Car finalement le jury norvégien a fait, avec Obama, un pari sur l'avenir. Certes l'homme a affirmé sa volonté d'ouvrir les USA et redonner à la première puissance mondiale une aura pacifique et diplomatique qu'elle avait perdue au fur et à mesure des présidences Bush mais pour l'heure il a surtout des conflits armés à régler. J'entends déjà les coeurs pacifistes qui appellent d'une seule voix le retrait d'Irak et d'Afghanistan pour bien marquer cette paix à laquelle tout le monde, ou presque, aspire. Le stratège prussien Clausewitz écrivait "qu'en aucun cas, la guerre n'est un but par elle-même. On ne se bat jamais, paradoxalement, que pour engendrer la paix". Vision pragmatique du fameux si vis pacem, para bellum... Il ne faut donc pas s'attendre à ce que les GI's rentrent avec armes et bagages dans les mois qui viennent. Ça serait d'ailleurs une faute majeure pour la pacification de cette région du monde.
Il nous faudra assumer encore bien des années notre intervention dans cette poudrière mais c'est aussi finalement ce que craignent les vrais ennemis de la paix. Car talibans et autres extrémistes faisaient leur miel des posture va-t-en-guerre de Bush et consorts. Grâce aux erreurs diplomatiques et militaires de ces derniers qui poussaient dans leurs bras des cohortes de malheureux pris sous les bombes alliées, les fous de Dieu voyaient leur crédit se renforcer dans nombre de gouvernements et d'administrations locales. Aujourd'hui avec le virage pacifiste de la diplomatie américaine, ils auront bien plus de mal à mobiliser des soutiens parmi ceux qui rêveraient encore de faire trébucher le géant yankee.
C'est certainement là que le pari du Jury Nobel est judicieux. Mais comme beaucoup de chalenges difficiles, sa réussite repose sur les convictions et la force d'un seul homme, Barrack Obama. Pris entre un peuple américain déboussolé par la crise et les tentations du repli sur soi, il aura besoin de tout le monde pour le soutenir dans cette oeuvre immense et surtout de beaucoup d'indulgence dans les premiers pas de son action.
NHR (Note d'Humour du Rédacteur) : Barrack Obama partagera son prix avec les récipiendaires du Prix Ig Nobel de la Paix remis, le 1er octobre dernier, à Stefan Bolliger, Steffen Ross, Lars Oesterhelweg, Michael Thali et Beat Kneubuehl de l'Université de Berne pour avoir déterminé expérimentalement qu'il est préférable de recevoir sur le tête une bouteille pleine de bière que vide... Santé !!!
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