après l'étonnement et certainement un peu d'incompréhension, il faut y lire une vraie réponse politique de nos deux impétrants. Ravalant leur acrimonie et leurs principales idées de campagne, ils ont tous deux compris qu'il fallait, pour arriver à triompher du président sortant, que le candidat socialiste soit sans ambiguité le leader incontesté de son propre camp. La présidentielle est une rencontre entre un homme, non un parti, et la nation. Un candidat, sans un soutien infaillible de ses propres troupes, aura beaucoup de mal à rassembler une majorité de français dans ses filets électoraux. Mis à mal par un scrutin interne, il n'aura pas la légitimité nécessaire, la masse critique, pour peser de tout le poids de ses convictions face à ses opposants.
Alors faisons fi de quelques convictions, n'insultons pas l'avenir -surtout concernant Arnaud Montebourg- et donnons les gages nécessaires d'une démonstration raisonnable et politiquement correcte dans l'ultime épisode de ces premières primaires. En revanche, si j'étais les adversaires du PS, je me précipiterais dimanche pour voter massivement pour Martine Aubry... Un score serré serait certainement la meilleure assurance-vie de Nicolas Sarkozy et marquerait une conclusion amère et risquée de ce deuxième épisode fratricide, après celui des primaires d'Europe-Ecologie-Les Verts, de la saga des Présidentielles 2012. Mais je n'ai rien dit...


mardi 4 octobre 2011

Et Colum-Borloo rangea sa 403

Venant de nulle part, telle une bombe furtive que même ses artificiers ne pouvaient désamorcer, l'annonce de la non-candidature de Jean-Louis Borloo a pour le moins dévasté le champ de bataille centriste. On se serait presque cru au lendemain d'Alésia quand Vercingétorix rendait les armes sans presque avoir combattu et que les chefs des tribus gauloises s'égayaient à qui mieux-mieux dans la nature.  Nicolas "César" a bon dos de s'avouer soulagé de cette issue favorable au premier abord. Mais ce serait faire injure à l'indépendance des gaulois-centristes que de croire qu'ils vont se ranger comme un seul homme sous la bannière impériale...
Oui, cette annonce m'a laissé dans un état de sidération comme rarement lors d'une campagne électorale. Beaucoup comparent cette reculade à celle de Jacques Delors en 1995 pourtant à cette date, j'étais personnellement persuadé que l'ancien Président de la Commission européenne n'irait pas. J'avais même parié à ce sujet une belle caisse de champagne -que je n'ai jamais bue- avec un collègue de travail. En revanche, concernant Jean-Louis Borloo, je le voyais bien entonner une musique différente et mélodieuse aux oreilles de nombreux électeurs déboussolés par une certaine droitisation de la majorité actuelle et une forme de cacophonie passéiste de l'opposition a priori majoritaire. Et patatras, ce dimanche soir, tout a été remis en cause. Il faudra à l'avenir que Claire Chazal veille à calmer le jeu vespéral et dominical. Car entre un DSK confit et un Borloo confus, mes lundis matin deviennent "gueule de bois".
Borloo, dans ses explications, a mille fois raison. Atomisation du centre, machine à broyer, guerre des chefs, rien ne lui aurait été épargné jusqu'au mois de mai prochain. Colum-Borloo a donc préféré ranger sa 403.
Mais je persiste et je signe, il avait une vraie place à prendre sur l'échiquier national. Dans le coeur des français, c'était déjà presque acquis. Son humanité, sa proximité, sa nature chaleureuse et roublarde plaidaient quotidiennement en sa faveur. Restait à amadouer leurs esprits. Là aussi, une bonne part du chemin avait été accomplie. Le Grenelle de l'Environnement, la politique de la Ville et sa fameuse loi SRU, son action à Valenciennes laissaient présager un programme où l'Homme avait toute sa place, dans le respect et le partage. Borloo pouvait devenir ce chaînon manquant entre une droite aveuglée par son penchant libéral et une gauche empêtrée dans son passé social.
Las, rien de tout cela. On reprend (presque) les mêmes et on recommence le "tu me tiens, je te tiens par la barbichette"... Et si le 6 mai prochain, pour la première fois de ma vie citoyenne, j'allais à la pêche ?


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