En 1943, alors que les troupes allemandes finissaient de déporter les derniers malheureux vivant encore dans ce mouroir à ciel ouvert que fut le Ghetto de Varsovie, cette poignée de gamins a choisi de partir les armes à la main et non comme des bêtes que l'on conduit à l'abattoir. Gazés, brûles vifs, massacrés horriblement, ils tinrent malgré cela plusieurs semaines, faisant même douter les plus aguerris des militaires nazis. Héros parmi les héros, dignes parmi les dignes, ils ont été les précurseurs du soulèvement de Varsovie de l'été 44 qui noya la capitale polonaise dans un bain de sang sans précédent (rien que le 5 août, 50.000 civils furent exécutés avec une sauvagerie inimaginable).
Ces jeunes à peine sortis de l'enfance ont, en quelques jours simplement, jeté à la face du monde la force de la désespérance, de l'honneur bafoué et de la grandeur d'âme. Quand on parle aujourd'hui de payer des élèves pour aller à l'école, que l'exemple des jeunes juifs de Varsovie de ce terrible hiver 43 nous donne un peu à réfléchir sur la fatuité de nos problèmes, sur la minceur de nos convictions et de notre idéal. Marek Edelman, de là où il est est aux côtés des siens tombés dans l'honneur, doit être bien triste.
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