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dimanche 21 novembre 2010

Marre d'être pris pour du jambon...

En haut, le "Karachigate"... En bas, le meurtre froid et calculé d'un jeune de 16 ans... Entre les deux, une société frigorifié, déboussolée et de plus en plus repliée sur son quant-à-soi. Et moi dans tout cela ? J'ai vraiment l'impression désagréable de devenir la tranche de jambon blanc au milieu de ce sandwich indigeste, fait d'affaires et de règlements de compte.
Qu'on le veuille ou non, l'attentat de Karachi et ses victimes vont faire encore bien des dégâts. Avec ou sans les dénégations des uns, malgré les preuves flagrantes des autres, il restera le doute qui ronge nos concitoyens confrontés à la crise et à la peur de l'avenir. Je sais pertinemment pour l'avoir vécu de très prés, ce que coûte une campagne électorale, ce que la politique nécessite comme investissement humain et financier. Mais le bonheur d'une victoire électorale, le triomphe dans les urnes de ses idées ne vaudront jamais la vie d'hommes et de femmes qui n'ont pas choisi ce combat. J'ai toujours préféré ceux qui perdaient avec honneur et désintérêt à ceux qui étaient prêts à tout les renoncements pour glaner quelques succès improbables. Et pourtant ne dit-on pas qu'en politique, seule la victoire est belle... C'est certainement pour cela que je ne ferais jamais qu'un bien piètre candidat, si tant est que je le sois un jour.
Au même moment, mais dans un tout autre registre, un autre cancer rongeait notre société, celui-là en bas de l'échelle des valeurs. A Marseille, des trafiquants de drogue abattaient un adolescent et blessaient grièvement un enfant de 11 ans, utilisé comme guetteur par ses pairs. Au delà de la galéjade marseillaise et de la caricature, nous ne sommes plus très loin de ce qui se passe au Mexique ou dans quelques républiques bananières où la rue appartient aux gangs et à la pègre. A trop vouloir fermer les yeux sous prétexte de paix sociale, à trop vouloir "protéger" une économie parallèle qui remplace financièrement une action sociale et policière en profondeur, nous avons abandonné des pans entiers de nos villes à des bandes organisées dont la règle est la force, la violence et la mort.
Ma formation d'historien et la nécessaire prise en compte du passé comme repère et enseignement me forcent à me remémorer les terribles heures du haut Moyen-Age lors duquel un pouvoir déliquescent laissait le champ libre aux barbares, à la misère et à la terreur. Je force ici volontairement le trait. Nous n'en sommes heureusement pas là mais le malaise est, en revanche, réel. Nous le ressentons tous à travers la messe cathodique quotidienne du Vingt Heures. Les uns déconnectés de la réalité, les autres, au contraire, embourbés, étouffés par cette réalité qui les dépasse... Jusqu'à quand ?

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