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mercredi 3 novembre 2010

Du thé qui empêche de dormir

L'Amérique d'Obama se réveille avec la gueule de bois. De tous les états, des campagnes du Middle West aux banlieues de la Côte Est, remonte la même complainte des électeurs : trop d'Etat tue l'Etat ! Laissez nous vivre et travailler sans autre contrainte que notre conscience religieuse ! Du surréalisme pour nous, vieux européens perclus de culture sociale...
On devrait presque se réjouir de ce résultat exceptionnel depuis 1948 qui met le président Obama sur le grill d'une Chambre des Représentants massivement républicaine. Car finalement, une Amérique qui oublie ses politiques de solidarité, c'est une Amérique qui consomme, qui produit, qui relance la machine économique, qui spécule. En un mot comme en cent, une Amérique qui redevient le moteur productif et financier du monde.
Pourtant, je n'arrive pas à détacher mes yeux de ces images des militants du Tea Party, caricatures d'américains moyens, martyrisés par cette même politique qu'ils soutiennent aujourd'hui. Rictus haineux envers l'autre, l'étranger, le "basané", une main sur la Bible et l'autre sur un colt à la ceinture, ils sont ce que ce pays magique a de pire en lui. Oublié l'esprit pionnier, disparus les origines populaires, les files de migrants pleins d'espoir et de rêves d'Ellis Island, place à la National Rifle Association, aux prêcheurs ultra-conservateurs et au capitalisme débridé... Cette Amérique ferme son coeur pour mieux ouvrir son portefeuille, traumatisée par une crise économique et identitaire sans précédent. "Qu'importe si on meurt au travail, au moins on en a..."
Obama, synthèse fantasmatique de Martin Luther-King et John Fitzgerald Kennedy, a juste oublié que son peuple, gâté par un XXème siècle à sa mesure, ne voulait pas entendre parler d'un XXIème fait de privations, de solidarité et d'impôts. Sa politique généreuse, un tantinet idéaliste, a été balayée par des vociférations de bateleurs de foire, vendeurs de voitures et autres inféodés aux grands groupes industriels. Habitué aux flash-backs hollywoodiens, j'ai bien peur de mal digérer celui-ci qui nous ramène aux années du cow-boy Bush et de sa cohorte de zozos belliqueux. Obama aura besoin de tous ses soutiens, même du notre, pour échapper aux fourches caudines de sa nouvelle majorité républicaine et continuer ainsi de réformer une société américaine malade de ses propres qualités : liberté, initiative et démocratie...

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