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dimanche 5 décembre 2010

Les nouveaux dictateurs

Chaque jour qui passe nous emmène son lot de révélations, de pseudo-tuyaux, de notes classées top-secret et de bombes diplomatiques à retardement. Wikileaks et son sulfureux créateur, l'australien Julian Assange, font trembler les chancelleries de par le monde, distillant par voie de presse tout ce que nos démocraties, et plus particulièrement les USA, pensent des uns et des autres.
Certaines notes blanches nous font rire quand il s'agit de décrire notre Président de la République ou l'obsédé transalpin. D'autres nous interpellent sur les turpitudes de notre monde en perpétuel mouvement. L'ensemble me tétanise. Sous prétexte de transparence, les organisateurs de ce spectacle dantesque livrent des êtres et des nations à la vindicte publique. Mettant en jeu la vie d'informateurs et de dissidents dans des autocraties et des dictatures honnies, ils se retranchent bravement derrière le sacro-saint droit à l'information.
Le seul petit problème est que ce scénario catastrophe est à sens unique... La mise en cause de justiciers de la toile porte ses coups sur les USA, leurs alliés et tous ceux qui les soutiennent dans leurs combats certes pas toujours exempts d'arrière-pensées mercantiles et impérialistes. La diplomatie et les les relations internationales sont nécessairement faites de silence, d'omission et de secrets. Et ce n'est pas faire affront à nos concitoyens que de ne pas tout dire de la marche de nos états. Il faut peut être arrêter de penser que nous vivons dans un monde de "bisounours" où tout le monde se doit d'être beau et gentil et inventer ainsi la "diplo-réalité", pendant géopolitique des émissions trash de nos écrans... Les tyrans et autres tortionnaires ou terroristes se tordent de rire devant autant d'angélisme qui les sert plus que de raison.
La toile, si fascinante par ailleurs, devient ainsi le réceptacle fangeux des pires déviances politiques de notre société. Autrefois contraintes dans leurs frontières naturelles ou politiques, ces émanations putrides et oppressives traversent à la vitesse de la lumière océans et déserts pour échouer sur nos écrans. Le joug de l'absolue vérité devient progressivement tout aussi terrible que celui du secret et du complot. Jusqu'au drolatique PDG de Facebook qui estime que l'on devra effacer sa propre identité et en changer si l'on trouve que sa vie privée est atteinte par la transparence sans rémission d'Internet.
Entre les faux justiciers de Wikileaks et les cupides geeks donneurs de leçons, il existe certainement une "vraie" vérité, un internet à taille humaine qui respecte la liberté de tout un chacun, sa sécurité et son avenir.

2 commentaires:

  1. http://www.authueil.org/?2010/12/26/1734-extension-du-champ-democratique

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  2. Je connais ce texte que j'ai lu il y a quelques temps... Rien de nouveau sous le soleil de l'affrontement, de la nouvelle lutte des classes entre ceux qui "savent" et ceux qui voudraient "savoir", caricature d'un débat public que l'on croit ou l'on veut présenter comme tronqué.
    Ce qui m'émeut dans ces affaires, c'est avant tout la partialité des donneurs de leçons de démocratie. Très bien de fustiger les USA, nos vieilles démocraties libérales mais quid des autres ? Ceux chez qui simplement émettre un avis vous vaut la prison au mieux, la mort au pire... Trop facile donc de déshabiller notre diplomatie et la livrer, pauvre comme Job, à la vindicte de tous ceux qui la combattent.
    Mettons autant d'énergie à exiger de tous la même transparence et je serais aux côtés de nos nouveaux justiciers.
    De même pour Facebook et consorts qui n'acceptent aucune erreur ni aucune repentance de la part de ceux qui auront pu "fauter" numériquement et qui devront porter leurs croix jusqu'à la fin de leurs jours...

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