En revanche, une disparition, passée presque sous silence il y a quelques jours, m'a infiniment plus touché. C'était Paulette Merval, l'indissociable partenaire à la ville comme à la scène de Marcel Merkes. Elle symbolisait toute une partie de ma prime enfance, une sorte de madeleine de Proust revue et corrigée par la chansonnette. Imaginez 14000 représentations d'opérette ensemble ! Violettes impériales, Méditerranée, les Amants de Venise... Autant de succès intemporels qui ont bercé mon sommeil de gosse avec ma mamie à mon chevet. Mais ils exacerbaient surtout l'amour au quotidien, l'amour indéfectible, l'amour simple et puissant de deux êtres nés pour être ensemble, pour mourir pratiquement ensemble et perdurer ad patrem ad eternam sur les pochettes de 33 tours de nostalgiques amateurs.
Je vous ai détesté quand j'étais obligé de vous regarder en famille sur l'unique chaîne de télévision disponible et de participer à la sorte de karaoké avant l'heure que vos roucoulades surannées provoquaient. Mais, Dieu que maintenant je vous aime parce que vous personnifiez la mélodie du bonheur ! Sentiment simple pour des gens simples, certainement une bien meilleure recette pour être heureux que la chirurgie esthétique, le scandale et les psychoses névrotiques et médiatiques !
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