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samedi 19 décembre 2009

Terre, pardonne leur...!

Le grand raout climatique de Copenhague vient de se terminer sur un échec patent et la partition du monde en trois camps inégaux. Nonobstant la méthode Coué de nos dirigeants pour nous persuader qu'il y aurait pu avoir pire, la planète a quelques soucis à se faire et nous avec.
D'un côté les laissés pour compte du G 77 des nations défavorisées qui n'ont plus qu'à commander des lots de cuissardes pour lutter contre la montée des eaux, au milieu l'Europe, courageuse en parole mais un peu moins dans les actes et enfin le "club des 3", le podium des plus gros pollueurs, ceux qui ont gagné, la Chine, les USA et l'Inde.
Cédant pour des raisons diverses au dictat de ce triumvirat omnipotent, nous avons cru bon de signer un accord non contraignant qui ouvre les portes d'une négociation future. "Aujourd'hui peut être, ou alors demain, ce sacré soleil me donne la flemme", comme le chantait le regretté Fernand Sardou. On peut toujours rêver et certains comme les habitants des Maldives cauchemarder. Pourquoi l'Europe n'est-elle pas allé jusqu'à la rupture ? Serions-nous devenus les munichois de l'environnement ?
J'ai la conviction que nous aurions sauvé plus que notre honneur en renvoyant dans leurs buts américains trop attachés à leur train de vie et chinois ou indiens trop désireux de devenir les premières puissances économiques du monde. Hélas nous, européens, nous n'avons pas su parler d'une même voix haute et intelligible, coincés entre notre quant-à-soi national et nos contraintes pseudo commerciales. Pourtant nous en avions des choses à dire et à imposer. Les africains et américains du sud nous attendaient pour les soutenir. Les chinois auraient dû craindre des mesures de rétorsions commerciales et les américains auraient pu comprendre que l'on ne peut tout exiger de ses alliés, le soutien en Afghanistan et la reculade climatique.
Et rien... Des rodomontades, des gesticulations mais surtout un constat d'impuissance paraphant un texte sans valeur renvoyant aux calendes grecques une hypothétique réduction chiffrée des rejets de CO².
Dommage car la France avait initialement plutôt bien joué. Avec un Borloo repeint en missi dominici auprès des pays en voie de développement ou de la Chine et un Nicolas Sarkozy offensif et pugnace, notre pays aurait pu incarner pleinement le leadership de ceux qui voulaient que cela change. Mais nous ne sommes pas allé jusqu'au bout de notre ultimatum, trop isolés, généraux en chef d'une armée en déroute, dévastée par les pressions "amicales" de nos grands clients ou fournisseurs.
En refusant l'épreuve de force et en bidouillant un traité sans grand intérêt, nous avons cru gagner du temps sur l'inexorable horloge climatique mais en réalité nous avons rogné de précieuses minutes de vie à tous ces peuples qui survivent dans la hantise d'un bouleversement dramatique de leurs écosystèmes. Fermant les yeux sur la duplicité des maîtres de l'économie mondiale, nous sommes devenu les procureurs aveugles des plus faibles, les condamnant à subir une peine injustifiée. En son temps, de la même manière, Ponce Pilate s'en était lavé les mains, on connaît la suite...

Illustration photographique Jacques Chaunavel et Medhi Blackmonday

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