"L'affaire Morano", puisqu'on peut parler aujourd'hui d'affaire, me laisse malgré tout un arrière-goût amer fort désagréable.
Surtout ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit ! En effet, j'estime qu'elle a fait fausse route en présentant la France comme une nation "de race blanche et chrétienne". Il est de mots que tout bon politique se devrait de rayer de son vocabulaire public et officiel. Celui de race en fait partie, même si on se réfère à la pythie de Delphes que semble être le maurassien Charles de Gaulle. Lui aussi pouvait se tromper et rappelons tout de même qu'il vivait il y a plus de quarante ans, ce qui paraît aujourd'hui une éternité en terme d'évolution des comportements et des mentalités.
Non, ce qui me gène dans cette polémique qui n'a duré que trop, c'est le vocabulaire et cet acharnement à enfoncer Nadine Morano... Je découvre, au fil des posts et autres blogs, des mots comme "poissonnière", "abrutie", "incompétente", "bête", j'en passe et des pires. Le "boboland" a trouvé sa cible, la bien-pensance l'accompagne dans cet exercice facile de tir à vue...
Dans les critiques, souvent très étayées, je ne peux m'empêcher de ressentir des relents de "lutte des classes renversée". Serait-ce la guerre de la théière contre le pot de gros rouge qui tache ? La vengeance de la bourgeoisie outragée contre le peuple inculte ? On peut être contre les propos de Nadine Morano, on se doit même de l'être, sans se trouver dans l'obligation de la trainer dans la boue et avec elle, tous ceux qui pensent, trop rapidement certainement, comme l'ex-ministre.
Désolé, mes "bobos", mais moi, je les aime les "poissonnières", les "piches" comme on dit du côté de Sète. Ils et elles ont l'accent de l'humanité, de la simplicité et de la sincérité. Cela ne veut en aucun cas dire qu'ils ont raison mais juste, qu'à un moment, leurs sentiments ont pris le pas sur leur entendement.
Nadine Morano a eu tord de s'exprimer ainsi. Mais n'oublions jamais, que d'autres, plus mâles ou/et plus "cultivés", ont dit bien pire et n'ont jamais subi de telles avanies.
Un peu de rien... sur un peu de tout...
Essayer de bien faire... Et de ne jamais laisser dire...
vendredi 2 octobre 2015
vendredi 18 septembre 2015
Etre ou ne pas être...
Telle est la question... que doivent se poser nombre de responsables locaux de la droite et du centre pour l'établissement des listes de candidats aux prochaines élections régionale de décembre.
Et la Dordogne ne déroge pas à la règle. Entre le recyclage des sortants ou sortis et la nécessaire revitalisation par l'arrivée de nouvelles têtes, certains ont fort à faire pour justifier de leur choix.
Il faut la dose paritaire d'hommes et de femmes, de territoires, d'âges et de conditions sociales. La quadrature du cercle quand on sait que tout le monde veut être élu mais que les place sont comptées - à droite, 3 élus au pire, 6 dans les meilleures perspectives...
Ce qui m'amuse le plus finalement, ce sont tous ceux qui tentent de se "repeindre" aux couleurs correspondantes à la place visée. Ainsi, la sortante Josie Bayle, postulante à la deuxième place de la liste d'Antoine Audi, est devenue, par la magie d'on ne sait quel alchimiste, centriste de l'UDI. En deux années de mandat de secrétaire départemental du parti centriste, je dois avouer ne l'avoir jamais vue sur nos listings, ni présente à nos réunions ou autre... Mais il est vrai que lui donner l'onction violette de la fédération centriste servirait d'autres calculs permettant aux Républicains de faire carton plein, tout en laissant sur le bord de la route des centristes parfois encombrants.
Pourtant, l'accord national entre les différents partis de droite est clair : on se doit de réserver 30% des places éligibles aux centristes. Il est vrai que cela a fait tousser nombres de caciques de l'ex-UMP mais c'est ainsi et la Dordogne ne peut déroger à cette règle... Au risque sinon que les électeurs du centre partent à la pêche, même si celle-ci sera fermée en décembre.
Crédit Photo Sud Ouest
Et la Dordogne ne déroge pas à la règle. Entre le recyclage des sortants ou sortis et la nécessaire revitalisation par l'arrivée de nouvelles têtes, certains ont fort à faire pour justifier de leur choix.
Il faut la dose paritaire d'hommes et de femmes, de territoires, d'âges et de conditions sociales. La quadrature du cercle quand on sait que tout le monde veut être élu mais que les place sont comptées - à droite, 3 élus au pire, 6 dans les meilleures perspectives...
Ce qui m'amuse le plus finalement, ce sont tous ceux qui tentent de se "repeindre" aux couleurs correspondantes à la place visée. Ainsi, la sortante Josie Bayle, postulante à la deuxième place de la liste d'Antoine Audi, est devenue, par la magie d'on ne sait quel alchimiste, centriste de l'UDI. En deux années de mandat de secrétaire départemental du parti centriste, je dois avouer ne l'avoir jamais vue sur nos listings, ni présente à nos réunions ou autre... Mais il est vrai que lui donner l'onction violette de la fédération centriste servirait d'autres calculs permettant aux Républicains de faire carton plein, tout en laissant sur le bord de la route des centristes parfois encombrants.
Pourtant, l'accord national entre les différents partis de droite est clair : on se doit de réserver 30% des places éligibles aux centristes. Il est vrai que cela a fait tousser nombres de caciques de l'ex-UMP mais c'est ainsi et la Dordogne ne peut déroger à cette règle... Au risque sinon que les électeurs du centre partent à la pêche, même si celle-ci sera fermée en décembre.
Crédit Photo Sud Ouest
mardi 21 juillet 2015
Vous avez dit schizophrène..?
D'un côté des agriculteurs et tout particulièrement des éleveurs, qui n'arrivent plus à vivre de leur dur labeur, et de l'autre, des consommateurs qui cherchent le meilleur prix et refusent quasi-systématiquement le voisinage de propriétés agricoles modernisées et productives...
Il y a quarante ans, on apprenait à l'école que la France avait la deuxième agriculture du monde, productive certes mais pas trop, diversifiée et gestionnaire de nos sublimes paysages. Notre pays disposait d'une des plus importantes proportions entre surface et cultures. Nous étions les exemples d'un monde secoué par les famines et par la mondialisation en marche.
Aujourd'hui, notre agriculture se place péniblement à la cinquième ou la sixième place, très faiblement excédentaire et au bord du gouffre, de la faillite. Pourquoi ? Nos agriculteurs ont été laminés par les nécessités de se moderniser, très limitées par des obligations agro-environnementales qui n'avaient trop souvent rien à voir avec l'Europe, et par une demande de consommateurs tirant toujours vers le bas tant en prix que souvent en qualité.
Comme dans tous les secteurs économiques et plus encore ici, nos achats sont nos emplois. Mais cela reste un voeu pieux surtout quand il s'agit d'affronter la dure réalité d'un budget familial en déconfiture. Nous continuons à privilégier la quantité à la qualité. Et quand, aux portes de nos confortables demeures de "rurbains", se construit une ferme ultra-moderne, se sont pétition, blocage et manifestation qui obèrent de tout projet d'ampleur.
Il y a quarante ans, on apprenait à l'école que la France avait la deuxième agriculture du monde, productive certes mais pas trop, diversifiée et gestionnaire de nos sublimes paysages. Notre pays disposait d'une des plus importantes proportions entre surface et cultures. Nous étions les exemples d'un monde secoué par les famines et par la mondialisation en marche.
Aujourd'hui, notre agriculture se place péniblement à la cinquième ou la sixième place, très faiblement excédentaire et au bord du gouffre, de la faillite. Pourquoi ? Nos agriculteurs ont été laminés par les nécessités de se moderniser, très limitées par des obligations agro-environnementales qui n'avaient trop souvent rien à voir avec l'Europe, et par une demande de consommateurs tirant toujours vers le bas tant en prix que souvent en qualité.
Comme dans tous les secteurs économiques et plus encore ici, nos achats sont nos emplois. Mais cela reste un voeu pieux surtout quand il s'agit d'affronter la dure réalité d'un budget familial en déconfiture. Nous continuons à privilégier la quantité à la qualité. Et quand, aux portes de nos confortables demeures de "rurbains", se construit une ferme ultra-moderne, se sont pétition, blocage et manifestation qui obèrent de tout projet d'ampleur.
En économie comme en sentiment, on ne peut avoir le beurre, l'argent du beurre et le fessier de la crémière. Si nous souhaitons conserver une agriculture paysagère, soucieuse de l'environnement et de l'immense richesse de notre patrimoine paysan, alors non seulement nous devrons payer plus cher nos produits mais aussi nous garder d'acheter n'importe quoi en apprenant à lire les étiquettes et questionner les professionnels. Cette école du réalisme et de la transparence est valable partout, mais vitale pour nos paysans. Cessons de nous gargariser avec nos jolis discours de pseudo-bobo-citoyen, soit disant attaché à notre terre mais mettons en pratique quotidienne une démarche qui non seulement nous fera mieux vivre mais sauvera tant d'emplois. Cela nous coutera un peu, certes, mais infiniment moins que les suicides quotidiens de paysans ruinés et les cohortes de chômeurs, poireautant devant les portes de Pôle Emploi...
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mercredi 3 juin 2015
A qui le tour..?
Hier, c'était Jean Germain, l'ancien maire de Tours, aujourd'hui c'est Jean Roujon, ex-édile de Marvejols. Deux élus qui mettent fin à leurs jours, parce qu'ils considèrent que leur honneur est plus important que leur vie... Deux élus mêlés bien malgré eux à de pseudo-cabales orchestrées souvent par ceux-là même qui furent leurs féaux consentants... Deux élus qui nous laissent un message de courage, de respect alors que beaucoup jouent dangereusement sur la corde sensible mais perverse du "tous pourris".
Oui, nos élus, comme nous, sont faillibles. Mais non, ils ne sont pas tous ou presque des potentats assoiffés de pouvoir, d'argent et de stupre. Jean Roujon - j'en parle car sa famille est chère à mes amitiés et mes souvenirs languedociens - a donné vingt ans de sa vie à sa commune de Marvejols. Par l'action de son grand-père, de son père et de la sienne, pas un marvejolais ne peut dire qu'il n'a pas "bénéficié" de son travail, de ses décisions et de sa responsabilité. Mais prisonnier d'une conjoncture économique et sociale délétère, certainement mal entouré et mal conseillé, il a tenté, sans y parvenir, de sauver ce qui pouvait l'être d'une commune perdue au coeur du Massif Central. Et les mêmes qui lui avaient fait des courbettes obséquieuses, l'ont voué aux gémonies dès que la bise glaciale de la dette s'est emparée des finances locales. Surfant sur la confortable et populiste opinion générale qui stigmatise tous les élus de notre république et les met aujourd'hui au rang de parias de la société, entre prostitués et brigands, ils ont détourné leur regard sur son passage, pointé ses erreurs en oubliant ses actions, et l'ont poussé lentement vers le pire. Jean a mis fin à ses jours dans les bureaux même de son père, comme pour mettre un terme définitif et dramatique à soixante dix années d'une dynastie des Roujon à Marvejols, mais pour rappeler aussi à certains amnésiques quelle fut l'oeuvre d'une famille pour sa ville.
Nous aurions pu éviter qu'un être de chair et de sang, faillible et fier, en finisse ainsi. Nous portons tous notre responsabilité dans ces actes. En courant derrière des rumeurs, habilement colportées, en emboitant le pas un peu trop "cadencé" de populistes en mal de pouvoir, en fermant les yeux sur les turpitudes avérées d'élus corrompus, nous avons précipité la fin de Jean Roujon, de Jean Germain, avant eux, de Pierre Bérégovoy et de tant d'autres hommes honnêtes et respectueux. En refusant de réformer le statut d'élu et de sanctionner sans pitié ceux qui ont triché, nous poussons dans le même sac nauséabond tous les représentants du peuple et avec eux, une certaine idée de notre République. Soyons sans faiblesse avec les pervertis du système et indulgents avec ceux qui ont tout tenté avec honnêteté et conviction sans parfois y arriver, peut-être alors que Jean Roujon sera le dernier à finir cloué mortellement au pilori contemporain de l'opinion publique.
Oui, nos élus, comme nous, sont faillibles. Mais non, ils ne sont pas tous ou presque des potentats assoiffés de pouvoir, d'argent et de stupre. Jean Roujon - j'en parle car sa famille est chère à mes amitiés et mes souvenirs languedociens - a donné vingt ans de sa vie à sa commune de Marvejols. Par l'action de son grand-père, de son père et de la sienne, pas un marvejolais ne peut dire qu'il n'a pas "bénéficié" de son travail, de ses décisions et de sa responsabilité. Mais prisonnier d'une conjoncture économique et sociale délétère, certainement mal entouré et mal conseillé, il a tenté, sans y parvenir, de sauver ce qui pouvait l'être d'une commune perdue au coeur du Massif Central. Et les mêmes qui lui avaient fait des courbettes obséquieuses, l'ont voué aux gémonies dès que la bise glaciale de la dette s'est emparée des finances locales. Surfant sur la confortable et populiste opinion générale qui stigmatise tous les élus de notre république et les met aujourd'hui au rang de parias de la société, entre prostitués et brigands, ils ont détourné leur regard sur son passage, pointé ses erreurs en oubliant ses actions, et l'ont poussé lentement vers le pire. Jean a mis fin à ses jours dans les bureaux même de son père, comme pour mettre un terme définitif et dramatique à soixante dix années d'une dynastie des Roujon à Marvejols, mais pour rappeler aussi à certains amnésiques quelle fut l'oeuvre d'une famille pour sa ville.
Nous aurions pu éviter qu'un être de chair et de sang, faillible et fier, en finisse ainsi. Nous portons tous notre responsabilité dans ces actes. En courant derrière des rumeurs, habilement colportées, en emboitant le pas un peu trop "cadencé" de populistes en mal de pouvoir, en fermant les yeux sur les turpitudes avérées d'élus corrompus, nous avons précipité la fin de Jean Roujon, de Jean Germain, avant eux, de Pierre Bérégovoy et de tant d'autres hommes honnêtes et respectueux. En refusant de réformer le statut d'élu et de sanctionner sans pitié ceux qui ont triché, nous poussons dans le même sac nauséabond tous les représentants du peuple et avec eux, une certaine idée de notre République. Soyons sans faiblesse avec les pervertis du système et indulgents avec ceux qui ont tout tenté avec honnêteté et conviction sans parfois y arriver, peut-être alors que Jean Roujon sera le dernier à finir cloué mortellement au pilori contemporain de l'opinion publique.
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lundi 20 avril 2015
Je veux des Maîtres, pas des copains !
A chaque ministre, sa nième réforme de l'éducation... Najat Vallaud-Belkacem ne déroge pas à cette règle absurde en proposant une "nouvelle vision du collège". Sous prétexte d'égalité des chances, le système continue, avec ces nouveaux textes, à niveler par le bas le corpus éducatif de nos enfants.
Le latin et le grec ancien effraient, qu'à cela ne tienne, ils disparaissent. Certains chapitres de l'histoire dérangent, et hop..!, on les contourne ou on les transforme en "gloubiboulga" neutre et sans saveur.
Parce que les mots "élite" ou "mérite" sont devenus des insultes, on fabrique des êtres formatés sans avis ni questionnement. Parce qu'on croit bêtement en l'avenir, on s'assoit sur notre passé et notre culture. Parce qu'on veut, avec justice et non justesse, intégrer des enfants étrangers, on s'interdit de leur expliquer notre propre histoire et celle du pays généreux qui les accueille.
Aujourd'hui certains osent parler de faire des cours de "stand up", de rédiger un tract, d'avoir une approche collective (iste ?) du savoir et de la connaissance. Et pourtant, comment ne pas regretter un cours magistral exposé par un maître, un vrai, un passionné, pas un copain, pas un "pote d'étude"... Parce que son savoir force le respect, force l'admiration et fait qu'un gamin, riche ou pauvre, aura peut-être envie de se sortir les tripes pour ressembler à ce type étonnant qui le fait rêver, penser et trembler aussi.
En refusant les grands textes, les grandes oeuvres, on s'interdit le beau, le fascinant. On s'interdit d'aimer (pas "liker"), d'admirer. En niant la chronologie, au profit imbécile de la thématique, on transforme notre histoire, notre littérature, en supermarché de la con-sommation (le trait d'union est volontaire...). Chacun y trouve ce qu'il a envie, sans effort, sans comprendre ni le pourquoi ni le comment des faits.
Avec ces réformes absconses, les "Hussards noirs de la République", nos enseignants qui furent si longtemps les exemples de notre nation, sont lentement, insidieusement remplacés par des busards noirs, des charognards d'une éducation à la dérive, souhaitée par des politiques préférant une pseudo-paix sociale à une vraie instruction, motivante et gratifiante.
Le latin et le grec ancien effraient, qu'à cela ne tienne, ils disparaissent. Certains chapitres de l'histoire dérangent, et hop..!, on les contourne ou on les transforme en "gloubiboulga" neutre et sans saveur.
Parce que les mots "élite" ou "mérite" sont devenus des insultes, on fabrique des êtres formatés sans avis ni questionnement. Parce qu'on croit bêtement en l'avenir, on s'assoit sur notre passé et notre culture. Parce qu'on veut, avec justice et non justesse, intégrer des enfants étrangers, on s'interdit de leur expliquer notre propre histoire et celle du pays généreux qui les accueille.
Aujourd'hui certains osent parler de faire des cours de "stand up", de rédiger un tract, d'avoir une approche collective (iste ?) du savoir et de la connaissance. Et pourtant, comment ne pas regretter un cours magistral exposé par un maître, un vrai, un passionné, pas un copain, pas un "pote d'étude"... Parce que son savoir force le respect, force l'admiration et fait qu'un gamin, riche ou pauvre, aura peut-être envie de se sortir les tripes pour ressembler à ce type étonnant qui le fait rêver, penser et trembler aussi.
En refusant les grands textes, les grandes oeuvres, on s'interdit le beau, le fascinant. On s'interdit d'aimer (pas "liker"), d'admirer. En niant la chronologie, au profit imbécile de la thématique, on transforme notre histoire, notre littérature, en supermarché de la con-sommation (le trait d'union est volontaire...). Chacun y trouve ce qu'il a envie, sans effort, sans comprendre ni le pourquoi ni le comment des faits.
Avec ces réformes absconses, les "Hussards noirs de la République", nos enseignants qui furent si longtemps les exemples de notre nation, sont lentement, insidieusement remplacés par des busards noirs, des charognards d'une éducation à la dérive, souhaitée par des politiques préférant une pseudo-paix sociale à une vraie instruction, motivante et gratifiante.
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mardi 14 avril 2015
Primaires or not primaires...
"Au delà de deux, on se divise !" Voilà une antienne qui semble rapprocher en France les centristes des écologistes... Sitôt les Départementales avalées, la grande famille du centre a eu vite fait de trouver un sujet de discussion et de division dans les chapelles UDI ou Modem : doit-on participer aux primaires "UMP" ou non ?
D'un côté Jean-Christophe Lagarde, Président de l'UDI, qui s'en tient à son calendrier et ne semble pas encore prêt à baisser la tête pour passer sous les fourches caudines électorales de l'UMP. De l'autre, Hervé Morin, vice-président de l'UDI et "évêque" de la chapelle Nouveau Centre, entouré de soutiens qui n'ont toujours pas digéré la victoire un peu alambiquée du maire de Drancy pour remplacer Jean-Louis Borloo. Ces derniers veulent, quoiqu'il soit décidé, participer aux primaires mises en place par Nicolas Sarkozy afin de désigner un candidat commun de la droite et du centre aux Présidentielles de 2017.
S'il est a peu près certain que la victoire pour l'Elysée ne pourra se dessiner que dans l'union, il est en revanche moins sûr que ce soit l'ancien Président Sarkozy qui puisse l'incarner. Trop clivant, trop marqué, il ne paraît pas en mesure de mobiliser un électorat assez large pour assurer son triomphe. Alain Juppé, lui, joue naturellement de son aura auprès d'un électorat modéré pour personnifier celui qui pourrait redonner des couleurs présidentielles à son camp. Et c'est là qu'intervient le paradoxe centriste des primaires...
En effet, les plus grands opposants à Nicolas Sarkozy sont en train de faire son jeu. En refusant de devenir des partenaires actifs de la désignation du candidat de la droite, ils ouvrent un boulevard à celui qu'ils apprécient le moins, privant le Maire de Bordeaux des voix précieuses des militants centristes.
Sans vrai leader, Borloo et Bayrou étant pour l'heure relégués au rang de pythies médiatiques, l'option "bordelaise" est la plus acceptable pour tous ceux qui se reconnaissent dans une vision apaisée de notre société. Depuis de longues années à tremper dans ce milieu, j'ai appris qu'en politique "seule la victoire est belle" et qu'il vaut mieux user de son influence dans l'équipe du vainqueur que de s'user tout court dans une opposition la plus souvent stérile.
vendredi 3 avril 2015
Papa delendo est !
On le savait vieillissant et fatigué mais la "bête" a toujours de la ressource quand il s'agit de provoquer et d'insulter l'histoire. Revenant sans vergogne aucune sur son fameux "détail de l'histoire", Jean-Marie Le Pen a obligé les cadres du Front National à monter au créneau pour défendre la toute nouvelle "respectabilité" de leur mouvement. Dénonçant les propos sans remettre en cause la position de "l'ancêtre", ils ont essayé de faire feu de tout bois pour éteindre l'incendie médiatique mais sans vraiment y parvenir.
Cet épisode grotesque et abject vient au moment où la "fifille à son papa", Marine Le Pen, tente de le dissuader de partir en tête de liste autoproclamé aux Régionales de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle argue que "papy" est âgé, que la région est immense et qu'une campagne électorale à 87 ans pourrait lui être fatale... Chiche ! Laissons-le y aller afin qu'il puisse plus rapidement encore rejoindre d'autres cieux où il pourra enfin discourir de certains "détails" avec les spectres de la Shoah.
Mais au delà de la plaisanterie, Jean-Marie Le Pen, par son lourd passé et son présent fort pesant, est le grain de sable dans la belle mécanique de sa fille. Elle tente, telle une Sisyphe très politicienne, de remonter l'image de son parti sur la pente raide des sondages et de l'opinion nationale mais certains membres éminents, dont son père, de cette arrière-garde conservatrice s'évertuent à renvoyer le Front National à ce qu'il est : un parti d'extrême-droite, nationaliste aux relents nauséeux d'antisémitisme et de xénophobie.
Pour les Régionales de décembre 2015, elle se doit de confirmer les bons résultats du premier tour des Départementales et potentiellement rafler un ou deux exécutifs régionaux. Mais pour cela, il lui faudra présenter les candidats les plus "lisses" possible et donc éliminer toutes les scories du passé... Pour paraphraser Caton l'Ancien - encore un- : "Papa delendo est... On doit détruire papa !"
Cet épisode grotesque et abject vient au moment où la "fifille à son papa", Marine Le Pen, tente de le dissuader de partir en tête de liste autoproclamé aux Régionales de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle argue que "papy" est âgé, que la région est immense et qu'une campagne électorale à 87 ans pourrait lui être fatale... Chiche ! Laissons-le y aller afin qu'il puisse plus rapidement encore rejoindre d'autres cieux où il pourra enfin discourir de certains "détails" avec les spectres de la Shoah.
Mais au delà de la plaisanterie, Jean-Marie Le Pen, par son lourd passé et son présent fort pesant, est le grain de sable dans la belle mécanique de sa fille. Elle tente, telle une Sisyphe très politicienne, de remonter l'image de son parti sur la pente raide des sondages et de l'opinion nationale mais certains membres éminents, dont son père, de cette arrière-garde conservatrice s'évertuent à renvoyer le Front National à ce qu'il est : un parti d'extrême-droite, nationaliste aux relents nauséeux d'antisémitisme et de xénophobie.
Pour les Régionales de décembre 2015, elle se doit de confirmer les bons résultats du premier tour des Départementales et potentiellement rafler un ou deux exécutifs régionaux. Mais pour cela, il lui faudra présenter les candidats les plus "lisses" possible et donc éliminer toutes les scories du passé... Pour paraphraser Caton l'Ancien - encore un- : "Papa delendo est... On doit détruire papa !"
lundi 30 mars 2015
Le retour de Mâcon
La Saône-et-Loire bascule à droite... Des mots qui me propulsent près de onze ans en arrière quand le contraire se produisit, mettant fin, pour moi, à six années aux services des habitants de ce superbe département bourguignon.
C'était, et c'est toujours, la dure loi de la démocratie, de l'alternance. Certains "Robespierre" voulaient ma tête, ils l'ont eu sans problème, car vingt années de carrière en cabinet politique vous préparent aux gémonies et au billot.
Mais aujourd'hui, j'ai une pensée toute particulière pour Réné Beaumont et beaucoup d'émotion pour d'autres dont je ne donnerais que la liste des prénoms... Christine, Jean-Pierre, David, Gérard, Paul, Alain, Olivier, Georges, Odile... Ils se reconnaîtront je l'espère.
Nous avons beaucoup pleuré mais surtout beaucoup ri et mis toute notre ardeur, notre âme pour le bien-être de nos concitoyens.
Je pense à eux si souvent et à tout ce que nous avons pu vivre que parfois, comme un certain François Mitterrand, j'ai la ferme impression qu'une bonne partie de mon être est resté attaché aux pentes sublimes de la Roche de Solutré.
C'était, et c'est toujours, la dure loi de la démocratie, de l'alternance. Certains "Robespierre" voulaient ma tête, ils l'ont eu sans problème, car vingt années de carrière en cabinet politique vous préparent aux gémonies et au billot.
Mais aujourd'hui, j'ai une pensée toute particulière pour Réné Beaumont et beaucoup d'émotion pour d'autres dont je ne donnerais que la liste des prénoms... Christine, Jean-Pierre, David, Gérard, Paul, Alain, Olivier, Georges, Odile... Ils se reconnaîtront je l'espère.
Nous avons beaucoup pleuré mais surtout beaucoup ri et mis toute notre ardeur, notre âme pour le bien-être de nos concitoyens.
Je pense à eux si souvent et à tout ce que nous avons pu vivre que parfois, comme un certain François Mitterrand, j'ai la ferme impression qu'une bonne partie de mon être est resté attaché aux pentes sublimes de la Roche de Solutré.
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dimanche 29 mars 2015
Audi soit qui mal y pense
En ce soir de victoire aux Départementales 2015, car comme d'habitude tout le monde a gagné, en Dordogne, deux vainqueurs, si différents, tirent leur épingle du jeu : Germinal Peiro, successeur désigné de Bernard Cazeau, et Antoine Audi, maire de Périgueux.
Le premier, autoproclamé depuis si longtemps comme futur locataire de la présidence du nouveau Conseil départemental, a su parfaitement bénéficier non seulement d'un re-découpage assez favorable mais aussi d'une tradition démocratique, radicale locale qui a éloigné, momentanément certainement, le spectre du Front National. De plus, le "Jacou" socialiste a clairement été avantagé par un "casting" loin d'être parfait de l'opposition de droite, ballottée en division et usure. Mais cumulard compulsif, il faudra bien un jour qu'il mette ses convictions périgourdines en accord avec celles, parisiennes, qui prônent un strict contrôle du cumul des mandats. Une échéance intéressante qui ouvrira une succession locale pour le moins divertissante...
Mais le grand triomphateur, aujourd'hui, est le nouveau maire de Périgueux, Antoine Audi. Avec deux cantons de sa ville largement gagnés par des proches, avec celui de Saint-Astier raflé par deux alliés, il a tissé un intéressant maillage sur ce qui est la circonscription du Périgord Blanc du député PS Pascal Deguilhem, non candidat pour 2017. Arrivé de nulle-part, il y a un an, le voilà déjà enraciné autour de Saint-Front, fort de ses victoires mais aussi des échecs des Favard et Peyrat dans leurs terroirs. Même le candidat outsider à la conduite de l'opposition départementale, Thierry Boidé, ne tarit pas d'éloges à son égard et a été à ses côtés dès ses débuts municipaux.
S'il est vrai qu'il clame partout sa volonté de se présenter aux Régionales de décembre, pourtant chasse-gardée de Jérôme Peyrat, il pourrait bien la jouer plus finement pour gagner la députation en 2017 face à une gauche démunie en candidat de poids et une droite qui lui devra certainement beaucoup.
Le premier, autoproclamé depuis si longtemps comme futur locataire de la présidence du nouveau Conseil départemental, a su parfaitement bénéficier non seulement d'un re-découpage assez favorable mais aussi d'une tradition démocratique, radicale locale qui a éloigné, momentanément certainement, le spectre du Front National. De plus, le "Jacou" socialiste a clairement été avantagé par un "casting" loin d'être parfait de l'opposition de droite, ballottée en division et usure. Mais cumulard compulsif, il faudra bien un jour qu'il mette ses convictions périgourdines en accord avec celles, parisiennes, qui prônent un strict contrôle du cumul des mandats. Une échéance intéressante qui ouvrira une succession locale pour le moins divertissante...
Mais le grand triomphateur, aujourd'hui, est le nouveau maire de Périgueux, Antoine Audi. Avec deux cantons de sa ville largement gagnés par des proches, avec celui de Saint-Astier raflé par deux alliés, il a tissé un intéressant maillage sur ce qui est la circonscription du Périgord Blanc du député PS Pascal Deguilhem, non candidat pour 2017. Arrivé de nulle-part, il y a un an, le voilà déjà enraciné autour de Saint-Front, fort de ses victoires mais aussi des échecs des Favard et Peyrat dans leurs terroirs. Même le candidat outsider à la conduite de l'opposition départementale, Thierry Boidé, ne tarit pas d'éloges à son égard et a été à ses côtés dès ses débuts municipaux.
S'il est vrai qu'il clame partout sa volonté de se présenter aux Régionales de décembre, pourtant chasse-gardée de Jérôme Peyrat, il pourrait bien la jouer plus finement pour gagner la députation en 2017 face à une gauche démunie en candidat de poids et une droite qui lui devra certainement beaucoup.
jeudi 26 mars 2015
Elle a déjà gagné
Entre les ouf de soulagement gouvernementaux au soir du 1er tour des Départementales 2015 et les cris de victoire UMP à prévoir du second, on pourrait presque croire que le Front National a raté sa campagne...
Pourtant Marine Le Pen et sa formation ont déjà gagné le 1er, le 2ème et même tous les tours suivants !
Gagné parce qu'elle a occupé tous les espaces médiatiques malgré le vide sidéral des propositions de ses séides et leur quasi-anonymat local. Gagné parce qu'elle a du coup éclipsé tout débat de fond sur la décentralisation et les compétences des Conseils départementaux. Gagné car elle a renforcé son socle d'élus locaux qui lui serviront à vaincre de manière encore plus flagrante aux futures Régionales de décembre 2015. Gagné surtout car elle réussit le pari d'inoculer insidieusement ses idées fallacieuses dans toutes les couches de notre société.
Mais de tout cela, nos "grands" partis n'en ont cure... Au soir de ce dimanche 29 mars, la droite dite de "gouvernement" pavanera du haut de ses 60 ou 70 départements, la gauche trop plurielle fera grise mine certes mais tout le monde rentrera benoitement chez soi. Les uns dans une opposition un peu plus forte, les autres dans une gouvernance encore plus godillante mais personne ne tirera les vrais enseignements de ce nième scrutin raté. "On ne change pas une équipe qui gagne... ni celle qui perd d'ailleurs..."
On nous ressassera les réformes de la Loi Macron ou micron, je ne sais. On nous parlera de lutte contre le chômage, de sacrifices faute de pouvoir parler d'impôts nouveaux, de conjoncture économique se retournant, de courbes ou d'asymptotes... Mais rien, vraiment rien, sur ce qui fait l'essence même de la gouvernance : l'exemple.
Quand Bonaparte voulut entrainer ses troupes de l'autre côté de l'Adige, il s'emparât du drapeau et traversât le pont d'Arcole devant ses hommes, sous le feu de l'ennemi. Nos politiques n'ont certes pas l'envergure du "Petit Caporal" - tout juste la taille - mais s'ils voulaient que les français se mobilisent, faudrait-il encore qu'ils soient exemplaires, courageux et déterminés.
Marine et son rassemblement brinquebalant ne reculeront que quand nos dirigeants nettoieront enfin leurs arrière-boutiques de tous ces faisans qui polluent notre démocratie. Quand les Balkany ou les Thévenoud n'auront plus aucun "droit de Cité". Quand un vrai statut de l'élu sera repensé avec des droits mais surtout des devoirs. Quand on instaurera un seul mandat, renouvelable une fois, avec des suppléants permettant "la présomption de culpabilité" et le retrait, au moins temporaire le temps de l'instruction, d'un élu impliqué dans une affaire. Peut-être qu'ainsi, en devenant irréprochables, ils entraineront les français sur la pente positive de la réforme et de l'avenir.
Mais je crains que d'ici-là, d'autres victoires viendront ternir encore mon âme militante et républicaine...
Pourtant Marine Le Pen et sa formation ont déjà gagné le 1er, le 2ème et même tous les tours suivants !
Gagné parce qu'elle a occupé tous les espaces médiatiques malgré le vide sidéral des propositions de ses séides et leur quasi-anonymat local. Gagné parce qu'elle a du coup éclipsé tout débat de fond sur la décentralisation et les compétences des Conseils départementaux. Gagné car elle a renforcé son socle d'élus locaux qui lui serviront à vaincre de manière encore plus flagrante aux futures Régionales de décembre 2015. Gagné surtout car elle réussit le pari d'inoculer insidieusement ses idées fallacieuses dans toutes les couches de notre société.
Mais de tout cela, nos "grands" partis n'en ont cure... Au soir de ce dimanche 29 mars, la droite dite de "gouvernement" pavanera du haut de ses 60 ou 70 départements, la gauche trop plurielle fera grise mine certes mais tout le monde rentrera benoitement chez soi. Les uns dans une opposition un peu plus forte, les autres dans une gouvernance encore plus godillante mais personne ne tirera les vrais enseignements de ce nième scrutin raté. "On ne change pas une équipe qui gagne... ni celle qui perd d'ailleurs..."
On nous ressassera les réformes de la Loi Macron ou micron, je ne sais. On nous parlera de lutte contre le chômage, de sacrifices faute de pouvoir parler d'impôts nouveaux, de conjoncture économique se retournant, de courbes ou d'asymptotes... Mais rien, vraiment rien, sur ce qui fait l'essence même de la gouvernance : l'exemple.
Quand Bonaparte voulut entrainer ses troupes de l'autre côté de l'Adige, il s'emparât du drapeau et traversât le pont d'Arcole devant ses hommes, sous le feu de l'ennemi. Nos politiques n'ont certes pas l'envergure du "Petit Caporal" - tout juste la taille - mais s'ils voulaient que les français se mobilisent, faudrait-il encore qu'ils soient exemplaires, courageux et déterminés.
Marine et son rassemblement brinquebalant ne reculeront que quand nos dirigeants nettoieront enfin leurs arrière-boutiques de tous ces faisans qui polluent notre démocratie. Quand les Balkany ou les Thévenoud n'auront plus aucun "droit de Cité". Quand un vrai statut de l'élu sera repensé avec des droits mais surtout des devoirs. Quand on instaurera un seul mandat, renouvelable une fois, avec des suppléants permettant "la présomption de culpabilité" et le retrait, au moins temporaire le temps de l'instruction, d'un élu impliqué dans une affaire. Peut-être qu'ainsi, en devenant irréprochables, ils entraineront les français sur la pente positive de la réforme et de l'avenir.
Mais je crains que d'ici-là, d'autres victoires viendront ternir encore mon âme militante et républicaine...
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