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mardi 4 octobre 2011

Et Colum-Borloo rangea sa 403

Venant de nulle part, telle une bombe furtive que même ses artificiers ne pouvaient désamorcer, l'annonce de la non-candidature de Jean-Louis Borloo a pour le moins dévasté le champ de bataille centriste. On se serait presque cru au lendemain d'Alésia quand Vercingétorix rendait les armes sans presque avoir combattu et que les chefs des tribus gauloises s'égayaient à qui mieux-mieux dans la nature.  Nicolas "César" a bon dos de s'avouer soulagé de cette issue favorable au premier abord. Mais ce serait faire injure à l'indépendance des gaulois-centristes que de croire qu'ils vont se ranger comme un seul homme sous la bannière impériale...
Oui, cette annonce m'a laissé dans un état de sidération comme rarement lors d'une campagne électorale. Beaucoup comparent cette reculade à celle de Jacques Delors en 1995 pourtant à cette date, j'étais personnellement persuadé que l'ancien Président de la Commission européenne n'irait pas. J'avais même parié à ce sujet une belle caisse de champagne -que je n'ai jamais bue- avec un collègue de travail. En revanche, concernant Jean-Louis Borloo, je le voyais bien entonner une musique différente et mélodieuse aux oreilles de nombreux électeurs déboussolés par une certaine droitisation de la majorité actuelle et une forme de cacophonie passéiste de l'opposition a priori majoritaire. Et patatras, ce dimanche soir, tout a été remis en cause. Il faudra à l'avenir que Claire Chazal veille à calmer le jeu vespéral et dominical. Car entre un DSK confit et un Borloo confus, mes lundis matin deviennent "gueule de bois".
Borloo, dans ses explications, a mille fois raison. Atomisation du centre, machine à broyer, guerre des chefs, rien ne lui aurait été épargné jusqu'au mois de mai prochain. Colum-Borloo a donc préféré ranger sa 403.
Mais je persiste et je signe, il avait une vraie place à prendre sur l'échiquier national. Dans le coeur des français, c'était déjà presque acquis. Son humanité, sa proximité, sa nature chaleureuse et roublarde plaidaient quotidiennement en sa faveur. Restait à amadouer leurs esprits. Là aussi, une bonne part du chemin avait été accomplie. Le Grenelle de l'Environnement, la politique de la Ville et sa fameuse loi SRU, son action à Valenciennes laissaient présager un programme où l'Homme avait toute sa place, dans le respect et le partage. Borloo pouvait devenir ce chaînon manquant entre une droite aveuglée par son penchant libéral et une gauche empêtrée dans son passé social.
Las, rien de tout cela. On reprend (presque) les mêmes et on recommence le "tu me tiens, je te tiens par la barbichette"... Et si le 6 mai prochain, pour la première fois de ma vie citoyenne, j'allais à la pêche ?


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