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lundi 30 mai 2011

Et si c'était vrai...

2008-2010, la crise financière... Et après ? On oublie et on recommence comme avant ? On casse tout et on revient à l'âge de pierre ? Sommes-nous donc obligés de rester dans un manichéisme économique qui nous impose le libéralisme le plus débridé ou une conception passéiste et invivable de notre avenir ? Depuis des années de travail au commande d'une PME, au contact de mes salariés et de mes clients, je me pose ces questions, prisonnier de phénomènes boursiers et commerciaux qui me dépassent mais qui impactent si lourdement ma vie et celles de ceux qui m’entourent.
Je n'ai jamais eu aucun problème avec le travail et ses corollaires d'efforts, de risques et de satisfactions mais à la condition expresse que tout un chacun joue avec les mêmes règles qu'elles soient sociales, éthiques ou économiques, tout cet attirail qui nous fait pester, nous chefs d'entreprises, et craindre pour le lendemain de nos sociétés. Au final, je me rends compte que mon concurrent le plus dangereux n'est plus le restaurant ou le bar qui se monte tout près de chez moi mais plutôt le petit fabricant de composants électroniques de la province du Hénan en Chine ou bien le banquier costumé de Wall Street. Saugrenu me direz-vous...
Pas tout à fait car ces nouveaux personnages de notre théâtre productiviste affaiblissent jour après jour ceux qui me font vivre. Ils attaquent par leur agressivité commerciale et leur permissivité réglementaire les fondements même de notre société. En baissant sans cesse les coûts de production et en augmentant les profits d'une petite minorité quasi-invisible, ils érodent quotidiennement le pouvoir d'achat de mes clients, les obligeant à acheter toujours moins cher des produits toujours moins bons que nos entreprises locales et nationales ne savent pas fabriquer. D'un cercle vertueux du gagnant-gagnant, nous sommes passés sans nous en rendre compte à un cercle vicieux de la dévalorisation compétitive non seulement des produits mais aussi du travail et des êtres.
En une petite heure, je viens de lire le petit opuscule "Votez pour la démondialisation", pondu par Arnaud Montebourg, député PS de Saône-et-Loire et candidat au primaire de son parti. Et s'il avait raison ? Et s'il fallait, comme il le réclame, qu'une Europe forte pose des conditions au libre échange, des conditions sociales, des conditions écologiques pour que l'Homme revienne au centre de nos préoccupations ? En des temps bibliques, Moïse avait dénoncé le culte du Veau d'Or, rongeant l'esprit et le coeur des hommes. A notre tour peut-être de dénoncer le culte de l'argent-roi devenu le but ultime de la vie de certains alors qu'il n'est qu'un outil de l'existence. Dans la prose argumentée et toujours aussi truculente du parlementaire bressan, il y a quelque chose de Gaullien avec cette dénonciation des élites coupées des réalités, de la toute puissance de la finance sur le quotidien d'êtres classés au rang d'esclaves du profit.
Ouh là-là ! Je vois poindre chez certains de l'incrédulité à la lecture de ce soutien sans ambages. Pourtant je ne puis être tenu de collusion et de fait de collaboration, car en sept années de poste en Bourgogne du Sud et dans ce blog même, j'ai combattu sans faiblesses Arnaud Montebourg et ses outrances. Mais aujourd'hui, force est de constater qu'il tire juste. Il a su se séparer de ses scories stylistiques un tantinet populistes pour prendre de la hauteur et donner un vrai sens à un combat politique qui l’honore. Je ne vote pas aux primaires socialistes mais je dois avouer que cette petite musique de fond, distillée par l'avocat d'un nouvel ordre mondial, a fait son oeuvre me concernant.

dimanche 29 mai 2011

La Droite "Bidochon"

Gouvernement 0 - Droite Populaire 1... Ce n'est pas le score d'une des nombreuses phases finales que les championnats sportifs nous distillent en ce mois de mai finissant mais le résultat médiatique d'un des derniers pugilats politiques entre François Fillon et les tenants du groupe parlementaire de la droite de la droite. La thématique des radars-tiroir caisse a bien fonctionné, donnant à l'action de ces 44 députés un relief tout particulier.
Né de la débâcle des régionales, ce "clan" réunit tout ce que l'UMP a pu générer comme populistes, outranciers, sécuritaires et "phobes" en tous genres. Autoproclamés porte-paroles du peuple en souffrance, du peuple qui gronde, ils entendent peser de tout leur poids pour infléchir la direction et les grands axes de la campagne présidentielle à venir de Nicolas Sarkozy. Bon courage ..!
Mais quelle image ont-ils de ce fameux "peuple" dont ils se réclament à cor et à cri ? Pas celui de De Gaulle qui a su souffrir avec courage et affronter des tempêtes bien supérieures à celle des radars automatiques... Pas celui de gauche qui place le respect de l'autre, même étranger ou différent, au centre de sa pensée politique... Pas celui que je croise tous les jours, ce peuple qui trime, qui râle mais qui sait s'amuser, rire et partager.
Leur "peuple" n'est pas celui des Lumières, de l'ouverture au monde, celui de Diderot, de Lamartine ou des sans-culottes. Leur "peuple" n'est qu'une chimère rétrograde, fantasme de piliers de comptoir qu'on se plait à brosser dans le sens du poil. Heureusement pour nous, hommes libres et égaux en droit, qu'en son temps, Churchill n'a pas harangué, entre deux bombardements nazis, ce "peuple" dont ils font l'apologie. Promettant le sang et les larmes, il aurait été bien peu soutenu et nous croiserions de drôles de soldats vert-de-gris dans nos rues...
Le rôle d'un politique de tout bords, sa mission dirais-je, n'est pas de surfer sur la vague, de suivre les courants porteurs mais au contraire de savoir lutter face à la tourmente, de se battre pour convaincre, de ne jamais rendre les armes et d'accepter la défaite pour garder son âme.

lundi 23 mai 2011

La nausée

Après une compréhensible sidération, la nécessaire interrogation et le prévisible abattement, la désormais fameuse affaire "DSK" aurait la fâcheuse tendance à provoquer chez moi une nausée difficile à retenir.
A la lecture des différentes indiscrétions qui courent sur la toile et dans la presse bien informée, cette justice américaine si prompte à abattre tout autant les pots de fer que les pots de terre, m'apparaît sous son vrai jour, celle d'une procédure à deux vitesses suivant que vous êtes puissant ou misérable. Enquêteurs à 2000 dollars la journée, avocats superstars, communicants de renom, les moyens mis en oeuvre pour la défense de l'ex-directeur du FMI donne le tournis au bon peuple qui rame pour quelques euros par heure.
Que n'entends-je dire ? Que l'on va fouiller dans la vie de la présumée victime pour en extraire des aventures extra-conjugales, des erreurs de jeunesse ou des actes en bordure de la loi... Est-ce qu'un passé même le plus opaque pourrait justifier un viol ou une tentative de relation sexuelle violente ? Si c'est cela la justice outre-Atlantique, alors je préfère nos tribunaux à la petite semaine où le poids d'un compte en banque n'est pas l'alpha et l'oméga d'une sentence.
Un non-lieu les mains sales, une pseudo-innocence repeinte aux couleurs du billet vert, seraient pour moi la pire des hontes, la pire des insultes faite à tous ceux qui, même un instant, ont cru en Dominique Strauss-Kahn. Il est des verdicts de grâce ressemblant à des piloris éternels et vous poursuivant de votre vivant mais aussi jusque dans les manuels d'histoire d'une nation.

samedi 21 mai 2011

La loi des séries

Et de trois..! Ils sont aujourd'hui trois dans les prétoires à avoir tutoyé de près la fonction suprême de notre bonne république.
Depuis des années, la justice court après Jacques Chirac, ancien double détenteur du maillot présidentiel, qui se retrouve, malgré de nombreuses tentatives pour échapper aux magistrats, assis sur le banc des accusés pour les affaires de la Ville de Paris. De même, son ancien collaborateur le plus proche, candidat putatif à l'investiture populaire en 2012, Dominique de Villepin, lui, est impliqué dans la complexe et improbable affaire "Clearstream" qui porte bien mal son nom anglo-saxon d'eau ou de courant clair... Enfin, depuis quelques jours, c'est celui à qui tout souriait, celui qui devait revêtir le costume de Nicolas Sarkozy, d'après l'onction "sondagiaire",  le désormais trop fameux DSK qui est devenu le détenu le plus célèbre du NYPD.
Trois à essuyer les ires de la justice pour trois motifs différents. L'un a été pris les doigts dans la confiture financière; l'autre trempe jusqu'au cou dans une invraisemblable partie de billard à trois bandes visant son ennemi intime; enfin,  le dernier semble s'être "suicidé" médiatiquement et humainement au pied du Golgotha présidentiel. Trois affaires qui affaiblissent encore un peu plus les fonctions électives et politiques. Trois affaires, véritables séquoias géants cachant la forêt des turpitudes publiques, apportant de substantiels filets d'eau au moulin de tous ceux à droite comme gauche, tapis dans les extrêmes, qui ne rêvent qu'au "grand soir" de la chute du système.
A quand la fin de cette dramatique loi des séries, de cette TEM, la théorie de l'emmerdement maximum ? Faut-il que tout ce microcosme politique soit jeté dans un cataclysmique autodafé comme le souhaitent maintenant nombre de nos concitoyens ? Quand est-ce que ceux qui restent et qui briguent encore des mandats électifs vont-ils dépasser le stade du discours et des promesses pour enfin se conformer scrupuleusement aux préceptes d'une république exemplaire ?
Me concernant et concernant mon vote dans les élections à venir, l'humanité, l’honnêteté et la rigueur des candidats qui solliciteront mon suffrage seront tout aussi importants que le programme économique ou social. Pourquoi se battre pour un dirigeant dévoyé ? N'a-t-on pas vu des armées en haillons commandées par des officiers intègres et lumineux renverser de puissantes coalitions cornaquées par des généraux corrompus. Notre vieux pays et son grand peuple ont besoin de cet élan idéaliste et humaniste pour croire encore en des lendemains qui chantent.

jeudi 19 mai 2011

Sortie de route...

Grand rouleur devant l'éternel, amateur de belles et puissantes voitures, motard chevauchant une 1000 cm3, j'ai tous les stigmates du condamné de la route en sursis. Si on en juge par les mesures que le gouvernement veut mettre en place, je ne vais pas tarder, si je ne prends garde, à réparer mon vélo qui rouille paisiblement dans ma cave. Pourtant je ne serai pas de ceux qui hurlent avec les loups, arguant du racket ou de l'arbitraire de la loi.
C'est vrai qu'un permis à repasser est coûteux, vrai que les usagers professionnels vont souffrir plus que d'autres, vrai que certaines catégories comme les motards se croiront désignées comme boucs-émissaires mais posons-nous les vraies questions !
Savons-nous combien coûte à la collectivité nationale une vie perdue dans un accident de la circulation ? 1,2 million d'euros... Un blessé ?  135.000 euros... Soit plus de 25 milliards d'euros par an qui sont engloutis par ce cataclysme quotidien qu'est la somme de nos imprudences au volant. Et là, je ne prends en compte que les dommages financiers, une goûte d'eau dérisoire en regard du malheur touchant encore trop de parents qui pleurent un gamin disparu. Certes les amendes sont lourdes mais contrairement aux rouleau compresseur des impôts, il est simple d'éviter de passer à la caisse. Il suffit pour cela d'être prudent et respectueux des lois.
Surtout, qu'on vienne pas me traiter de donneur de leçons. Je crois savoir de quoi je parle en ayant moi-même été privé du précieux papier rose durant six mois avec l'obligation de repasser le code au bout du compte. J'ai subi cette condamnation, râlé et pesté contre la maréchaussée. Malgré tout, je pense avoir compris la leçon, à mes dépends certes, mais finalement assez efficacement.
Je ne dis pas que je ne succomberai pas une nouvelle fois aux sirènes aguichantes de la vitesse mais je demeure persuadé qu'il existe hélas bien peu d'autres solutions pour éviter l'hécatombe routière qui place notre pays au ban des nations modernes. Quand la raison est bâillonnée par la passion, il reste à frapper au portefeuille. Il semble en effet que nos neurones soient directement connectés à nos cartes bancaires, et ces dernières pourraient "fumer" sans une modification profonde de nos comportements au volant.

mardi 17 mai 2011

Vanitas, vanitatis...

Rikers Island, attorney général, Unité Spéciale des Victimes, et pourtant nous ne sommes pas en train d’ingurgiter une énième diffusion de New-York Unité Spéciale sur TF1 mais d’assister à une mort médiatique en direct…
Je n’épiloguerais pas sur la culpabilité ou non de Dominique Strauss-Kahn. Personne en dehors de lui et de la victime présumée, ne connait la vérité. Toute spéculation, déduction, information confidentielle, s’apparenterait à du commérage, du lynchage ou de la diffamation.  Ce que ces images, stupéfiantes de dureté et visionnées en boucle sur toutes les chaines du monde, me suggèrent, démontre simplement la fatuité de la vie.
Il y a quelques jours, DSK, au sommet de sa puissance, dinait aux côtés de Barack Obama et Angela Merkel. Hier, la mine torturée, il était assis entre un dealer à la petite semaine et un skinhead voleur de portables. Vanitas, vanitatis… Vanité, tout n’est que vanité.
Hier, vous étiez en pleine santé et aujourd’hui vous voilà cloué sur un lit d’hôpital attendant la terrible délivrance de la mort. Puissants ou misérables, enfin égaux, l’issue est la même, la chute peut être aussi violente et sans recours. Cette mésaventure ultra-médiatique, ces drames du quotidien me poussent, dans l’exigeant respect de l’autre,  à penser, à vivre, à aimer et à partager. En fonction de nos choix, de nos pulsions ou des aléas de l’existence, tout peut s’arrêter si vite, s’écrouler comme un château de cartes enfantin que chaque instant qui nous est donné de vivre, se doit de l’être le plus densément possible.



dimanche 15 mai 2011

Avec l'eau de la douche...

Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau de la douche..! A la lecture des réactions à la garde à vue de DSK dans les locaux de la police de New York, il n'y a qu'un pas que beaucoup d'internautes blogueurs, "facebookiens" et autres, ont largement franchi. Derrière la nécessaire présomption d'innocence, beaucoup stigmatisent déjà la classe politique dans son entier.
"Tous les mêmes", "dans quelques jours, il sera blanchi, comme d'hab...", "encore un coup monté de l'UMP"... C'est le café du commerce doublé des ragots de corbeaux en mal d'existence mais cela laisse des traces, des cicatrices indélébiles dans notre vie démocratique, ouvrant un peu plus la voie aux extrêmes, à l'abstention et à la révolte.
Que DSK soit coupable ou non, peu m'importe. C'est sa vie et son honneur mais surtout qu'on ne mélange pas tout. C'est avant tout un homme qui sera jugé par la justice des hommes, pas la politique et ceux qui en ont fait leurs vies ! Prenez un échantillon représentatif de nos concitoyens et vous serez surpris de constater qu'il n'y a pas plus de magouilles, de dérives sexuelles ou criminelles chez nos élus que dans le reste de la population. Quand Zemmour a fait ses déclarations à l'emporte-pièce sur les communautés immigrées, que n'a-t-on entendu pour l'accuser de racisme, de propos insultants ! En revanche, pour les politiques et ceux qui nous gouvernent, il faut chercher bien loin pour trouver le début d'une esquisse de défense. D'aucuns vont me jeter à la figure le devoir d'exemplarité. Pas la peine ! Je me bats dans mes posts pour cela, ce devoir absolu d'exemplarité pour tous ceux qui briguent les suffrages de nos concitoyens. Alors Dominique Strauss-Kahn est peut-être mort pour la politique française mais surtout ne généralisons pas et laissons le bébé s'ébrouer sous sa douche...

vendredi 6 mai 2011

Le négatif est de retour...

Carrefour, l'enseigne de la grande distribution, numéro deux mondial du secteur, perle du commerce hexagonal, est en train de mettre à mal son slogan fétiche, "le positif est de retour"...
Ses grands actionnaires, purs financiers, font le ménage dans l'organigramme du groupe français car ces messieurs ont des états d'âmes quant à leurs dividendes qui tardent à venir. Débitant en morceaux juteux, ils tranchent Carrefour en le séparant des ses filiales "Low Coast" comme Ed et Dia ou en cédant le parc immobilier colossal de l'entreprise. Qu'importe si ces démarches risquent de faire plonger dans le rouge cette société qui emploie près de 500.000 personnes, ils veulent du cash pour regonfler leurs comptes en banque. Colony Capital, fonds de pension américain, et Bernard Arnault, notre champion tricolore de l'activisme boursier, qui ont pris près de 15% de l'actionnariat de Carrefour rongent, leur frein depuis quatre ans et veulent absolument retrouver rapidement leur mise et servir de confortables bénéfices, au mépris de la pérennité de l'entreprise vampirisée.
Ces tristes sires qui hélas, labourent à la vitesse du net notre planète financière, s'apparentent plus aux insectes parasites, pondant dans les corps même d'une chenille vivante, pompant jusqu'à ce que mort s'en suive la substantifique moelle, qu'à ces grands entrepreneurs idéalistes et courageux qui ont construit nos grandes groupes industriels.
De tels agissements, s'ils devaient remettre en cause la vie même de Carrefour, nécessitent une réponse appropriée et exemplaire. Je reste persuadé que l'Etat, sans autre loi ou règlement fiscal, peut rendre la vie très dure à ces nouveaux Attila de l'économie mondiale. Encore faut-il le vouloir... Mais devra-t-on attendre la perte de groupes aussi précieux et essentiels que Carrefour, Accor ou autres, minés par ces raiders de la finance, pour réagir et remettre réellement l'entreprise et ses salariés au coeur de nos préoccupations ?

jeudi 5 mai 2011

Merci Bernard

La camarde a eu raison de toi, Bernard Stasi. Emmuré dans ta terrible maladie, tu as enfin réussi à trouver le chemin d'une liberté, désormais éternelle, qui a guidé ta vie publique et personnelle.
Merci Bernard de m'avoir donné le goût du débat politique. Jeune étudiant à Paris, passionné de la chose publique, j'ai découvert à tes côtés ce qu'une conviction profonde voulait dire, ce que le courage et la rigueur signifiaient. "Il n'y a pas de politique sans morale. Il est des alliances qui peuvent permettre de gagner, mais on y perd sa dignité" Ces mots simples et lapidaires résonnent sans cesse dans mon esprit dès qu'il s'agit de déterminer mon choix citoyen.
Intransigeant, empathique, altruiste, les qualificatifs ne manquent pas pour brosser le portrait forcément réducteur de ce personnage attachant, homme du centre et de conviction.
Gamin à Reims, choqué par tes copains qui portaient l'étoile jaune, tu as cousu le symbole des damnés de la collaboration et défilé tout un après-midi dans la capitale champenoise. Cette terrible anecdote reste pour moi la meilleure illustration de cet homme aux valeurs républicaines chevillées au corps.
Aujourd'hui nous sommes nombreux à nous sentir orphelins et malheureux. Tu vas me manquer, Bernard. Merci du fond du coeur.

lundi 2 mai 2011

La rancune d'un peuple

10 années à se repasser les images terrifiantes, traumatisantes, de la chute mortelle des tours jumelles à NYC pour assister, cette nuit, aux déferlements de joie de tout un peuple après l’annonce de la mort d’Oussama Ben Laden. Ce signal, envoyé aux terroristes et aux va-en-guerre en tous genres, démontre qu’au-delà de la justice internationale la rancune, la haine d’une nation ne peut connaître de prescription.
Meurtri dans son sang comme dans son âme, le peuple américain ne pouvait concevoir de repos et de paix sans avoir vu la dépouille mortelle de l’homme du 11 septembre, et ce, dans une véritable course contre la montre, contre le temps, contre la maladie. Sans ergoter sur l’exécution ou non du leader terroriste, cet acte vengeur illustre parfaitement la détermination d’une nation entière à laver un affront, une gifle reçue sur son territoire. Républicains ou démocrates, aucun des responsables américains n’a varié d’un iota, mettant des moyens énormes pour atteindre dans sa chair l’hydre criminelle ou considérée par eux comme telle.
Mais un tel événement doit aussi nous alerter encore et toujours sur les haines immémoriales que nous pouvons construire par des actes que nous croyons justifiés mais qui marquent à jamais la conscience de populations blessées. Libye, Côte d’Ivoire, Afghanistan ou Kosovo, dans chacun de ses pays,  sur les corps martyrisés de civils innocents, des ennemis héréditaires fleurissent comme les chrysanthèmes sur des pierres tombales. Ce que les américains ont vécus dans leurs chairs, d’autres, peut-être plus faibles, moins médiatiques le ressentent au plus profond de leurs âmes et murissent eux-aussi des vengeances pour assouvir leur soif de ce qu’ils croient être de la justice…

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