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mercredi 2 avril 2014

Le coup d'état permanent

Après un long hiver électoral, je reviens à ma table d'écriture et ainsi un peu auprès de vous... Que d'aventures locales, d'espérances déçues, de flammes renaissantes ouvrant vers une vraie joie profonde, que de condensés de vie additionnés au fur et à mesure que cette campagne incertaine avançait. Tout cela pour aboutir à un dimanche 30 mars au soir où la douceur ambiante annonçait un lendemain souriant.
Bien peu étaient ceux qui avaient cru en les chances d'Antoine Audi de "venger" la défaite de Xavier Darcos. Peu connu des périgourdins malgré ses vraies racines locales, investi par l'UMP dans un climat militant polaire, opposé à un Michel Moyrand sûr de son bilan et de son omnipotence, il a construit patiemment, intelligemment sa victoire. En fin stratège, il l'a jouée modeste, à l'écoute, à l'humour et au tutoiement facile. En amateur éclairé de la chose rugbystique, il a su taper sur le short de ses coéquipiers pour les motiver mais aussi mettre sans détour ni crainte la tête dans la mêlée, remontant quelques claques en évitant le coup de sifflet de l'arbitre populaire. "Jamais un candidat n'a pu gagner après une campagne de 8 mois" lui avait susurré le Maire sortant-sorti, bien trop assuré de retrouver son trône dans son nouveau palais. En politique comme dans la vie, il ne faut jamais dire jamais...
Aujourd'hui alors que le nouveau maire de Périgueux n'est même pas entré en fonction, les supputations sur l'avenir de son prédécesseur vont bon train, précédant en cela l'élection du président de la nouvelle grande agglomération. Dans la capitale périgourdine, comme d'ailleurs à Bergerac, les états-majors socialistes locaux s'escriment à trouver un consensus autour d'un candidat. De là à proposer aux deux vaincus du suffrage universel  les présidences, il n'y a qu'un pas que certains franchissent allègrement. Réinventant à la sauce Périgueux, le "Coup d'Etat permanent", dénoncé en son temps par leur figure tutélaire, François Mitterrand, ils oublient la sanction des urnes, foulent aux pieds la décision des électeurs et humilient presque, ceux des maires qui, eux, ont été élus ou réélus sans coup férir.
Faut-il être prêt à tout pour "sauver les soldats Moyrand et Rousseau" ? Pas sûr que dans les rangs des élus de tous bords, même socialistes, cela fasse l'unanimité. Une défaite est une défaite. Elle ne peut être repeinte en rose par quelques apprentis-sorciers du tripatouillage électoral, niant un résultat qui, même sous influence nationale, n'en est pas moins un désaveu local et personnel. Les maires sortant de gauche, forts d'un bon bilan et d'un projet convaincant, n'ont pas tous été battus, dimanche dernier, bien loin s'en faut.
Il faut savoir tourner la page pour reconstruire de nouveaux projets. C'est ce que beaucoup d'équipes locales ont su très bien faire après des échecs électoraux cuisant. Pourquoi faudrait-il qu'en Dordogne, il en soit autrement..?

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