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dimanche 1 août 2010

El indulto

Toute une région espagnole, la Catalogne, agite le mouchoir orange de la grâce, "el indulto", et la corrida tremble sur ses bases ancestrales. Épilogue d'une mort annoncée ou simple péripétie dans une histoire troublée et controversée, je ne saurais le dire. J'observe simplement le triomphe sans grande modestie des adversaires de la toromachie et, finalement, une certaine atonie voire résignation des aficionados de tous poils. La roue tourne même celle de l'arrastre trainant le cadavre encore vif de la corrida de toro...
Comment intervenir dans ce débat passionnel sans susciter sarcasmes, incompréhension ou critiques véhémentes ? Allez, je me jette... Je l'avoue sans forfanterie : j'ai aimé et j'aime toujours la corrida... Nonobstant, c'est finalement assez récent, juste une vingtaine d'année et ce, grâce à des amis languedociens qui ont su m'expliquer avec beaucoup de pédagogie et surtout beaucoup de sentiments ce qu'étaient une après-midi dans l'arène, une faena et un toro de combat.
Adorant les animaux, ayant vécu dans une ferme, je ne m'explique toujours pas mon intérêt qui fut grandissant pour ce que d'aucuns décrivent comme une boucherie ou une torture. Serait-ce une fascination morbide pour cette danse macabre avec la mort entre un homme, si petit, parfois si ridicule, et une bête, noire, majestueuse et si brave au combat ? Aurais-je du sang de minotaure crétois ou de chasseur d'auroch de Lascaux dans mes veines de gamin du sud-ouest?
Je n'arrive pas à le déchiffrer moi-même et j'ai si peu d'arguments pour tenter de résister à tous ceux qui me vouent aux gémonies. Je ne me sens ni barbare, ni cruel. J'ai une phobie du sang et je ne me suis jamais battu sans raison valable de toute ma vie. Pourtant j'ai applaudi un beau combat et une belle mise à mort, réclamé une ou deux oreilles pour un matador élégant et salué debout la dépouille sanglante d'un taureau courageux. Docteur, suis-je normal ?
Alors, oui peut être, la corrida va disparaître du paysage polémico-culturel français ou espagnol. Je n'irai pas manifester, m'attacher aux grilles des sublimes arènes de Nîmes pour la sauver mais je garderais à tout jamais, dans ma mémoire ensorcelée, le sourire radieux du grand Nimeno II après son triomphe d'anthologie devant six toros de Guardiola...

2 commentaires:

  1. DUFLOUX Hélène28 avril 2011 à 00:55

    Bonjour,
    Je viens de prendre connaissance de votre article.
    Vous êtes comme une majorité de français, quelqu'un qui dit aimer les animaux.
    Mais qui n'est pas disposé à les respecter.
    Si tel était le cas, la corrida ne vous aurait pas apporter cette jouissante que vous décrivez.
    Si les insultes que avez pu relever sur le blog de BB, ont pu vous offusquer, elles soulagent de la haine contenue, elles sont un moyen de faire entendre les voix des militants qui ne parviennent à obtenir qu'enfin les animaux puissent avoir des droits, à savoir qu'on cesse de les exploiter.

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  2. L'insulte et la haine ne seront jamais pour moi un moyen de soulager ma conscience ou mon impuissance. Le dialogue, la compréhension et la patience sont les mères nourricières du respect et de la vie...

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