Et pendant ce temps, il y en a un qu'on entend peu sur ce sujet : Jean-Louis Borloo. Notre Colombo vaque à ses occupations environnementales, enquêtant sur la piste des criminels pollueurs, mettant sur le grill les complices du réchauffement climatique. Si les 607 ministérielles ont remplacé la 403 décapotable, le ton patenôtre est toujours aussi incisif, l'analyse toujours aussi pertinente et le poids de notre seul ministre d'Etat augmente au fur et à mesure que diminue celui des voix du PS.
Remplaçant de luxe du soldat Juppé tombé au champs d'honneur du suffrage universel, Jean-Louis Borloo a su se faire une place enviée aux commandes de son gigantesque ministère. A coup de mimiques improbables et de propos bien sentis, il a donné l'impression à chaque français de devenir les Messieurs Jourdain de l'environnement, faisant de l'écologie comme le héros du bourgeois gentilhomme déclamait de la prose : sans le savoir mais en permanence. Parfois, on en vient à rêver d'une troïka environnementaliste, Borloo, Hulot et Cohn-Bendit. De quoi donner la fièvre à bien des sondeurs et à tous les états majors politiques de la nation.
Surtout Papa Nico, si vous m'entendez, laissez nous le encore un peu ! Il n'a pas fini son job et loin s'en faut ! Reste à se battre à Copenhague et ferrailler avec les USA, la Chine et d'autres pour faire entrer définitivement l'écologie responsable dans les meurs internationales. Je demeure persuadé que l'Europe et notre pays auront besoin de lui, de son indolence feinte, de cette impression d'inertie que l'on a d'un rouleau compresseur qui pourtant écrase tout sur son passage. Je peux me tromper, moi qui suis à des années lumières des couloirs feutrés du pouvoir, mais c'est mon ressenti et celui de nombreuses personnes qui m'entourent. Jean-Louis Borloo a gagné sa pleine et entière légitimité comme parfois, en sport, les sélectionnés de dernière minute laminent par leur classe et leur culot les vieux briscards sur le retour.
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