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samedi 31 octobre 2009

Le bal des faux culs

Jacques Chirac devrait être renvoyé en correctionnelle pour la vieille affaire des chargés de mission "fictifs" de la Ville de Paris. C'est ce qui s'appelle avoir une retraite de bon père de famille... Je ne jugerai pas de sa culpabilité ou non, la justice s'en chargera.
Mais on dit souvent qu'au crépuscule de sa vie, l'homme, devant son miroir, se trouve face à ses responsabilités et à son bilan. Celui de l'ancien Président de la République, proclamé politique le plus populaire, est fait de grandes parts d'ombre et de lumière. Si sa générosité, son humanité et sa proximité n'ont jamais été remises en cause, il n'en n'est pas de même de ses méthodes à la tête de feu RPR, de la Ville de Paris ou des différents postes gouvernementaux qu'il a occupés. Héritier du gaullisme et de pratiques politiques aujourd'hui pour partie révolues, il a été au coeur de la vie publique de notre nation durant près de deux générations. Ça ouvre pas mal de possibilités de se faire attraper les doigts dans la confiture affairiste...
Michel Roussin ou Alain Juppé ont déjà trop chèrement payé leurs rôles éminents de lampistes en chef. Et quand la chaîne des responsabilités cède sous les coup de boutoir de juges intègres et courageux, c'est au tour du chef lui-même de témoigner devant le ministère public de sa part de vérité. On peut le déplorer humainement mais pas légalement. La juge Xavière Siméoni n'a fait ici que son métier. "Dura lex sed lex"...
Cela m'emmène d'ailleurs à m'amuser des nouveaux avocats de Jacques Chirac. Si les défenseurs venant du camp majoritaire font ici leur job, l'étonnement se fait jour à l'écoute des plaidoiries apitoyées de François Hollande ou Ségolène Royal qui se retrouvent pour une fois tous les deux pour plaindre le justiciable. Plaisant quand on sait la violence des critiques qu'ils ont pu émettre lorsque la Chiraquie dominait la politique française. De même, Charles Pasqua n'hésite pas à se morfondre de ce nouvel épisode de justice tout en, parallèlement, enfonçant un peu plus Chirac dans l'Angolagate pour lequel il est condamné lui même. Et enfin, les arguments à décharge de notre retraité sont exactement ceux que l'on refuse à Roman Polanski qui pourtant, lui, croupit depuis plus d'un mois dans les geôles suisses. L'âge, l'ancienneté de la faute, la popularité ou l'ensemble de son oeuvre, autant d'éléments que l'on reconnait à l'un et dénie à l'autre. Mais là, c'est une autre histoire... de faux culs.

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