Et puis non, les vieux kroumirs du CIO, dans un ultime sursaut d'orgueil, ont donné enfin une chance au continent sud-américain et à tout un peuple qui a la fête et le sport chevillés au corps. Ils ont de plus infligé un camouflet diplomatique à Barack Obama qui avait fait tout spécialement le déplacement à Copenhague pour défendre les couleurs de la capitale du blues.
Les adversaires du président américain ont beau jeu maintenant d'asséner qu'il aurait mieux fait de s'occuper des dossiers intérieurs américains plutôt que d'aller perdre son temps à cette sauterie sportive. La critique est aisée, d'autant plus que ces mêmes défenseurs du petit peuple laborieux du Middle West furent les premiers à se réjouir, en leur temps, des victoires de Los Angeles ou Atlanta et qu'ils n'ignorent pas les retombées énormes que génèrent les JO dans un pays. Le jeu en vaut la chandelle et Obama a eu mille fois raison de mouiller sa chemise pour Chicago.
J'ai eu l'immense plaisir d'aller à Séoul en 88 et à Barcelone en 92. Ce furent pour moi parmi les plus belles expériences humaines que j'ai pu vivre. Connaissant la réputation de joie de vivre et d'ouverture du peuple brésilien, je ne doute pas un instant qu'il saura redonner aux JO ce que la capitale catalane avait parfaitement réussi à faire : allier spectacle sportif et chaleur humaine, la vraie fête du sport. Et puis, c'est aussi une extraordinaire récompense pour un homme, Luis Inàcio Lula da Silva, le petit cireur de chaussures devenu président d'un des plus grands états de la planète et qui incarne pleinement la montée en puissance de ce qui fut, à l'époque de Tito, le camp des non alignés. A festa é bonita !
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