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mercredi 22 février 2012

Adieu ma Grande Mademoiselle

Finies les demoiselles aux chapeaux verts, celles de Rochefort, de compagnie ou la Grande. Dans un souci, compréhensible, d'égalité de traitement, l'administration vient de mettre une fin définitive à l'usage du terme "mademoiselle" dans les cases de leurs formulaires. Avec, passent à la trappe les noms "d'épouse ou d'époux" ou ceux "de jeune fille"...
Je vais certainement ressembler encore à un affreux ringard mais je garde tout de même enfoui dans mon subconscient, les souvenirs émus de ces "mademoiselles sans âge" qui venaient visiter ma grand-mère, répandant autour d'elles un mélange entêtant de naphtaline, d'eau de Cologne Mont-Saint-Michel et de pipi de chat. Quand des inconscients se permettaient, par erreur ou par perfidie, de les accueillir trop bruyamment à coup de sonore "bonjour Madame !", elles leur retournaient, les lèvres pincées, un cinglant et métallique "Mademoiselle !!!", marquant à qui voulait l'entendre qu'elles n'avaient pas connu le loup et gardaient dans leur coeur un amour d'adolescence jamais concrétisé.
Longtemps notre langue donna aussi aux hommes la possibilité de signaler avec éloquence leur statut d'êtres en construction avec un léger "damoiseau" qui ne resista pas aux assauts machistes du XIXème siècle et resta l'apanage des pièces de théâtre de Molière ou de Racine. Aujourd'hui, c'est mademoiselle qui est rangé au rayon des incongruités linguistiques. Au lieu de s'enrichir, notre langue s'appauvrit un peu plus. Dommage, car elles sont souvent si belles, nos mademoiselles...

dimanche 19 février 2012

Le temps des boucs émissaires

La lecture matinale de la presse a le don de vous donner rapidement le tournis. En ces périodes troublées de campagnes électorales, de crises économiques et morales ou de conflits armés, chacun y va de ses accusations, stigmatisations ou mise au ban de la société.
Haro sur l'Europe, les riches, les immigrés, les chômeurs, les vieux, les jeunes, j'en passe et des pires. En résumé haro sur l'autre, fautif de n'avoir pas tout mis en oeuvre pour que je puisse vivre mieux.
Le frontispice de nos monuments publics arbore à qui veut bien encore le lire, ces trois mots magiques "Liberté, Egalité, Fraternité". La liberté qu'on le veuille ou non, reste encore une composante essentielle de notre vie et de notre nation. L'égalité, elle, est devenue progressivement une vue de l'esprit vite transformée en équité, nuance non sans conséquence. Quant à la fraternité, cet élément pourtant vital du vivre ensemble, elle a été passée à la moulinette de nos égoïsmes, renvoyant l'autre, celui qui est différent au rang, au mieux, d'adversaire, au pire, d'ennemi.
Nous filons du mauvais coton. Nous nous créons de boucs émissaires au fur et mesure que le contrôle de nos vies semble nous échapper. Tels des matelots dans la tempête, nous baissons les bras progressivement, laissant notre frêle esquif emporté par les vagues et les vents contraires, accusant notre voisin de banc de rame de tous les maux. Sans cette fraternité des galères, sans solidarité, sans union, nous ne pourrons nous en sortir qu'en perdant les plus faibles d'entre nous, ceux qui ne peuvent, sans notre main tendue, rester à bord et former avec nous une vraie communauté de vie.

dimanche 12 février 2012

Pas les mêmes valeurs...

Dans un interview donnée au Figaro de ce jour, le "Président-pas encore candidat mais ça ne va pas tarder" s'affirme sur le front des valeurs, laissant à d'autres la "quincaillerie" chiffrée des programmes économiques et sociaux. Valeur travail avec un référendum sur la politique du chômage, valeur patrie avec un autre référendum sur l'accompagnement de l'immigration, valeur famille avec le refus du mariage "gay" et de l'euthanasie assistée, au delà de la caricature que certains ne manqueront pas de faire sur la devise honnie "Travail, Famille, Patrie", Nicolas Sarkozy met la barre à droite toute pour préserver son électorat de premier tour des méandres du Front National. Volontairement clivant, il marque son pré carré électoral au risque de braquer tout un volant de voix centristes, effrayées à juste titre par cette posture droitière.
Dans un même temps, "l'autre" camp s'embarque sur le même radeau des valeurs et, balançant grandes phrases et idées courtes, tente de souder là aussi son capital-voix écorné par le Front de Gauche ou ce qui reste des écologistes.
Mais il ne suffit pas de se retirer sur son "Aventin vertueux" et surtout d'opposer les français entre eux, travailleurs ou non, riches ou pauvres, élus ou entrepreneurs, ou de stigmatiser telle ou telle catégorie pour construire le projet d'une nation. Désolé, messieurs, mais nous n'avons pas les mêmes valeurs. Sans cesse, après vos discours convenus, je vous retournerai les défaillances de votre propre exemplarité. Quand verra-t-on disparaître de vos entourages personnages peu recommandables, mêlés à des affaires qui sentent le souffre ? Quand est-ce que vos actes seront en adéquation avec vos exigences pour nos concitoyens ?

mardi 7 février 2012

Faut pas exagérer !

Autant je peux ne pas être d'accord avec les propos ambigus et polémistes de Claude Guéant sur la valeur relative des civilisations, autant je m'oppose à l'utilisation à tout va de la déportation et de la Shoah comme l'a fait cet après-midi à l'Assemblée nationale, le député radical de gauche de Martinique, Serge Letchimy (et non Lechtimi comme tout le monde essaye de le rebaptiser !).
Ce chapitre dramatique de l'histoire de notre nation et de l'Europe, occupée par les Nazis, s'il doit servir d'exemple pour les générations futures, ne peut être galvaudé, jeté en pâture de toutes les polémiques politiciennes. Monsieur Guéant, même si on ne l'aime pas, ne sera jamais le fils spirituel de Doriot ou Déat et la France de 2012 n'est pas la copie de celle de Vichy et de la Collaboration.
Parce que ma famille a souffert dans ses chairs, parce que je porte le prénom d'un gamin de 20 ans mort à Mathausen, je n'ai pas envie de voir ces événements tutélaires devenir des tartes à la crème que des politiciens en mal d'actualité, se jettent à la figure les mardis après-midi avant de rentrer douillettement chez eux. En s'en servant comme les cache-sexe d'une absence d'idéal, de perspective et de l'indigence du débat, on pervertit le sens même de la mort de millions de malheureux.

Neurones gelés

Entre Nora Berra, Secrétaire d'état à la Santé, qui recommande aux SDF "d'éviter de sortir de chez eux" et les dirigeants de la Ligue 1 de football qui clament à tort et à travers que les pelouses des stades sont chauffées alors que des milliers de français sont frigorifiés dans leurs domiciles sans chauffage, c'est à se demander qui va gagner le concours de la plus belle gaffe médiatique...
Je sais bien que je fais dans la facilité et le bassement racoleur. Mais tout de même, ce n'est pas parce qu'il fait si froid qu'il faut mettre ses neurones en sommeil. Nous ne règlerons pas le problème des mal logés d'un coup de baguette magique mais un peu de sollicitude des uns et de pudeur pour les autres permettront  peut être de dépassionner ce débat et de montrer une vraie solidarité envers les plus vulnérables d'entre nous. Communiquer c'est bien, à condition de réfléchir murement à ce que l'on dit et à qui on le dit...

dimanche 5 février 2012

Sur les ruines d'un abattoir

East river - Manhattan, le siège de l'ONU est pour la énième fois le théâtre d'ombres des négociations du Conseil de sécurité entre les trois occidentaux, USA, France et Royaume-Uni face au bloc de l'Est, Russie et Chine. Aujourd'hui dans la balance, comme depuis des semaines, la survie de l'opposition syrienne et la fin du pouvoir sanglant de Bachar El-Assad. Après des heures de palabres, de transactions plus ou moins secrètes, le P3, comme ils se nomment en langage onusien, ont choisi de pousser à la faute leurs "partenaires" russes en les obligeant à poser leur véto au projet de résolution contre le pouvoir de Damas. Pour Poutine et ses alliés chinois de circonstance, il est donc urgent de ne rien faire pour ne pas risquer de perdre un tel marché de vente d'armes. Et puis, on ne sait jamais avec cette maudite contagion démocratique qui se répend sur cette planète à demi-folle...
Pendant ce temps, on enterre des centaines de morts à Homs. Des femmes et des enfants tremblent dans leurs caves d'Alep, Damas ou Hama. Quand on sait que les actuels bâtiments de l'ONU ont été construits sur les ruines d'un abattoir, il y a une logique à tout cela.

C'est arrivé hier

Entendre un journaliste de radio si ému qu'on sent les larmes perler dans ses yeux... C'est rare et pourtant c'est arrivé hier quand le "grand" Dominique Souchier annonçait en direct le sabordage de son émission "C'est arrivé demain" qu'il tenait de main de maître sur Europe 1 depuis 15 ans.
Les comptes d'apothicaires du CSA ont eu raison de ce qui se fait de mieux ou presque comme moment d'antenne dévolu à la pédagogie de l'actualité, au respect des pensées et à la pluralité des tendances politiques.
Quand le mieux est l'ennemi du bien... J'espère juste que Dominique Souchier trouvera un point de chute radiophonique à l'aune de sa valeur. Nul doute que je m'empresserai de le suivre pour me regaler de ses invités politiques ou non.

Valeur vs Différence

Tout est certes question de sémantique mais est-ce que quelqu'un de bien placé pourrait expliquer à Claude Guéant la distinction entre valeur et différence..?
Pour lui, "les civilisations ne se valent pas". Non, non, cher monsieur, les civilisations sont simplement différentes comme le sont les hommes et les femmes qui les composent. Relisons ensemble Claude Lévi-Strauss et son superbe "Tristes Tropiques".
Certes les peuples de l'Amazonie ou de Papouasie n'ont pas construit de cathédrales mais ils ont su s'adapter et vivre en harmonie parfaite sur un territoire bien spécifique. J'aimerais juste imaginer notre Ministre de l'Intérieur, revêtu seulement d'un mince étui pénien, en train de chasser le pécari avec une sarbacane... On verrait qui est, là, le plus "valeureux".

vendredi 3 février 2012

Chapeau...

Elle n'a "que" 65 ans (pardon Madame...). Elle a été réélue sans discontinuer sur la même circonscription depuis 1988. Elle a occupé des postes ministériels plus de 7 années. Et pourtant elle "raccroche les crampons" pour faire de la politique autrement suivant ses déclarations.
Alors, messieurs les comiques donneurs de leçons, Roselyne Bachelot est parfois une gaffeuse, a un rire communicatif, des tailleurs roses bonbon mais elle sait aussi forcer le respect. Elle a des convictions, elle les défend bec et ongles et surtout elle sait passer outre les simples postures de "comm" pour affirmer ses sentiments profonds parfois à l'encontre de son propre camp. Que ceux qui aiment tant la moquer se rappellent juste son combat solitaire et courageux pour le PACS. C'est autre chose que tous ces "bêlants" sans aucune vergogne accrochés à leurs mandats comme des arapèdes à un rocher.

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